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sur 235 notes
Nina Bouraoui parle de son enfance en Algérie, de son arrivée en France, de sa mère et de sa famille, de son homosexualité, du "milieu" lesbien parisien...

Un livre entre souvenir et devenir dont je ne me rappellerais pas forcément
Lien : https://www.noid.ch/tous-les..
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Avec "Tous les hommes désirent naturellement savoir", Nina Bouraoui se livre a coeur ouvert avec un retour aux sources, aux souvenir, à la mémoire, à la vérité.
Ce roman est beau, il émeut, il touche grâce a cette sensibilité qu'à Nina Bouraoui, une écriture agréable, des chapitres court et incisifs qui s'articulent autour du "savoir, "se souvenir, "devenir et "être".

L'auteure fouille sa jeunesse dans le meilleur comme dans le pire, à la recherche du sens de son désir, de sa propre identité, à la quête des origines de la différence. le récit est poignant car Nina Bouraoui tente de joindre ce qu'elle aime, ce qu'elle ressent, son attitude de jeune femme et la "normalité" qu'on attend à cette époque.

"Tous les hommes désirent naturellement savoir" est aussi un témoignages d'une époque : celle d'une France conservatrice refoulant l'homosexualité, celle de l'Algérie avant la guerre civile...

Un magnifique roman de la rentrée littéraire 2018, grâce à une prose émouvante, un sujet touchant, un bout de vie de Nina Bouraoui livré avec énormément de sentiment, entre exil, enfance, identité sexuelle et féminité.
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Ce livre autobiographique alterne entre deux époques de la vie de Nina Bouraoui. Les deux récits se succèdent en petits chapitres de 2 ou 3 pages. Ils se nomment « Se souvenir » lorsqu'elle nous parle de son enfance et « Devenir » lorsqu'elle parle de son adolescence. Naviguant dans le temps, on comprend l'évolution entre les deux périodes et on constate tout le chemin qu'elle a parcouru.

Dès son plus jeune âge, elle a dû faire face aux obstacles engendrés par ses « particularités ». Son père est algérien et sa mère française, deux pays qui ne sont pas en bons termes au sortir de la guerre dans laquelle ils se sont affronté. Au gré de ses allers-retours entre les deux continents, sa famille va donc subir la violence physique et verbale du racisme quotidien. D'autre part, l'autrice découvre très rapidement son homosexualité et va devoir affronter les préjugés et surtout se battre pour exister dans sa sexualité. le lecteur est donc le témoin de ce parcours, du développement de la chrysalide à l'envol du papillon.

Ce roman exhale un tas de sentiments qui sont parfaitement retranscrits. Grâce à une écriture aérienne et poétique, Nina Bouraoui livre un témoignage sans réserve. Elle assume à cent pour cent tout ce qu'elle incarne, avec une sensibilité à fleur de peau et met ainsi à jour tous les tabous d'hier et d'aujourd'hui.

Selon une étude scientifique récente, la lecture améliore l'empathie. Il faut donc que ce roman soit lu par un maximum de gens parce qu'il me semble essentiel, pour faire évoluer les mentalités. Si vous êtes déjà convaincu, je vous le conseille quand même fortement car vous découvrirez une plume admirable.

En conclusion, « Tous les hommes désirent naturellement savoir » m'a beaucoup plu par les émotions qu'il m'a procurées et par le message qu'il véhicule. Je lui reprocherais juste ces chapitres un peu trop brefs et le fait qu'il soit trop vite refermé. le changement très fréquent d'époque conduit à ce que l'on oublie rapidement les péripéties. Mais l'essentiel est que j'ai découvert une vraie écrivaine qui m'a ému sur le moment, séduit par sa prose et que je retrouverai avec plaisir pour d'autres histoires.
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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Un très beau livre sur la recherche de l'identité, aussi bien géographique, raciale que sexuelle. Les chapitres sont très courts et divisés en "devenir" "se souvenir" "être".
L'auteur se raconte à 18 ans, raconte son enfance en Algérie, divisée par son identité de mère française et de père algérien, et son identité sexuelle, elle se sent lesbienne mais ne l'assume pas encore. Avec beaucoup de douceur elle nous raconte son pays d'enfance : l'Algérie ; avec pudeur et retenue la montée du fanatisme et du rejet de la femme en tant que telle, du viol, de la différence sociale.
Une découverte agréable et instructive.
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Je découvre Nina Bouraoui avec son 16éme roman Tous les hommes désirent naturellement savoir, titre tiré de la première phrase d'Aristote dans Métaphysique, pour nous embarquer dans un voyage personnel, celui du savoir, ceux de son existence et de son passé qui englobent sa famille. Nina Bouraoui est franco-algérienne, de son père algérien et d'une mére bretonne de Rennes, cette mixité de culture par son enfance entre ces deux pays, devient une vraie richesse. Son premier roman, sera publié en 1991 à l'âge de 24 ans, avec La voyageuse interdite aux éditions Gallimard, puis s'en suivra beaucoup d'autres comme Mes mauvaises pensées aux éditions Stock publié en 2005, obtenant le prix Renaudot 2005, son dernier Otages aux éditions C Lattès, publié en 2020 recevant le prix Anaïs Nin 2020, ces romans sont traduits dans beaucoup de pays, le style de Nina Bouraoui est multiple, autofiction, autobiographique, avec des thèmes propres à sa vie, comme la nature humaine, la fracture sociale, l'amour, l'homosexualité et toute la poésie qui l'habite, cette douceur d'âme et ce cri de violence à cette violence humaine.
Ce roman est un cahier de souvenir prit dans un tourbillon, pour déchirer ces pages et les rassembler pêlemêle dans un désordre certain, laissant resurgir dans ce présent tout ce passé qui anime sa famille et sa vie, un récit autobiographique croisé entre la Bretagne et l'Algérie, ces deux cultures que forment sa personne et nous pouvons aussi en rajouter une troisième son homosexualité. Nina Bouraoui considère à appartenir à ces cultures, la France, l'Algérie et l'homosexualité, c'est ce qui fleurit tout ce roman ces trois territoires.
Chaque parties de sa vies est compartimentées par des titres, des verbes à l'infinitif, trois exactement, se souvenir, devenir et savoir, mais un quatrième s'invite à la fin, Être pour insister sur ces passages de sa vie comme primordiaux à ce qu'elle sera, est serait plus juste, Nina Bouraoui a toujours su ce qu'elle était très jeune déjà, voir même avant sa naissance, homosexuelle et écrivaine sont sa nature, dès qu'elle a ouvert les yeux, c'est la force de cette auteure, comme sa répartit à l'émission de François Brusnel sur l'origine de son homosexualité, lui répondant qu'il y avait pas de réponse comme le fait de son hétérosexualité . Il y a 124 petits récits, dont 70 aux titres Se souvenir, 16 aux Savoir, 35 aux Devenir et 3 pour Être, tous ses petits chapitres, plus ou moins inégaux, de quelques lignes à quelques pages, toujours très court, sont un kaléidoscope de son enfance entremêlant celle de ses parents et ces grands-parents en filigrane, ces paragraphes sont indépendants l'un de l'autre, avec un récit croisé de ses premières années amoureuses.
Je ne connaissais pas Nina Bouraoui, et je la découvre à travers ce roman poignant, autobiographique sur sa traversé d'adolescence avec son homosexualité, qu'elle assume depuis l'âge de ces 4 ans, elle a vécu grâce à sa famille, surtout sa mére dans une sorte de gynécée, découvrant la beauté des femmes, la sensualité, l'exotisme, puis Paris et cette adolescence qui dérive vers sa nature d'homosexuelle , l'assumer envers les autres , mais la société lui donne un sentiment de honte, de rejet, de peur qu'elle écrit avec beaucoup de force, « Je souffre de ma propre homophobie », puis « Je reste enfermée dans ma peur », « … mes drogues sont la peur, l'angoisse et la mauvaise image que j'ai de moi, je ne m'aime pas… », tous ces mots expriment ce rapport malsain que les gens ont envers les homosexuelles, comme elle l'a subit à Zurich à l'âge de 15 ans, elle fût insultée de lesbienne, de gouine dans son lycée français, puis mise à l'écart de cette meute, des parents refusant que leurs filles viennent dormir chez elle. Sans parler de ce passage, Nina Bouraoui, laisse au fil de sa prose, les émotions qu'elle glane au fil des évènements qu'elle n'oublie pas, allant de Paris, Rennes, l'Algérie, et autres lieus qui nourrissent ses territoires qu'elle grave au fond de sa chair, comme ce lieu laissé le 17 juillet 1981 à Alger, et cette phrase qui cristallise sa mémoire, « Je suis son architecte et son archéologue. »
Nina parle de son désir d'écrire, elle dit être une architecte, pour construire un édifice amoureux afin de la protéger du monde qui lui semble être injuste pour les plus fragiles. La genèse de ce roman prend racine dans les paysages du désert qu'elle visite avec sa mère dans la GS Bleue, elle découvre les peintures rupestres lui donnant l'inspiration de ce livre. Nina Bouraoui débute l'écriture lorsqu'elle commence à fréquenter un club lesbien le Katmandou, « le kat », elle a 18 ans, la plus jeune de ce club. Elle se défend d'écrire sur les massacres d'Algérie, par peur et étant la fille de la Française, elle s'en donne pas le droit, beaucoup de pudeur et de douceur semble caresser cette auteure, sa prosaïque est un chant langoureux, une ode que l'on conte comme ces ancêtres algériens, de son nom Bouraoui signifiant en arabe conteur, mais aussi de ces ancêtres bretons, de formidable orateur de fables. Lorsque les mots de Nina Bouraoui flottent dans votre regard, une poésie chante dans votre coeur où respire au loin la douceur d'être de Nina, son souffle, ses murmures, ses silences tourbillonnent dans ce roman où son amour bourgeonne à chaque page, comme ces incertitudes, ses doutes, ses joies, ses peurs, sa mére, son homosexualité, ses envies, son Algérie, ses paysages, sa famille, la violence…
J'aime beaucoup la douceur des mots de Nina Bouraoui lorsqu'elle évoque ce territoire paternel, ainsi que sa violence, avec ces drames sur les femmes, l'agression de sa mère, le meurtre de la pharmacienne à cause de son fils, le manque de respect sur sa mère, les femmes qui se battent contre la montée de l'intégrisme, refusant le voile, la gentillesse de la femme qui lit dans l'empreinte de sa main dans le sable, ces femmes enveloppent sa vie, comme celles au Kat, ces femmes qu'elle n'aurait jamais rencontré, des prostituées, des avocates, des délinquantes, des princesses, ce vertige féminin est une part de Nina Bouraoui, c'est sa chair, son sac de peau, son âme , son esprit, c'est elle qui dans l'ombre chasse l'amour , qu'elle cherche dans ces nuits parisiennes, avec ces ombres nocturnes comme Ely qui se perd dans les vapeurs de la fête, Laurence emprisonnée dans la drogue et sa sexualité, Lizz est un électron libre, petite amie volage de la belle Laurence, Julia son coup coeur, proche de trente ans, attirée par cette femme mais aura peur de franchir le pas, pas ses névroses sociétales et le sida, ce cancer gay, puis Fred l'antillaise , qui discute avec elle, elle a plus de 50 ans, et Nathalie R.
Les hommes sont présents aussi, comme son père, souvent absent, c'est un homme important, qu'elle présente dans des histoires politiques, avec son frère de lait Algérien, son ami d'enfance du même âge Ali, qui ont une fraternité secrète, « nous sommes, aussi, frère et soeur de jouissance. », Tarek, le fils de la pharmacienne, entrainant Ali dans son sillage, ce garçon tuant sa mére par sa frustration sexuelle, et tuant aussi l'amitié entre Ali et Nina écrit cette phrase si brutale et franche, « Je détruis les images, détruisant par la même occasion sa mémoire – pour moi, il est comme mort. », et cet étrange homme, monsieur B , un pâtissier aidé par ses grands-parents à la sortie de la guerre, sortant d'un camp de concentration, qui aime faire des étreintes étranges aux enfants la nuit, que dénoncera sa mère à sa grand-mère qui la traitera de perverse….
Ce roman est une fraicheur de lecture, Nina Bouraoui est une fleur qui s'épanouit dans les mots et parsèment ces pétales dans le vent de son inspiration, la beauté des couleurs scintillent chaque pages de l'amour de l'auteure Nina Bouraoui, un plaisir à savourer à chaque instant.
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Je sors de la lecture de ce court livre avec un sentiment très mitigé. J'ai eu beaucoup de mal à suivre l'auteure dans son voyage. Ces passages fréquents aux différentes périodes de sa vie m' a énormément dérouté.
Cependant je veux ajouter que c'est bien écrit et aussi courageux de se livrer ainsi.
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Ce livre est écrit avec une alternance rythmée entre les chapitres. Ils m'ont emportée d'une époque à une autre, d'un pays à un autre. Entre Souvenir et Devenir. C'est la première fois que l'auteure révèle aussi nettement son homosexualité, son identité comme elle la décrit, et la difficulté à l'assumer surtout quand elle est jeune.
Lien : https://laparenthesedeceline..
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Nina Bouraoui, sous l'écorce.
Avec Tous les hommes désirent naturellement savoir , Nina Bouraoui se livre à coeur ouvert avec sincérité. C'est un retour à la vérité, un retour aux souvenirs. C'est un retour à la mémoire vive. Celle qui nous habite et nous construit.
Nina Bouraoui interroge et monte à rebours le chemin de sa vie personnelle et littéraire. L'histoire de ses parents se mêle à la sienne pour former un récit en trois points : “Se souvenir” et “Savoir” qui mélangent délicatement ses années d'enfance algérienne et française et la rencontre de ses parents. Quand “Devenir” se concentre davantage sur ses nuits parisiennes au Kat (*Le Katmandou, une boîte de nuit lesbienne) et la découverte du désir qui coïncide avec le début de l'écriture. Nina Bouraoui a toujours eu cette écriture mêlée à sa vie. Une imbrication qui lui fait vivre son désir à travers ses mots. Je crois à cette imbrication en douce violence.
Dire ce qui ne se dit pas.
Les chapitres courts se succèdent et racontent. Ils disent ce qui est tu. Ils disent la sincérité et la dureté de la vie. Ils disent l'homosexualité, sa découverte, son acceptation. Ils disent encore ce qui enfoui à l'intérieur et qui brûle, et qui fait bouillir les entrailles. Ils disent comme un rêve que l'on n'abandonne pas.
La famille est le terreau de la peur.
Ils disent aussi la famille, chambre interdite de la mémoire interdite.
Le vertige et l'équilibre.
Se construire sur ces deux mots.
Ce livre parle d'équilibre, de la violence du désir, de la douceur de l'écriture et de l'origine de ces sentiments mélangés. Tenter de savoir d'où l'on vient, toucher du bout des doigts ce que l'on veut devenir.
Le vertige, le beau vertige qui nous fait nous tenir encore sur le bord de la falaise et qui fait avancer les coeurs perchés en équilibre entre la mer et la vie. Nina, elle, plonge corps et â(r)me dans ce qui la définit, dans ses souvenirs. Elle raccorde, relie, rattache pour (r)assembler.
Ode à la mère.
Une personne évolue comme un astre au centre du récit c'est la mère de Nina Bouraoui. elle admire sa force, sa beauté, sa détermination. Elle grandit entre moments fusionnels et attentes de cette mère qu'elle se promet de chérir, de protéger, même de venger.
« Être » enfin.
Le livre est un chemin pour arriver aux derniers chapitres qui révèlent. Nina Bouraoui a tissé la toile de ses souvenirs et ancré ses racines dans la vie mais elle continue de chercher car elle sait qu'il y aura toujours du mystère et de l'inconnu (…) autour de ceux de nous aimons et qui nous aiment.
Oui, on écrit pour Devenir et pour savoir Être.
Lien : https://memoireduvivantblog...
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Scandé par des titres de chapitre qui reviennent tout au long du texte (Devenir, Se souvenir, Savoir et enfin Être), le roman de Nina Bouraoui alterne les souvenirs de l'enfance lumineuse en Algérie et ceux de son adolescence en France. En quête de son identité (est-elle algérienne ou française ?), la très jeune femme délaisse l'université pour fréquenter les boîtes de nuit lesbiennes, en particulier le Kat, mais n'assume pas encore son homosexualité.
Elle brosse aussi, par petites touches, le portrait d'une femme, sa mère, qui , par amour, prendra le chemin inverse de bien des français d'alors: en 1962, elle décide d'habiter avec son mari algérien dans ce pays qui vient de recouvrer la liberté. Un femme qui refusera de poser des mots sur la violence masculine qu'elle subira des années plus tard.
La violence, il en est aussi question dans les relations qui s'établissent dans le Kat , relations qui fascinent mais semblent aussi effrayer la jeune Nina.
Se voulant le portrait de l'enfance d'une jeune femme homosexuelle, le roman se révèle un peu trop léger à mon goût, n'approfondissant pas assez la réflexion et nous laissant sur notre faim.
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Coup de coeur, lu d'une traite. Nina Bouraoui a un talent fou pour narrer l'intime, pour mettre le doigt sur les émotions brutes et en faire des petites joyaux de phrases. J'avais envie de souligner tout le livre, corner toutes les pages. Entre passé et présent, « se souvenir » et  « devenir », entre la France et l'Algérie, c'est une superbe autrice que j'ai enfin pris le temps de découvrir.
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