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4,2

sur 2970 notes
Très grand classique de la littérature du XXe siècle (écrit entre 1928 et 1940), ''Le maitre et Marguerite'' est un livre que je voulais lire depuis longtemps et maintenant que je viens tout juste de le finir, je n'arrive pas vraiment à savoir ce que j'en pense. Faire une critique va sans doute m'aider à y voir plus clair. Je l'ai trouvé un peu long et peut être un peu décousu, sans doute est-ce du au fait que les personnages que l'on suit dans ce livre sont pléthores et qu'ils n'apparaissent pour beaucoup qu'épisodiquement. Quant aux personnages du maitre et de Marguerite, bien que personnages titres, ils n'apparaissent qu'après un gros tiers du livre et bien qu'étant ensuite plus importants que les autres personnages (Marguerite en particulier), on ne les voit pas tant que ça au final. Pour résumer rapidement l'histoire, le diable et ses acolytes débarquent à Moscou et vont s'amuser à semer le chaos dans la ville à coup de meurtres, d'agressions et d'illusions. le coté fantastique, violent et cruel de l'histoire m'a en revanche beaucoup plu. Les personnages du diable et de ses sbires, bien que paraissant antipathiques au début ont même fini par être attachants et presque sympathiques. J'ai aussi trouvé beaucoup de modernité dans cette description du diable, de sa troupe et de leurs mauvais tours. Une oeuvre que je suis donc content d'avoir lu en dépit d'une certaine sensation de longueur.
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J'ai entendu parler pour la première fois du Maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov, peu avant de recevoir une délégation de russes, et je voulais vraiment pouvoir en parler avec ceux pour qui ce livre était si important.
Je l'ai lu en traduction, bien sûr, puisque je ne parle, ni ne lis le russe... j'étais arrivé à la conclusion que les gens qui prétendent que "la littérature est tellement meilleure dans l'original" ne sont que des idiots qui veulent que vous sachiez à quel point ils sont intelligents. Peu importe à quel point vous maîtrisez une langue, vous ne lirez jamais un livre comme le ferait un natif. Il est donc inutile de faire croire que quelqu'un « rate quelque chose » en lisant un livre en traduction. En revanche, je vois les films en version originale, parcequ'aucun acteur de doublage ne rendra jamais les voix.

Le simple fait de connaître le livre, c'était comme trouver la clé d'un monde secret. À l'époque d'Eltsine, les choses évoluaient rapidement.  La lecture de la satire de Boulgakov sur le Moscou stalinien des années 1930 m'a aidé à voir à quel point il est facile de gâcher psychologiquement une nation. Dans le roman, le diable et sa suite (qui comprend un huard aux yeux vairons et un chat qui parle) manipulent "le Maître", un écrivain, et Marguerite, sa muse. Simultanément –parce que le récit oscille entre deux histoires – Ponce Pilate condamne le Christ à mort à Jérusalem. Je l'ai lu comme un livre sur la façon de continuer à vivre quand l'esprit est anéanti. 
Je le lis aussi comme représentant l'état mental nécessaire pour survivre en Union soviétique : vous pouvez avoir une sorte de paix intérieure dans votre vie intérieure mais vous n'êtes jamais tout à fait tiré d'affaire. Plus important encore, j'ai été porté par le sens de l'humour du livre, mélangé à l'étrangement fantastique. 

La délégation russe était venue avec des kilos de caviar et des hectolitres de vodka, la relecture ce bijou en a été à la fois perturbée et éclaircie...

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Difficile de résumer le contenu d'un tel livre, foisonnant de situations burlesques, graves, facétieuses ou fantaisistes. de nombreux personnages perdent la raison ou la vie de façon mystérieuse. D'autres profitent de ces états de fait, s'enfuient en souhaitant s'enrichir.
Sans doute, l'objectif premier de l'auteur était de présenter une photographie du pouvoir absolu, démoniaque, tyrannique et destructeur de Staline.
L'imagination fertile, Boulgakov nous entraine dans une fresque rocambolesque où Satan en personne côtoie les moscovites, les dupe, se joue de leur crédulité et de leur lâcheté. Ainsi vont les oeuvres de Staline.
En parallèle, le « Maître » a écrit un manuscrit sur Ponce Pilate, dont sa confrontation avec l'illuminé Yeshoua à Jérusalem, sa décision de le condamner à mort par crucifixion avec deux autres prévenus sur le Golgotha. le Maître considère ce registre comme l'oeuvre de sa vie, mais voit son document refusé par les autorités (ce qui est arrivé à Boulgakov pour de nombreuses pièces de théatre). Alors il brûle ses copies, devient fou et sera interné en hôpital psychiatrique. Marguerite sa maitresse, grâce à Satan sous les traits de Woland, spécialiste de magie noire, rendra raison à son amant. Elle récupérera des cendres le document du Maître et ensemble, à l'aide de Woland, s'engageront vers « une autre vie ».

Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Une triple histoire entremêlée, le diable et une sorcière dans le Moscou stalinien des années 30, un romancier et Ponce Pilate… vu sous cet angle c'est compliqué mais le genre fantastique a ceci de spécial: il nous parle de notre propre monde, de nous même sous un angle différent, une loupe déformante! Grace à ce genre littéraire, l'auteur nous dit les choses sans vraiment les dire, il crée des images puissantes. Naissance d'un chef d'oeuvre.
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. Cette histoire est gigantesque à résumer: le diable offre un spectacle de magie noire ce qui va créer un chaos indescriptible et dévoiler les petits travers de chacun, le Maître séjourne à l'hôpital psychiatrique, son manuscrit n'a pas été édité il l'a donc brûlé quant à Marguerite, elle fera tout pour sauver le Maître au point de vendre son âme au diable et de se faire sorcière le temps d'un bal. Enfin il sera temps de libérer Ponce Pilate.
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. C'est assez touffu car on y retrouve le destin d'un romancier obsédé par le roman de sa vie qu'il n'arrive pas à faire publier, un romancier qui raconte l'histoire d'un romancier, une sorte d'auto-inspiration en quelque sorte. Un roman qui sera édité après sa mort par sa femme. On peut donc y voir une large part autobiographique. On peut aussi y voir une critique de l'idéologie dans ce qu'elle fait aux personnes: cette ambition qui génère trafic et corruption. Enfin on peut y voir une critique de la lâcheté (l'écrivain qui ne dénonce pas suffisamment et Ponce Pilate qui condamne un homme qu'il sait innocent), le plus grave défaut humain pour Boulgakov. « La seule chose qu'il a dite, c'est que, parmi tous les défauts humains, il considérait que l'un des plus graves était la lâcheté ». Est-ce une façon pour l'écrivain de se libérer par l'écriture?
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. Alors qui est le diable?
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Victime de la censure, Boulgakov mit plus de quarante à pouvoir publier son roman maintes fois remanié. C'est d'ailleurs sa veuve qui le fit pour lui après sa mort. Pourtant il n'évoque pas directement la dictature stalinienne mais plutôt la médiocrité, les bassesses humaines qu'elle a engendrées.
Ce roman mêle trois récits. Celui d'un certain Professeur W qui arrive brusquement à Moscou dans les années 1930. Il s'agit là d'un conte fantastique car W (Woland) sème la pagaille parmi les fonctionnaires et privilégiés du régime corrompus, médiocres, cupides. Il révèle leurs mensonges, bassesses, leur cynisme. Tous se retrouvent hospitalisés dans un même asile où se trouve également le Maître très amoureux de Marguerite. Il tente depuis des années d'achever un roman dont il n'est jamais satisfait (comme Boulgakov lui-même) sur Ponce Pilate qui par intérêt et lâcheté (pire défaut humain selon Woland) sacrifie Jésus qu'il sait innocent.
Ce roman mêle donc un conte fantastique, une histoire d'amour et l'histoire de Ponce Pilate.
La frontière entre réel et imaginaire, Bien et Mal est souvent floue comme une critique de la société rationnelle et bureaucratique dans laquelle vivait l'auteur.
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« le Maître et Marguerite », le chef d'oeuvre de l'écrivain russe Mikhaïl Boulgakov se déroule à la même époque que celle de l'âge d'or de la Maison du Gouvernement. Si le contraste de style entre les livres de Sletzkine et de Boulgakov, entre la patiente reconstruction historique et la critique flamboyante et satirique est frappant, une partie du sujet, la déliquescence d'une élite anciennement révolutionnaire, est semblable.
Le roman de Boulgakov a été rédigé en plusieurs étapes de 1927 à 1939. A cause de la censure, il ne paraîtra en Union Soviétique qu'en 1966 et de nombreuses scènes seront expurgées, mais publiées clandestinement sous la forme de « samizdat (auto-édition)». C'est un livre fascinant, à la fois burlesque et profond, mêlant trois récits qui finissent par se rejoindre. Satan, qui prend les traits du magicien Woland, descend sur Moscou et jette le trouble dans le monde des écrivains officiels de l'Union Soviétique, une nomenklatura de profiteurs, rongée par de mesquines querelles de chapelles et clochers.
Le Maître est un auteur aigri, dont le roman sur la rencontre entre Ponce Pilate et Jésus a été rejeté par la clique des littérateurs en cour. Il se retire du monde, quitte Marguerite, sa bien-aimée, et se fait interner dans un hôpital psychiatrique. le récit de la fascination que Ponce Pilate se met à éprouver pour celui qu'il va cependant condamner se déroule à Jérusalem et constitue le deuxième axe du roman de Boulgakov. le personnage de Marguerite devient central dans le troisième récit : elle accepte un pacte avec Satan qui lui donne des pouvoirs surnaturels qui lui permettront survoler Moscou et la Russie et de se venger des persécuteurs de son mari en échange de la promesse de jouer le rôle de maîtresse de maison lors d'un bal qu'il convoque à Moscou le soir du Vendredi Saint.

Lien : http://www.lecturesdevoyage...
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Il est très difficile de parler de ce livre avec fidélité et sans être réducteur d'un côté et sans gâcher le plaisir de sa découverte de l'autre.
Je vais donc vous donner juste un prologue qui j'espère vous mettra l'eau à la bouche : c'est une histoire scindée en deux intrigues parallèles qui se rejoignent magnifiquement à la fin. La première commence un soir de pleine lune, Satan et ses acolytes décident de descendre à Moscou pour un petit séjour, un séjour qui va marquer les moscovites…
La deuxième retrace la rencontre entre Jésus appelé par l'auteur Yeshoua Ha-Nozri et le procurateur de Judée, Ponce Pilate qui l'a condamné au pilori.
En ouvrant ce livre vous serez une « Alice » qui pénètre au pays des merveilles, ou plutôt au pays du diable et de Satan : vous y croiserez des chats qui prennent le tramway, des rossignols qui dansent le fox trot, des faux billets qui se transforment en abeilles, des sorcières sur leurs balais et vous pourrez même assister à un bal chez Satan …
Je me suis baladée entre deux dimensions de ce livre : celle où je me suis juste régalée par les situations complètement burlesques et improbables, qui m'ont provoqué bien des éclats de rires et celle où je me suis retrouvée à analyser, à faire des recherches sur la vie de Boulgakov afin de mieux le comprendre … Je me suis rendue compte que ce livre raconte beaucoup de choses de sa vie, de ses expériences, de ses souffrances et que les 12 années qu'il a passées à l'écrire, il y a distillé toute sa souffrance, sa révolte et surtout son courage.
Quoi dire de plus ? Lisez- le, vous en sortirez changés.
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Ce célèbre roman, conte fantastique , mythe faustien, est servi par une écriture magistrale, un style époustouflant.
Une folie littéraire où Satan détruit la vanité et la bêtise et glorifie l'amour et le talent.
Mikhaïl Boulgakov , écrivain maudit sous Staline , a mis onze ans pour créer ce chef d'oeuvre .
Un des monuments du Panthéon de la littérature mondiale.
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Le Diable apparaît dans le Moscou des années vingt. A travers l'histoire d'un manuscrit interdit, Boulgakov sous la dictature stalinienne, écrit une formidable satire des milieux littéraires et nous offre une méditation profonde sur l'art et le pouvoir, la lâcheté et la rédemption.
Publié 27 ans après sa mort (!), le Maître et Marguerite élève son auteur comme l'un des plus importants du XX ème siècle.
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Je ne sais absolument pas ce que je viens de lire mais je suis certain d'une chose : j'ai l'impression d'avoir rêvé les yeux ouverts.

C'est un roman-monument, à la fois onirique et cruellement réaliste.

C'est une féerie macabre, un voyage littéraire qui nous emporte très loin.
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