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sur 12482 notes
Fahrenheit 451 est souvent présenté comme un classique de la science fiction. Dans les faits, il s'agit d'un Petit plaisir qui s'apparente plutôt à un écrit surréaliste.

Cette lecture m'a souvent fait penser au 1984 de George Orwell. Les raisons sont nombreuses et tiennent principalement au protagoniste (un pompier dont la corporation est dorénavant tenue d'allumer des incendies), qui, pris de doute, en vient à remettre son monde en question, ce qui lui apporte un lot de problèmes. L'ambiance générale (une société autoritaire aussi tyrannique qu'imbécile), les références à un futur hypothétique (les murs-écrans, coquillages parlants et autres inventions) ainsi que la structure générale choisie par Ray Bradbury rappellent cet autre grand classique.

Les livres tiennent une place importante et le texte en profite pour mettre en avant des auteurs plus au moins connus. le style est d'ailleurs un hommage en lui-même puisqu'il s'exprime avec une certaine prose fleurie, recherchée et travaillée. le trait d'ailleurs gagne en profondeur au fil des pages.

Les personnages sont peu nombreux (Clarisse qui est la plus prometteuse disparaît trop rapidement) et l'intrigue est assez légère. le plus important tient dans le message qui est véhiculé. Il mérite d'être lu. S'il est intemporel, il n'en a pas moins pris quelques rides ce qui lui confère un charme particulier.

A titre personnel, j'avoue ne pas avoir apprécié à sa juste valeur ce texte. Il n'en demeure pas moins plaisant, facile à lire. Il s'agit d'une lecture indispensable, commode qui plaira sans doute mais qui ne suscitera ni ennui, ni regrets.
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J'ai redécouvert la SF dernièrement....Pour moi la SF se suffisait à elle même comme genre... Grâce à Babelio, aux Babéliens et Babéliennes....les anciens, les nouveaux auteurs, les divers genres, sont devenus familiers .
Et woui, j'ai redécouvert un Monde...
Mais je n'avais pas encore entendu parler du genre "poétique"....qui a réussi à inspirer Truffaut et sa vague nouvelle...
Tout du long de ce récit, j'avais l'impression de lire un poème, parfois "halluciné"...et une image de Truffaut le regard dans le lointain, venait se coller aux mots.
Comme toujours une vision du futur, devenue proche, quand l'écriture est ancienne. Comme toujours, l'impression d'un prêche dans le désert...
Un récit court, mais puissant....un récit à lire et à relire....Mais si la solution est d'apprendre par coeur les livres pour qu'il ne meurent....Je crois que c'est foutu...Il est "interdit" d'apprendre par coeur...m'ont dit mes fils lorsqu'ils étaient en primaire...ce qui m'avait éveillé une sourde crainte pour leur avenir à l'époque.....après avoir lu ce livre mes doutes se confirment...
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Sale temps sur la planète ! Des ignorants détruisent des chefs d'oeuvre millénaires et brûlent des livres, ça ne vous rappelle rien ? moi, si, et j'ai ressorti ce livre écrit dans les années 50, où pour le coup on a bien failli la faire pèter la planète, à coup de bombe atomique. On va laisser le débat sur l'appellation contrôlée, Il ne suffit pas de ranger un roman dans une boîte, en l'occurrence, science fiction, dystopie, fantastique, fantasy, pour qu'on en mesure la portée . j'ai donc redécouvert 40 ans après ma première lecture, le pompier Guy Montag, dont le travail consiste à brûler les livres dans une société violente et totalitaire abrutie par les écrans . Mildred, son épouse dépressive, et les conversations avec d'originaux voisins, Clarisse et son oncle, lui laisse entrevoir un univers plus riche, au point de l'inviter à transgresser les lois et à faire de lui un rebelle et un fugitif. Mon parcours redécouverte de Bradbury se poursuit donc dans son style mélancolique, mais là, on a presque un manifeste de combat, alors que dans les Chroniques martiennes, il laisse triste et désabusé les humains détruire la Terre, et les Martiens . Bradbury, un auteur visionnaire , qui balance entre problèmes et solutions et qui a donné des lettres de noblesse à la SF. L'avenir de l'humanité serait dans les livres, la culture, qui sont selon lui censés nous sauver de nous-mêmes, de la violence et la barbarie qui sommeillent dans l'inconscient collectif de notre espèce. On est loin de Jules Verne qui voyait un avenir radieux au progrès technologique. Un auteur que je vous invite à redécouvrir pour son univers mental poétique.

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Est-il vraiment nécessaire que les masses aient accès à la lecture ?
Est-ce que toute société, avant l'invention de l'imprimerie, donc avant la diffusion d'écrits à grande échelle, était mauvaise ?
Est-ce que les livres seront nécessaires à l'avenir pour maintenir du progrès dans la société (évidemment il faudrait s'entendre sur le sens du mot « progrès » avant toute chose) ?

Que dénonce ce livre ?
A mon sens, pas la destruction des livres (certains seulement je crois sont interdits, d'ailleurs les gens savent lire) mais de leur contenu : une censure donc.
Et puis la description du rapport des gens entre eux m'a choqué :
Montag qui est marié ne partage pas le lit de sa femme ;
laquelle femme passe son temps avec ceux qu'elle croit être sa famille devant des écrans.

Un des parallèles à faire avec la société d'aujourd'hui me semble sur le rapport des gens entre eux, en particulier sur la prise en main des outils de communications modernes, internet, en particulier.
Les murs d'écrans m'ont bien sûr fait penser aux murs facebook (ou autres).
Aujourd'hui, il est facile de partager des choses avec beaucoup de gens, Babelio en est un exemple, mais c'est peut-être dangereux si le temps passé à exposer ce qu'on aime, ce qu'on aime pas, ne laisse plus le temps d'expliquer pourquoi on aime ou pas (ce qui oblige à se poser la question).

Une dernière réflexion sur ce livre, une lueur d'espoir :
La jeune Clarisse a ouvert les yeux de Montag ; peut-être, mais le feu couvait en lui (j'ai un doute mais il me semble qu'il cachait déjà des choses dans son entrée avant même de la rencontrer) ! Même sans elle, il aurait sûrement réagi un jour ou l'autre mais cela aurait pris plus de temps…
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Que dire de plus à propos d'un livre qui a déjà eu droit à tout un lot de critiques plus élogieuses les unes que les autres ?
Cela faisait très longtemps que je voulais découvrir ce livre culte et, enfin voila, c'est fait !
Le postulat de base, bruler des livres ( quelle horreur, mais l'histoire a malheureusement quelques exemples du même genre ...), et en plus par des pompiers ( j'habite à coté d'une caserne de ces gens que j'ai toujours considéré comme des chics types !!) m'a vraiment interpellée ....
Bradbury a un style qui s'apparente à de la poésie par moments.........Il y a eu des phrases que je n'ai pas pu m'empêcher de relire plusieurs fois pour m'en imprégner et pour les savourer !!
Un vrai moment de plaisir lors de la lecture de ce qu'il faut bien appeler un petit bijou...
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Je me contenterai de quelques lignes car je pense que tout a été écrit, notamment ci-après, au sujet de cet ouvrage.

Ce qui m'a frappé en relisant cette année ce livre exceptionnel : bien que devenu un classique et une référence indiscutable, le récit reste simple, abordable, plaisant au plus haut point. Il n'y a pas d'effort à produire pour "entrer" dans la fiction, c'est elle qui se saisit de nous, qui s'est saisie de moi, en tous cas. Une ode à la désobéissance civile face à toute forme de dictature, émanant d'un compositeur ô combien adroit en l'occurrence !

Ainsi, au moment où je repense avec mélancolie à ma difficile année 2023, je souris aux quelques heures passées à m'évader en parcourant ce chef-d'oeuvre.

Bonnes fêtes à tous, ami(e)s Babélien(ne)s. Que d'aucuns viennent vous réchauffer le coeur et vous fassent oublier au moins un court instant les rudes frimas de l'existence.
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Le pitch: Un monde où les livres ont été bannis et où l'on préfère laisser les gens dans l'ignorance en les abreuvant d'émissions abrutissantes afin de mieux les contrôler.

Ray Bradburry est incroyablement visionnaire lorsqu'il imagine la télé; qui vient tout juste de faire ses premiers pas; supplanter l'apprentissage et la culture tirée des livres.
Les gens se sont désintéressés de la culture et ont préféré faire du sport ou regarder la télévision.
L'absence de mobilisation des intellectuels a aussi contribué au déclin et à l'analphabétisation de la société.

Si nous ne transmettons plus ce que nous avons de plus cher, notre histoire, nos connaissances, et si nous cessons de nous alimenter des rêves qui nous transmettent les livres, nous ne serons plus que des coquilles vides. Des coquilles qui pourront être nourries de n'importe quelle philosophie de pacotille.

Mais rassurons-nous, l'année dernière le cadeau le plus offert aux enfants pour Noël était... un livre !!! Un bel espoir pour l'humanité !!


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Suis-je un homme-livre... et pourquoi suis-je hanté par cette question ? J'ai, pendant des années, conservé, classé, stocké les livres que j'avais lus. Conservatisme, doutais-je de ma mémoire, besoin de possession ?
Un jour, j'ai assis la beauté sur mes genoux et je l'ai mise à la porte à grand coup de sacs, cap sur ceux qui n'y avait pas accès. de quel droit m'accordais-je le privilège de collectionner ?
Plus qu'un ouvrage sur les diverses formes que peut prendre la censure, avec certainement en référence les autodafés organisés par les nazis, j'y vois une ode à la mémoire, à la transmission du savoir et du récit qui ont existé avant l'écriture, un relais.
Je ne garde plus de livre ou presque, je les stocke sur mon disque dur un peu usé, j'oublie parfois les titres, les auteurs, jamais l'histoire.
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Ce roman -qu'on ne présente plus- est magistral, agissant comme un urticaire sur l'esprit. L'auteur plonge le·a lecteur·rice dans un monde dévitalisé où l'humain n'est guère qu'une enveloppe sous l'emprise des exigences mercantiles de la société. le récit, accessible, éventre une sphère obscurantiste dans laquelle règne le principe d'immanence et où est abrogée toute forme de liberté individuelle, pourvu que la culture y soit réduite en cendre. La plume n'est en rien surannée et semble amèrement actuelle tant elle dépeint sans état d'âme un système proche du nôtre aux pigments vifs et incisifs. C'est époustouflant !
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Classique s'il en est, qui ne pouvait manquer de figurer sur ce blog puisqu'il lui emprunte son titre, ce roman, paru en 1953, évoque une société dans laquelle les corps sont rivés devant les « murs-écrans » et les pompiers chargés de détruire par le feu les livres désormais interdits.
(...)
Mais le plus important est certainement ce qu'explique un autre personnage à Montag : « N'oubliez pas que les pompiers sont rarement nécessaires. Les gens ont d'eux-mêmes cessé de lire. Vous autres pompiers faites votre petit numéro de cirque de temps en temps ; vous réduisez les maisons en fumée et le joli brasier attire les foules, Mais ce n'est là qu'un petit spectacle de foire, à peine nécessaire pour maintenir l'ordre. » Car finalement, si Bradbury écrit bien un roman d'anticipation, en 1953, la société qu'il décrit n'est pas tellement éloignée de la notre, excepté peut-être le détail spectaculaire de l'autodafé des livres : corps rivés aux écrans, politique spectacle, aspiration générale au divertissement et méfiance pour tout questionnement qui viendrait troubler le confort quotidien. Un contrôle social accepté sans contrainte, garanti par la « fabrication du consentement ».

Article complet sur le blog bien nommé :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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