En commençant la lecture de ce livre je m'attendais à lire une biographie passionnante, mais je suis assez déçu.
Beaucoup de moments où l'on se perd dans les informations, parfois le livre part dans tous les sens et perd le fil directeur.
Une fois la lecture terminée on se demande si l'on a retenu les grandes lignes de la vie de Dagobert ou si tout se mélange pour ne laisser que de très vague souvenirs.
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Cet incroyable foisonnement des métiers de la ville ne durera pas. Il est indiscutablement et limitativement dagobertien. Il est typique de l’embellie dagobertienne. Le raz-de-marée de la fin du 7ème et du 8ème désorganisera tout, mêlera tout, contraindra les hommes qui veulent vivre à pratiquer plusieurs industries, plusieurs commerces, au hasard des possibilités, et condamnera à la disette ou à la mort ceux qui n’arrivent plus à produire correctement, suffisamment. Les métiers seront bien moins nombreux à l’apogée carolingien qu’ils ne le furent à l’apogée dagobertien, et c’est bien plus tard que la société médiévale retrouvera une certaine exubérance professionnelle qui découvrira en grande partie dans le système des jurandes son équilibre dynamique.
Il serait assurément faux de croire que la pénétration barbare s'est produite sans heurt et sans violences : les réactions contre les premières incursions suffisent à prouver que la résignation des autochtones était loin d'être acquise, et que les intentions des arrivants étaient loin d'être pacifiques ou même simplement colonisatrice. Mais il a tôt fallu admettre la méthode romaine de la tentative d'assimilation, reconnaître les zones d'accueil ou accepter un partage de terres, abandonner es contrées au Barbare arrivé le premier contre engagement de sa part à les défendre contre tout nouvel arrivant.
Partout où la religion royale s’installe, l’économie s’organise et le style « national » de vie s’impose. Des domaines se confirment ou s’instituent sur les territoires devenus pénétrables ; des villages, des hameaux, se créent ou se vivifient ; les échanges se développent ; les terres cultivables s’accroissent, les rendements s’améliorent, même les spécialisations progressent. Les résultats pratiquent de l’évangélisation sont inappréciables : l’unité nationale s’accroit et la conjecture du pays s’améliore.
Les agglomérations des régions converties gardent leur originalité mais, les contacts se développant avec le reste du pays, les dissemblances s’estompent ; partout de nouvelles formes d’artisanat surgissent et le commerce se ramifie. L’Église contribue à une certaine uniformisation des institutions : souvent elle développe plus encore son action sociale dans les « nouveaux pays » que dans les anciens.
Veuves, orphelins et affranchis sont dorénavant soustraits à la justice comtale, et ressortissent au tribunal de l’évêque. L’évêque devra, de surcroît, se préoccuper par tous les moyens possibles du sort des esclaves : il est évident que cette consigne vise à utiliser contre les maîtres abusifs les seules menaces qui les touchent vraiment, celles de sanctions dans l’au-delà.
Oh ! il faut évidemment éviter toute exagération qui conduirait à donner un aspect paradisiaque à une époque qui en était fort dépourvue. Cette époque a ses sauvageries, ses terribles misères, ses tragiques imperfections. La description de l’embellie ne saurait les taire puisque, malgré leur présence, il y a eu tout de même et très nettement, embellie.