Un énième roman de l'intime – c'est pour moi la meilleure façon de caractériser
Tous les hommes désirent naturellement savoir de
Nina Bouraoui, au titre pourtant on ne peut plus universel. L'auteur revient par bribes sur sa jeunesse entre la France et l'Algérie, sa relation fusionnelle et compliquée avec sa mère, et l'affirmation de son homosexualité à l'entrée dans l'âge adulte. C'est le récit d'une femme qui se sent un peu bâtarde, autant par ses origines que par celle qu'elle tend à devenir.
Si je suis souvent sensible aux autobiographies, auto-fictions et à tous ces récits où le « je » est le lieu du dévoilement, je dois reconnaître avoir été peu conquise par ce récit assez décousu. L'auteur a une plume intéressante et on relève aisément quelques citations à travers le texte, mais elle ne m'a pas non plus transcendée.
Nina Bouraoui à travers ce roman aborde la question de l'identité d'un être privé et unique et de l'appartenance à une identité collective ; l'identité nationale dont on nous parle tant, l'identité d'un genre et de son orientation sexuelle supposée. Certaines réflexions sont intéressantes, mais le tout semble un peu mal dégrossi. Les souvenirs sont alignés de façon un peu foutraque, selon trois thèmes visiblement chers à l'auteur : « Savoir », « Devenir » et « Se Souvenir », comme trois jalons de l'existence. L'auteur essaie de relier ses souvenirs à des réflexions plus universelles et sociétales ; malheureusement, c'est selon moi un peu trop convenu et maladroit pour que ce soit vraiment intéressant.
Lorsqu'on lit des romans aussi personnels que celui-ci, on prend toujours le risque d'être un peu voyeur mais d'être pris par le récit de l'auteur, ou de passer totalement à côté et de se demander pourquoi au fond on s'intéresse à sa personne. C'est ce qui m'est arrivé avec ce roman. J'aurais aimé être émue par la plume et le récit de
Nina Bouraoui, mais finalement, je n'y ai pas trouvé grand intérêt.
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