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4,2

sur 2970 notes
Lorsque j'ai commencé ma lecture de ce livre, j'ai été assez surprise de ne pas retrouver au fil des pages ce qui était annoncé en quatrième de couverture. Imaginez ne rencontrer les personnages évoqués — que j'avais supposés être centraux à l'histoire — qu'après avoir lu plus de 250 pages du roman ! J'étais tout naturellement un peu perdue. En le terminant, j'ai toutefois compris qu'il était difficile de parler de cette oeuvre et encore plus de la résumer. L'histoire est dense, parfois un peu trop, mais si bien menée. La plume est fluide, les descriptions incroyablement vivantes, le ton empli d'humour, les scènes étonnamment crues et versant souvent dans l'absurde. J'ai trouvé que certains passages traînaient un peu plus en longueur, mais un élément finissait toujours par me happer de nouveau dans l'histoire. C'est un livre tout à fait unique en son genre qui, sans que je sache vraiment pourquoi, a su m'envoûter.
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Ce livre est, aux premiers abords, difficile. J'avoue d'ailleurs qu'il m'aura fallu plus de 200 pages pour m'y attacher tant la multitude de personnages aux noms russes rallongés porte à confusion. Mais, une fois conquise, impossible de le lâcher. 12 ans de travail pour l'écriture de ce livre, c'est dire s'il est complet !

L'oeuvre est divisée en 3 parties : l'une à Moscou dans les années 1920-30 où le diable lui-même rend visite aux Moscovites et sème le trouble dans la ville, une autre propose l'histoire de Ponce Pilate et enfin la troisième raconte celle du Maitre et Marguerite, ma partie favorite. Un écrivain, le Maître, s'est vu refuser la publication de son récit sur Ponce Pilate et sombre dans la folie, malgré l'amour de Marguerite qui fera tout pour le sauver.

L'histoire se veut originale, fantastique (l'auteur déborde d'imagination !) et fait naturellement la satire sociale de l'époque, sous l'ère de la dictature stalinienne. On y voit combien l'espionnage y est omniprésent et les nombreuses disparitions et apparitions magiques rappellent ici les fréquentes disparitions et arrestations soviétiques mystérieuses qui avaient lieu sans que nul ne sache pourquoi. La terreur y est donc légion, la folie aussi, provoqués essentiellement par le Mal alias Woland, le diable en personne accompagné de ses étranges acolytes Béhémoth, Azzazello et Koroviev. Boulgakov nous offre sa propre version de l'histoire de Ponce Pilate dans laquelle il dévie de l'histoire biblique traditionnelle sur plusieurs points.

Par ailleurs, une kyrielle de références à différentes oeuvres est faite, notamment au Faust de Goethe et à des auteurs russes, qui nous incitent à les découvrir et enrichissent incroyablement le roman. A noter : pour apporter un véritable plus à cette lecture et vous ouvrir à la culture russe, il existe un site Internet entièrement dédié au livre, une véritable mine d'or : www.masterandmargarita.eu.

Enfin, j'ai beaucoup apprécié le vol de Marguerite, le bal de Satan et ses traditions originales, la fameuse crème d'Azzazello aux pouvoirs ô combien miraculeux, l'histoire d'amour du Maitre et Marguerite, l'appartement maudit n°50 de la rue Sadovaïa, le côté loufoque et drôle des personnages (Satan n'est pas dépourvu d'humour !) et j'en passe... Au final, un concentré d'aventures, de drôleries et de clins d'oeil qui résument bien la société de l'époque. Ce roman gagne à être connu.
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« Elle arracha un feuillet à un bloc et y inscrivit au crayon ce message, d'une grosse écriture rapide, sans ratures :
" Pardonne-moi et oublie-moi le plus vite possible. Je te quitte pour toujours. Ne me cherche pas, c'est inutile. Je suis devenue une sorcière à cause du chagrin et des malheurs qui m'ont frappée. Je dois partir, c'est l'heure. Je te dis adieu,
MARGUERITE. »
.
Dans la catégorie "Chef d'oeuvre", littérature classique russe, je me suis lancée grâce à Julie dans le maître et Marguerite de Boulgakov. Ma connaissance de la littérature russe s'arrête à Tolstoï (que je n'ai jamais fini), Alexandre Soljenitsyne (jamais terminé non plus), Anton Tchekhov(euh... en fait entamé et abandonné). On a donc bien compris que cette lecture n'était pas gagnée et que j'ai lu les premières lignes pleines d'appréhensions en me disant "Mon dieu, est ce que je vais tenir les 520 pages". .
La question qui a suivi a été : comment je peux résumer tout ça ? .
Il est très difficile de faire un pitch rapide ce roman tant il est inclassable et indescriptible. Il y a des livres comme celui ci, qu'il faut lire pour comprendre, pour le vivre. le diable débarque à Moscou, Woland, c'est son petit nom. Autour de ce personnage se tisse trois récits, l'amour du maître et de Marguerite, l'histoire de Ponce Pilate et celle de Moscou dans les année 1930.
Le récit est faussement éparpillé, on est promené entre les différents protagonistes, dans des époques différentes. Les situations sont loufoques, les personnages parfois absurdes, Satan, un chat géant, Jésus, Ponce Pilate etc.
Comme tout bon livre russe, on apprécie ses longues (très très longues) descriptions avec cette accumulation propre de détails. On note les citations, les écrivains, les références musicales, autant dire qu'un carnet est parfois nécessaire !
Une atmosphère particulière qu'il est difficile de quitter. Un scénario complexe aidé par une narration limpide et impeccable. du grand art !
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J'ai beaucoup aimé être plongée dans le monde intellectuel russe. de grands noms peu souvent cités. Boulgakov dénonce le systeme totalitaire de son époque à travers la fantastique aventure du diable et ses étranges compatriotes. Une histoire souvent délirante mais fraiche et vive!
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C'est avec beaucoup de regret que j'ai tourné la dernière page de ce livre.
Boulgakov a un style envoûtant, spontané. Il vit ce qu'il écrit et transmet par conséquent à son lecteur cette sensation de quasi réalité.
La limite entre le réél et le fantastique, entre le mal est le bien nous semble bien floue après cette lecture.

Honte à moi, jusqu'à il y a quelques mois en arrière, je ne connaissais pas du tout Boulgakov et c'est grâce aux internautes que je l'ai découvert.
La littérature russe est décidément très riche et ce que j'ai pu en lire jusqu'à maintenant m'a vraiment marquée.

Je suis mitigée quant à la présence et la structure du prologue dans l'édition que je posssède.
Le contenu est certes très intéressant mais révèle certaines choses sur l'auteur qui poussent à certaines interprétations du livre.
En effet, je retiens pour ma part une sorte de règlement de compte de Boulgakov avec le milieu littéraire et particulièrement celui du théâtre.
Dénigré, critiqué , ses écrits ont été maintes fois refusés et censurés. L'édition que je possède est intégrale et l'on voit entre crochets les passages qui avaient été supprimés.

Le maître et Marguerite est un livre à multiples facettes. Nous y trouvons une histoire d'amour très probablement inspirée d'éléments autobiographiques, une critique du fonctionnement de la société russe de cette époque avec en particulier la relation des écrivains avec le pouvoir en place et en filigrane une réflexion générale sur les notions de malet de bien.

Satan et sa bande nous livrent un spectacle des plus hilarants et en deviennent carrément attachants.
Les esprits maléfiques vengent quelque part l'écrivain incompris et libèrent la femme qu'il aime des attaches qui entravaient leur relation.
Quant à l'histoire de Ponce Pilate et Ye shoua , sa symbolique demeure peu claire pour moi. Est-ce pour aborder encore une fois cette limite entre le bien et le mal. Est-ce un parallèle entre l'écrivain, « le prophète » et le sacrifice des deux ?

Je vous conseille très vivement cette lecture !
Lien : http://partage-lecture.over-..
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J'ai été happé par cette histoire. On traverse le temps, on vole au dessus de Moscou. C'est féerique, enchanteur, fou, théâtral.
. Ça ne plaira pas a tout le monde. On adore ou on déteste, cette histoire de diable et d'amour. le passage en Galilée est absolument magistral.
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Un livre ô combien étonnant...
Je dirais même indescriptible, tant il mélange les genres et s'affranchit de tout cadre ! L'histoire mêle deux arcs narratifs séparés de presque 2000 ans, l'un en Russie dans les années 30 et l'autre autour de ponce Pilate.
S'y ajoutent de la magie noire, des sorcières, des bals, beaucoup d'absurde et un chat qui parle, qui entrent en collision avec la société rigide de l'union soviétique sous Staline. Un texte vraiment étonnant, riche et libre, qui mérite d'être découvert!
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Le Maître et Marguerite est un roman d'évasion et de libération. Evasion de la Russie stalinienne, absurde, tatillonne, administrative, avec une Milice omniprésente et la violence du régime qui sourd en filigrane (notamment à travers l'évocation de la clinique psychiatrique, toute neuve, moderne, rationnelle) ; libération du poids du destin et des obligations, métamorphoses, et jubilation du massacre de tout ce qui ressemble à l'hypocrisie, l'arrogance, l'envie.
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Des personnages bien étranges font leur apparition dans la ville de Moscou. Au fil de leurs rencontres, ils entraînent quelques Moscovites vers l'aliénation, l'abandon, voire même la dépravation. Est-ce l'humanité, la société, l'absurdité ou le diable lui-même qui mène ces pauvres hères à leur perdition ?

Cet ouvrage rassemble plusieurs livres et plusieurs genres : social, fantastique, religieux, fantaisiste, absurde, classico-historique... Subversif à bien des égards vu la date de publication, je remercie et je loue le merveilleux travail de l'équipe de traduction (André Markowicz et Françoise Morvan), qui replace l'action dans le contexte des années 1930 en Russie.
Ceci étant, la profusion de protagonistes aux histoires alambiquées, l'arrivée du Maitre au tiers du livre, les descriptions "à la Russe", les mises en place fastidieuses, m'ont beaucoup déroutée. Je me suis souvent perdue au milieu des personnages, des lieux et des genres. Désintéressée, je me suis tournée vers d'autres livres en cours de lecture.
C'est un grand livre et je suis contente de l'avoir lu (et mené jusqu'au bout) mais ma lecture a été vraiment laborieuse. Il me semble que "Le Maitre et Marguerite" est du pain béni pour les féru.e.s de littérature Russe, mais il est difficile d'accès pour tou.te.s les autres...
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La notion de classique -voire de chef d'oeuvre-, en littérature, est souvent associée à l'idée d'une accessibilité difficile. On imagine les grands textes ardus, souvent longs, et surtout, extrêmement sérieux.

J'ai moi-même longtemps été victime de cet a priori. Puis j'ai découvert, entre autres, Céline, et j'ai compris qu'une oeuvre peut être complexe sans être compliquée, intelligente sans être élitiste, mais surtout, j'ai découvert qu'écrire un chef-d'oeuvre peut se faire avec humour et fantaisie, même si le propos en est tragique et sérieux.

La lecture de ce roman considéré comme un classique de la littérature russe qu'est "Le Maître et Marguerite" n'a fait que renforcer cette conviction.

Tout commence avec une tête malencontreusement coupée par un tramway...
Cette tête, c'est celle de Berlioz, président de l'association littéraire de Moscou (MASSOLIT). Cet étêtage ne serait pas si extraordinaire s'il n'avait été prédit quelques instants auparavant par un étrange personnage qui avait abordé Berlioz et son camarade Yvan lors de leur promenade. Non moins étrange, l'assertion du même personnage selon laquelle il aurait connu Ponce Pilate, avec lequel il aurait entretenu de longues conversations !
Et cet abracadabrantesque épisode n'est que le début d'une longue série d'événements étranges, voire complètement loufoques, et néanmoins inquiétants...
Il s'avère en effet que le curieux protagoniste rencontré avant sa mort par le directeur du MASSOLIT ne se contente pas de ses dons extralucides. Woland -puisque tel est son patronyme- semble en effet doté de tout un arsenal de pouvoirs surnaturels, et les malheureux qui croisent sa route et celle de ses acolytes -parmi lesquels un énorme chat qui se conduit comme un humain, et un grand échalas arborant pantalon à carreaux et monocle brisé- font les frais de ses tours diaboliquement malicieux.

On peut ainsi se contenter de suivre les tribulations de cette bande infernale, rire des mésaventures de leurs victimes (souvent autant dues à la cupidité et autres vices de ces dernières, qu'à l'intervention de Woland et de ses compagnons), s'attendrir à l'évocation des amours improbables du Maître et de Marguerite. Ce sera la certitude de passer un moment fort réjouissant, porté par le rythme endiablé -c'est le cas de le dire- que Mikhaïl Boulgakov insuffle à son récit.

On peut aussi deviner, entre les lignes, la critique, par l'ironie et le burlesque, d'un système dont l'auteur fut une des victimes.
L'omniprésence de la milice, les nombreuses allusions aux passe-droits dont bénéficient les artistes officiellement "reconnus", la corruption qui règnent au sein des institutions, la médiocrité de concitoyens délateurs et vénaux, la négation, enfin, de l'art et de sa liberté d'expression, au profit d'oeuvres politiquement correctes... sont autant d'éléments qui traduisent la volonté de l'auteur de fustiger un régime dont il eut à subir la censure tout au long de sa carrière.

Mais après tout, peu importent les motivations qui nous poussent à aimer, à admirer une oeuvre telle que "Le Maître et Marguerite".
L'essentiel, c'est le plaisir qu'elle nous procure.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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