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3,83

sur 316 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre retrace la longue descente aux enfers d'un jeune médecin morphinomane. C'est poignant et ça retrace bien un problème récurrent qu'il y a eu pendant des années. On suit la lente dégradation du personnage, à travers son journal intime, sur un peu plus d'un an.
Il faut se replacer dans le contexte pour saisir pleinement l'écrit : 1917, dans un hôpital de campagne russe où la solitude est omniprésente, la guerre, la pauvreté, le peu d'expérience.
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Premier roman de Mikhaïl Boulgakov pour moi.

J'ai apprécié être plongée dans la lecture du journal intime d'un jeune médecin qui se retrouve catapulté dans une campagne de Russie, loin de tout et à disposition de tous à toute heure du jour et de la nuit. Souvent amené à pratiquer des actes médicaux seul, la morphine devient alors pour le jeune médecin une alternative assez attirante, l'éloignant de ses responsabilités quotidiennes...

Un récit poignant que je vous conseil et que j'ai beaucoup aimé. Il était alors évident pour moi de poursuivre la découverte de cette profession à cette époque en Russie à travers les "Carnets d'un jeune médecin" du même auteur.

Lien : https://passionlecture1204.b..
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En 1917, le Docteur Bomgard vient d'être affecté dans un hôpital d'un chef-lieu de canton pour y soigner les maladies infectieuses. Ayant auparavant travaillé comme médecin généraliste pendant plusieurs mois dans un district isolé, il apprécie ces changements. Il reçoit une lettre inquiétante de Serguéï Poliakov, son successeur qui semble désespéré.

La tragique vie de Poliakov, toxicomane, constitue l'élément central de l'ouvrage. le processus d'addiction à la morphine et ses effets sur le psychisme sont particulièrement bien exposés et intéressants. Toutefois, l' "autocensure" dont l'auteur a dû faire preuve ôte à mon avis une grande partie de l'intérêt au récit.

En postface, la traductrice fait référence au caractère autobiographique de ce texte, et montre que pour des raisons politiques l'auteur l'a probablement expurgé de descriptions du contexte de l'époque. de fait, quelques références aux événements politiques survenus en 1917 parsèment son récit sans y être développées.

'Le Maître et Marguerite' est souvent cité comme l'ouvrage le plus important de cet auteur. Je le lirai certainement si le sujet m'inspire.
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Morphine est une courte nouvelle (84 pages), terrifiante et informative qui prend place en 1917.

Boulgakov était, avant d'être auteur, médecin (Voir : Carnets d'un jeune médecin) et a exercé dans des hôpitaux ruraux de la Russie impériale puis communiste. Il a lui même développé une dépendance aux morphiniques dont il s'est débarrassé grâce à l'aide de sa femme. La nouvelle raconte l'histoire d'un médecin fictif, Poliakov, qui se suicide au début du livre et dont le journal, son "anamnèse" est lu par un autre médecin qui n'est autre qu'une projection de l'auteur lui-même.

Au fil des pages, on suit la lente descente dans l'enfer de l'addiction du Dr. Poliakov. D'abord une injection à 0,1 pour une douleur abdominale, la fréquence de ses injections double, puis triple comme les dosages des injections. Les furoncles aux points de ponctions non aseptisés, la cachexie puis la mort.
Le style rythmé et percussif de Boulgakov sert à merveille ce discours effrayant qui narre avec une rigueur très scientifique, une précision morbide le développement des symptômes de manque.

Cette nouvelle a donc un intérêt artistique avec ce style percussif du génie Boulgakov, rythmé comme du Céline avec plus de Vodka et un intérêt scientifique, médical, par la description effrayante du syndrome de manque et de sevrage.

La danse morbide de la victime et de l'objet de sa pulsion dont les conséquences les plus rudes sont tirées.
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Morphine est une courte nouvelle de Mikhaïl Boulgakov, publiée en 1927. Les faits se déroulent entre 1917 et 1918, en campagne isolée.
Le court bonheur du Docteur Bomgard s'éteint quand lui parvient l'appel au secours énigmatique d'un ancien camarade de classe. Celui-ci lui cédera le témoignage (l'anamnèse) des Enfers qui l'auront rongé pendant 12 mois. (La morphine, vous l'aurez compris)
Les dégâts de cet antidouleur si communément utilisé en médecine, et dont l'idée de réglementation n'en était qu'à de vagues balbutiements et débats, ne saurait laisser un médecin indifférent.

J'ai peu d'intérêt pour les troubles addictifs lourds. J'avais donc un apriori évident sur cette lecture.
Je l'ai choisie pourtant parce que Boulgakov est un auteur que j'apprécie beaucoup.
Je ne le regrette pas. Cette nouvelle très intime (l'auteur a lui-même été victime de morphinomanie en 1917) m'aura aspirée quelques heures dans un univers qui m'était inconnu et qu'on ne peut quitter sans compassion.

Le travail des descriptions est riche et atypique. On reconnaît nettement le regard d'un médecin sur les corps et leurs manifestations, transmis par un esprit naturellement doué pour la littérature ; et l'âme profonde d'un mal que l'auteur a partagé avec son personnage.
À travers les mots de Boulgakov, on ne voit pas seulement ce que l'on lit. On le ressent. Chaque atmosphère trouve ses mots.

L'auteur brille là encore par sa plume, imprégnée comme toujours de ses personnages - et toujours aussi d'un morceau de lui-même.

Pourtant, je dois bien avouer que le style particulier de cette nouvelle a légèrement perturbé ma lecture sur les 30 premières pages (peut-être parce qu'il est aux antipodes de mes lectures précédentes et que je suis quelqu'un qui a besoin de temps pour s'imprégner).
J'ai préféré reprendre depuis le début pour l'apprécier avec la fluidité qu'elle mérite. Une fois rentrée dedans, la lecture m'a été fluide et facile ; trépignante - fiévreuse parfois.

Je recommande vivement pour qui sait ce qu'il veut y trouver.
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80 pages.
Une plongée tranchante dans la psyché d'un morphinomane.

Le génie de Boulgakov, c'est d'arriver à rendre un texte si court aussi haletant, dévorant et sidérant.

Des mots dans l'urgence, une lecture désespérée et exaltante.
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Le temps s'est arrêté durant cette nouvelle de Boulgakov. Véritable descente aux enfers d'un médecin morphinomane durant cette cruciale année 1917. Si la lecture d'autres oeuvres de cet auteur russe ma laissé quelque peu sur ma faim, cette fois, c'est une autre chanson. Impossible d'en lâcher la lecture. Puissance des mots et des images. Décidément , les paradis artificiels ne sont qu' hallucinations.
Aux enfants de la chance... comme le chantait Gainsbourg.
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L'histoire courte, de la descente d'un médecin Russe de campagne, dans son indépendance à la morphine.
Le réalisme du récit, laisse à penser que l'auteur (lui même morphinomane) est lui même l'observateur, ou bien tiré de son expérience je tends plus pour la 2e supposition.
A lire dans la même lignée : "Roman avec cocaïne" de M. Aguéev (Mark Lazarevitch Levi)
Ou encore : "Les portes de la perception" de Aldous Huxley.
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Premier contact avec l'auteur. Heureusement que la 4ème de couverture explique que l'on y parle de la Russie pendant la Révolution de 1917 car justement on en parle si peu que je ne m'en serais pas aperçue. Censure oblige.
Le Docteur Sergueï Poliakov se suicide en 1918. Il laisse un témoignage écrit à l'un de ses amis sur son addiction à la morphine causée par un terrible chagrin d'amour. Rien ne peut arrêter sa dépendance, il se tue inexorablement et parallèlement la Russie sombre dans la révolution. Il délire et hallucine. Il maigrit, a des abcès sur les clavicules et les cuisses.
Un style efficace et simple comme j'aime.
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Déchet-ance. Rapide. Net. Et assez fort. Beaucoup de livres sur les drogues et leurs usages ont été publiés depuis. Celui-ci a le mérite d'être l'un des précurseurs. En tout cas concernant les drogues "modernes".
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