C'est le 2 novembre 1808, jour des morts, à Saint Sauveur le Vicomte en Normandie, que
Jules Barbey d'Aurevilly voit le jour. Sauvé miraculeusement à la naissance, peu aimé par sa mère, aîné de quatre frères, il est né dans une famille royaliste à laquelle il s'oppose assez vite. Il reviendra au catholicisme et à la monarchie quelques années plus tard.
Il est nourrit dans son enfance de légendes racontées par sa nourrice et d'histoires de la chouannerie qu'il écoute lors des soirées de ses parents. Il vit entre
Paris et la Normandie, aime fréquenter les salons, séduire, parler, raconter. Il se consacre au journalisme et à la littérature, déclenchant avec sa plume, polémiques, scandales et procès. Son livre «
Les Diaboliques » sera saisi à sa parution en 1874. Il a l'ambition de faire carrière dans le journalisme mais n'apprécie pas ce qu'il est devenu. Il défend des valeurs qui n'ont plus cours et garde une noble opinion de la critique littéraire. S'il défend
Balzac ou
Stendhal, il n'a aucune indulgence pour
Zola, Hugo ou
George Sand…
Malgré ses convictions traditionnalistes, il ne croit pas au mariage, bien qu'il soit tenté d'épouser son « ange blanc », aime séduire, recherche les sentiments passionnés. Il porte des tenues extravagantes, se comporte en dandy pour jouer avec les convenances, n'aime guère la vie de province et ses femmes sans imagination.
Ses articles et ses
romans rencontrent un certain succès mais ne lui amènent pas la fortune. Il mène une vie modeste. « Prophète du passé », il reste un homme d'une autre époque et si ses idées n'ont pas triomphé, elles ont marqué son oeuvre de nostalgie. Les paysages de sa Normandie natale, son indéniable talent de conteur hanté par le problème du Mal, fasciné par l'oeuvre du Diable dans les passions humaines, font que ses
romans et ses
nouvelles ont gardé leur puissance et la marque de leur auteur, un homme original et envoutant.
Bien que manquant un peu de saveur, restant trop universitaire, le portrait que nous brosse
Catherine Boschian-Campaner permet de découvrir cet écrivain hors du commun, y admirer quelques belles illustrations et offrir quelques pistes pour mieux le comprendre. Une incitation à re-découvrir son oeuvre, le retour de l'automne, brouillards et soirées au coin du feu s'y prêtent merveilleusement...