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Mais quel bonheur !
Ce livre est un univers de bonheur, une galaxie de plaisir(s), une nébuleuse de références, clins d'oeil et bons mots.
Personnellement, j'ai commencé par acheter et lire la suite : L'espoir malgré tout, T1 qui m'a bluffé (cf ma critique), et aussitôt en manque dès la dernière page lue, j'ai voulu savoir qui était la jolie demoiselle dont il est fait référence, l'amoureuse de Spirou.
Et là, non seulement ma curiosité est étanchée, mais je découvre pèle-mêle d'où vient Fantasio, l'origine du nom de Spirou, celui de SPIP et, noisette sur l'écureuil...cerise sur le gâteau, en tant que Tintinophile à temps complet, je me délecte toutes ces références au journaliste blond et découvre LA VIGNETTE...
Je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler ni spolier le plaisir du lecteur, mais... Émile Bravo a génialement intégré, jusque dans les moindres détails, une scène empruntée à sieur Hergé.
J'ai vérifié.
J'étais baba.
...
L'album est parfait graphiquement, l'humour est présent sans être lourd et l'ambiance n'est pas aussi lourde, sombre et aux relents de tristesse grise et kakie que dans l'album suivant, mais tout se met en place avant l'avènement nazi.
La candeur et l'innocence de Spirou, auraient pu (sous le crayon de Bravo) changer le cours des choses, il en a été autrement.
Je vous laisse découvrir.
Bravo M.Bravo, vous m'avez une fois de plus enchanté, votre poésie et votre art illuminent ce personnage moribond depuis Tome et Janry.
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Attention, ceci est une réelle réussite ! Émile Bravo, ardent défenseur de la ligne claire, propose un scénario d' "avant Franquin" qui tient la route, mêlant politique, sociologie et humour. Et Spirou en devient plus adulte, même s'il n'est dans l'histoire qu'un adolescent facilement manipulable avec ses idéaux pacifistes. le tout est servi par un dessin, un découpage et une mise en page qui peuvent sembler très classiques mais n'est-ce pas ce qu'on attend d'une nouvelle aventure de Spirou et Fantasio ? de plus, il y a quelques allusions à l'adversaire de toujours : Tintin...
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Qui n'a jamais fait l'expérience délicieusement cabotine d'un retour en enfance ne pourra pas comprendre la jouissance occasionnée à la lecture du « Journal d'un ingénu ».
Ingénu : « qui a une sincérité innocente et naïve », le titre annonçait le programme. Pourtant rien de tout cela, le séquençage de l'album en 2 chapitres à la portée presque philosophique :
1. Comment la raison vient aux enfants ?
2. Comment la raison quitte les hommes ?
vient bousculer cette naïveté pourtant revendiquée.

Moustic Hotel. Bruxelles. 1939
Karl von Glaubitz, 1er secrétaire hautain et cassant du ministre allemand des affaires étrangères von Ribbentrop rencontre incognito ses homologues Polonais pour y imposer les vues allemandes sur leur pays, sur le point d'être envahi. Ces négociations perdent leur raison d'être quand on apprend que les soviétiques ont signé un pacte avec l'Allemagne : « plus rien ne peut empêcher la guerre ».
On découvre que Kassandra Stahl, soubrette de l'hôtel et premier amour subitement disparue de Spirou, serait membre espion du Komintern. Concomitamment, le palace accueille les amours cachés de la célébrissime Caroline Delastre et du mon moins fameux boxeur Alphonse Choukroune (clin d'oeil à Marcel Cerdan ?)
Fantasio, gentil crétin, poulbot longiligne et fantasque, est journaliste dans sa fonction la plus vil : coureur de scoops mondains. Entresol y est décrit comme une brute décalée.
Spirou, groom du palace et qui se projette comme reporter photographe, y est présenté comme victime naïf de la propagande capitaliste. On y découvre la genèse de cette tenue de groom ridicule dont Spirou ne se départira plus.
Les clins d'oeil affectueux et persifleurs à Tintin, « héros de la bourgeoisie », y sont courants. Car « c'est quoi être belge ? C'est boire de la bière ou du chocolat en lisant Tintin ? »
Les dessins sont magnifiquement conformes à l'univers Spirou. Magnifique
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Intelligence est le maître-mot de ces bandes dessinées. L'ensemble de l'oeuvre permet de comprendre aisément la genèse de la guerre 40-45 et le rôle des différentes nations. Spirou, ce jeune garçon, représente cette réflexion, cette ouverture d'esprit et cette curiosité que nous devrions tous posséder, bien qu'il ne soit pas facile de comprendre immédiatement ce que l'on vit. L'auteur montre bien qu'en temps de guerre chacun se dresse contre l'autre et qu'il est bien rare de rencontrer des esprits éclairés comme Monsieur Anselme. J'aime beaucoup Fantasio et je me demande s'il parait si niais qu'il en a l'air ? Petit pic sur Tintin au passage.
Cette BD est, à mon humble avis, accessible aux adolescents et aux adultes. Les illustrations et les textes sont de grande qualité. Je connaissais mal Spirou, c'est maintenant chose faite. En un mot, Bravo.
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Je vous disais il y a quelques mois que Spirou était devenu au fil des années une sorte d'entité protoplasmique s'étalant dans toutes les directions, avec de plus en plus de nouveaux auteurs sous l'impulsion de son éditeur, lui et son univers s'apparentant plus que jamais au système de production étasunien. C'est d'autant plus vrai que la série principale est mise en pause depuis quelques années maintenant au profit d'une multitude d'autres plus petites, et que Yohann et Vehlmann ont repris leurs délires pulps des débuts en sortant un spin-off dénommé… Super Groom. J'attends toujours le crossover avec Houpette Man.
Émile Bravo, quant à lui, a signé chez Delcourt il y a déjà plus de dix ans pour un album dans la collection alors flambant neuve Une aventure de Spirou par… en parallèle de la série principale ; l'album était à l'origine le n°4, mais la numérotation ayant été abandonnée, je n'ai pas chroniqué (et même quasiment pas lu) les tomes précédents et ce volume peut tout à fait être pris comme un one-shot. L'objectif ? Retrouver le Spirou des débuts créé par Rob-Vel, mais avec la sensibilité toute particulière qui caractérisait les Épatantes aventures de Jules. Gamin, je n'avais pas compris grand-chose, ni même aimé disons-le franchement ; maintenant que je relis ce Journal d'un ingénu avec mes yeux d'adulte, j'y trouve un plaisir de tous les instants, qui sera certainement ma meilleure surprise de cette fin d'année.

Spirouge le révolutionnaire !

Spirou retrouve donc l'époque où il était groom au Moustic Hotel (bien qu'il semblerait qu'il y soit retourné depuis), celle de son créateur Rob-Vel où il se contentait de vivre des péripéties comiques en attendant le jour où Jijé et surtout Franquin viendraient en faire l'aventurier qu'on sait. Et qui dit genèse de Spirou dit aussi avant-guerre. Nous sommes donc en 1939, à l'époque où la Seconde guerre mondiale ne fait plus aucun doute. Pourtant des négociations secrètes ont lieu entre la Pologne et l'Allemagne pour tenter de calmer le jeu, et le sort a voulu qu'elles choisissent un hôtel particulier en Belgique… Je vous le donne en mille.
Mais tout ça est loin d'être une coïncidence car Spirou n'est alors qu'un M. Tout-le-monde ; c'est entre autres suite à ce qu'il va vivre dans cet album qu'il va se destiner à une vie plus trépidante. Adolescent naïf, il essaye de remplir correctement sa fonction de valet tout en aidant les gamins du quartier à ne pas se battre entre eux et en échappant aux corrections physiques du portier Entresol (oui, parce qu'on était à une autre époque). La pauvreté et toute cette effervescence font qu'il n'a jamais le temps de s'intéresser à la politique. Et ça tombe bien car il a une copine, une Wöke judéo-bolchévique qui pourrait bien y remédier…
La bombe atomique a eu des répercussions énormes sur les mangas ; de la même manière, depuis le lendemain de la guerre mais de plus en plus régulièrement, j'ai l'impression que le 9e art franco-belge se repenche sur les années 40 pour conjurer ses démons. En France, cela passe par l'énorme vague de BD adultes sur la Seconde guerre mondiale (la mère d'un ami m'a dit un jour qu'il n'y avait quasiment plus que ça !) ; mais en Belgique, on voit également les grands héros jusque-là apolitiques se repencher sur ses traumatismes. Tintin étant mort avec Hergé (puis zombifié par Moulinsart SA), c'est à l'autre figure de proue de la BD belge que revient le devoir de mémoire. Si Spirou a bel et bien servi de couverture à des résistants (avant de devenir après la guerre la vitrine d'un colonialisme décomplexé devant lequel Tintin au Congo a l'air d'un album de coloriage), ce n'est que depuis la fin des années 2000 que le Spirouverse commence à revenir avec recul sur cette période emblématique. Récemment, nous avons eu La Bête qui derrière son histoire de marsupilami décrivait le quotidien d'un enfant de tondue ; Une aventure de Spirou par… s'est vu offrir il y a quelques années par Yann et Schwartz le diptyque le groom vert-de-gris / La femme léopard où Spirou était résistant ; dans une veine plus pulp a également surgi un spin-off sur la jeunesse de Champignac contre les nazis. Aujourd'hui, nous nous penchons sur la version d'Émile Bravo. le contexte géopolitique est au centre même de l'intrigue ; il émane également des personnages, entre les différentes rivalités qui existaient au sein d'une Europe plus tendue que jamais. En Belgique, la BD n'est toujours pas prise au sérieux mais se trouve entre les mains de la droite dure voire extrême : c'est l'occasion de lancer des piques à Tintin, seul héros connu d'alors, marionnette de l'abbé Wallez et considéré comme un aventurier petit-bourgeois. Comme il est prolétaire, les communistes proposent d'ailleurs à Spirou de devenir un anti-Tintin au service du socialisme : « le rouge te va si bien ! ».
Alors que diverses intrigues s'entrelacent au Moustique Hôtel, les négociations secrètes vont de mal en pis. Spirou, au courant des bruits de porte, tente simplement de vivre sa vie et de satisfaire l'élue de son coeur. Et sachant que tous les archétypes de l'histoire d'amour sont cochés (rencontre par collision, promenade au parc), tout ça aurait pu donner une romance extrêmement mièvre ; seulement voilà, on a Bravo. La sensibilité du héros éclate comme jamais, impulsif mais loyal, toujours au service des plus faibles. En parallèle, sa copine qui a du caractère l'initie à la complexité de la politique et fait tomber au passage quelques préjugés chauvins ; le tout avec une certaine sensualité, tout à fait chaste mais ainsi encore plus tendre.
Tout ça nous donne 62 pages à la Bijoux de la Castafiore : très peu d'actes héroïques, une histoire qui tient moins de l'aventure que de la vie de tous les jours, énormément de situations comiques, mais tout ce qui n'est pas au service de l'action l'est pour approfondir les personnages. Et croyez-moi, on ne s'ennuie pas une seule seconde ! Les fusils de Tcheckov jaillissent avec une imprévisibilité croissante pour multiplier les situations tragi-comiques. le tout au service d'un message politique finement dilué, nuancé et sans prosélytisme : on n'est pas dans le délire débilo-régressif qu'était Spirou chez les Soviets (me faites pas dire ce que j'ai pas dit, j'ai adoré cet album). Bref, comme Tintin avant lui, Spirou prouve qu'il n'a pas besoin d'offrir un récit d'aventures pour faire de la BD populaire et de qualité.

Bon, c'est bien beau, tout ça, mais…

On a donc là un des meilleurs albums de Spirou à ce jour, mais le fait de placer son contexte dans la Seconde guerre mondiale revient poser une question qui cause des problèmes à toutes sortes de héros populaires : comment se fait-il qu'il n'ait toujours pas vieilli ? Logiquement, dans les nouveaux albums, Spirou devrait être aussi ridé que ma grand-mère ! Qu'ils s'appellent Fantasio, les Pieds Nickelés ou Riri, Fifi et Loulou, les héros ne changent bien souvent pas contrairement à leur époque ; si bien qu'un personnage de jeune des années 2020 peut tout à fait avoir connu le minitel. Et la cohérence de la saga Spirou est d'autant plus compromise quand on sait qu'à la même époque Champignac est censé être plutôt jeune, sans parler qu'avec la suite monumentale (300 pages !) qu'Émile Bravo a décidé d'offrir à ce Journal d'un ingénu, il y a des chances pour que l'on aboutisse à une histoire pas du tout raccord avec celle de Yann et Schwartz, censée se dérouler quelques années plus tard.
S'il fallait établir une chronologie canon de la vie de Spirou, on aurait assurément quelques problèmes : il faudrait virer d'office le Petit Spirou, par exemple (c'est censé se passer dans les années 20 et ils ont des téléphones portables !). D'autres albums proposant des origines fantaisistes au héros (exemple typique : Fondation Z) devraient eux aussi se faire virer ; mais ça devient franchement problématique dans la mesure où les BD de son créateur lui-même, Rob-Vel, risqueraient de sauter également ! L'idée qu'avec un peu d'eau-de-vie un dessin puisse devenir un être humain (comme diraient les Tortues Ninja) causerait en effet quelques problèmes de suspension d'incrédulité au lectorat moderne.
Au final, les aventures de Spirou forment un ensemble hétérogène dans lequel chaque nouveau dessinateur pioche un peu ce qui l'arrange. Mais est-il plus fautif que les super-héros étasuniens, qui doivent régulièrement être rebootés pour garder un semblant de cohérence ? Finalement, c'est le même combat : avec toutes ces BD éparses se recoupant plus ou moins, il ne s'agit plus tant de raconter la vie d'une personnalité aussi illustre que fictive que de créer un mythe moderne autour d'un héros et de ses alliés. N'empêche… Si l'on découvrait que Spirou et ses amis devaient leur jouvence éternelle à un traitement expérimental du comte de Champignac, je me dis que ça ferait peut-être un chouette album…

Conclusion

Quoi qu'il en soit, Spirou, le journal d'un ingénu est une merveille de tendresse et d'intelligence, déjà saluée comme elle le méritait par la critique mais curieusement boudée par la blogosphère (ça ferait un superbe article sur le Bibliocosme, je dis ça je dis rien 😛 ). On pourra s'amuser à trouver quelques faux raccords, mais de la part d'un dessinateur qui ne sait même pas faire correctement une perspective, ce serait l'hôpital qui se moque de la charité. J'ai pour ma part hâte de lire L'espoir malgré tout, cette fameuse suite coupée en pas moins de quatre albums. Et tant que j'y suis, je vais aussi lire le diptyque du Groom vert-de-gris, parce qu'après tout, c'est pour ma culture…
Lien : https://cestpourmaculture.wo..
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Formidable à tous points de vue. M'a permis de comprendre la suite de l'album, écrite des années plus tard, par laquelle j'avais inopinément commencé cette mini-série.

Autant prévenir tout de suite qu'il y a deux niveaux de lecture : 1. celui du "spirouphile" (je ne sais si ce mot existe) - je n'ai aucune compétence pour ma part dans ce domaine. 2. celui des gens qui s'intéressent aussi au contexte, à l'époque, etc, tout ce que l'on trouvait déjà, par comparaison, dans le "Lotus bleu" ou le "Sceptre d'Ottokar" d'un autre héros belge bien connu.

Du zéro défaut en tout cas, à mon sens et pour mon regard qui est du type "2", une cohérence aussi parfaite qu'ingénieuse des situations, un discours militant bien senti, dont on pouvait être fier à l'époque : ah, comme j'aime le réceptionniste, et cette page extraordinaire où il renvoie le nazi à son langage de haine ! En quelques mots, quelques vignettes, M. Bravo, vous y touchez la plus noble, la plus belle, la plus GRANDE littérature, et c'est une page que l'on devrait donner à lire dans les écoles et collèges de NOTRE époque qui en a tant besoin. Cela fait beaucoup de bien, cela donne tellement chaud au coeur !
On pourrait trouver ainsi des dizaines d'autres exemples aussi bien vus, aussi bien sentis, des exemples d'une finesse - finesse des situations, finesse humaine, votre finesse, M. Bravo - et d'une générosité qui font de ce Spirou encore ingénu un travail magnifique.

Merci, grand merci, cher Monsieur !
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Emile Bravo relève le défi de raconter les débuts du héros. Des origines du costume de groom, à la première rencontre avec Fantasio, en passant par l'éveil de la conscience de l'inséparable Spip. le tout sur fond d'intrigue de politique étrangère en cette période troublée à l'aube des années de guerre, où Allemands, Polonais et Soviétiques sont à la manoeuvre. J'ai complètement accroché, à la fois au trait, aux personnages, et au ton : on est attendri devant l'innocence de ce jeune orphelin, et on craque pour sa compagne pétillante, la soubrette aux idéaux communistes. Une très belle reprise !
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j'avais gardé un bon souvenir de ce Spirou vu par...
en relecture, mes bonnes impressions se sont vues plus que confirmées.
Pour cette revision de Spirou par Emile Bravo, nous retrouvons le Spirou des origines: groom dans un hotel bruxelles en 1939.
Cet ingénu va, sans le vouloir, se retrouver dans des événements qui le dépasse. Ce journal d'un ingénu va donc relater comment la raison vint à un enfant (le jeune Spirou qui ouvre les yeux sur les tristes réalités du monde) et comment la raison a quitté les hommes (1939... faut-il en rajouter ?).
On ne peut plus classique dans les ingrédients... ce récit est ce qu'on appelle dans le le monde des comics un 'origins', comme l'est Batman: Année 1 dans lequel Miller et Mazzuchelli reviennent sur la genèse de Batman et fixent une fois pour toute les événements qui ont marqué l'apparation du justicier. Au fil des pages, nous apprenons pourquoi Spirou s'habille en groom, comment il a rencontré Fantasio... en fait, toute la mythologie se met en place. En parallèle, Emile Bravo trace le parcours initiatique d'un jeune garçon, essentiellement grâce au personnage de la femme de chambre qui éveille et fait grandir Spirou.
Si toute cette partier est très réussie, la réussite de ce livre tient dans la manière dont Emile Bravo a obtenu un équilibre subtil en gravité et légèreté.
D'un contexte sombre, il dresse une histoire lmumineuse, multipliant les références comme la rivalité entre Spirou et Entresol, le portier, renvoyant aux gags de l'époque, citant les 'ADS' et jouant avec la popularité du rival de toujours: Tintin. Les niveaux de lecture sont nombreux et n'empiètent pas les uns sur les autres. Tout fonctionne à merveille et le livre possède à la fois saveur nostalgique et modernité.
Un classique, ni plus, ni moins
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C'est ce que l'on appellerai dans le cinéma un prequel. Une histoire racontant la période avant que les aventures officielles ne commencent. Et en l'occurrence, c'est là justement tout l'enjeu, décrire comment Spirou et Fantasio se sont connus, et expliquer les éléments récurrents de la série.

Cette aventure se déroule donc en Belgique, en 1939. Spirou est un adolescent orphelin, travaillant dans un hôtel comme groom. Ce qui explique le costume. Hôtel qui va recevoir un groupe de diplomates tentant de faire en sorte d'éviter la guerre entre la Pologne et l'Allemagne. Spirou va faire des rencontres, avec notamment un reporter « people » nommé Fantasio, mais aussi avec une charmante polonaise dont il tombera amoureux.



C'est un très bon album, je dois dire. Sa force, mais qui s'avèrera peut-être une faiblesse, c'est d'ancrer Spirou dans le temps, et dans la réalité. Auparavant, on avait bien sentit différentes idées liées au monde réelles, mais les pays concernés étaient toujours imaginaires. Là, on est dans l'histoire du monde, et de la Belgique. Spirou doit se positionner par rapport au rexisme belge, mais aussi par rapport aux antagonismes de cette période. C'est donc très bon. Cepenant, je me demande quand même si cela ne va pas dater le personnage. Car après tout, s'il avait 15 ans en 1939, vous voyez l'âge que ça lui fait actuellement ? Dans les comics américains, ce serait un véritable souci. A voir dans ce cas précis, si les fans s'expriment dessus.

Mais donc chaque élément récurrent est expliqué. La rencontre entre Spirou et Fantasio, ce qui m'a permis de réaliser qu'il y avait une grande différence d'âge entre les deux. Mais aussi la « conscience » de Spip l'écureuil, la raison pour laquelle Spirou gardera pendant longtemps son uniforme (souvenir sentimental)… C'est finalement toute la légende de Spirou qui se structure dans cet album. du moins vis-à-vis des deux personnages principaux, car point de Champignac, de Zantafio ou de Seccottine.



Un bon album pour ceux qui aiment les aventures du petit groom. Un récit intelligent et porteur d'un regard sur le monde, qui mérite que l'on s'y attarde.
Lien : http://www.chroniquesdelinvi..
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Une vrai découverte. Emile Bravo a su redonner ses lettres de noblesse à ce classique.
Le dessin est sublime en puisant dans notre imaginaire et toute la culture de la BD Belge des éditions Dupuis. L'intrique est remarquablement scénarisée et les 5 volumes sont d"égale qualité.
Tous les personnages sont repris et subtilement humanisés.
Pour moi c'est sans conteste la meilleure surprise de ces dernières années en bande dessinée.
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