Posons d'abord en axiome que la poésie à partir d'un certain niveau , se moque absolument de la santé mentale du poète . Son plus haut privilège est d'étendre son empire bien au- delà des bornes fixées par la raison humaine . Il ne saurait être pour elle d'autres écueils que la banalité et le consentement universel . Depuis
Rimbaud et
Lautréamont nous savons que les chants les plus beaux sont souvent aussi les plus hagards .
Aurélia de
Nerval , les poèmes de la folie de
Hölderlin , les toiles de l'époque d'Arles de van Gogh sont ce que nous mettons le plus haut dans leur oeuvre . Bien loin de les river dans les soutes , tout se passe comme si le " délire " les avait déliés , comme si par un pont tout aérien ils étaient entrés en communication fulgurante avec nous . (
André Breton )