Tout bonnement époustouflant, d'autant plus qu'il s'agit d'un premier roman et que l'auteure n'a même pas trente ans...Comment je le sais ? Non pas parce que j'ai lu la quatrième de couv' (où cela n'est même pas mentionné d'ailleurs ) mais parce que j'ai rencontré cette jeune femme alors qu'elle était en grande discussion avec son ancienne prof de biologie. Mon mari me gronde souvent d'intervenir dans la conversation des gens mais là, j'avoue que cela a porté ses fruits : c'était plus fort que moi : dès que j'ai entendu le mot dédicace, je n'ai pas pu m'empêcher d'aller me présenter et le résultat est que je me suis retrouvée avec cet ouvrage entre les mains et que j'ai sympathisé avec les deux personnes : la jeune auteure et son ancienne prof.
Bref, juste pour vous dire que le hasard n'existe pas et pour introduire ma "critique" de cet ouvrage où là encore, si les choses doivent arriver, elles arriveront et quel que soit la distance qui sépare deux individus. Naïla, notre jeune héroïne n'a pas toujours eu la vie facile jusqu'à présent mais elle sent en elle une once de liberté car elle passe enfin à l'acte et fait ce qu'elle aurait dû faire depuis bien longtemps : assassiner son mari toxico qui lui refusait le divorce. Certes, dit comme cela, c'est un peu abrupt mais en quelque sorte, c'était soit lui soi elle car si elle ne l'avait pas fait, c'est elle qui se serait laissé consumé à petits feux tant il rendait sa vie insupportable. Décidant du jour au lendemain de tout plaquer et de senfuir à plus de 7000 kilomètres de là, aux States, Naïla n'avait pas pensé aux conséquences, à savoir qu'elle laisserait derrière elle une mère complètement brisée, un père de plus en plus violent et ses jeunes frère et soeur (Elio et Cléa) face à l'incompréhension la plus totale. Enfin, quand je dis cela, j'exagère un peu car d'un, ils ne sont pas si jeunes que cela et sont en mesure de comprendre (surtout son frère avec qui elle avait une relation extrêmement forte et particulière) et à sa mère à laquelle elle a adressé une lettre. Cependant, en s'exilant pour ainsi dire loin de tout, Naïla était loin de se douter qu'elle allait devoir affronter sa pire ennemie, à savoir elle-même. Certes, elle fera ds éclaircissements sur son passé qui lui paraîtront dorénavant comme une évidence mais peut-on pardonner à quelqu'un qui vous a menti durant vingt-six ans ? Évidemment, surtout si ladite personne n'est autre que sa mère. A Lafayette en Louisane, endroit que Naïla a choisi pour tout recommencer, l'improbable se produira lorsqu'elle fera la connaissance de son père mais là encore, les questions se multiplieront et Nathalie, la mère de Naïla et des jumeaux (Elio et Cléa) devra non seulement éclairer sa lanterne mais aussi faire la paix avec elle-même et pourquoi pas, renouer avec celui qu'elle n'a jamais cessé d'aimer...
Une histoire avec de nombreux personnages, tous plus ou moins en quête d'identité et cela, parfois même à leur insu. D'ailleurs, est-on sûr de réellement bien se connaître ? Un roman qui aspire plusieurs entrées de lecture car au fur et à mesure que le lecteur se plonge dans cette histoires des plis invraisemblables mais pourtant des plus bouleversantes qui soient, il s'engage sur un chemin d'initiation, grâce aux questions que se posent les personnages et qu'il arrive à se poser à lui-même, en route vers la connaissance de qui il est vraiment !
Une écriture fluide et légère et un ouvrage que je ne peux donc que vous recommander. Cependant, si vous ne le trouvez pas sur la Toile si en librairies, rassuez-vous, c'est normal car l'auteure devrait prochainement le faire rééditer alors patientez un peu, je vous assure que vous ne serez pas déçus !
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"_La rancœur ronge l'âme Elio. Les ressentiments te bouffent voracement sans reprendre leur souffle, jamais. Et ils te font reculer, chaque jour un peu plus. Mieux vaut se mettre à la place de l'autre et te demander ce que tu aurais fait dans sa position, ça remet toujours certaines choses en question."
"_Tu peux fuir autant que tu veux la personne que tu es, tu peux tenter par tous les diables d'être quelqu'un d'autre, de ressentir comme quelqu'un d'autre et d'éteindre tout sentiment contradictoire...rien n'y fait. A un moment donné, tu finiras toujours par te retrouver confronté à toi-même, où à ce que tu fuis."
"_A quoi bon vivre si c'est pour faire de chaque instant une torture psychologique, morale ou physique ? Je peux comprendre que certaines situations puissent être pesantes, mais je prends la vie comme elle vient, et quoi qu'il arrive, j'essaie de relativiser, de me dire que si je laisse les petits soucis de tous les jours m'atteindre, la vie finira par perdre de sa saveur. Et quand on s'y délecte, elle est vraiment délicieuse."
"_Je ne la hais pas, je ne peux pas le haïr. C'est d'ailleurs, je crois, ce qui me fait le plus mal. Malgré la fait qu'il ait blessé ma mère et mes sœurs, je n'arrive pas à le haïr.
_C'est déjà une bonne chose, la haine tue à petits feux.
_Certainement...mais la douleur brûle aussi."
"Lorsqu'on l'a fuie avec trop d'ardeur, ma vie peut-elle encore être rattrapée ?"