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Tous ces chemins que nous n'avons pas pris rassemble neuf nouvelles de taille et d'intensité différentes, mais dans lesquelles on retrouve des personnages à la quête de leur identité, et surtout ils sont hantés de leur passé. S'il y a des nouvelles qui m'ont, quelque peu, laissée de marbre, il y'en d'autres que j'ai savouré promptement. Je veux parler de la dernière nouvelle, Jeu d'esquisse en Ecosse: une aventure, où j'ai retrouvé la verve vivante de l'auteur, ce goût pour l'aventure, et de l'ironie qui pose toute fois la limite entre fiction et réalité. J'ai aussi aimé la nouvelle épistolaire Lettres en souffrance, où les lettres au départ solliciteuses nous tiennent en haleine jusqu'à ce qu'elles finissent par exploser. Ce qui est formidable dans la nouvelle les diaristes, c'est la prouesse à laquelle s'est exercé l'auteur en prêtant la narration à plusieurs personnages dans une courte histoire. Enfin, je dirais que le style de l'auteur aussi variant d'une nouvelle à une autre a été une réussite, sur ce, je viens de passer un agréable moment avec ce livre malgré que je n'ai pas accroché à certaines nouvelles!
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Les héros de ces nouvelles pensent : "Voilà, c'était ça la vie, il fallait la vivre à plein quoiqu'il arrive. Au petit bonheur. Un coup de dés"
Dans l'homme qui aimait embrasser les femmes, Ludo Abernathy un marchand de tableau, se fait prendre à son propre piège de la plus cruelle des façons, par une cliente Riley Spacks, qu'il espère gruger sans imaginer qu'elle n'est pas dupe.
Dans Les rêves de Bethany Melmoth, l'héroïne veut ou se prétend être, actrice, chanteuse, romancière et va de déconvenues en déconvenues.
Yves Hill, lui, est romancier mais sa notoriété après un premier roman est compromise par des critiques assez dures, "Un bourbeux océan d'ennui infini et sans horizon" écrit Gerald Laing-Turner.
Hill en est réduit à écrire pour un guide touristique, The English Motorist. Il est en Dordogne quand le hasard met sur sa route un autre critique honni, Raleigh Maltravers en compagnie de Parker Fitzgerald, sa maîtresse. Il imagine une vengeance la plus drôle et la plus humiliante qui soit.

Yves Hilll croisera le chemin de Bethany dans le rôle de l'écrivain à succès qui conseille la jeune romancière débutante.
C'est ce genre de chassés croisés dont Boyd est familier qui rend la lecture attrayante.
Ces textes sont intéressants pour l'aficionado de Boyd, ils peuvent être assimilés à des gammes d'écriture dans lesquelles il multiplie les références musicales (Dylan - Like a rolling stone, Pink Floyd - another brick on the wall, Steve Reich Phil Glass,) et les clins d'oeil dans les noms des héros : Guy Start, Fraser Niven et Callum Strang par exemple.

Le clou du recueil est la dernière nouvelle, Jeu d'esquive en Ecosse, presqu'un court roman, dans laquelle le héros Alec Dunbar, 35 ans, se retrouve chargé d'une mission étrange alors qu'il se présente au casting de la nuit transfigurée, où on le prend pour Alexandra Dunbar, pseudo de Agatha Duguid, et où Ron Suitcase le réalisateur est en réalité Ronaldo Sudkäsz.
Boyd fait dire à Alec "J'éprouvais cette sensation de léger décalage par rapport à la vie quotidienne, et je me demandais si c'était dû à mon métier."
Par contre Alec s'inspire pour sa mission, du rôle qu'il a joué dans "le cri du poilu" film dans lequel les officiers s'imposent la discipline du rasage quotidien parce que disent-ils n'imaginaient pas monter à l'assaut avec une barbe de trois jours...
Il pense comme le héros, "l'Espoir, c'est bon pour les mauviettes"
Allers retours entre fiction et réalité, analyse fantasmée de la réalité, Boyd livre via Alec Dunbar quelques recettes de la façon dont il conçoit ses personnages, leur vie, et la trame de ses romans.
Un livre gourmandise Pour ceux qui aiment Boyd.




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William Boyd nous donne des nouvelles régulièrement. Des histoires courtes, assez joliment troussées, qui font patienter en attendant de le retrouver dans le genre où on le préfère : le roman. Tous ces chemins que nous n'avons pas pris commence par 7 récits relativement brefs, un peu inégaux dans leur intérêt, parmi lesquels on peut distinguer L'homme qui aimait embrasser les femmes, évocation ironique d'un macho atteint de donjuanisme qui a l'impression de ne pas tromper son épouse en collectionnant les baisers d'autres femmes, sans aller plus loin. Comme à son habitude, Boys réussit en quelques lignes à tracer un portrait très visuel et psychologique de son héros au bord du pathétique. La deuxième partie du livre n'est constitué que de deux amples nouvelles, des novellas, en vérité, dont la plus longue, Les rêves de Bethany Mellmoth, occupe près de la moitié du recueil. du bon Boyd, mais rien d'époustouflant. L'écrivain termine par un dernier récit, de 60 pages, où l'on retrouve intégralement sa verve et sa malice dans une sorte de thriller où un acteur de série B se retrouve en Ecosse pour une livraison qu'il n'a accepté que pour l'argent. L'intrigue rappelle fort celle des 39 marches d'Hitchcock et se révèle excitante au-delà de son caractère absurde par son sens du suspense et son humour caustique aux dépens d'un personnage qui se réfère à ses rôles dans de multiples navets pour agir dans des circonstances inquiétantes. Cette ultime nouvelle est du nanan et contribue à faire pencher la balance du bon côté quant à l'impression générale vis à vis d'un livre qui ne restera cependant pas marquant dans l'oeuvre de l'auteur de Comme neige au soleil.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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J'adore William Boyd, mais je crois que je le préfère nettement comme romancier plutôt que nouvelliste. Même si ce recueil est plaisant et que l'on retrouve la plume agile de l'auteur d'excellents romans, je suis restée un peu sur ma faim. La première partie rassemble plusieurs petits textes d'une moyenne de 20 pages, qui mettent en scène des personnages bien campés, quelques gentils losers qui se laissent dépasser par leurs émotions ou rattraper par une impulsion surgie de nulle part et qui met en péril le fragile équilibre de leur vie. C'est drôle mais inégal. Ceci dit, toute la palette que les fidèles de l'auteur ont pu apprécier dans ses romans est ici distillée sous forme d'échantillons (le journal intime, le roman épistolaire, l'exploitation de la moindre faille...). Une palette qui se déploie beaucoup mieux dans les 2 dernières parties qui offrent des textes plus longs (110 pages et 60 pages) et avec lesquels on a enfin le temps de se laisser un peu faire... Notamment avec le dernier texte qui se déroule en Ecosse (terre natale de l'auteur) et qui met en scène un acteur de série B qui voit soudain tous les ingrédients d'un film d'actions envahir sa vie. Là, le talent de conteur et l'imagination de William Boyd s'expriment parfaitement. Les lecteurs attentifs s'amuseront à reconnaitre dans Les rêves de Bethany Malmooth quelques personnages croisés dans les autres nouvelles tout en compatissant au sort de cette anti-héroïne qui a tendance à trop rêver sa vie en attendant que quelque chose se passe.
Bref. Un recueil plaisant que les aficionados comme moi ne pourront pas s'empêcher de lire tout en se répétant : vivement son prochain roman !
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Le plus récent opus de William Boyd, grand écrivain britannique et, le plus souvent possible, citoyen de la Dordogne, est un recueil de nouvelles. On les lit avec délices, tant le style est franc et souple – comme on le dit d'un vin.
On sent que l'auteur fait provision de personnages pour ses futurs romans, et qu'il griffonne sur une feuille les traits essentiels de ses créatures, comme le faisait, par exemple Degas (qui fait l'objet d'une belle exposition de à Paris).
Personnages attendrissants, comme Bethany Mellmoth, « intermittente du spectacle », toujours enthousiaste, mais souvent déçue, ou Yves, ce vieux poète qui hante un jardin public de Londres, ou personnages imbus d'eux-mêmes jusqu'au ridicule, comme tous ces adultes qui ne se soucient de leurs enfants que pour se vanter de leurs exploits.
La situation de l'emploi à Londres multiplie le nombre des artistes au chômage, jongleurs, acrobates, mimes, figurants payés « au lance-pierres », tandis que quelques négociants en arts doublent allègrement le prix des tableaux en millions de Livres.
William Boyd est aussi à l'aise avec les paysages qu'avec les personnages, comme le montre, à la fin du recueil, la fantasmatique poursuite de nuit en Ecosse.
Donc une oeuvre à savourer pour Noël, notamment pour apprécier les noms propres placés dans le texte comme autant de clins d'oeil (Calder, Aldous Huxley). Et pour encourager l'auteur à explorer peut être, encore d'autres chemins.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Laissez tomber toutes les calendar girls et suivez Bethany avec William Boyd !
Elle est l'héroïne touchante, drôle et terriblement contemporaine de la deuxième partie du livre. Avec elle, on sait que tout ne se passera pas bien mais qu'elle y survivra... Une des héroïnes les plus intéressantes de ces dernières années peut être...
Avant cela, vous aurez lu quelques nouvelles singulières : l'homme aux baisers qui s'est fixé des principes auxquels il aura le malheur de déroger ou une amusante vengeance exécutée à l'aide d'une huître.
Pour finir une road story vous emmène en Écosse avec un scénario qui n'a même pas la prétention d'être vraisemblable ; car avec Boyd, l'essentiel est ailleurs : des personnages que rien ne prédisposait à se rencontrer, des hasards en cascade, des bouteilles de whisky un peu trop vite descendues...
Et déjà le livre est fini...
Vivement le suivant !
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Tous ces chemins que nous n'avons pas pris est un livre que j'ai bien aimé, en trois parties. La première partie comprend 5 nouvelles courtes entre 11 et 25 pages, en somme assez intéressantes, avec des sujets divers. La deuxième et troisième partie sont des nouvelles longues, connues comme novellas de 110 et 60 pages respectivement, toutes les deux passionnantes dans le style de Boyd, élégant et charriant beaucoup d'humour. Plusieurs de ces titres avaient déjà été publiés dans des journaux.

Un téléfilm The Dreams of Bethany Mellmoth a été tourné en 2016 par Stefan Georgiou avec Lucy Boynton dans le rôle phare.

Les personnages de William Boyd sont tous des dilettantes, souvent des artistes, acteurs, directeurs de cinema, écrivains, photographes, banquiers, historiens, personnages assez perspicaces et amusants. On peut dire que Boyd s'inspire beaucoup dans le milieu de l'art et des varps, comme il dit lui même (vaguely art-related people).

Parmi les 5 nouvelles courtes j'ai beaucoup aimé le cynisme de L'Homme qui aimait embrasser les femmes : l'histoire d'un marchand d'art véreux qui est à son troisième mariage et qui embrasse toutes les femmes qui lui font envie car il considère que ce n'est pas une trahison, la fin de l'histoire est édifiante.

Les deux novellas sont excellentes. Celle qui donne le titre au livre narre deux années de la vie de Bethany Mellmoth; elle a 22 ans et cherche une place dans la vie, sans la trouver, en se plantant à chaque fois, que ce soit avec les jobs successifs ou ses petits amis. Elle est fille unique de parents divorcés et égoïstes et ses parents s'intéressent peu à elle. Malgré son parfait profil de loser féminine désabusée, la pauvre Bethany inspire une immense compassion.

L'autre novella est un court thriller mené tambour battant entre Londres et l'Ecosse, où un acteur de série B va se tirer d'affaire uniquement parce qu'il se remémore ses petits rôles au cinema. C'est d'un comique époustouflant.

Excellent auteur britannique, il sait voir profond dans ses personnages même au sein de récits courts, ce qui est un exercice littéraire difficile.

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5 nouvelles dans la première partie. Assez humoristiques, mais que j'oublierai rapidement (je viens de m'apercevoir que c'est déjà fait pour certaines).
La 2ème partie est un roman court (110 pages). Roman qui est constitué d'une succession de vignettes centrée sur le même personnage. Plaisant par son ironie.
La troisième, 60 pages, entre la très longue nouvelle et le tout petit roman. Cette troisième partie m'a laissé sur ma faim, ou peut-être n'ai-je pas compris le dénouement. Plaisant par son suspens.
En résumé : bon moment de lecture passe-temps. Pas inoubliable.
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Des nouvelles apparemment très différentes mais qui laissent toutes un goût voulu de 'non achevé', de chemins qui ont été pris mais qui ne mènent pas toujours où l'on imaginerait. Des personnages qui ne savent pas où ils vont ou pourquoi ils y vont, des personnages qui s'obstinent parfois à choisir les mauvais embranchements, à prendre les mauvaises décisions. Dans l'ensemble tous sont un peu des loosers, un peu perdus, un peu ballottés par la vie et ce quelque soit le niveau social. Et on s'aperçoit que peu de chose aurait pu (presque) tout changer.
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« Tous ces chemins que nous n'avons pas pris », en toute conscience, tout en sachant que le chemin choisi n'était pas le meilleur, voire le pire. C'est ce qui arrive aux personnages imaginés par William Boyd dans ces nouvelles. 7 très courtes tout d'abord, plutôt drôles même si les sujets ne le sont pas toujours, légères du moins en apparence ! Et puis deux plus longues que j'ai préféré : l'histoire de Bethany, jeune femme rêveuse, éternelle optimiste, dont la vie est une succession d'échecs, ce qui n'entame en rien sa confiance à redémarrer et à refaire de mauvais choix. Et la dernière qui nous emmène en Ecosse, un mini polar délicieux ! Un bon moment de lecture, rien de génial non plus. J'ai lu plusieurs livres du même auteur et garde notamment un excellent souvenir de « Orages ordinaires ». Ce livre là sera oublié très très vite.
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