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sur 234 notes
Nina Bouraoui a quitté l'Algérie à l'âge de 14 ans pour venir vivre à Paris. Dans Tous les hommes désirent naturellement savoir, elle laisse remonter les souvenirs, parle de ce qu'elle vit, de ses difficultés, de son homosexualité et cela donne un livre très décousu et déroutant.

Les chapitres ont tous pour titre un verbe à l'infinitif : Devenir, Se souvenir, Savoir, Être, les deux premiers revenant le plus souvent. À Paris, elle se rend dans un club réservé aux femmes, le Katmandou, et tente de mener une double vie entre ses rencontres et sa solitude : « Elle est couverte d'épines et d'orties. »
Elle se souvient d'Alger, de la terreur qui monte, de sa mère agressée dans la rue et tente de s'affirmer : « Je sors seule, comme un homme. Je me crois libre, mais ce n'est pas ça la liberté ; personne ne m'attend, personne ne m'espère. Je ne suis rien, j'en ai conscience et j'ai honte. » Au club, qu'elle nomme familièrement le Kat, elle rencontre des ouvrières, d'anciennes détenues, des prostituées. Ces femmes ne sont pas du même milieu qu'elle mais elles ont la même orientation sexuelle.
La peur est là, dans beaucoup de pages, celle qu'elle éprouvait à Alger, la peur du sida en France mais le plus difficile est de trouver sa place : « La France c'est le vêtement que je porte, l'Algérie c'est ma peau livrée au soleil et aux tempêtes. »
Elle parle des femmes qui l'attirent, de sa mère à la fac de Rennes, des femmes à Alger et de ses grands-parents maternels, tous les deux chirurgiens-dentistes, qui n'ont jamais accepté son père. Alors, Nina Bouraoui (photo ci-contre) lâche : « J'écris pour être aimée et pour aimer à l'intérieur de mes pages. Je réalise mes rêves en les écrivant - je m'invente, ainsi, de nombreuses liaisons, vainquant ma peur des femmes et de l'inconnu. »
Drogue et alcool sont le quotidien de ces femmes qu'elle rencontre alors qu'elle n'arrive pas à connaître un bonheur complet, à s'épanouir, toujours déchirée entre les souvenirs de cette violence inouïe connue en Algérie et rêves et désirs bien compliqués à assouvir.
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Un récit émouvant comme un chant qui oscille entre l'intime et l'universel.

C'est un long poème, où l'encre dessine les creux et les silences, esquisse les vides, où le passé “étreint les autres, ceux dont l'histoire se propage à Nina Bouraoui”. C'est un assemblage de textes, plus exactement d'humeurs, de pauses et de soupirs qui s'imbriquent dans un récit, qui retourne toujours à la mer.
Ce récit “Tous les hommes désirent naturellement savoir” est une sorte de sentier initiatique où la mère de Nina est celle qui protège mais aussi celle qui porte les secrets de toute la famille, les failles et les fantômes que la jeune fille peu à peu déplient.


La narration est peut être un livre de psaumes, où il n'y pas de Dieu, mais quelque chose qui procède de l'amour. Il se vit comme une suite de chants, qui vous installe dans une méditation, une atmosphère de solitude végétative, trouble que seule les femmes ont le droit de respirer, jusqu'à la suffocation. Nina parle de la voix de Ely page 35 “ c'est à sa voix si spéciale, que je la reconnais dans la nuit, cette forêt de femmes parmi lesquelles je me fraye un chemin pour la retrouver.


Cette mosaïque de mots parle de son enfance, chahutée par les multiples va-et-vient de ses parents, lui est algérien, elle est bretonne, ils se sont mariés à Rennes, mais ne se sont pas installés. La narratrice retrace le parcours de ses parents, elle ne trouvera aucune empreinte, car ils ne leur restent que des souvenirs, souvent flous, les photos de la famille sont rares, ces rues obscures de son enfance pourraient même suggérer un couple en fuite ou du moins, un couple qui cherche à passer inaperçu.


Dans ses souvenirs, elle évoque page 29 ses peurs ; dans les années 90, c'est la mort d'un médecin psychiatre qui marque le début de la "terreur algérienne." C'est la peur encore qu'elle associe à cette femme si belle, l'épouse du Docteur, car dit-elle,  " sa femme française portait des jupes à plis, des chemisiers si fins qu'il laissait voir sa peau parsemée de taches de rousseur ; chacune d'entre elles était l'impact d'un baiser donné, un baiser du Docteur G."


On pourrait dire aussi que ces textes, rassemble des chants d'amour, la quête inlassable de l'amour, celui que la jeune fille désire mais qu'elle a tant de mal à exprimer, à expliciter. C'est une crevasse qui s'ouvre sous elle, quand aucune de ces rencontres de lui permet de trouver une passerelle entre son corps et ses désirs, ses désirs d'amour, son besoin d'être aimée. La fréquentation du Katmandou, club pour femmes homosexuelles, est une sorte de provocation, une présence semblable à celle que suggère le brouillard.


Le chemin qu'elle trace, est celui de son adolescence, l'affirmation de ce qu'elle savait sans se l'avouer, son homosexualité, et le chemin est long, depuis la honte qu'elle éprouve, une forme de honte sociale, aux premiers émois entre les bras d'une jeune femme qui l'aime sans savoir vraiment jusqu'au ira son premier amour. Elle souligne page 89," je dois quitter mon enfance pour exister."


Savoir, on aimerait savoir, tout savoir de l'amour, et même l'amour de l'amour, Nina Bouraoui nous laisse quelques parcelles de ce savoir quand elle écrit :  "je désire maintenant et je suis désirée, je suis sans passé sans avenir et sans témoins, je pourrais disparaître entre ses mains et pourtant je renais."
Le chant envoûtant d'une jeune femme dévissant sur les fissures de l'âme. 

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Voguant entre ses souvenirs, de l'Algérie à la France, dans une quête d'identité bouleversante, Nina Bouraoui nous offre une part intime des nuits de sa jeunesse. Son dernier roman » Tous les hommes désirent naturellement savoir « est paru aux éditions JC Lattès en 2018.
p. 11 : » J'ai vécu en France plus longtemps que je n'ai vécu en Algérie. J'ai quitté Alger le 17 juillet 1981. «
Dans une alternance de chapitres très courts, l'auteure raconte tour à tour son enfance en Algérie et en Bretagne et ses nuits parisiennes, lorsque, jeune adulte, elle fréquente le Katmandou, un club parisien réservé aux femmes.
Ce roman relate le combat intérieur d'une femme qui cherche à comprendre l'origine de son homosexualité dans ses liens de filiation.
p. 12 : » Je veux savoir qui je suis, de quoi je suis constituée, ce que je peux espérer, remontant le fil de mon histoire aussi loin que je pourrai le remonter, traversant les mystères qui me hantent dans l'espoir de les élucider. «
Intimement persuadée que cette lutte intérieure a été conditionnée dès sa plus jeune enfance, la narratrice se remémore l'agression dont sa mère a été victime.
p. 27 : » Plus tard, je m'infligerai le devoir de protéger toute femme du danger, même s'il n'existe pas. «
Le déclenchement semble-t-il de son détachement à un quelconque désir au sexe opposé. C'est à dix-huit ans, au moment des premiers désirs entre les bras des femmes, que Nina Bouraoui entreprend l'écriture, comme une délivrance, un exutoire.
p. 43 : » L'écriture agit comme un élixir, son geste m'apaise, me rend heureuse. «
Garçon manqué enfant, elle peine à trouver une position dans une famille déjà atypique, composée d'une mère bretonne et d'un père algérien. Sa soeur aînée semble s'être attribuée la place de fille, au sens le plus large du terme, alors que Nina ne sait comment se placer.
p. 61 : » Il y a une histoire de l'homosexualité, des racines et un territoire. Elle ne vient pas du désir, du choix, elle est, comme on pourrait le dire de la composition du sang, de la couleur de la peau, de la taille du corps, de la texture des cheveux. Je la vois organique, cela me plaît de l'envisager ainsi. L'enfant homosexuel n'est pas l'être raté, il est l'être différent, hors norme et à l'intérieur de sa norme à lui, dont il ne comprendra que plus tard qu'elle le distingue des autres, le condamnant au secret, à la honte. «
Si elle envie les garçons du quartier dans la liberté de leurs attitudes, elle méprise leur violence. Particulièrement proche de sa soeur pendant ses années d'enfance, ses amies attireront déjà son regard. le regard d'une jeune fille à la recherche de son identité sexuelle.
p. 31 : » Je souffre de ma propre homophobie. «
Les mots sont forts, mais sont le reflet d'une lutte intérieure, d'un certain dégoût – ou du moins rejet – d'elle-même. Mais combien de tourments, de nuits d'insomnie et de douleurs pour s'accepter, enfin, dans son entièreté ? Accepter cette différence qui deviendra une évidence et une force. Car lutter contre sa propre sexualité, c'est lutter contre soi-même.
p. 251 : » […] je n'y arrive pas, je ne m'assume pas, c'est éprouvant d'être différente, même si je ne peux plus faire autrement, j'ai fait un pas, je suis fière de moi, mais j'en veux à la terre entière, je trouve cela difficile d'être homosexuelle, personne ne s'en rend compte, ne mesure ça, cette violence. «
Cette immersion dans l'intimité de l'auteure est d'une touchante sincérité. L'évolution vers l'acceptation de son homosexualité passe par de nombreuses phases, comme l'atteste ce roman. Tout ce temps, ces années à lutter contre la naissance d'un désir, mais un désir qui diffère de la norme, est le témoignage d'un mal être intérieur d'une grande violence. Un roman bouleversant, qui peut contribuer à trouver un apaisement intérieur vers ce qui ne doit pas être un combat, mais une acceptation de soi.
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«Tous les hommes désirent naturellement savoir.» C'est par ces célèbres mots que commence la Métaphysique d'Aristote. C'est aussi cette célèbre citation qui donne son titre au 15ème roman de Nina Bouraoui, qui à travers ces lignes, livre son enfance, son histoire familiale entre l'Algérie et la France.

L'auteur se plonge dans ses errances et nous emmène avec elle à travers sa honte, sa culpabilité d'être une femme différente. Une femme qui découvre son homosexualité. Une femme à la recherche de ses désirs et de ses amours. Mais surtout une femme qui cherche à se faire aimer.

Une quête de soi, en parallèle d'une quête identitaire, entre l'Algérie de son enfance et la France de ses années étudiantes. C'est avec la violence née en Algérie que sa honte fait surface et devient viscérale au point qu'elle cherche à s'effacer, à s'engloutir dans ses conquêtes, dans ses errances.

Des errances qui la mènent, peu à peu, à l'acceptation de ses différences.

Fille d'un couple mixte, elle grandit dans l'amour familiale mais elle se sent étrangère entre ses deux pays, mais aussi étrangère au sein de ses propres désirs.

Elle couche les mots pour raconter sa haine d'elle-même, sa haine de ses désirs homosexuels. Elle est tour à tour homosexuelle et homophobe, tiraillée entre ses désirs et son éducation. Grandir dans un pays musulmans laisse des traces, elle devient schizophrène à force de se perdre dans ses choix, ses idées et ses désirs.

Comment trouver sa place, à la fois dans son esprit et dans son quotidien ? Nina Bouraoui exprime avec brio ce tiraillement entre l'éducation et les désirs et enfin l'acceptation de soi.

Un livre qui raconte, comme une histoire, racontée à haute voix et même si cela semble parfois décousu,cette manière de se livrer fait que le lecteur s'immerge dans ses souvenirs.

J'ai grandi en Tunisie et par beaucoup d'aspects, je me suis retrouvée dans ce que raconte l'auteur. La place de le femme, ses désirs, les rejets, mais surtout dans l'opposition que l'on ressent entre éducation et aspirations profondes.

L'auteur se livre et nous parle du déracinement, de son enfance et de sa quête identitaire.

Je ne suis pas fan d'autobiographie et je dois dire que lorsque j'ai sollicité le livre sur NetGalley je n'avais pas compris que cela en serait une. Pour autant, je ne regrette pas cette lecture, qui même si elle m'a déstabilisé par sa construction, a été agréable à lire.

Lien : https://julitlesmots.com/201..
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Pour ma première rencontre avec Nina Bouraoui je ressors de ma lecture avec une impression mitigée.
Je n'ai pas vraiment réussi à m'intéresser à cette histoire très personnelle que nous propose l'auteure.
J'ai eu du mal à suivre ces souvenirs d'enfant et d'adolescente ballotée entre deux cultures, Française et Algérienne.
Lorsqu'en grandissant, elle découvre son homosexualité, l'auteure est également dans le doute et le reniement et même si elle va régulièrement passer ses soirées au Kat, club réservé aux femmes, elle éprouve de la honte en regardant les filles enlacées ce qui ne fait qu'accroître son malaise.

Même si j'ai apprécié cette lecture dans sa première partie, je me suis rapidement lassée de cette confession intime.
Les autofictions me laissent en général indifférente, je n'y vois qu'une thérapie pour l'auteur.

Je note cependant une écriture élégante et précise qui permet une lecture facile.
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💕🌈💕🌈💕

Se souvenir…
D'Alger. de ma vie avant.
Des garçons puérils, au regard glissant. C'est la peau de ma mère qu'ils désirent. Testostérone en stock. Ils me dégouttent.
De cette ombre qui l'a agressée, déchirée, bafouée un soir. C'est mâle. Ça me répugne.
Je suis avec papa. Je suis son double masculin, le fils de substitution que mes parents n'ont pas eu.
Je suis pied noir, je suis blanche. Je fuis la haine des hommes, les massacres de Kabylie.
Retour en France…

Savoir…
Rennes. La vie avant moi.
Grand-père absent. Grand-mère fuyant.
Parce que tu es blonde maman. On n'épouse pas un musulman quand on est blonde, c'est grand-mère qui l'a dit.
Alors on t'ignore. Encore. On t'a toujours ignorée. Avant ça, on a laissé l'ami entrer, te toucher. On ne voyait rien. Que racontes-tu ma fille. Tu ne seras jamais bonne à rien.
Exil…

Devenir…
Paris. Je deviens femme. Mais ce n'est pas moi dans ce corps.
𝘑'𝘢𝘧𝘧𝘳𝘰𝘯𝘵𝘦 𝘥𝘦𝘶𝘹 𝘧𝘰𝘳𝘤𝘦𝘴 𝘦𝘵 𝘥𝘦𝘶𝘹 𝘧𝘳𝘢𝘨𝘪𝘭𝘪𝘵é𝘴 : 𝘮𝘢 𝘯𝘢𝘵𝘶𝘳𝘦 𝘦𝘵 𝘮𝘢 𝘷𝘪𝘳𝘨𝘪𝘯𝘪𝘵é.
Je me débats dans cette chrysalide. Je deviens un papillon de nuit, écumant les boites à la rechercher d'une identité. Je suis la blanche héroïne. Je fais mes emplettes aux amphet'.
J'écris. Je crie. C'est ma thérapie pour m'assumer…

Être… Enfin…


💕🌈💕🌈💕



🎶
𝘓'𝘰𝘮𝘣𝘳𝘦 𝘥𝘦 𝘮𝘦𝘴 𝘤𝘪𝘭𝘴 𝘶𝘯 𝘴𝘦𝘶𝘭 𝘳𝘦𝘨𝘢𝘳𝘥
𝘓'𝘰𝘮𝘣𝘳𝘦 𝘥𝘦 𝘮𝘦𝘴 𝘤𝘪𝘭𝘴 𝘤𝘰𝘮𝘮𝘦 𝘶𝘯 𝘳𝘦𝘮𝘱𝘢𝘳𝘵
𝘓𝘦 𝘱𝘭𝘢𝘪𝘴𝘪𝘳 𝘧𝘢𝘤𝘪𝘭𝘦 𝘭𝘦𝘴 𝘢𝘮𝘰𝘶𝘳𝘴 𝘥'𝘶𝘯 𝘴𝘰𝘪𝘳
𝘔𝘦𝘶𝘳𝘦𝘯𝘵 𝘥'𝘶𝘯 𝘰𝘶𝘣𝘭𝘪 𝘴𝘶𝘣𝘵𝘪𝘭 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘭𝘦 𝘯oe𝘶𝘥 𝘥'𝘶𝘯 𝘧𝘰𝘶𝘭𝘢𝘳𝘥
𝘊𝘰𝘮𝘣𝘪𝘦𝘯 𝘥𝘦 𝘵𝘦𝘮𝘱𝘴 𝘤𝘰𝘮𝘣𝘪𝘦𝘯 𝘥𝘦 𝘵𝘦𝘮𝘱𝘴
𝘚𝘪 𝘰𝘯 𝘳𝘦𝘴𝘵𝘢𝘪𝘵 𝘧𝘢𝘤𝘦 à 𝘧𝘢𝘤𝘦 𝘴𝘢𝘯𝘴 𝘶𝘯 𝘮𝘰𝘵
𝘚𝘢𝘯𝘴 𝘶𝘯𝘦 𝘨𝘰𝘮𝘮𝘦 𝘲𝘶𝘪 𝘦𝘧𝘧𝘢𝘤𝘦
𝘊𝘰𝘮𝘣𝘪𝘦𝘯 𝘥𝘦 𝘵𝘦𝘮𝘱𝘴 𝘤𝘰𝘮𝘣𝘪𝘦𝘯 𝘥𝘦 𝘵𝘦𝘮𝘱𝘴
𝘌𝘵 𝘫𝘦 𝘣𝘰𝘪𝘴 𝘫𝘦 𝘣𝘰𝘪𝘴
𝘌𝘵 𝘫𝘦 𝘴𝘶𝘪𝘴 𝘴𝘢𝘰𝘶𝘭 𝘥𝘦 𝘵𝘰𝘪 𝘴𝘢𝘰𝘶𝘭 𝘥𝘦 𝘵𝘰𝘪
🎶
Combien de temps, 𝗦𝘁é𝗽𝗵𝗮𝗻 𝗘𝗶𝗰𝗵𝗲𝗿


Les paroles de cette chanson de Stephan Eicher, citée dans le livre, résonnent en filigrane au fil de cette lecture.

En toile de fond, les années 80 et 90. C'est le début de la démocratisation de l'Algerie. C'est les années Sida en Europe. C'est l'éveil d'une homosexualité qui ne s'assume pas encore pour des milliers de jeunes français et françaises.

Roman poignant, au style poétique, direct, tranchant, écrit au présent pour mieux s'ancrer dans le quotidien d'une jeune héroïne anonyme à la recherche des sens et de sa sexualité. Un excellent roman de Nina Bouraoui !
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Tous les hommes désirent naturellement savoir qui ils sont.
Pour essayer de comprendre qui elle est, la belle Nina se livre à une introspection nous entraînant dans un doux vagabondage à travers son histoire familiale.
Entre la nostalgie d'une enfance lumineuse passée en Algérie -son paradis perdu- et la vacuité des sombres nuits parisiennes de sa jeunesse, Nina Bouraoui explore les origines de sa différence tout en cherchant le sens de son désir et de ses amours. Ce voyage dans le temps fait la part belle à la mère de l'auteure, une Bretonne qui, elle, n'a pas hésité à braver ouvertement les préjugés en épousant un Algérien pendant les années soixante.
L'écriture simple et élégante, le ton intimiste, font de cette incursion dans les souvenirs de l'auteure un vrai moment de plaisir malgré sa violence sous-jacente.
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Les premiers mots de « La Métaphysique d »'Aristote donne le titre à ce livre magnifique.
Découvrir toutes les sensations à travers la mémoire, c'est de là que provient l'expérience. C'est ce que démontre avec beaucoup d'émotion dans de courts chapitres N.Bouraoui.
Cette jeune femme qui je l'espère a trouvé maintenant la sérénité, retrace son enfance , son adolescence, ses années d ‘étudiante, tiraillée entre deux soleils, celui de l'Algérie aimée jusqu'au fantasme, et celui de Rennes plus pâle où elle a passé de nombreuses années près du Thabor chez ses grands parents. C'est le mariage de ses parents , lui algérien, elle bretonne qui a engendré ce grand trouble, 2 pays c'est beaucoup pour une petite fille.  Surtout quand la violence dans les années 90 est de retour à son comble enAlgérie ( de très belles pages). Et quand elle ressent les prémices d'une homosexualité, le trouble devient angoisse et honte.
Avant d'assumer cette préférence, Nina va fréquenter à Paris quand elle est étudiante, une « boite » réservée aux femmes, acceptée, mais dans un coin, elle observe que la violence, le mensonge en particulier font aussi partie de ce milieu, elle en gardera une méfiance pendant longtemps ; jusqu'à enfin s'assumer.
Cette dualité de racines, de sexualité, dans des chapitres intitulés -Devenir- Se souvenir- Savoir- alternativement explique la personnalité de l'auteur, quel courage et quelle lucidité !J'ai été particulièrement émue à la lecture de ce texte, et c'est très rare.
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Après un précédent roman, Beaux rivages qui nous avait déjà laissé sur la touche il y a deux ans, le dernier roman en date de la pourtant encensée par les critiques Nina Bouraoui ne des grandes voix de l'autofiction française a eu bien du mal à nous emporter.

L'auteur de Garcon manqué ou une vie heureuse revient sur ses années d'enfance et d'adolescence tourmentées. de manière non chronologique et en mélangeant les époques autour de 3 thèmes que sont devenir”, “ savoir” et “ se souvenir”,

Tiraillée entre deux identités- algérienne et française, et la découverte de son homosexualité, ballotée entre Rennes et Alger, l'auteur aura beaucoup de difficultés à trouver une place et une appartenance entre ces deux pays au même moment où elle conscience que son attirance pour les femmes est belle et bien réelle, et la difficulté de s'assumer.

Un sujet o combien passionnant et on n imagine bien la vertu thérapeutique de l'écriture pour son auteur, mais hélas le traitement laisse le lecteur de côté: jamais incarné, le texte reste à la surface des choses et ne prend jamais chair. et on aboutit à un texte aussi vain que superficiel.. on est bien loin des grandes voix de la littérature américaine, de Oates à Maynard.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'ai déjà lu quelques livres de Nina Bourai que j'ai appréciés.
Ici elle nous fait part de ses souvenirs, de sa vie, de son homosexualité, de sa jeunesse en Algérie, de sa vie en France.....
De courts chapitres intitulés « se souvenir, « savoir », « devenir ».
Tout est raconté pêle-mêle, en vrac.
J'avoue avoir modérément apprécié.
Je n'ai pas retrouvé le style que j'avais aimé dans ses autres livres.
Ce livre relève plus du journal intime que d'un sujet de livre.
Je m'y suis ennuyée et y ai trouvé peu d'intérêt.
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