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Il est parfois plus difficile de respirer en dehors de l'eau que dans les profondeurs des vastes océans...

Que dire de ce roman qui en jumelles dizygotes explore les destins totalement différents de 2 femmes séparées à l'enfance par une guerre ne les concernant ni l'une ni l'autre et qui toutes deux à des degrés divers se trouvent confrontées au viol de leur innocence, de leurs droits, de leurs choix et de leur corps par des hommes dont la guerre excuse toutes les atrocités.

Scénario:
Sur l'île de Jeju, au sud de la Corée, Hana et sa petite soeur Emi appartiennent à la communauté haenyeo, au sein de laquelle ce sont les femmes qui font vivre leur famille en pêchant en apnée.
Un jour, alors qu'Hana est en mer, elle aperçoit un soldat japonais sur la plage qui se dirige vers Emi. Aux deux filles on a maintes fois répété de ne jamais se retrouver seules avec un soldat. Craignant pour sa soeur, Hana rejoint le rivage aussi vite qu'elle le peut et se laisse enlever à sa place. Elle devient alors, comme des milliers d'autres Coréennes, une femme de réconfort en Mandchourie.
Ainsi commence l'histoire de deux soeurs violemment séparées. Alternant entre le récit d'Hana en 1943 et celui d'Emi en 2011, Filles de la mer se lit au rythme des vagues et dévoile un pan sombre et bouleversant de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale en Asie. Au fil du récit, par la grâce de leurs liens indéfectibles, les deux héroïnes nous ramènent vers la lumière, où l'espoir triomphe des horreurs de la guerre."

A lire. Tout simplement. le récit est poignant qu'il se situe du côté de l'aînée Hana ou de la cadette Emi, qu'il se déroule dans les années 40 (Hana) ou dans les années 2010 (Emi).
Cette lecture laissera des traces. Elle éclaire sur les atrocités commises une fois encore au nom de la guerre par des hommes devenant pires que des animaux.
En temps de conflits, la femme a toujours été utilisée comme une arme, un outil pour détruire l'ennemi soit en la tuant devant les yeux de son mari, de ses enfants, soit en la violant, soit en la prostituant pour le bien-être des valeureux soldats. Ici nous sommes en Corée du Sud, confrontée à la domination japonaise qui se verra elle-même engagée dans le conflit mondial et 'battue' par l'Union Soviétique. Corée qui sera bientôt partialement scindée entre le Sud et le Nord et dont la guerre intestine est toujours en cours.

De très beaux passages sur les femmes haenyeo, ses pêcheuses en apnée, leur indépendance, leur résistance physique et psychique. de très durs passages sur le sort réservé aux "femmes de réconfort" durant la guerre et la domination de la Corée du Sud par le Japon. Des témoignages émouvants sur le sort de (très) jeunes filles mariées de force à d'anciens tortionnaires ou à de futurs délateurs de communistes (Corée du Sud, après-guerre).
De très belles images aussi de la force d'un amour d'enfance resté pur, intact malgré les années (70 ans) entre deux petites filles séparées par le destin d'un pays en guerre.
Et que dire de la beauté des paysages évoqués que ce soient ceux de la petite île et de son océan d'où viennent ces femmes légendaires, haenyeo, ou ceux de la Mongolie, de ses peuplades 'sauvages' et de leurs liens très particuliers avec leurs animaux, joyaux combien précieux.

Filles de la mer dénonce, à travers la tragique séparation de deux soeurs, les exactions des forces armées japonaises sur la population des îles sud-coréennes durant la Seconde Guerre mondiale. Mary Lynn Bracht révèle comment les femmes de la communauté haenyeo étaient kidnappées pour être ensuite jetées en pâture aux soldats du Pays du Soleil Levant. Si ce drame du déracinement nous est conté dans un style dépourvu d'artifices, c'est pour mieux nous faire ressentir le poids de l'absence.

Très beau 1er roman.
Prix coup de coeur Saint-Maur en poche 2018
- Lecture du 17/12/2020 -

Américaine d'origine sud-coréenne, Mary Lynn Bracht vit aujourd'hui à Londres. Elle a passé son enfance et sa jeunesse au Texas, au sein d'une communauté de Sud-Coréennes, et a été influencée par les épreuves qu'ont endurées sa mère et des milliers d'autres femmes qui ont grandi en Corée après la guerre. Filles de la mer est son premier roman.
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A soixante dix ans d'intervalle, les voix de deux soeurs alternent pour témoigner du sort des milliers de femmes coréennes qui ont été exploitées pendant la guerre d'Asie-Pacifique entre 1931 et 1945. Elles ont été arrachées à leur famille par l'occupant japonais et déportées d'un bout à l'autre de l'Asie pour servir d'esclaves sexuelles aux soldats de l'armée impériale et ce dans les pires conditions. Une fois libérées un grand nombre ne purent jamais retrouver de vie normale et choisirent le silence.

Hana est l'une de ces victimes. Enlevée à l'âge de 16 ans , elle est expédiée dans un bordel de Manchourie, une maison d'abattage où elle subit la faim, les coups et la barbarie des viols à répétition. Pour sa famille, consciente du sort qui lui est réservé, Hana est considérée comme morte et enterrée. Emi , sa jeune soeur devenue une vieille femme, longtemps paralysée par la culpabilité des survivants, se décide enfin à affronter son deuil impossible. Elle rejoint à Séoul les femmes qui manifestent chaque mercredi pour que le Japon reconnaisse officiellement l'existence de celles qui ont été appelées "femmes de réconfort " et les indemnise pour les dommages qu'elles ont subis. Emi espère y retrouver sa soeur Hana, disparue depuis tant d'années.

Ouvrage de fiction, le roman de Mary Lynn Bracht s'appuie sur la réalité historique et politique. Longtemps laissées dans l'oubli à cause de la honte qu'elles suscitaient, ces "femmes de réconfort" continuent encore aujourd'hui d'alimenter le débat divisant la Corée du Sud et le Japon.
Bien qu'assez intéressant et facile à lire, Filles de la mer ne m'a pas séduite par sa qualité littéraire médiocre. C'est un premier roman au style banal, souvent maladroit et au ton parfois un peu trop mélodramatique mais qui a le mérite d'inciter à méditer sur la cruauté humaine. Dans ses lignes, l'auteur dénonce l'insupportable atrocité de la guerre et particulièrement les violences faites aux femmes, inhérentes à toute situation de conflit armé. Emi et Hana portent ici toute la souffrance de celles qui sont, depuis la nuit des temps et partout dans le monde, les victimes collatérales de guerres menées par les hommes.
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A travers le temps et les continents, les crimes de guerres se répètent inlassablement. Comme si un conflit pouvait être un prétexte valable aux pires atrocités. Femmes et enfants en sont toujours les premières victimes. On enrobe bien souvent une vérité crue sous des mots doux inappropriés comme « femme de réconfort ». Avec le temps, on prend bien soin d'oublier un passé honteux quitte à encore déshonorer les victimes. « Filles de la mer » est un vibrant hommage à ces oubliées de l'histoire. Un roman déchirant qui à travers l'histoire de deux soeurs, nous fait découvrir le passé torturé de la Corée. Peu à peu, pendant l'occupation Japonaise, c'est toute une culture qu'on a tenté d'effacer. Sur l'île de Jéju, la tradition des haenyeo, femmes plongeuses, a été maintenue mais ces femmes fortes , courageuses, n'ont malheureusement pas été épargnées par la guerre . La plongée en mer peut-être douloureuse et dangereuse mais elle n'est jamais perfide comme l'homme qui se révèle pire qu'un monstre marin. Une plongée dans l'horreur qui marque encore les générations aujourd'hui.
De nos jours, Séoul, une statue représentant une femme coréenne en tenue traditionnelle, assise, pieds nues se tient face à l'ambassade japonaise. À côté d'elle, une chaise vide qui représente les « femmes de réconfort » qui ne sont jamais revenues. Une statue dérangeante pour les japonais qui peine à reconnaître le préjudice de ces femmes, qui est pourtant dans sa simplicité et sa sincérité, comme ce roman, magistral. Ne les oublions pas!
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J'aime les livres qui dérangent, qui dénoncent des événements ou des faits historiques méconnus. Filles de la Mer est un de ceux-là. Il est âpre, poignant, parfois insoutenable. Pourtant on ne le lâche pas et on se demande comment de telles atrocités ont pu être commises, au nom de qui et pourquoi !

Il aborde un des pans les plus noirs de l'histoire du Japon, celui de la seconde guerre mondiale en Asie, au cours duquel des milliers de jeunes filles, surtout coréennes, ont été enlevées à leurs familles et contraintes de devenir des « femmes de réconfort » pour les militaires japonais.
Incarcérées dans les cellules d'un sinistre « bordel » organisé en Mandchourie, elles furent maltraitées, violées chaque jour par des dizaines de soldats. La plupart y perdront leur innocence, leur santé, leur dignité et souvent leur vie.

Ces femmes victimes d'esclavage sexuel militaire ne seront même pas reconnues comme victimes de guerre, il faudra attendre 75 ans pour qu'une des survivantes ose raconter les horreurs qu'elle et ses compagnes ont enduré et pour que le Japon reconnaisse enfin ses crimes.

Mary Lynn Bracht, américaine d'origine sud-coréenne, signe un premier roman d'une grande intensité. Elle nous conte ici les destins de deux soeurs, qui furent violemment et définitivement séparées du fait de la barbarie des hommes. Douée d'un réel talent littéraire, l'autrice alterne les époques, les lieux et les récits des deux héroïnes : d'abord celui d'Hana seize ans en 1943, appartenant comme toutes les femmes de sa famille à la communauté haenyeo sur l'ile de Jeju au sud de la Corée. Elle va se sacrifier et se laisser kidnapper par un soldat japonais pour sauver sa petite soeur Eni, de sept ans sa cadette. Dans le deuxième récit on retrouve Eni , à Seoul en 2011. Vieillissante et souffrante, elle est encore et toujours à la recherche d'Hana sa grande soeur bien aimée, dont les souvenirs et l'absence la hantent.

Filles de la Mer est un livre dur, bouleversant mais essentiel pour un devoir de mémoire. "C'est en nous souvenant du passé que nous l'empêcherons de se répéter", telle est la conclusion de Mary Lynn Bracht.




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Mais quelle lecture !

Je le voyais souvent pioché dans le Pioche dans ma PAL et les retours étaient plus que positifs. J'ai été curieuse, je l'ai acheté et mis dans ma PAL. Bien évidemment, on me l'a pioché rapidement. Et je ne regrette en aucun cas cet achat. Et dire que c'est un premier roman.

Le récit se découpe en alternance entre Emi et Hanna, qui sont soeurs, avec pour trame de fond la seconde guerre mondiale. Hanna, la plus vieille est haenyeo, comme toutes les femmes de l'île qu'elle habite. Elle plonge en eaux profondes pour faire de l'argent. Une journée, alors qu'elle est au large, elle voit un homme s'approchant dangereusement de sa jeune soeur. Elle nagera sa vie et protégera celle de sa soeur. Enlevée, Hana devient donc une femme de réconfort pour les soldats, c'est-à-dire une prostituée, esclave sexuelle… Elle subira des viols à longueur de journée. C'est un calvaire à lire. Difficile.

En parallèle de l'histoire d'Hana, nous suivons donc celle d'Emi, des années plus tard. La honte la ronge ; celle d'avoir laissé sa soeur prendre sa place…

C'est très bien écrit. C'est touchant, touchant, rageant… Ce fut une lecture difficile, dense, mais captivante. Je ne peux que vous conseiller ce livre.
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Une claque.

Un récit qui m'a prise aux tripes.

J'ai pleuré, j'ai eu la nausée, j'ai haï. Oui j'ai haï ce Morimoto de malheur, et je l'ai craint avec Hana.

Parfois insoutenable, mais finalement émouvant, je ne me suis pas encore remise de ce livre, j'en ai la gorge serrée en y repensant.

J'ai aimé les mots de l'auteure dans sa postface, lorsqu'elle avoue être tombée amoureuse de son héroïne et
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Hana et sa petite soeur vivent avec leurs parents sur l'île de Jeju, au sud de la Corée et appartiennent à la communauté Haenyo, une société matriarcale de femmes plongeuses en apnée .
Un jour qu'Hana pêchait en mer avec sa mère, elle aperçoit qu'un soldat se dirige vers sa petite soeur, qui attendait sur le sable. Par peur pour Emi, Hana se dirige vers sa soeur, et se fait enlever à sa place... Elle va devenir alors qu'un objet, et – comme des milliers d'autres femmes Coréennes – une femme de réconfort pour l'armée Japonaise.
J'ai repéré Filles de la mer dans le catalogue de Robert Laffont, et c'est aussi bien la couverture que le résumé qui m'a intriguée. Les livres se déroulant lors de la Seconde Guerre Mondiale sont nombreux, mais ceux que j'ai lu se passent le plus souvent en Europe. J'ai très peu lu sur d'autres pays, et il est essentiel de se rappeler que l'horreur de la guerre a touché beaucoup plus de personnes... Ici, Mary Lynn Bracht nous fait voyager entre la Corée, la Mongolie et la Mandchourie mais aussi dans le temps, en alternant le point de vue d'Hana dans les années 1940 et celui d'Emi dans les années 2010.
Filles de la mer est un récit parfaitement maîtrisé du début à la fin : nous découvrons une page de l'Histoire qui est encore très méconnue, la vie d'Hana et d'Emi est à briser le coeur tout en réservant – heureusement – quelques moments de bonheur, cela donne une histoire de famille et un roman historique très touchant et bouleversant.
(Voir mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Le livre traite d'une période noire pour les femmes coréennes pendant la guerre 40-45 en extrême orient. le contexte guerrier est beaucoup plus large : de 1910, année de l'annexion de la Corée par le Japon, jusqu'en 1950, année de la scission de la Corée. Babelio n'est pas le lieu où donner une leçon d'histoire mais uniquement de planter le décor. Nous sommes donc en 1943 sur l'ile de Jeju, en Corée. Les femmes sont des Haenyeo, plongeuses en apnée très fières de leur condition. Hana est enlevée par un soldat japonais pour devenir "femme de réconfort" pour les soldats japonais, autrement dit ces femmes sont à la merci des soldats : elles sont violées à maintes reprises, battues, torturées. L'autrice est d'origine coréenne et connait bien le sujet. Elle le traite avec réalisme au travers de l'histoire de Hana et de sa soeur Emi. L'histoire repose sur la la culpabilité d'Emi. Elle n'aura de cesse de rechercher sa soeur jusqu'à son dernier souffle en 2012. En effet, Hana avait vu un soldat japonais s'approcher d'Emi, encore très jeune. Elle a fait diversion et a été enlevée à la place de sa soeur. le livre est d'ailleurs construit en alternance entre le récit d'Hana et celui d'Emi. le contentieux entre Corée et Japon au sujet des femmes de réconfort est toujours ouvert. Des milliers de femmes sont mortes dans des conditions atroces dans des camps de Manchourie.
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Ce livre, j'ai commencé par le lire les yeux fermés, en sautant des passages : trop dur pour moi, le calvaire de ces femmes. Seul restait pour moi la beauté des gestes des haenyos, des plongeuses capables de nourrir leur famille de leur pêche, dont le métier est transmis de génération en génération et qui devient un fil conducteur du roman. Ensuite, j'ai apprécié l'alternance des soeurs qui se rejoignent dans leur douleurs. Un drame comparable aux exactions nazies... Je ne connaissais pas la cruauté des militaires japonais. Et je comprends mieux l'Histoire de la Corée maintenant.
Dur et prenant.
Glaçant quand on découvre la barbarie de ces hommes dont on a du mal à comprendre ce qui les anime.
Une beau roman sur la sororité aussi.

Lien : https://partagerlecture.blog..
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Je suis bien ennuyée pour écrire un billet sur ce roman.
Il faut le lire. le lire pour le retour qu'il fait sur une horreur historique : celle des femmes de réconfort, euphémisme pour désigner les jeunes femmes coréennes kidnappées puis envoyées en Mandchourie pour devenir des prostituées à soldats.
Il faut le lire pour en savoir un peu plus sur les haeneyo, ces femmes qui plongent en apnée pour faire vivre leur famille du fruit de leur péche. J'ai découvert la particularité de leur statut même si dans ce récit on ne peut pas dire que les deux personnages féminins, Hana et sa soeur Emi, aient été épargnées grâce à lui...
Enfin, il faut le lire parce que dans les guerres si les soldats risquent leur vie, les victimes collatérales sont encore les femmes et ce qui est raconté ici est bien cruel.
Pourtant, car il y en a un, quelque chose m'a géné dans le ton des passages concernant le parcours d'Hana. Je ne saurais dire avec précision quoi ou c'est plutôt que je crains de le faire avec maladresse. Oui, le sort qui a été le sien est effroyable, atroce.
Mais la vie d'Emi aussi a été affreuse.
C'est le personage que j'ai préféré : la construction difficile de cette femme qui doit affronter non seulement les brutalités de la guerre, les deuils, , le mariage forcé, mais aussi son sentiment de culpabilité, la honte qui des décennies durant l'empêche de s'épanouir, le poids écrasant des non-dits de cette société patriarcale et l'indifférence de son pays....
Un livre qui reste cependant absolument nécessaire.
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