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En Russie, dans les années 20, le Dr Filip Filippovitch joue au Dr Frankenstein en créant un homme à partir d'un chien trouvé blessé dans la rue.
Au temps du clonage, l'idée m'a fait sourire et a attisé ma curiosité.
Le début m'a un peu mise mal à l'aise car je ne supporte pas la cruauté envers les animaux mais très vite, la curiosité a pris le relais. Un petit livre qui se lit assez vite avec quelques situations assez cocasses qui font passer un assez bon moment de lecture.
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Coeur de chien, Mikhaïl Boulgakov
Attention, extraterrestre !
Mikhaïl Boulgakov, avec sa plume satirique, nous met face à une situation déroutante. Que se passerait-il si un éminent chirurgien implantait l'hypophyse d'un humain et ses testicules a un chien errant ? le ton est donné…
La plume de cet immense auteur est déroutante, le récit hésite entre irrationnel, dérision et folie, et le second degré est monnaie courante !
Né en Ukraine et mort en Russie, Mikhaïl Boulgakov dérange et se moque du système avec un cynisme envoûtant ! On aime où on déteste ! Mais si on remet dans le contexte de l'époque d'écriture de ce court roman et de la façon dont la Russie avait tendance à se débarrasser de ses opposants, on ne peut qu'avoir un grand respect pour l'auteur !
Si vous connaissez déjà le génialissime « Maître et Marguerite », découvrez au plus vite « Coeur dé chien » !
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C'est ce livre qui, la première fois que je l'ai lu, adolescente, m'a définitivement fait comprendre que le fantastique et la science-fiction n'était pas par nature de la sous-littérature.
C'est un récit noir, mais plein d'humour, corrosive dénonciation du système soviétique naissant et de ses dérives, mais en douceur, avec une certaine tendresse. C'est une farce mais à deux pas de la tragédie.
En 1925 le stalinisme n'est pas encore installé, ce sont les débuts des appartements communautaires et des nouvelles règles de vie collective. La question centrale que pose cette nouvelle est celle de la possibilité de changer l'homme, la possibilité d'une Révolution de créer un homme nouveau.
Le docteur Preobrajenski greffe à un brave chien errant, gentil et attachant des glandes humaines. Il se transforme alors et se met à parler argot, à penser comme un citoyen soviétique. Et personne n'est alors surpris par cette absurde mutation... le chien-citoyen Bouboulov parvient ainsi à obtenir des papiers et le statut de locataire officiel d'une chambre de l'appartement du docteur. Il fait vivre un enfer à son entourage, se met même à travailler à l'épuration des animaux errants, spécialisé dans l'élimination des chats !
Un petit bijou, même si c'est très grinçant, laissant un goût amer.
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Chassez le naturel, il revient au galop. Bouboul est un brave chien des rues qui cherche pitance dans les poubelles des riches. Blessé par un quidam qui lui a balancé de l'eau bouillante, il panse ses plaies et tente de survivre de son mieux lorsque, sauvé par le gong sous la forme d'un gentlemen qui le prend sous son aile. Cet homme n'est pas n'importe qui. le professeur Transfigurator qui peut opérer quasiment n'importe quoi sur n'importe qui. Ce Frankestein en herbe, décide donc ni plus ni moins de prendre le chien sous sa protection et d'en faire un homme. Pourquoi pas! Sauf que le cobaye humain choisi par son protégé alias ”le mordu” est loin de représenter le haut du pavé de la société.

Contre toute attente, l'opération réussie et au fil des jours, Le Professeur et son acolyte assistent d'abord étonnés puis sidérés aux progrès de Bouboul.

En plus des instincts canins pas entièrement inhibés par l'opération, Bouboul retrouve ceux de l'homme dont il récupère l'hypophyse. le professeur et son acolyte ne peuvent que constater la réussite technique de l'opération mais sur le plan relationnel, c'est un fiasco.

Force leur est de constater, Bouboul est un amalgame de chien et d'un homme ordinaire et malgré leurs effort, ils ne peuvent changer ses deux natures.
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Un scientifique décide de greffer l'hypophyse d'un homme décédé sur le corps d'un chien errant. L'animal, hormonalement modifié, se transformera petit à petit en humain, et finira par se retourner contre son créateur. Critique viscérale du communisme, Bouboulov (le chien devenu homme) qui n'était même pas censé exister finit par dénoncer son maitre à ses camarades. du grand Boulgakov, semi réaliste, semi fantastique, du très bon !
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Sans doute l'une des nouvelles de Boulgakov où la satire politique est la plus aigüe et la plus réussie. Une greffe d'organe peut-elle transformer un chien en être humain ? Et un pauvre malheureux de chien de rue maltraité deviendra-t-il forcément un vaillant camarade engagé dans la lutte des classes contre... son maître et les chats...!?
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Du culot, du culot, du culot...


Voilà comment l'on pourrait définir Boulgakov, d'une certaine manière...Non content de dépeindre de manière presque sympathique les Russes Blancs partisans du tsar avec la Garde Blanche (le plus hilarant est que Staline aimait ce roman...Si, si, je vous jure!), Boulgakov récidive avec Coeur de Chien...


Personnellement j'ai sursauté quand j'ai entendu le professeur Philippe Philippovitch dire: "Je n'aime pas le prolétariat." Vous savez, la petite phrase qui révèle dans sa franchise brute le fond de la pensée de celui qui la profère, un peu comme le "Je n'aime pas les riches" lâché par l'actuel locataire de l'Elysée...


Vivacité, mordant, jeu entre le fantastique et la réalité aux limites de l'absurde. Les ingrédients qui feront la fortune du Maître et Marguerite se trouvent déjà dans cette nouvelle qui se laisse lire d'une traite. On quitte le réalisme de la Garde Blanche et des Récits d'un jeune médecin pour entrer de plein-pied dans la science-fiction mâtinée de fantastique et de réminiscences autobiographiques, le tout dans un arrière-fond soviétique très prégnant (Boulgakov étant d'abord médecin).


Le chien Bouboul apparaît finalement bien plus humain que sa version humaine, Bouboulov, un individu de la pire espèce, caricature du prolétaire endoctriné par la vulgate soviétique...La transformation en être humain du chien donne lieu à quelques questions d'ordre pratique pour le moins...étranges: devoir donner des papiers à Bouboulov, sauf que l'on ignore complètement comment justifier de sa naissance...


Le plus étonnant chez Boulgakov est cette sorte de gaîté naturelle, cette légèreté vivifiante qui irrigue nombre de ses oeuvres, y compris celles traitant de la réalité soviétique dans ce qu'elle a de plus désespérante...Coeur de chien ne fait pas exception. Aucune désespérance, aucune forme de crainte oppressante ne perce dans cette nouvelle pourtant bien ancrée dans une société soviétique avec ses travers bien connus (encore qu'en 1925, le régime, pour dictatorial qu'il soit reste encore relativement tolérant, Staline ne s'étant pas encore révélé).
Vassili Grossman, en comparaison, ne prend pas de gants en la matière: ses descriptions du quotidien soviétique, dans Vie et Destin, faites de la crainte permanente de la délation, sont par moments proprement glaçantes de réalisme.


Une très bonne introduction à Boulgakov, représentative de son oeuvre.
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Une nouvelle assez noire, mais qui néanmoins, n'est pas dépourvue d'humour.

Bouboul, un chien errant qui a du mal à survivre à sa faim, va un jour croiser le célèbre professeur Transfigurator, Philipe Philipovitch, qui n'est autre qu'un intellectuel ayant réussi à trouver le moyen de rajeunir les hommes - notamment en greffant à ces derniers des parties de l'anatomie des animaux. Parti dans des recherches plus poussées, il désire entreprendre une nouvelle opération qui consistera à implanter l'hypophyse d'un individu à un chien quelconque. Débute alors la métamorphose de Bouboul en Bouboulov, la caricature du prolétaire russe des années 1920. Une situation fort cocasse lorsqu'on sait que Le Professeur est un privilégié de la société anti-prolétaire.

Cette histoire est clairement une critique des rouages de la bureaucratie soviétique et du mouvement de l'ascension des classes sociales de cette époque. le tout sur un côté loufoque et irrationnel agrémenté par le talent théâtral de Mikhaïl Boulgakov.
La lecture est agréable si on passe outre le fait que l'ambiance de la nouvelle tourne à la noirceur, voire à un récit glauque. L'idée de la relation de lacréature et du créateur est vue et revue, mais ici, le jeu de l'amour rejeté n'est pas mal, surtout que ce livre fut censuré autant pour sa critique du système que ses caractéristiques religieuses qui ne faisaient pas fureur lors de la propagande de l'athéisme en Russie.

A lire si on aime les satyres tragiques du totalitarisme et de l'humour burlesque.
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J'ai lu ce court roman qui est presque une nouvelle, pour le défi :
Je l'ai lu très rapidement et je m'en suis régalée ! D'abord, la première partie est racontée du point de vue du chien, ce qui est particulièrement savoureux. On remarque alors l'intelligence de ce pauvre animal vivant de la charité humaine et surtout du contenu des poubelles ! Son accueil, inespéré pour lui, dans l'appartement d'un médecin aisé, donne lieu à quelques scènes cocasses.
A partir de l'opération réalisée par Filip Filipovitch, le texte se tourne plus vers le fantastique, mais est aussi prétexte à des critiques, guère déguisées, de la bureaucratie soviétique de l'époque. le résultat de cette expérience scientifique prouve au médecin qu'on ne peut pas forcément procéder à ce genre de manipulation sans risque !
On pense au Frankenstein de Mary Shelley ou aux nouvelles de Gogol, et c'est une très agréable lecture, à conseiller dès l'adolescence…
Lien : http://lettres-expres.over-b..
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COeUR DE CHIEN de MIKHAÏL BOULGAKOV
Écrit en 1925 ce récit fantastique ne sera publié que 60 ans plus tard. Censure. La greffe de l'hypophyse et des testicules humains sur un chien par un chirurgien spécialiste du rajeunissement. Hilarant avec l'ambiance politique et sociale des années 20 en Russie. Un vrai bijou, je le recommande vivement.
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