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EAN : 9782849533154
176 pages
La Boîte à Bulles (05/09/2018)
3.44/5   27 notes
Résumé :
Famille d'Egyptiens, expatriée au Liban depuis près de 10 ans, façonnée par la culture occidentale, les Naggar coulent des jours heureux. Entre une mère baba cool amoureuse de son meilleur ami gay, un père libraire, coureur de jupons fan de l'Echo des savanes et trois ados mordus de cinéma, cette véritable "famille formidable" se tient à l'écart des conflits politico-religieux qui minent le pays. Au cocktail explosif formé par les oppositions entre sunnites, chiites... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
L'ouvrage est introduit par une page synthétique sur les événements qui ont amené à la guerre du Liban. Très bien expliquée, elle aide à s'immerger dans les événements de contextes entourant cet album. L'ouvrage lui-même est découpé en deux parties (avant le déclenchement de la guerre et les conséquences du début des hostilités). En fin d'album l'auteur détaille le côté autobiographique, accompagné par des photos personnelles et enfin d'une chronologie de l'histoire du Liban. Je suggère de lire cette post-face avant l'album, je pense que cela aide à appréhender la BD.

En 1974 la famille Boulad, chrétiens d'Egypte émigrés au Liban, mène une vie paisible à Beyrouth, entre la librairie du père et le théâtre de la mère. Cette douce vie voit pourtant la montée des tensions confessionnelles dans un pays qui n'est pas le leur. Quand un an plus tard la poudrière s'enflamme, leur vie bascule.

J'avais beaucoup aimé le précédent album de Gaël Henry, Jacques Damour, où j'avais noté sa maîtrise du découpage, du mouvement et de l'expressivité, à la manière d'un Blain. le style de l'auteur va vers des encrages forts sur des dessins au trait léger, parfois gribouillés, bref, rapides. C'est un genre graphique... et l'on décèle sur les cases un peu techniques (bâtiments, perspectives, véhicules,...) que le dessinateur sait produire des planches précises. Néanmoins, si sur Jacques Damour la colorisation et la dynamique générale m'avaient fait oublié des dessins parfois approximatifs, sur La guerre des autres j'ai été déçu par des couleurs que j'ai trouvé ternes et un scénario posé qui jour sur les ambiances plus que sur le mouvement, ce qui n'est pas forcément le point fort de Gaël Henry. Ce style graphique est vraiment étrange car il peut produire avec le même type de traits parfois vraiment minimalistes, de magnifiques séquences comme sur Une Soeur de Vivès ou d'autres mal finies... Difficile équilibre.

L'histoire m'avait attiré car elle portait sur une histoire récente, politique, d'une région du monde hautement complexe. le Moyen-Orient, la Palestine, la cohabitation des communautés. Sujets passionnants. le traitement choisi est autobiographique, la jeunesse du scénariste, une tranche de vie, des atmosphères, celles des années 70 dans un Moyen-Orient moderne, entre Occident et Orient, avant les guerres généralisées, avant l'islamisme, une époque où les Non-alignés créaient des espaces de liberté qui nous semblent bien loin quand on pense aux pays méditerranéens. On a un petit côté Tran Anh Hung dans ces ambiances lascives, oisives, où la question financière semble vaguement secondaire. La soeur tombe amoureuse de tout ce qui bouge en tentant de bosser son bac, le grand frère redoute le service militaire et la mère tente de reprendre son indépendance... Cette histoire familiale est indéniablement intéressante et les textes nous entraînent avec en toile de fonds le contexte politique, les réfugiés de OLP qui créent des tensions avec les milices chrétiennes dans un pays organisé confessionnellement. En tant qu'autobiographie, la ligne scénaristique est contrainte et comme l'on reste globalement à l'intérieur de cette famille de ses murs, l'aspect historique reste assez secondaire, l'album se raccrochant plutôt à une certaine mode nostalgique dans pas mal de récits, comme sur les Beaux étés de Zidrou par exemple. Ce côté n'est pas ce qui me passionne le plus et j'aurais aimé voir le côté "incidence de la grande Histoire sur la petite histoire" plus présent.

Pour peu que l'on aime le style graphique et ces ambiances rétro à base de libération sexuelle, de rouflaquettes et de chemises à fleurs, La guerre des autres vous fera passer un beau moment au bord de la Méditerranée.
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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On surnomme ce pays la Suisse du Moyen-Orient parce que de 1950 à 1970, le Liban a connu une belle prospérité économique. Aujourd'hui, ce pays est surtout connu pour cacher à la justice un milliardaire tyrannique, ex-magnat de l'automobile, ayant bien profité avec l'argent. Cependant, ce qui nous intéresse ici, c'est de savoir comment ce petit état connu pour sa douceur de vivre a sombré dans une terrible guerre en 1975.

Il est clair que la guerre entraîne beaucoup de destructions et de morts ainsi qu'une fuite de population et de compétences et surtout une grave dépression économique. le Liban n'était plus qu'un champ de ruines à la fin de cette guerre qui a duré 15 ans. Si c'était vraiment la Suisse du Moyen-Orient, il eu fallu sans doute proclamer une neutralité absolue pour ne pas tomber dans la guerre des autres. La responsabilité des politiques ne fait aucun doute.

On va suivre le quotidien d'une famille d'Egyptiens originaires de Syrie imprégné par la culture occidentale ce qui n'est pas à mes yeux une faiblesse. Il est vrai que cela va devenir de plus en plus compliqué pour eux. Il n'y a rien de pire pour un pays que la guerre qui détruit tout : les relations avec les voisins, la famille, le deuil, la ruine...

La guerre des autres est inspiré de faits réels comme le prouve le documentaire en fin d'ouvrage.

C'est un témoignage assez intéressant et surtout un exemple à ne pas suivre sans vouloir donner de leçon mais exprimer tout de même sa conviction profonde.

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Bonjour les lecteurs ….
Cette BD nous emmène à Beyrouth.
1974.. Beyrouth est une ville où il fait bon vivre.
Nous suivons le quotidien d'une famille égyptienne expatriée.
Une mère baba cool qui fait du théâtre, un père coureur de jupon t féru de lettres qui tient une librairie et 3 ados fous de cinémas.
En 1974 …. oui .. la vie est belle et Beyrouth est un npetit paradis.
Et pourtant … les tensions montent entre les différentes communautés ( Sunnites, Chiites, Catholiques, Palestiniens, Arméniens …).
En 1975, la guerre civile éclate ...
Ce récit raconte la fin d'une époque où tout n'était que joie et liberté.
J'ai beaucoup appris sur le Liban d'avant l'explosion ainsi que sur les causes de cette guerre.
Une belle histoire familiale qui rend hommage au ays aimé à jamais disparu.
Hommage de Bernard Boulad ( coauteur de la BD) à sa famille et son pays d'adoption.
A lire
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En 1974 le climat au Liban change petit à petit avec les différentes confessions présentes et la proximité d'Israël. le conflit israelo palestinien est très présent à Beyrouth avec des catholiques qui soutiendraient Israël.
Cette bd m'a pas mal accroché par la méconnaissance que j'avais de ce conflit en terre libanaise. Les dessins sont simplistes mais le contenu est ce qui compte. Il y a cependant des planches assez réussies avec ce style minimaliste.
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Les Naggar sont originaires de Syrie, ont fui l'Égypte et se sont installés à Beyrouth pensant poser définitivement leurs valises. Ils aiment profondément ce pays et cette ville, y coulent des jours paisibles dans les années 60. Les troi enfants grandissent, ont leurs repères, leurs copains. Les parents ont leur librairie, leurs petites affaires, leurs soirées entre amis.

La guerre civile qui débute en 75 va mettre fin à l'idylle. Ils ne se sentent pourtant pas concernés par cette guerre politicoreligieuse où des hommes s'entre-déchirent ; des hommes qui étaient amis dans une autre vie. Mais peut-on vraiment se tenir en marge d'une guerre ?

J'aime passer par la BD pour comprendre les évènements historiques d'autres temps ou d'autres lieux.
Celle-ci est particulièrement bien faite. Didactique sans être infantilisante. La famille Naggar est terriblement attachante, au point d'avoir fini les larmes aux yeux (je suis un coeur tendre) et on a énormément d'empathie pour ce pays et son peuple, tant pour ceux qui restent que pour ceux qui s'exilent.
Vraiment, je recommande.

Lien : https://carpentersracontent...
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critiques presse (3)
BDZoom
16 novembre 2018
Un dernier mot pour souligner le travail réalisé par les dessinateurs Paul Bona et Gaël Henry qui, se partageant encrage et couleurs, dans un trait jeté, rond, efficace, décontracté, souple, « à la Vivès » quelquefois, donnent beaucoup de force à cette tranche de vie qui respire le bonheur des beaux jours enfouis sous la pression d’enjeux regrettables.
Lire la critique sur le site : BDZoom
BoDoi
18 septembre 2018
Un regard intelligent et salvateur, pour un ouvrage qui allie lecture géopolitique, enjeu de mémoire et chronique familiale de manière enthousiasmante.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
11 septembre 2018
Sur un trait sommaire sont posées des couleurs en aplat, notamment des noirs, lesquelles donnent beaucoup de relief aux illustrations. Ces dernières captent bien l’air du temps, tant celui d’une terrasse tranquille que celui d’un bus pris pour cible par des terroristes. Une sympathique chronique familiale sur fond de conflit annoncé.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Quelle réponse vous voulez ? Celle du Libanais, toujours optimiste, ou celle de l'Oriental, fataliste ?
Tu as la version réaliste ?
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On pourrait faire de la pub, style : du fond de votre abri, lisez Guerre et paix à la bougie...
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Avec la guerre, il n'y a plus de vérité.
A qui se fier alors?
A personne mon vieux. ( p.139)
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L'excuse est pire que la faute.
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