La maison qui rêvait

[...] on laisse de soi-même dans tout ce que l'on fait, que ce soit raté ou réussi [...]

Georges-Edmond, fils du très réputé et mondialement demandé architecte Jules-Fabien d'Eyquerre est un grand rêveur. Il s'imagine voyageant partout à travers le monde et vivant mille et une aventures. Aussi est-il très contrarié quand il expose ses projets à ses parents. « Non, mon fils ! Tu es fils d'architecte, et architecte tu seras ! »
Décidé malgré tout à s'en aller sachant que l'aventure l'attenda au coin de la rue, il part. Sans un bagage. Sans un sou. Bon, ben, après cinq jours, retour à la case départ… Avec pour obligation d'étudier l'architecture auprès des meilleurs professeurs. Georges-Edmond ne dessinera qu'un immeuble, « La Maison qui rêvait »…

Critique :

Me promenant dans ma librairie BD favorite, mon regard fut attiré par ce curieux album d'un petit format, aux couleurs lumineuses et aux dessins ô combien sympathiques ! A acheter impérativement !

Je n'avais jamais entendu parler de Max Braslavsky, artiste complet, à la fois auteur, dessinateur et coloriste, ayant travaillé pour les studios Disney. C'est aussi un grand poète et un rêveur qui nous transporte dans des univers riches et variés au travers d'une singulière maison puisqu' « aucune fenêtre ne s'alignait sur les autres et on eût été bien en peine d'en compter les étages. » Et ce ne sont là que quelques-unes de ses caractéristiques surprenantes. Cette maison a sa propre existence et est capable de se transporter partout sur Terre, et au-delà, par la puissance de ses rêves. Seules deux occupantes de cette maison ressentent les effets des rêves de leur demeure. Deux vieilles vivant seules chacune dans son appartement. Deux vieilles qui ressentent l'humidité quand, la nuit venue la maison s'en va briser la glace, la chaleur, lorsqu'elle se transplante dans le désert, le bruit de moteur lorsqu'elle s'envole dans les cieux, …

Chaque case est un tableau finement ciselé aux couleurs douces et variées. Offrez-vous (ou à vos enfants) un moment de douce poésie au travers d'un conte magnifique.

: Une petite BD insolite pour les 8-9ans.
On aura souvent entendu parler de maison hantée, certe mais pas de maison qui rêve.
L'auteur-illustrateur Max Braslavsky remontera aux origines d'une petite maison, hantée par les rêves de son architecte et c'est amusant.

Avec le rêve, la perspective prendra forcément le contre-pied d'une idée négative et continuera pourtant de s'y montrer fidèle par le processus.
Revoyons nos fondamentaux, jeunes lecteurs.
Une maison hantée, d'ordinaire, est toujours occupée par l'ancien locataire ou par quelqu'un qui y est décédé, n'est-ce pas?
C'est un vrai cauchemar et ce ou ces fantômes ne se rappelleront plus la raison obsessionnelle qui les feront encore occuper les lieux. Et ce sont en général des regrets, des affaires non réglées.
L'aventure de cette BD se montrera plus amusante, beaucoup plus, avec cette conséquence.

Au vu des décors, la maison a au moins deux cent ans.
Que s'y passera t'il au présent?
Cette maison empêchera de dormir parce que la nuit, elle rêve.
Même si deux des locataires, de pauvres petites retraitées, se trouveront bien embêtées par des phénomènes paranormaux non expliqués- des changements de température ( non ce n'est pas le syndicat qui aura oublié le chauffage) ou des bruits étranges en pleine nuit- le reste des habitants feront comme si de rien était, comme si ils étaient habitués à relativiser bien plus que ces locataires du 3ème âge.
Ce décalage est drôle parce que les phénomènes feront mentir ces pauvres mamies, les faire passer pour des personnages faisant bien trop d'histoires de peu de choses.

Nous, nous saurons la vérité car l'auteur ne nous détrompera pas dès le début sur le caractère extraordinaire de cette maison. Il y aura du regret en grosse quantité et cela sera touchant. Non le bâtisseur ne sera plus de ce monde ni d'un autre mais ses rêves et ses regrets d'aventures, eux , seront imprégnés dans les murs et les étages.

Nous rirons de la grande histoire de ce jeune architecte incompétent qui devait suivre les traces de son père et qui dessinera des escaliers près des fenêtres, qui pensera des couloirs qui ne vont nulle part ou placera des constructions au mauvais endroits.
D'une famille aisée, il devait reprendre le cabinet de papa. Nous verrons donc ce qu'il en coûte d'étouffer les rêves du fiston et donc celui qui se voyait grand voyageur et explorateur dans l'âme transmettra tout ceci aux futurs habitants dans sa création bizarre, dès la dernière pose de pierre et pour les nuits à venir.
La maladresse du jeune personnage au destin contrarié offrira pas mal d'humour et de poésie.
La maison deviendra presque une voisine elle-même, avec son noctambulisme qui offrira une cohabitation difficile.
On a aimé.

Dans ce nouveau titre jeunesse publié par les éditions Delcourt, nous pénétrons au coeur d'un mystère qui berce une grande ville, d'un petit bâtiment qui suscite bien des questionnements... En effet, cette maison rêve et impacte ses habitants ! Elle rêve qu'elle est en haut d'un sommet enneigé, dans le désert ou encore dans la jungle ! Mélangeant l'absurde, le fantastique et le merveilleux, cette histoire courte nous happe, et nous donne envie de percer à jour les secrets de cette fantastique demeure. Au-delà d'une histoire bien menée et joliment illustrée pour enfants, les adultes pourront y voir d'autres questionnements plus profonds. Ce qui est sûr, c'est que vous devriez passer un agréable moment en découvrant cette maison atypique, qu'elle vous questionne ou qu'elle vous fascine.

Au coeur de la ville, une maison pas comme les autres se distingue des autres bâtiments. Et cette maison ne se contente pas d'être bizarrement construite : en effet, son étonnante architecture est à l'image des rêves étranges qu'y font ses occupants la nuit… Un mystère à éclaircir, et que cette BD onirique et fantasque détaille dans un récit empli d'humour, de couleurs et de voyages.
Un très bel album qui fait la part belle à l'imagination, à la créativité et aux rêves, et qui embarque le lecteur dans un magnifique récit d'aventures oniriques !

(LX971) Pas vraiment emballé par cet album qui oscille entre livre pour enfants et conte pour adultes. Dans les deux cas, cela ne me semble pas abouti complètement ; le niveau de langage ne semblant pas adapté au jeune public tandis que l'univers qui est dépeint est assez enfantin à mon goût. Non pour la sélection du Prix BDz'îles.
(MAB971) Avis mitigé. Collège ?
(SC971) Album ou BD ? Quoiqu'il en soit, c'est mignon, mais pas adapté au Prix.