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4,2

sur 2969 notes
Au travers d'un conte fantastique, Boulgakov nous offre à lire une allégorie de la Russie dans laquelle il vit. Les disparitions sans explication se réfèrent aux arrestations, emprisonnements et aux déportations alors que tout ce qui parait si étrange nous renvoie à l'arbitraire. Assister à l'incroyable ne suscite pas plus d'émotion que ça comme si la population acceptait finalement, avec fatalisme, ce qui lui arrive. Il nous parle d'une société totalement soumise.

En plus d'utiliser le fantastique pour nous dépeindre cette société il réussit l'exploit de mêler ses histoires personnelles et celles du peuple, de la critique de ses oeuvres aux problèmes récurrents du logement. Il y met également un nombre important de références culturelles de l'époque qui étoffent son propos en faisant appel à la culture du lecteur et en faisant fonctionner à la fois sa mémoire et son imagination. Des vampires, des sorcières, des assassins, le Diable, un chat qui parle, Ponce Pilate, Jésus, Judas … tous réunis pour un grand Sabbath !

Il m'aura fallu deux lectures consécutives pour absorber les informations nécessaire à la compréhension de l'oeuvre et une troisième lecture m'enrichirait certainement de nouveau.

Le tour de force stylistique est de réussir la mise en abîme d'un roman fantastique dans lequel un écrivain se donne corps et âme à la rédaction d'un roman sur Ponce Pilate et la mort de Jésus qui lui-même n'est que l'image de Boulgakov se donnant corps et âme à la rédaction de cette oeuvre.

C'est un roman à tiroirs jouant sur différents niveaux de lecture mais ne trahissant jamais l'idée de Boulgakov d'approcher la satyre de cette société de l'époque en faisant ressortir ses incohérences. Critiquer tout en évitant la censure. Écrire tout en enrichissant le lecteur et raconter une histoire tout en le faisant fantasmer. Si la littérature classique russe ne ressemble qu'à ça alors il devient facile de n'avoir envie de lire que ça !
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Merveilleux livre ....aux multiples événements fantastique qui parsèment ce roman fabuleux ....Un bijou ou chaque personnes constellent cette oeuvre de péripéties extravagantes ....Une pépite
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Incroyable texte, incroyable contexte!
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"paradis du diable..." ou comment on apprécie que le mal vous fasse du bien...
Boulghakov réussit la prouesse d'unir plusieurs "hallucinés": philosophe, poète, concierge etc...Comme Ponce, Marguerite-dont la tardive mais puissante apparition crée le LIEN de l'Histoire- tous ont honni Dieu et sont "victimes" sans le savoir, consentantes de l'Offre masquée du Diable qui les attirent dans ses "flammes"...
Personnellement, ce livre a renforcé mon opinion , à savoir que le bien et le mal se ressemblent beaucoup, et ...que parfois la punition perd de son goût amer...
Je ne tiens pas à "raconter" le livre, épisode par épisode.
Sa valeur tient dans une unique prière que j'invente avec audace ;"Croyez en Dieu, li peut TOUT vous arriver"
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le début est simple et paisible. Deux écrivains, Berlioz et Bezdomny débouchent sur une place très calme «au déclin d'un après-midi de printemps torride». Ils discutent tranquillement lorsque toute une série de petites anomalies apparaît et que surgit un individu qui se mêle à leur conversation portant sur l'existence de Dieu. Il prédit bientôt la mort imminente de Berlioz et en effet celui-ci glisse peu après sous un tramway. En réalité, c'est le Diable en personne qui débarque à Moscou sous les traits de Woland.


A partir de là commencent les épisodes étranges, loufoques, tous plus farfelus les uns que les autres jusqu'à la seconde partie où intervient Marguerite en reine d'un bal offert par le Diable lui-même. Pour récompense elle obtient de rejoindre le Maître dans l'asile psychiatrique où il vit. Puis surviennent leur mort et leur résurrection: c'est le jour de Pâques. Alleluia! Les limites terrestres et temporelles n'existent plus. Nous sommes dans un ailleurs fantastique et merveilleux.
Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
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J'aime ces romans qui ne resemblent à aucun autre, ces auteurs qui ont cette inspiration qui balance entre la folie et le génie ...le tout est écrit avec fluidité, intelligence et humour.
Vive la littérature russe !!!!!
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Classique de la littérature russe, voilà à peu près tout ce que je savais avant d'ouvrir ce livre. J'ai appris ensuite que le diable y tenait une grande place, et cet aspect fantastique ne m'a pas étonnée de la part de l'auteur de Coeur de chien, conte où une manipulation scientifique transforme un chien en être humain.
Dans le Maître et Marguerite, les personnages du titre n'apparaissent qu'assez tard, laissant la part belle au microcosme littéraire russe des années 30, parmi lesquels le diable et sa suite font des ravages. Un roman dans le roman s'insère aussi très rapidement entre les épisodes moscovites, roman qui se passe à Jérusalem et s'attache à l'état d'esprit de Ponce Pilate au moment où il envoie Jésus au supplice.
Une fois passé un petit moment de flottement au début du livre, où je me suis un peu perdue parmi les noms propres et les nombreuses reprises anaphoriques, je me suis bien divertie et laissé emporter par un tourbillon d'aventures fantastiques où le diable met Moscou sens dessus dessous. Ces épisodes donnent lieu à des scènes particulièrement drôles (le spectacle, la distribution de robes, le choeur ensorcelé) ou dramatiques, riches en morts diverses et en incendies spectaculaires. Parmi les personnages colorés de la suite du diable, j'ai eu un petit faible pour le chat à comportement humain, Béhémoth ! J'ai eu par contre un peu de mal à croire au couple du Maître, personnage bougon et neurasthénique, et de Marguerite, prête à tout par amour, mais manquant un peu de profondeur. J'ai préféré les scènes où les diableries et la vie quotidienne se télescopent à celles où le diable regagne son domaine, sorte de pays des merveilles satanique. Les passages situés à Jérusalem, issus du roman écrit par le Maître, possèdent un style plus lyriques et s'avèrent passionnants à lire également. L'arrière-plan politique, où Boulgakov fait passer de manière voilèe des critiques du régime stalinien, est très important et intéressant aussi. C'est de ce roman qu'est extraite la célèbre phrase "Les manuscrits ne brûlent pas."
Une très agréable lecture finalement, mais je n'ai pas eu tout à fait un coup de coeur pour ce classique, que je recommande toutefois à ceux qui ne connaîtraient pas.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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L'un de mes livres favoris... sur le diable...


Depuis que Wolland un mystérieux étranger spécialiste en magie noire et son invraisemblable équipe ont débarqué à Moscou, rien ne va plus.

Tout à commencer lorsque Mikhaïl Alexandrovitch Berlioz rédacteur en chef d'une revue littéraire et le poète Ivan Nicolaïevitch Ponyriev aussi connu sous le nom de plume de Biezdommy eurent une discussion avec Wolland sur la non existence de Jésus et par conséquence du diable.

S'en est suivi une succession d'événements ahurissants et un vent de panique à commencer à souffler dans la ville. Mais que vient donc faire ici cet écrivain interné dans un asile qui se fait appelé le Maître (dont quelques chapitres de son roman sur Ponce Pilate apparaissent dans le récit) et son histoire d'amour avec Marguerite?

L'appartement 50 est-il réellement maudit au vu des disparitions et faits étranges qui ont eu lieu entre ses murs?

Les femmes peuvent-elles se transformer en sorcières et un respectable comptable du théâtre des variétés en vampire?

Pourquoi doit-on être poli avec les chats noirs qui parlent, jouent aux échecs et tiennent à payer leur place dans le tramway?

Vous pensez réellement que Satan puisse séjourner dans une ville aussi respectable que Moscou, vous?
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Quelle claque ! Un véritable ovni littéraire. Un Faust revisité qui laisse le lecteur coi ! On s'y accroche... ou pas. Il est assez inégal. Des passages sont géniaux, d'autres totalement incompréhensibles. Doit-on voir en cela le fait qu'il fallut à son auteur une décennie pour l'achever?
Boulgakov dépeint allégoriquement encore une fois la Russie telle qu'il la voit en mettant en avant ces questions :
Vivons-nous sous hypnose ou pas ? Sommes-nous maître de notre vie ou pas?
Un roman vraiment unique en son genre en tout cas.
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Le génie d'un maître en avance sur son temps. Une oeuvre écrite sur 12 années et ciselée jusqu'aux derniers instants de vie de son auteur. Une référence de la littérature russe et une vision mêlant la satire au fantastique qui éclairera les décennies suivantes autant qu'elle inspirera Stephen King, Walt Disney ou encore Tim Burton.
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