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sur 2951 notes
Le Maître et Marguerite/Mikhaïl Boulgakov
Hypotyposes et anamorphoses sataniques.
Cette histoire débute très fort sur le thème de l'existence ou de la non-existence historique de Jésus. Une rencontre entre Ponce Pilate et Jésus se produit très loin de la tradition évangélique. Puis une Passion de Christ revisitée fait suite à une conversation échevelée avec le diable, dans un style très hollywoodien. C'est le passage que j'ai préféré entre tous.
Et puis le personnage d'Ivan, le poète, n'accepte pas qu'on le prenne pour un fou : comment faire pour ne pas être considéré comme fou quand on est sain de corps et d'esprit ? Comment prouver que l'on est normal ?
Un enchaînement de péripéties plus burlesques les unes que les autres émaille ce récit abracadabrant plein d'humour :
« Certes l'homme est mortel, mais il n'y aurait encore là que demi-mal. le malheur, c'est que l'homme meurt parfois inopinément. Voilà le hic ! Et d'une manière générale, il est incapable de savoir ce qu'il fera le soir même. »
Quelques passage sont particulièrement savoureux : la séance de magie noire, moment fantastique désopilant ; la situation du théâtre « Variétés », instant inénarrable et cocasse de bouffonnerie.
Et puis les histoires étranges et les situations fantasques se succèdent , mais j'ai ressenti l'ennui après un début passionnant, malgré l'imagination incroyable et délirante dont fait preuve Boulgakov. le récit s'enlise, décousu et complexe, schizophrène à la limite. Avec des longueurs fastidieuses…
Voilà donc une histoire bizarre : l'amour y est présent, en pointillé certes, la critique sociale et politique sous-jacente ; la comédie burlesque et le conte fantastique alternent.
Ce livre écrit en 1928, brûlé par son auteur, puis repris en 1931, fut terminé seulement en 1941 par sa femme, Boulgakov étant décédé en 1940.
Une des difficultés de la lecture de ce livre vient de la kyrielle de personnages au nom difficile à retenir et variables. Les actions multiples s'entremêlent et l'on s'y perd un peu. Les situations kafkaïennes des plus absurdes fourmillent.
Globalement, c'est un livre difficile pour un néophyte de la littérature russe. Une assez grande culture dans de nombreux domaines est nécessaire, musical (lyrique) et littéraire notamment. Connaître Goethe, Gounod, Berlioz, Moussorgski, Tchaikovski, Dostoievski etc… s'avère un atout de poids pour une parfaite appréciation des situations. Et je m'y suis ennuyé copieusement, voulant à tout prix en terminer la lecture, laquelle m'a pris quelques mois, m'échappant vers d'autres horizons littéraires bien souvent, pour finalement revenir à ce pensum tant vanté par les spécialistes. Bien leur fasse s'ils se sont régalés. Moi non à quelques passages près.
Une deuxième lecture sera utile sinon indispensable, mais avec un bagage culturel russe et lyrique plus conséquent.


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Je commençais ce roman l'esprit ouvert, sans aucune connaissance préalable - si ce n'est qu'il est considéré comme l'un des romans russes les plus connus du XXe siècle - et très vite je me suis retrouvé dans une lecture très étrange, déconcertante. Parce que très tôt les éléments surréalistes s'accumulent (y compris un chat qui parle, des écrivains décapités et de nombreuses femmes nues volant dans l'air sur des manches à balai). Puis, soudain, la scène se déplace de Moscou à Jérusalem, où un procureur romain désespéré, Ponce Pilate, condamne à mort un certain Yeshoua. Boulgakov ne facilite pas la tâche du lecteur, bien que tout soit raconté de manière très fluide et dans un style narratif coloré. Ce n'est que petit à petit que le brouillard se dissipe un peu et juste avant la mi-course les protagonistes du titre, le Maître et Marguerite, apparaissent enfin sur scène. Dès lors, ça va à une vitesse tourbillonnante, toujours plus étrange, plus surréaliste et même burlesque.

Je dois admettre que ma patience a été vraiment mise à rude épreuve et même après, je n'étais pas tout à fait sûr de ce que je venais de lire. En fait, en termes de genre, tout est mélangé : une histoire burlesque, un policier, une histoire de sorcières, une satire, une histoire d'amour, etc. J'ai reconnu des éléments de critique sur le système soviétique, et sur les cercles littéraires que Boulgakov fréquentait. Et avec un peu d'effort, vous pouvez également y voir une histoire philosophico-religieuse, sur la nécessité du mal (faire ressortir le bien). Boulgakov a certainement quelque chose à offrir, mais parce que ce roman est manifestement inachevé, et parfois se déploie dans toutes les directions, c'était un peu moins agréable à lire pour moi. Celui qui attend Checkov, Dostoïevski ou Tolstoï (la comparaison n'est pas juste, je sais), ne trouvera pas ici ce qu'il cherche.
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Voilà un livre qui divise. Je l'avais commencé il y a quelques années et il m'avait glissé des mains. J'ai senti dernièrement que c'était le bon moment pour le rouvrir et j'ai recommencé depuis le début, cette fois en allant au bout. Au final, je suis globalement contente d'avoir lu ce roman dont j'ai perçu la profondeur mais je sais que je n'en ai pas saisi toutes les subtilités, ce qui est frustrant. Il est remarquablement construit, avec trois histoires en une et un personnage - Satan, rien que ça - qui les lie.
La première partie du livre, satire du système soviétique dans le contexte duquel le roman a été écrit, m'a semblée trop carnavalesque pour que j'accroche. Ce n'est pas dénué d'intérêt, c'est même brillant dans le genre et quelques cocasseries m'ont fait sourire, mais ça ne correspond pas à mon goût et cette lecture s'est révélée un peu fastidieuse (c'est là que j'avais décroché lors du premier essai). D'autant que les personnages sont nombreux et qu'il est difficile de suivre qui est qui au milieu de tous ces patronymes russes !
La seconde partie m'a davantage parlé (et j'étais contente d'y être arrivée !). Elle est plus posée, moins burlesque.C'est là que “l'une des histoires d'amour les plus émouvantes jamais écrites” (mouais) s'étoffe un peu. le roman du Maître m'a davantage touchée et j'ai aimé la plume de l'auteur dans ce style-là. D'ailleurs on peut saluer cette mise en abîme savamment orchestrée.
C'est un roman foisonnant et magistral mais qui, certainement, ne plaira pas à tout le monde. Il gagne à être lu, pour peu qu'on ne se laisse pas décourager par les premiers chapitres. Et pour en percevoir toute la saveur, il me semble indispensable d'aller chercher des éléments contextuels et d'analyse concernant cette oeuvre.
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D'après ce que j'ai pu voir à chaque fois que j'ai parlé de ce livre et que des gens l'ont lu après cette conversation, ou on aime totalement, ou on n'aime pas du tout. Ceux qui n'aiment pas n'arrivent pas à aller au-delà des vingt premières pages. L'indifférence en tout cas n'existe pas envers ce roman qui pour moi est un conte merveilleux, plein d'humanité, où le diable est peut-être le plus humain de tous par certains (bons) côtés. Les personnages annexes sont à la fois poétiques et fous, il faut vraiment avoir tout un monde onirique dans a tête pour créer une telle histoire où l'émotion se mêle à la fantaisie la plus débridée (ah, les assistants du Diable, en particulier le chat !). Que ce soit par le décor ou par l'écriture, on passe d'un monde à l'autre, non seulement parce qu'il y a deux histoires qui se déroulent au fil des chapitres (Woland à Moscou, et Pilate à Jérusalem) et même trois si on ajoute le cheminement de Marguerite, mais parce que lorsque les personnages un brin clowns du début retrouvent leur vraie stature, c'est encore un autre univers que Boulgakov nous offre, avec à chaque fois le style narratif qui va avec, or cette capacité à changer de style narratif dans un même roman n'est pas donnée à tous les écrivains.
Ce Maître et Marguerite, je l'ai découvert assez tard, je devais avoir 25 ans, mais depuis, je l'ai relu au moins dix fois, et... tiens, le fait d'en parler, je sens que la onzième va démarrer demain ! :-)
Et enfin : je suis sans doute hyper naïve, mais il paraît qu'on peut (qu'on doit ?) avoir une lecture politique de ce livre. Sauf que moi qui aime les contes et les légendes, il ne m'est jamais venu à l'idée que les personnages et situations de cette histoire aient pu être la transposition d'un réel impossible à nommer tel quel pour raison de censure. Les gens qui disent cela étant nombreux et pas idiots, et la préface le spécifiant également, j'en déduis qu'il y a une autre lecture, mais elle ne m'intéresse pas, je veux voir dans l'histoire et ses personnages ce qu'ils sont à première vue.
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# le maître et Marguerite - Mikhaïl Boulgakov

J'aurais tellement aimé ce livre, conseillé à plusieurs reprises le sourire aux lèvres et les yeux brillants mais le rendez-vous a été manqué. Pour la défense de ce chef d'oeuvre, je l'ai lu à une période où ma patience et ma concentration étaient rapidement surchargées.

Le livre s'ouvre sur deux hommes de lettres qui discutent, sur un banc à Moscou, de l'existence de Dieu. Ils sont interrompus par un homme fort étrange qui semble venir d'ailleurs et qui leur tient des propos bizarres avec un aplomb déconcertant.

C'est le départ d'un conte rocambolesque, lyrique et fou. le fantastique, la rêverie, côtoient l'imaginaire collectif avec le charme de la Russie en plus. Je me suis amusée souvent, notamment les dialogues avec le chat sont succulents, mais livre est pour moi trop foisonnant. Je me suis perdue sur la longueur dans les allers et venus, les disparitions et les noms russes des personnages. J'ai eu souvent du mal à retrouver l'action, à comprendre le but, où l'auteur nous emmenait.
C'est vrai qu'il y a une scène majeure dans ce roman, qui mérite à elle seule le voyage. Pour le reste, j'ai perdu petit à petit mon attrait, sautant quelques pages pour voir la fin arrivée.

Mikhaïl, on se retrouvera peut-être ?
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Chef d'oeuvre d'écriture où le Diable est rencontré durant une soirée. Plein d'humour, de poésie, d'absurde et d'intelligence.De l'esprit, du grand.
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Passions de vie et de création s'opposant à ces personnage d'une histoire cahotante entre humour et anti conformisme.

A découvrir par les traces de Béhémoth, Woland, Koroviev dans un bal final à ne pas manquer.
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Univers complètement loufoque !

Je découvre l'univers de Mikhaïl Boulgakov avec ce roman fleuve. J'ai a-do-ré ! J'ai bien fait de faire confiance aux libraires Quais de Loire (75) ! ☺
L'ambiance du roman, les personnages, l'intrigue des plus originales, de l'imagination à tous les étages… tout est parfait. Lorsque l'on connaît le contexte d'écriture, on comprend aisément que chaque mot ait sa place. L'auteur a mis en effet près de 12 ans à écrire ce superbe roman en pleine dictature stalinienne.
Une jolie histoire d'amour sans mièvrerie, une caricature de la société russe de l'époque, des actions en chaîne… Vraiment, vous n'allez pas être déçue. On ne peut pas s'ennuyer avec un tel roman !

De plus, la très belle réédition poche de Robert Laffont est un joli bonus !
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Moscou, années 30. Judée, Ponce Pilate et la crucifixion du Christ. Un fil rouge, Woland, pseudonyme évident qui mène à tambour battant ce roman digne de l'Imaginaire chez Gallimard.

En dire peu serait déjà en dire trop, mais autour du diable se lit en creux l'indispensable Mal faisant écho au Bien. le régime stalinien n'est évidemment pas absent de ces aventures parfois rocambolesques où le mal incarné souvent n'exploite que les viles inclinaisons de l'Homme.

Ce roman mêle avec talent de très nombreux sujets et Boulgakov le fait avec légèreté mais aussi un sens de la théâtralité qui conduit le lecteur à la fois à le dévorer mais aussi à le vivre.

Tout est évidemment dans tout et expliquer comment se font les liaisons serait évidemment dévoiler le contenu d'une oeuvre qu'il faut découvrir.

Merci à Ulrich de m'y avoir mené. Un rapprochement osé avec le Barabbas de Pär Lagerkvist n'est peut-être pas très académique mais je m'y risque.

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Un roman fantastique qui se déroule dans la ville de Moscou, où certains de ses citoyens sont tour à tour confrontés à des phénomènes et des personnages pour le moins mystérieux. Peu à peu, on découvrira le maître, puis Marguerite, au sein de nombre de personnages plus ou moins caricaturaux... L'aventure est ponctuée et ramène régulièrement à un épisode, un personnage de la bible : Ponce Pilate ; l'auteur revisite en quelque sorte dans un style très réaliste cette courte période, qui intrinsèquement est très intéressante. J'ai particulièrement aimé le premier tiers du livre (un peu Kafkaien), à lire !
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