AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
The Punisher - Deluxe tome 3 sur 7
EAN : 9782809449242
280 pages
Panini France (09/06/2015)
4.7/5   5 notes
Résumé :
La prestation de Garth Ennis se poursuit avec deux nouvelles sagas. Dans Le haut est en bas et le noir est blanc; Frank Castle veut retrouver ceux qui ont profané la tombe de ses proches. Un crime impardonnable qui va entraîner une violence sans limite. Puis; dans le sombre récit Les Négriers; Punisher découvre que des jeunes filles des pays de l'Est sont enlevées pour être amenées à New York.
Que lire après The Punisher - Deluxe, tome 3Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce tome comprend 2 histoires complètes de la série Punisher MAX, écrite par Garth Ennis.

-
- le haut est en bas et le noir est blanc, épisodes 19 à 24

Nicky Cavella a décidé de revenir sur le devant de la scène (après avoir fui comme un malpropre à la fin de "Au commencement..."). Pour reprendre le dessus sur les familles criminelles de New York, il a décidé d'éliminer le Punisher une bonne fois pour toute. Et il a eu une idée lumineuse pour que Castle sorte de ses gonds et prenne des risques inutiles. Et le pire, c'est que ça marche. Pendant ce temps-là, Kathryn O'Brien (rencontrée également dans "Au commencement...") éprouve quelques difficultés à vivre la vie d'une prisonnière modèle et elle s'échappe. Et le lecteur découvre que Pittsy (l'un des 2 tueurs inénarrables qui secondait Nicky) a une soeur qui vaut le coup d'oeil. Frank Castle réussira-t-il à se raisonner avant qu'il ne soit trop tard ou court il à la catastrophe ?

Dans ce tome, il commence à apparaître que les missions successives de Castle dans les tomes précédents laissent des traces que les rares survivants souhaitent supprimer, à commencer par Castle lui-même. Garth Ennis continue de décrire le monde de Castle et à nouveau ce dernier se fait voler la vedette par les autres personnages. Une fois que Castle est passé en mode berserk monomaniaque, ce sont les autres qui disposent d'une vraie personnalité. En particulier Ennis consacre un épisode à montrer quel genre d'individu est Nicky Cavella. Alors que les responsables des familles débattent entre eux pour savoir s'ils le placent à la tête de leurs organisations, Nicky se remémore son enfance et son ascension.

Ennis choisit une forme de facilité en le décrivant comme un individu dépourvu de toute capacité d'empathie. Même s'il est évident que Nicky commet atrocité sur atrocité pour essayer de ressentir une émotion, le lecteur a du mal à cerner sa motivation profonde. de la même manière, les motivations de Kathryn O'Brien présentent des incohérences difficilement réconciliables. Il s'agit à nouveau d'un individu ayant souffert au-delà du descriptible, mais qui a choisi de se battre pour le gouvernement, plutôt que pour le crime organisé. À nouveau, il est difficile de percevoir ses véritables motivations et ses explications successives finissent par se contredire et se contrecarrer, au lieu de la rendre plus complexe. Sa relation avec Castle évolue t'elle parce qu'elle se soumet à l'alpha-mâle qu'il est ou parce qu'elle a pitié de lui ? Pourquoi épargne-t-elle son ex-mari ? Impossible à déterminer.

Ce tome marque le retour de Leandro Fernandez aux dessins (il avait déjà dessiné Kitchen Irish), avec un encrage réalisé par Scott Hanna. le résultat est aussi efficace que plaisant à l'oeil. L'encrage de Scott Hanna apporte un arrondi et une précision aux dessins qui de ce fait sont très vite assimilés, sans que la vue ne butte sur des aspérités ou des angles qui accrochent. Fernandez a le sens de la mise en scène avec un nombre moyen de 4 à 5 cases par page. Il choisit avec soin les détails qu'il insère dans les illustrations pour ancrer chaque séquence dans un niveau de réalité suffisant, sans pour autant surcharger les dessins.

Les combats sont chorégraphiés dans la mesure où ils bénéficient d'une mise en scène structurée, sans aller jusqu'au ballet. le premier affrontement voit O'Brien sous la douche se faire agresser par 3 autres détenues pendant 2 pages quasiment muettes. Les décors sont présents en quantité suffisante les mouvements d'O'Brien montrent qu'il s'agit d'une combattante maîtrisant plusieurs techniques et les coups qu'elle porte font mal. Lorsqu'il s'attaque à des massacres à l'arme à feu, Fernandez ne lésine pas sur l'hémoglobine et il prend un plaisir évident à représenter la tripaille qui se répand et la matière cervicale qui tâche. le carnage est représenté dans toute son horreur et toute sa force. le lecteur est à la fois fasciné par la violence, mais aussi dégoûté par la réalité des blessures. Fernandez met en scène avec la même habilité les différentes séquences de dialogues ; là encore les angles de vue sont pensés comme des mouvements de caméra pour accompagner les répliques et mettre en valeur l'interlocuteur qui a le dessus dans la conversation. Fernandez sait également décrire des visages et des silhouettes spécifiques pour chaque individu, dont certaines restent longtemps en mémoire (je pense en particulier à la terrible Teresa Gazzera). La mise en couleurs de Dan Brown surprend parfois avec des teintes très vives plus adaptées à des superhéros.

Cette histoire m'a laissé avec un sentiment partagé. Il est très agréable à lire grâce à des illustrations très plaisantes à tout niveau (détails, esthétique, efficacité) et il présente une nouvelle facette de Frank Castle (la distance qui le sépare d'une folie destructrice et suicidaire). Ennis expose également de manière magistrale en quoi le monde du Punisher est sens dessus dessous, comme évoqué dans le titre. de l'autre, les agissements des personnages ne semblent pas toujours raccord avec leur personnalité et leurs motivations.

-
- Les négriers, épisodes 25 à 30

Tout commence avec une femme (Viorica) qui tire sur Antony Pavla, un petit truand. Il se trouve que cet assassinat se déroule sous les yeux du Punisher qui, lui, ne rate le petit truand. de manière inattendue cette femme réussit à attendrir Frank Castle qui la prend en charge et l'amène dans une de ses planques pour lui offrir le gîte et le couvert le temps qu'elle se remette. Viorica explique à Castle qui elle est, comment elle a été amenée à tirer sur ce truand. À la fin de son explication, Castle conclut que beaucoup d'hommes devront mourir.

Parallèlement, le lecteur fait connaissance avec Cristu Bulat et Vera qui gèrent un réseau de proxénétisme comme de bons chefs d'entreprise. Il y a Tiberiu le père de Cristu qui aime bien se salir les mains. Il y a également les 2 flics Parker (le petit noir en butte aux blagues racistes de ses collègues) et Miller, sa partenaire. Il y a Westin la taupe au sein du commissariat, et le commissaire prêt à une petite entorse à la vérité pour décrocher une promotion. Il y a également une assistante sociale plus ou moins efficace.

À chaque tome, la question que se pose le lecteur est de savoir comment Ennis va pouvoir renouveler son scénario par rapport aux tomes précédents. Il commence cette histoire assez innocemment sur le mode du Punisher qui réalise une opération de nettoyage de routine. Or dès le premier épisode, la tension entre les personnages est incroyable et l'accroche est inédite : Castle accepte de s'embarrasser d'une femme à la fois témoin et actrice dans un assassinat. Il était difficile de penser qu'après les actes de Nicky Cavella, il soit possible d'inventer une situation qui implique émotionnellement le Punisher. Or les actes décrits par Viorica sont d'un tel niveau de barbarie et de cruauté qu'ils touchent même Castle anesthésié pourtant par des années de massacres et de crimes.

Ennis s'avère une fois de plus un conteur hors pair et la haine ressentie par Castle s'accompagne d'une répulsion irrépressible du lecteur vis-à-vis des crimes commis, le pire étant leur plausibilité et leur actualité. Ce tome est à déconseiller aux âmes sensibles. Ennis ne s'arrête pas à décrire l'horreur vécue par cette femme (sans aucune once de complaisance ou de voyeurisme), il densifie également sa narration en donnant le point de vue de Cristu Bulat qui apparaît humain malgré ses exactions, très avisé dans sa gestion. Ennis réussit à ne pas le transformer en un monstre facile à haïr en bloc : Cristu gère logiquement et efficacement son entreprise.

Le rôle du monstre est réservé au père. Il ajoute là-dessus le point de vue des 2 flics et de l'assistante sociale, à la fois pour un commentaire sur l'obligation civile de ne pas fermer les yeux, mais aussi sur les limites des moyens légaux face à des individus qui sont trop éloignés des normes sociales. L'ensemble de la narration est empreint d'un fatalisme terrible : Castle explique que même s'il vient à bout de cette bande organisée, ça n'empêchera en rien que d'autres continuent de prospérer dans ce même commerce, en perpétrant les mêmes horreurs. Il est impossible d'échapper à l'efficacité implacable de ces organisations. Pire encore, l'assistante sociale explique qu'elle ne peut exposer l'étendue de la barbarie de ces individus car personne n'est prêt à accepter que de telles horreurs soient possibles.

Avec un scénario aussi noir, réaliste et prenant, il est facile d'oublier les illustrations, tellement le récit porte à lui seul cette bande dessinée. Pour cette histoire, Leandro Fernandez dessine et Scott Koblish encre ses dessins. À aucun moment, ils ne jouent sur le registre du voyeurisme. L'encrage garde l'aspect un peu rond des visages et des formes ce qui diminue peut-être un tout petit peu l'impact visuel. Pour le reste, c'est une tuerie du début à la fin. Chaque personnage a un physique spécifique qu'on ne peut pas oublier (en particulier Parker et Miller). Mine de rien (sans en mettre plein la vue), Fernandez porte une attention aux détails appréciable (par exemple les noms des 2 flics sur leur uniforme). Ses planches sont rapidement lisibles avec une moyenne de 4 à 5 cases par page. Chaque coup porté fait mal. Les scènes de dialogues bénéficient d'une mise en scène qui les rend vivantes.

L'apparente évidence et la simplicité de ses planches cachent une efficacité redoutable. Un exemple parmi d'autres : la dernière page du premier épisode correspond à la prise de conscience de Castle qu'il a rencontré des ordures ayant atteint un niveau de barbarie inhumaine auquel il n'a jamais encore été confronté. La première case montre Castle regardant Viorica en train de boire. Les 3 autres cases de la largeur de la page constituent un travelling avant sur l'emblème du crâne qui orne la poitrine du Punisher. Il y a dans ces quelques cases une inéluctabilité et une intensité implacable rarement égalées.

Avec ce tome, Ennis et Fernandez atteignent des profondeurs de noirceur dignes des plus grands romans noirs. Il n'y a pas d'espoir, les actions de Castle ne feront pas grande différence, la société ne sait pas se défendre face à de tels monstres. Frank Castle continue de tuer des criminels même s'il sait sa mort certaine et la futilité de ses actions.
Commenter  J’apprécie          31
Avec ce livre, on plonge dans l'univers du Punisher à travers deux sagas complètes.
La première faisant état d'une vengeance personnelle, un malfrat pourrit profanant la tombe familiale du punisher et le mettant, très, très, très en colère; la deuxième traitant de l'esclavagisme de jeunes filles de l'Est, enlevées, enfermées, violées, maltraitées, et encore c'est un bel euphémisme.

Voici un comic fort distrayant, le scénario est très bon ainsi que les dessins. Tout est spectaculaire.
Un bon moment de lecture, on a envie de savoir la suite des aventures de Franck Castle.
Commenter  J’apprécie          50
The punisher est en train de devenir mon petit chouchou dans l'univers des comics. A la suite de la mort tragique de sa famille assassinée sous ses yeux, ce marine décide de devenir The Punisher est de faire justice lui même. Il prend souvent de vitesse les inspecteurs de police qui arrivent sur des lieux de crime où tous les méchants se sont fait assassiner. Pas facile à ce moment là pour interroger les suspects. C'est lui même un méchant qui tue de sang froid et pourtant on ne peut que s'attacher à lui. Il amène les autres personnages et surtout nous lecteurs à nous poser des questions de morale pas facile car oui il tue de sang froid mais il tue des méchants. Grosse réflexion métaphysique pour nous et c'est ce que j'aime car la culture n'est elle pas là pour nous amener à réfléchir en plus de passer du bon temps ?
Et pour ne rien gâcher au plaisir, il a sacrément la classe !!
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Faute de pouvoir inculper mon client, ils le jettent au punisher.
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Garth Ennis (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Garth Ennis
C'est devenu un rendez-vous incontournable de l'année en terme d'infos sur le futur planning de l'année : les Big News sont de retour ! Et pour la première fois, pour ces "Big News 2024" qui couvrent la période juin-septembre, Aurélien & Émile vont revenir à l'oral sur certaines des annonces les plus excitantes de la galaxie comics. Pourquoi un format plutôt qu'un autre ? C'est quoi l'idée derrière la Deadpool Versus Collection ? Quand se déroule la Phase III de la Haute République ? C'est qui le plus fort entre Garth Ennis et Jeff Lemire ? Toutes ces réponses et bien d'autres encore vous attendent ici !
+ Lire la suite
autres livres classés : violentVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (8) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2868 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}