Le monde t'appartient

D'abord les images : épurées, dénuées de tout ornement, pas d'excès, pas de trait noir marquant les contours, proches du symbole, elles vont à l'essentiel, au profond, à l'indispensable. Juste les formes et les couleurs, tellement « parlantes » ; à travers elles passent toutes les sensations et les idées.
Puis les mots : clairement adressés à l'enfant qui les lit et/ou les écoute, par ce « tu », celui-ci devient l'acteur de l'album, son personnage principal, il prend de la hauteur, de l'importance. Oui, il est encore petit, non il ne peut pas tout faire, mais lui aussi fait partie du monde, en marche comme lui. Il a des droits, des envies, des désirs, des limites aussi. Il peut être heureux, avoir des états d'âme, aimer quelqu'un ou ne pas l'aimer, faire des expériences, réussir ou échouer. Il avance dans la vie, il découvre, il joue, il apprend : il grandit.
La simplicité du vocabulaire et du graphisme, l'utilisation intelligente de l'espace, la force des messages qu'il transmet font de cet album un GRAND album sur la liberté. Et comme l'a écrit Hervé Bazin : « Ça ne s'apprend jamais trop tôt, la liberté. »

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J'espérais beaucoup de ce livre, sa lecture m'a d'autant plus déçue. Je n'ai pas adhéré aux dessins très simples mais à la limite, ce n'est pas grave. le problème c'est que le texte ne m'a pas emballée non plus. Je trouve l'idée intéressante mais le résultat un peu décevant dans le sens où je trouve que les phrases choisies manquent de force et de clarté aussi. le fait qu'il y ait des limites que l'on puisse dépasser me plait, à condition de clarifier de quelles limites on parle... Par exemple, faire plus explicitement référence aux limites qui impliquent de respecter l'autre, la loi... Alors que certaines limites ne sont que des freins que l'on se met personnellement et que l'on peut dépasser (sans que cela porte préjudice à qui que ce soit)... J'adore le minimalisme mais je trouve que, dans le cas présent, le livre et le message manquent un peu de densité.

La place de l'individu dans notre monde s'apprend dès… Allez, bien malin celui qui sera véritablement capable de finir cette phrase. Alors, pourquoi ne pas inculquer la liberté dès le plus jeune âge, pari réussi de l'auteur Riccardo Bozzi et de l'artiste Olimpia Zagnoli, dans le Monde t'appartient, paru chez Grasset Jeunesse?

Sur une planète verte, on apprend à la fois que le monde nous appartient et que nous appartenons au monde, mais cette planète est blanche, aussi, comme une feuille de papier où tout reste à écrire. Angoisse de la page vide ? Angoisse de la vie pour laquelle on n'a pas reçu de mode d'emploi ?

La liberté ne rime pas toujours avec le bonheur : « Même si ça paraît bizarre, ce n'est pas inutile d'être malheureux. » C'est ce que dit aussi Doris Lessing dans Les Grands-mères. Mais surtout, on n'éduque pas à la liberté sans parler de responsabilité. Un album dont le ton et les illustrations sont parfaitement équilibrés.
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"Tu es livre. C'est une chance

Tu es libre. Même s'il y a parfois des limites

Tu es libre de croire en ce que tu veux. Ton ami est libre de croire en ce qu'il veut, ou de ne croire en rien.

Tu es libre d'aimer qui tu veux. Et tu es libres de ne plus aimer. Si tu y arrives."

Voilà un joli album, aux illustrations épurées, qui nous donne une jolie vision sur la liberté, la vie, l'amour, les croyances... La liberté totale est évoquée, mais aussi ses contraintes, dans lesquelles se dessinent la vie de chacun. L'enfant est libre de tout tenter mais ça peut s'accompagner par quelques conséquences (le sparadrap est là pour nous le rappeler). Parfois, on tombe et on se fait mal, mais on se relève pour recommencer autre chose.

Les illustrations sont géométriques, de couleurs, simples et épurées. Ces formes assemblées construisent des objets (vélo, fenêtre, glace).

Un bel album pour apprendre à grandir.
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Faisons découvrir la liberté aux tout petits!