Un huis clos.
Enfin pas tout à fait.
Car si l'atmosphère est confinée et magnétique, la nature est omniprésente, belle et immense, rude souvent, et personnage à part entière comme toujours chez l'auteur.
Tellement présente qu'on peut la respirer, la voir et l'entendre :
Franck Bouysse possède ce don et ce talent pour immerger le lecteur et éveiller ses sens à travers des images extrêmement puissantes.
Un style « racé », dru, et hirsute, typique de cet auteur. Hyper réaliste.
Zola en homme contemporain de l'ère numérique...
Cette façon qu'il a de distiller les toxines au compte-gouttes, de manière si maîtrisée…
L'art qu'il déploie pour jouer avec les clairs-obscurs, et laisser malgré tout s'infiltrer la lumière, pas toujours là où on l'attend d'ailleurs… Ce qui fait de lui, sans aucun doute, un empathique et un humaniste.
Il est le chat, et le lecteur la souris. Et la souris se laisse capturer en confiance mais en tremblant un peu quand même. Un jeu délicieusement inquiétant.
Il y a encore dans ce roman du sauvage et de la sauvagerie. Quelque chose de passionné et désespéré, délicat et infernal, brûlant et glaçant.
Il sonde, il sonde
Franck Bouysse. Il explore sans cesse l'âme humaine, surtout les « égarées », ne se refusant jamais d'appuyer là où ça fait mal ou de prendre des risques.
Mais derrière la noirceur, derrière les failles, les naufrages et les névroses, la Vie.
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Franck Bouysse, c'est une déflagration assurée !