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EAN : 9782906266940
56 pages
Alidades (01/06/2010)
5/5   1 notes
Résumé :
Danger / Pericolo
alidades, collection ’Bilingues’, traduction d'Olivier Favier


Cette traduction paraît en France dans la foulée de la publication en Italie de l'œuvre poétique complet de Carlo Bordini, et au moment où un dossier lui est consacré dans la prestigieuse revue EUROPE. C'est dire que Bordini fait partie des quelques uns, intraitables, exigents, indépendants et sans concession, dont l'écriture compte aujourd'hui, traçant une ... >Voir plus
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LES DROITS INHUMAINS


Les hommes naissent grégaires et divisés en classes. L’instinct grégaire doit être encouragé et stimulé pour maintenir l’équilibre de la société.
Tous les hommes doivent être encouragés à cultiver l’hystérie et la xénophobie pour maintenir la structure grégaire de la société et la cohésion des classes, des nations et des genres, qui seuls peuvent assurer un développement équilibré de la société humaine.
Les hommes ont ainsi le droit d’être:
-trompés
-frappés
-tués
-persécutés
-empoisonnés
-exploités
-poussés les uns contre les autres
indépendamment de leur nationalité, religion, race ou couleur, pourvu que cela rentre dans un plan de socialisation et d’agrégation de la société humaine.
Tous les hommes ont le droit au maintien de leur vie, à la liberté humaine et à la sécurité personnelle, compatiblement avec les exigences de socialisation et d’agrégation de la société humaine et avec les exigences de l’économie et de la politique de chaque pays.
Nul ne peut être détenu ou exilé sans justification valable (voir point précédent).
Tous les hommes ont le droit de cultiver leurs propres illusions, de s’évader de la réalité par des moyens idéologiques, religieux, électroniques, hédonistiques, pornographiques etc. pourvu que ces méthodes soient considérées comme justes par leurs communautés d’appartenance. Les hommes ont le droit d’avoir des leaders et des chefs reconnus.
Puisque tous les hommes ont le droit de cultiver leurs illusions, personne ne peut être poursuivi pour elles, sinon pour des cas avérés de force majeure. En pareil cas il devient nécessaire, pour le bien-être de la société humaine, de détruire les illusions appartenant aux individus ou aux catégories d’individus, les responsables de cette destruction sont tenus de reconstruire de nouvelles illusions pour les dits individus et les dites catégories.
Les hommes ont le droit de devenir fous, d’égorger leurs semblables, pourvu que cela soit justifié en termes de société humaine et d’équilibre.
Chaque homme a le droit, s’il en a la possibilité, de suivre ses programmes télévisés préférés et, dans les limites de ses possibilités matérielles, d’employer son temps libre et de passer ses vacances comme il le souhaite et de se consacrer aux hobbys qui lui sembleront convenir le mieux à sa personnalité.
Les hommes ont en outre le droit d’exploiter et d’affamer leurs semblables, s’ils s’en montrent dignes, s’ils en ont la capacité et si leur action n’est pas éphémère mais fondée, capable d’être mise en relation avec d’autres dans les limites de la société humaine.
Les hommes sont réunis en factions luttant les unes contre les autres et ont le droit d’y appartenir. Chaque homme a droit d’appartenir à une faction, à une ethnie, à une religion, et de haïr ceux qui n’en font pas partie.
Les hommes ont le droit d’opprimer leurs femmes et leurs enfants, (par exemple: de mutiler leurs filles, pourvu que cela ne soit pas arbitraire mais repose sur des principes reconnus par la société).
Les hommes ont le droit de mener des guerres, pourvu que :
1. celles-ci soient justifiées.
2. qu’ils en aient les moyens et les possibilités.

Ils peuvent tuer des animaux, empoisonner des territoires, désertifier des régions, pourvu que cela soit fait dans les limites des règles convenues par la société humaine et n’empêche pas les autres hommes et les autres groupes d’hommes de poursuivre les mêmes activités.
Ils peuvent trahir, mais à leurs risques et périls: la trahison, si elle ne réussit pas, ne sera pas considérée comme justifiée, et fera l’objet de poursuites.
Ils peuvent falsifier l’histoire, pourvu qu’ils aient la force de le faire durablement.
Ils peuvent tenir en esclavage d’autres hommes, pourvu que cela ne se produise pas en désaccord avec d’autres factions ou groupes qui gardent d’autres hommes en esclavage.
Ils peuvent répandre des idées fanatiques.
Ils peuvent créer des religions et des croyances, et, si cela ne trouble pas l’équilibre de la société humaine, ils peuvent combattre les religions et les croyances.
Ils peuvent feindre de s’entraider et d’aider le genre humain.
Ils peuvent voler, pourvu que cela n’empêche pas d’autres hommes ou groupes d’hommes de faire la même chose.
Ils peuvent torturer, même si une telle action doit être nécessairement justifiée par des idéologies, des cas de force majeure, des raisons religieuses ou des états d’urgence,
ou des exigences fondées de maintien de l’ordre public ou, quoiqu’il en soit, par des raisons supérieures.

Tous les hommes peuvent ainsi torturer leurs semblables, pourvu que cela soit justifié par les circonstances, l’idéologie ou la conviction commune.

Les hommes ont le droit de tuer leurs semblables, pourvu que cela soit autorisé par les circonstances (maintien de l’ordre, guerres, révolutions, patrouilles de police, conflits ethniques), ou justifié par les objectifs de bonheur humain ou par des considérations religieuses ou éthiques.

Dans les cas où les actes de massacre collectif ou individuel se révèlent particulièrement convenir aux besoins de la société et du moment, les hommes qui ont pris part à de tels massacres peuvent être considérés comme des héros ou des saints; leurs victimes, cependant, ont pareillement le droit d’être considérées comme des martyrs de la partie ayant subi les massacres.

Les hommes, devant les horreurs que les conflits armés et les conflits d’intérêt comportent, ont le droit de garder leur santé mentale. Ils peuvent ainsi:
refouler les conséquences de leurs actes;
considérer comme inévitable leur propre iniquité;
penser être dans le juste;
penser agir pour le bien de l’humanité;
penser que le mal est de toutes façons inévitable;
considérer les êtres humains, dans l’ensemble des êtres vivants, comme les seuls ayant des droits.

Tous les hommes ont le droit d’éprouver de bons sentiments.

1999

I DIRITTI INUMANI

Gli uomini nascono gregari e divisi in classi. Il gregarismo va incoraggiato e stimolato per mantenere l’equilibrio della società.

Tutti gli uomini devono essere incoraggiati a coltivare l’isterismo e la xenofobia per mantenere la struttura gregaria della società e la coesione delle classi, delle nazioni, dei ceti, dei generi, che soli possono assicurare uno sviluppo equilibrato della società umana.

Gli uomini hanno quindi il diritto di essere:

– ingannati
– picchiati
– uccisi
– perseguitati
– avvelenati
– sfruttati
– aizzati gli uni contro gli altri

indipendentemente dalla loro nazionalità, religione, razza o colore, purché questo rientri in un piano di socializzazione e di aggregazione del consorzio umano.

Tutti gli uomini hanno il diritto al mantenimento della vita e alla libertà e alla sicurezza personale, compatibilmente con le esigenze di socializzazione e di aggregazione del consorzio umano e con le esigenze dell’economia e della politica di ogni paese.

Nessuno può essere detenuto o esiliato senza una valida giustificazione (vedi punto precedente).

Tutti gli uomini hanno il diritto a coltivare le proprie illusioni, e ad evadere dalla realtà in modi ideologici, religiosi, elettronici, edonistici, pornografici, ecc., purché questi metodi siano considerati leciti dalla loro comunità di appartenenza. Gli uomini hanno diritto ad avere dei leaders e dei capi riconosciuti.

Poiché tutti gli uomini hanno il diritto a coltivare le proprie illusioni, nessuno può essere perseguitato per le proprie illusioni, tranne che per cause di comprovata forza maggiore. Nel caso si renda necessario, per il benessere del consorzio umano, distruggere le illusioni appartenenti a individui o a categorie di individui, i responsabili di questa distruzione sono tenuti a ricostruire nuove illusioni per i suddetti individui e le suddette categorie.

Gli uomini hanno il diritto di impazzire, di sgozzare i propri simili, purché questo sia giustificato in termini di convivenza umana e di equilibrio.

Ogni uomo ha il diritto, se ne ha la possibilità, di seguire i propri programmi televisivi preferiti e, nell’ambito delle sue possibilità materiali, di impiegare come vuole il proprio tempo libero, di trascorrere come preferisce le proprie vacanze e di dedicarsi agli hobby che gli sembrano più confacenti alla propria personalità.

Gli uomini hanno inoltre il diritto di sfruttare ed affamare i propri simili, se se ne dimostrano degni e se ne hanno le capacità e se la loro non è un’azione effimera ma fondata e capace di mettersi in relazione con altri nell’ambito del consorzio umano.

Gli uomini sono riuniti in fazioni in conflitto fra loro e hanno diritto di appartenervi. Ciascun uomo ha diritto di appartenere a una fazione, a un’etnia, a una religione, e ad odiare coloro che non vi fanno parte.

Gli uomini hanno diritto ad opprimere le loro mogli e i loro figli, (per esempio: a mutilare le proprie figlie) purché ciò non sia arbitrario ma sia basato su principi riconosciuti dalla società.

Gli uomini hanno diritto a condurre guerre, purché:
1. queste siano giustificate.
2. ne abbiano i mezzi e le possibilità.

Possono uccidere animali, avvelenare territori, desertificare regioni, purché questo sia fatto nel’ambito delle regole convenute dal consorzio umano e non impedisca ad altri uomini e ad altri gruppi di uomini di perseguire le stesse attività.

possono tradire, ma a proprio rischio e pericolo: il tradimento, se non avrà successo, non sarà riconosciuto come giustificato, e sarà quindi perseguitato.

possono falsificare la storia, purché abbiano la forza per farlo durevolmente.

Possono tenere schiavi altri uomini, purché questo non avvenga in disaccordo con altre fazioni o gruppi che tengano schiavi altri uomini.

Possono diffondere idee fanatiche.

Possono creare religioni e credenze, e, se questo non turba l’equilibrio del consorzio umano, possono combattere religioni e credenze.

possono fingere di aiutarsi e di aiutare il genere umano.

Possono rubare, purché quest
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DANGER


Bien sûr quand tu as compris désormais
que nous de l’occident nous vivons sur la mort quotidienne de milliers de gens dans le tiers monde, et qu’il y a les guerres, les gens qui meurent de faim,
c’est une chose que je ne parviens pas
à m’ôter de la tête, quand je pense à ces choses je dis,
je ne parviens pas à m’ôter de la tête que je devrais être plus heureux, que je devrais aller mieux, est-il possible je me dis que nous vivions dans le monde privilégié du monde et que nous ne parvenions pas à profiter de la vie, mais nous restons là attroupés à engraisser comme des vers,
dans ce mutisme abstrus, et la seule solution est d’aller faire du sport,
comme disait le sublime Henry Kane
« tous ceux qui ne vont pas faire du sport ont du ventre »

autrefois je baisais comme un dieu, mais maintenant je reste muet, et seul, et je me promène,
avec une veste au col en fausse fourrure,
quand tu sais où mènent toutes ces routes tu ne sais bien que tu ne peux aller nulle part,
ce n’est pas possible de porter dans son ventre les mêmes déchirures, le contact qui se fait et se défait,
brûle est ardent et te provoque par intermittence des élancements, il vaut mieux aller faire du sport, la pire des choses est la deuxième partie de la torture,
refaire le chemin en sachant les sensations qui viendront, les diverses extases profondes, comme un puits, l’eau le coussin et l’espérance, leur courir derrière ne pas vouloir l’appeler ne pas y penser; et tout vivre comme dans une grande pensée, le danger;
tu sens le danger qui s’approche et s’insinue dans ton ventre, et puisque tu sais parfaitement désormais ce que c’est c’est seulement du danger: cela n’a rien d’aventureux:
le docteur m’a dit que je dois mâcher plus lentement les aliments; mais c’est trop tard désormais;

toutes ces choses sont écrites sous un signe hivernal, torrents de pluie gros nuages noirs il y a des choses qu’on doit écrire l’été, d’autres l’hiver, et cela ce sont des choses écrites l’hiver, la peur;
ce sont des sensations qui passent comme dans l’éther comme des nuages qui passent,
tu ne peux qu’en ramasser un morceau, le reste s’en va;
mais comment peux-tu rassembler ta peur,
et l’emmagasiner, ce n’est pas possible,
la troisième partie de la torture est la pire,
quand tu sais la peur et sa répétition, et que tu es en mesure de repenser aussi à la deuxième;

danger comme une bande dessinée, ne t’enfonce pas dans ces choses déchirées, violentes, apprends à te retenir, j’ai
appris:

un de mes amis a toujours mal à la tête -comme un roman-photo, mais je n’ai jamais essayé de faire tenir toute la réalité dans un système, c’est pourquoi je n’ai pas mal à la tête,
et maintenant je marcherai longtemps dans les prés mouillés, avec des chaussures imperméables, de fer, la quatrième partie de la torture
c’est le silence, la conscience de toi, et alors tu peux avouer parce que personne ne te le demande, tu es libre, le mal est seulement

tu sais que tu peux le vaincre;
tu es fort, homme, et au fond, tout compte fait, j’ai appris à mâcher lentement;
il avait cette pâleur malsaine qu’ont seuls les prêtres et les révolutionnaires, et il disait; tu vois comment tout le monde pourrait être heureux, pendant que tout le monde dansait,
on voyait qu’il était très tendu, il était pâle, il attendait la réunion du prochain comité central des chimistes-
j’ai eu environ trois phases de torture comme lui, parmi les marguerites violettes;

maintenant le mal est seulement danger, et c’est l’hiver -j’ai des vêtements très chauds, il pleut, j’ai peur; je devrais fumer moins mais ce n’est pas possible dans des moments comme ça,

c’est le petit matin maintenant sous peu j’irai accomplir un étrange travail occidental-
j’apprends à me laver à l’eau chaude, et à ne pas penser trop;
j’ai à présent la conscience d’être regardé, maintenant, je marche en me sentant regardé, c’est l’hiver;
maintenant c’est l’hiver, il fait beau, le printemps prochain sera encore hiver, il fera beau;

(…)
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Bien sûr quand tu as compris désormais
que nous de l’occident nous vivons sur la mort quotidienne de milliers de gens dans le tiers monde, et qu’il y a les guerres, les gens qui meurent de faim,
c’est une chose que je ne parviens pas
à m’ôter de la tête, quand je pense à ces choses je dis,
je ne parviens pas à m’ôter de la tête que je devrais être plus heureux, que je devrais aller mieux, est-il possible je me dis que nous vivions dans le monde privilégié du monde et que nous ne parvenions pas à profiter de la vie, mais nous restons là attroupés à engraisser comme des vers,
dans ce mutisme abstrus, et la seule solution est d’aller faire du sport,
comme disait le sublime Henry Kane
« tous ceux qui ne vont pas faire du sport ont du ventre »

autrefois je baisais comme un dieu, mais maintenant je reste muet, et seul, et je me promène,
avec une veste au col en fausse fourrure,
quand tu sais où mènent toutes ces routes tu ne sais bien que tu ne peux aller nulle part,
ce n’est pas possible de porter dans son ventre les mêmes déchirures, le contact qui se fait et se défait,
brûle est ardent et te provoque par intermittence des élancements, il vaut mieux aller faire du sport, la pire des choses est la deuxième partie de la torture,
refaire le chemin en sachant les sensations qui viendront, les diverses extases profondes, comme un puits, l’eau le coussin et l’espérance, leur courir derrière ne pas vouloir l’appeler ne pas y penser; et tout vivre comme dans une grande pensée, le danger;
tu sens le danger qui s’approche et s’insinue dans ton ventre, et puisque tu sais parfaitement désormais ce que c’est c’est seulement du danger: cela n’a rien d’aventureux:
le docteur m’a dit que je dois mâcher plus lentement les aliments; mais c’est trop tard désormais;

toutes ces choses sont écrites sous un signe hivernal, torrents de pluie gros nuages noirs il y a des choses qu’on doit écrire l’été, d’autres l’hiver, et cela ce sont des choses écrites l’hiver, la peur;
ce sont des sensations qui passent comme dans l’éther comme des nuages qui passent,
tu ne peux qu’en ramasser un morceau, le reste s’en va;
mais comment peux-tu rassembler ta peur,
et l’emmagasiner, ce n’est pas possible,
la troisième partie de la torture est la pire,
quand tu sais la peur et sa répétition, et que tu es en mesure de repenser aussi à la deuxième;

danger comme une bande dessinée, ne t’enfonce pas dans ces choses déchirées, violentes, apprends à te retenir, j’ai
appris:

un de mes amis a toujours mal à la tête -comme un roman-photo, mais je n’ai jamais essayé de faire tenir toute la réalité dans un système, c’est pourquoi je n’ai pas mal à la tête,
et maintenant je marcherai longtemps dans les prés mouillés, avec des chaussures imperméables, de fer, la quatrième partie de la torture
c’est le silence, la conscience de toi, et alors tu peux avouer parce que personne ne te le demande, tu es libre, le mal est seulement

tu sais que tu peux le vaincre;
tu es fort, homme, et au fond, tout compte fait, j’ai appris à mâcher lentement;
il avait cette pâleur malsaine qu’ont seuls les prêtres et les révolutionnaires, et il disait; tu vois comment tout le monde pourrait être heureux, pendant que tout le monde dansait,
on voyait qu’il était très tendu, il était pâle, il attendait la réunion du prochain comité central des chimistes-
j’ai eu environ trois phases de torture comme lui, parmi les marguerites violettes;

maintenant le mal est seulement danger, et c’est l’hiver -j’ai des vêtements très chauds, il pleut, j’ai peur; je devrais fumer moins mais ce n’est pas possible dans des moments comme ça,

c’est le petit matin maintenant sous peu j’irai accomplir un étrange travail occidental-
j’apprends à me laver à l’eau chaude, et à ne pas penser trop;
j’ai à présent la conscience d’être regardé, maintenant, je marche en me sentant regardé, c’est l’hiver;
maintenant c’est l’hiver, il fait beau, le printemps prochain sera encore hiver, il fera beau;

(…)
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PERICOLO

Certo quando tu ormai hai capito
che noi dell’occidente viviamo sulla morte quotidiana di migliaia nel terzo mondo, e che ci sono guerre, morti per fame,
è una cosa che non riesco
a levarmi dalla testa, quando penso a queste cose dico,
non riesco a togliermi dalla testa l’idea che dovrei essere più felice, che dovrei stare meglio, è possibile mi dico che noi viviamo nel mondo privilegiato del mondo e non riusciamo a goderci la vita, e invece stiamo lì attruppati a ingrassare come vermi,
in questo astruso mutismo, e l’unica soluzione è andare in palestra,
come diceva il sublime Henry Kane
“tutti quelli che non vanno in una palestra hanno la pancia”

una volta scopavo come un dio, adesso invece me ne sto muto, e solo, e vado in giro,
con una giacca dal collo di falsa pelliccia,
quando tu sai dove portano tutte queste strade sai bene che non puoi andare da nessuna parte,
non è possibile portarsi nel ventre le stesse lacerazioni, il contatto che si attacca e si stacca,
brucia è rovente e ti provoca a intermittenza fitte, è meglio andare in palestra, la cosa peggiore è la seconda parte della tortura,
ripercorrere sapendo le sensazioni che verranno, le varie estasi profonde, come un pozzo, l’acqua il cuscino e la speranza, correrle dietro non volerla chiamarla non pensarci; e vivere tutto come in un grande pensiero, il pericolo;
tu senti il pericolo che si avvicina e si insedia nel tuo ventre, e poiché sai perfettamente ormai cos’è esso è solo pericolo: non ha nulla di avventuroso:
il dottore mi ha detto che devo masticare più lentamente i cibi; ma ormai è troppo tardi;

tutte queste cose sono scritte sotto un segno invernale, torrenti di pioggia nuvoloni neri ci sono cose che si devono scrivere d’estate, altre d’inverno, e questo sono cose scritte d’inverno, la paura;
sono sensazioni che passano come nell’etere come nuvole che trascorrono,
tu non puoi che raccoglierne un pezzo, il resto se ne va;
ma come puoi tu raccogliere tutta la tua paura,
e immagazzinarla, non è possibile,
la terza parte della tortura è la peggiore,
quando tu sai la paura e la sua ripetizione, e sei in grado di ripensare anche alla seconda;

pericolo come un fumetto, non ti addentrare in queste cose lacerate, violente, impara a trattenerti, ho
imparato:

un mio amico ha sempre mal di testa – come un fotoromanzo, io non ho mai cercato invece di trattenere tutta la realtà in uno schema, per questo non ho il mal di testa,
ed ora camminerò a lungo per i prati bagnati, con scarpe impermeabili, ferree, la quarta parte della tortura
è il silenzio, la consapevolezza di te, e allora tu puoi confessare perché nessuno te lo chiede, sei libero, il male è soltanto

tu sai che puoi debellarlo;
sei forte, uomo, e in fondo, tutto sommato, ho imparato a masticare lentamente;
aveva quel pallore malsano che soltanto i preti e i rivoluzionari hanno, e diceva; vedi come tutti potrebbero essere felici, mentre tutti ballavano,
si vedeva che era molto teso, era pallido, aspettava la riunione del prossimo comitato centrale dei chimici –
sono stato per circa tre fasi di tortura come lui, tra le margherite viola;

adesso il male è soltanto pericolo, ed è inverno – ho indumenti molto caldi, piove, ho paura; dovrei fumare di meno ma non è possibile in questi momenti,

ora è mattina presto andrò a compiere uno strano lavoro occidentale tra poco –
imparo a lavarmi con l’acqua calda, e a non pensare troppo;
ho adesso la consapevolezza di essere guardato, adesso, cammino sentendomi guardato, è inverno;
adesso è inverno, è bello, la primavera prossima sarà ancora inverno, sarà bello;

(…)
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LES GESTES

Personnes dont les gestes manqués tremblent
un peu
Personnes dont les gestes manqués. Il y a des personnes
pour qui
faire des gestes est une chose
extrêmement difficile. Elles essaient et
réessaient encore leurs
gestes manqués, et quand l’un réussit il semble que tous
réussissent, mais la file
la plus longue est celle des gestes
manqués; [quelle
file interminable!!

Les gestes maladroits répétés
après tant d’années, les gestes
répétés pendant tant
d’années, les gestes comiques,
les gestes un peu suicidaires.
les gestes qui attendent. Les gestes
qui ne se font pas comprendre, les demandes
d’aide
non acceptées,
les demandes
maladroites,
continuelles. Les
demandes
suicidaires. Les gestes gauches
un peu honteux, blasphématoires. Les gestes
hautains, Les
gestes
qui n’ont ni poids ni valeur parce que
maladroits, les gestes
tranquillement maladroits, routiniers,
les gestes
ironiques.
Les gestes
résignés
Les gestes consciemment
gauches,
conscients d’être
maladroits et gauches,
Les gestes qui
contiennent
une implicite
excuse
et ceux qui feignent
d’être hautains.
Les gestes qui
savent
qu’il n’y a rien à faire.
Les gestes
silencieux
qui s’
isolent
Les gestes orgueilleusement
bien peu adroits
Les gestes de celui qui sait être maladroit
et fait des gestes
pour s’éloigner
pour ne pas
avoir l’air
Les gestes
résignés
Les gestes agacés
de celui qui sait
être gauche et que l’on considère
maladroit
Les gestes hébétés
de celui qui ne sait pas bien
ce qu’il fait
les gestes dépités
qui demandent solitude

Ou bien le geste maladroit
définitif, celui de ne
communiquer plus
de prendre la tangente vers sa propre
solitude
et de ne communiquer plus
plus plus

les tics
les petits tics
les gestes qui cherchent à éloigner
quelqu’un
imaginé ou
imaginaire

se savoir
jugés
[par tous]

savoir que ses propres gestes
sont
jugés

Les gestes de celui qui sent à l’intérieur
une faiblesse
qui lui rend difficile de faire
n’importe quel geste
le geste silencieux
comme s’il voulait que les autres comprennent
ce dont il a besoin
sans besoin de bouger

le geste de ne faire
aucun geste

Les gestes
imaginaires
imaginer
de faire
un geste

Les gestes sous l’eau
faire des gestes sous l’eau
en faisant signe aux gens qui passent
mais personne ne découvre ton doigt
qui bouge sous l’eau

Les gestes étrangers
il y a toujours quelqu’un qui regarde
les gestes que l’on fait
et établit qu’ils sont
maladroits fous déments gauches gratuits
ridicules
observables

il y a toujours quelqu’un qui établit
que tu es trop maigre
trop gras
un peu trop silencieux
peu cohérent,
un peu étrange
un peu dérangé [(dit
à voix basse).],
un type peu
pratique
plein de bonne volonté mais
trop solitaire,
trop introverti
trop peu pratique
trop peu social,

Les gestes qui évitent
les gens. Les gestes qui évitent
d’être vus. Les gestes
qui couvrent, qui cherchent
à couvrir.
Les gestes qui protègent
instinctivement le visage,
la tête les mains
la bouche, même
inconsciemment

Les tics
les tics un peu ridicules

Les gestes inutiles
La peur des bruits. Le
désir
de ne pas être vus, le geste
de se couvrir, le
désir de se cacher, le
geste de
se couvrir la tête. Les gestes
de celui qui
a la tête
ailleurs, le
geste de se couvrir
la tête, le visage,
la bouche, les gestes
purs. Les pensées
pures, les pensées
candides, virginales, pures.
les gestes qui font
le mal sans le savoir

Traduit par Olivier Favier.
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