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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Cet album nous montre comment est née l'amitié entre Spirou et Fantasio, pourquoi spirou porte toujours son costume de groom et on apprend également que Spip, son fidèle écureuil est loin d'être un simple animal de compagnie. Il va, on apprend à la fin, jouer un rôle non négligeable dans la vie de spirou et de bien d'autres.
Les clins d'oeil à Tintin me plaisent beaucoup.
Cet album mêle légèreté et gravité dans un contexte lourd. Il annonce la série "l'espoir malgré tout" que j'ai commencée et que j'adore aussi. Il me manquait le journal d'un ingénu pour bien saisir la genèse de ce spirou, voilà qui est fait et bien fait. J'adore.

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Emile Bravo prend le risque de ramener le personnage de Spirou à ses débuts, de revenir sur la première rencontre avec Fantasio. Je dois avouer que vu comme ça au premier abord, cela peut paraître présomptueux de s'accaparer le passé de tels personnages et je suis très critique vis à vis des séries Kid Lucky, le Petit Spirou et de toute reprise revenant sur le passé de personnages emblématiques de la bande dessinée. Et bien cette fois-ci, j'ai été bluffé. Tout d'abord, au niveau du graphisme, le trait à un air rétro, Emile Bravo fait plus référence à Rob Vel ou Jijé qu'à l'incontournable Franquin. C'est un prise de risque certaine mais totalement réussie. le grain, la colorisation, le trait au pinceau, tout y est pour accentuer ce côté années 30-40.
Mais c'est surtout au niveau de la situation socio-politique qu'Emile Bravo va se lancer un véritable défi. On est en 1938 à Bruxelles, les tensions en Europe sont au paroxysme, et dans l'Hôtel où travaille Spirou, des tractations secrètes entre la Pologne et l'Allemagne semble être en jeu. Ramener Spirou à ses débuts est surtout un prétexte pour bâtir une véritable intrigue politique, contre la guerre. Il arrive à nous faire trembler, rire, on est ému par les tergiversation amoureuses, angoissé par la guerre qui se prépare et on rit des facéties de Spip, de Fantasio (un grand moment quand Fantasio arrive annoncer son scoop à la rédaction de son journal !), et le personnage de Spirou, toujours espiègle et malin se dévoile touchant sous un personnage naïf quand il s'agit de politique ou d'amour. L'histoire, sous un vernis burlesque et humoristique est en réalité grave et tragique.
J'ai parfois l'impression que lorsque les auteurs s'attaquent à la corde sensible des lecteurs déclenchant chez eux une petite larme avec les héros de leur jeunesse, cela déclenche une volée de bois vert, comme s'ils leur reprochaient de les avoir touché à leur insu et accusent les auteurs de blasphème, de dénaturer leurs idoles. C'est comme s'il avaient honte d'avoir une boule au fond de la gorge à la fin de leur lecture. Personnellement, je trouve qu'au contraire, c'est une audace qu'il faut applaudir. Emile Bravo nous rend Spirou encore plus sympathique et ne le dénature absolument pas, il ouvre une voie très intéressante sur l'exploitation de ces héros pour aller bien au delà du simple divertissement. Cette histoire est bien écrite, avec des personnages complexes et très intéressants, une intrigue qui ne peut laisser indifférent, une thématique forte, une manière intelligente de parler de la guerre, une vision de la Belgique en 1938 édifiante, et tout ça de façon passionnante, haletante et souvent drôle. Pour moi, c'est un beau coup de coeur.
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Satané Emile BRAVO ! Cela commence en 2008 par une couverture cartonnée aux allures de drapeau belge... Spirou le groom à l'uniforme écarlate discrètement galonné de noir apparaît sur fond jaune doré, cerné par le Rouge et le Noir... Non, non, pas ceux de l'ami STENDHAL mais le Rouge pétard de milliers de Faucillettes et Martelets (& autres objets communistes staliniens contondants et tranchants) et le Noir désespérant des Svastikettes nazillonnes... Dans notre cas, on ne remarque tout cela qu'après bien du temps, d'ailleurs ! Spirou ou le destin de la Belgique, de l'Europe, du monde entier. L'années 1939 : celle où tout bascule.

Le prologue de 1938 à l'Orphelinat de Saint-Pancrace est magnifique de drôlerie cruelle sur seulement 5 pages fondatrices : les curetons y sont épinglés avec finesse (on planque sa "cave" à vin de messe dans le tabernacle... et l'on pense que l'abbé alcoolo aurait "des faiblesses" pour les p'tits enfants...). La Belgique catho trinque, donc ; sauf qu'elle s'occupe d'orphelins, quand même ! Donc, respect bien sûr... C'est dit en cinq pages décisives : le rouquin Jean-Baptiste (dit "Jean-Bapt") deviendra "Spirou" (Spip-Roux) en adoptant l'écureuil Spip de son copain René qui pissa allègrement dans la bouteille de vin du Père Albert (au rhinophyma puissamment pathognomonique) avant de se faire virer... Il est vrai que le Père a été tué (accidentellement) par la chute de la Croix du Christ en fonte... mais les apparences sont contre René ! Voilà comment tout commence...

Mais ne racontons pas trop...

1939 sera l'année fatale de la rencontre de l'ado Spirou et de cette grande asperge de journaleux (toujours bien sapé) de Fantasio travaillant au Quotidien "Le Moustique" (qui pique beaucoup, évidemment...), vantard magnifiquement perché et toujours en mal de "scoops"... C'est ça Bruxelles. Faut rigoler pour oublier la grisaillerie du temps et des temps, d'évidence un peu chargés en drames....

Où l'on apprend au fil des pages que les fantaisies de Fanta auront (en fait) un rien précipité le déclenchement de la Seconde Guerre dans les couloirs du (Cinq Etoiles) "Moustic Hôtel"... tout ça à cause d'un c...n de nobliau de nazillon à monocle répondant au patronyme de "Herr von Glaubitz" que Fanta nomme évidemment von Zorglub (car Fantasio est un peu oublieux) et qui n'acceptera évidemment pas les uppercut généreusement administrés... Une caricature d'Erich von Stroheim, bien sûr... mais sans l'humour ! Ces crétins de nazis aboyant ignoraient jusqu'à l'existence de l'humour. Emile Bravo connaît ça.

La technique de l'uppercut est une rude et belle leçon de "l'école de la rue" : celle que fréquenta le boxeur-star Alphonse Choukroune (tempéré par la couturière parisienne Mme Delastre, avec laquelle les ébats seront particulièrement bruyants derrière les cloisons du ***** Moustic Hôtel).

Dans ce Tome Zéro, cette grosse baderne d'Entresol (le chefaillon de Spirou) a les bajoues, les bacchantes et rouflaquettes du défunt Empereur Franz-Joseph... dont l'Empire austro-hongrois s'évanouit dans les brumes de l'année 1918... Entresol finira, lui aussi, TRES mal au cours du Tome I...

En début de la planche 33 (page 45), on reconnaitra même la silhouette du vendeur de la grande brocante permanente des trottoirs de Bruxelles sous les platanes ensoleillés : le même qui vendra la maquette du trois-mâts de "la Licorne" que Tintin offrira au capitaine Haddock...

Où l'ado Spirou s'amourache de la très jeune femme de chambre Kassandra Stahl (dont il ignorera longtemps le prénom, le nom et l'histoire) ; il lui fera connaître les joies de la promenade en barque (tels Franz Kafka et Gerti Wasner sur les eaux bleus de Riva del Garda au cours de l'été 1913) sur le petit lac aux amoureux du Bois de la Cambre...

Le dessin est beau, sobre, nerveux, le trait décidé... Il s'affinera et se nuancera davantage dans les trois Tomes qui suivront...

N'ayez donc pas peur : tout cela est TRES beau et puissamment original. L'histoire, les personnages, l'authenticité semblent s'inviter et s'inventer ici à chaque case, au fil des pages.

Osons même ici un solide clicheton : "Les dialogues sont étincelants" (Par contre, on laissera leur "Jubilatoire !!!" aux andouilles de journaleux parigots-moutonnants... [vaste pléonasme !])

Humour tendre, discret et merveilleusement insidieux à toutes les cases, verbe concis et précis, chatoiement des ocres de la coloriste Delphine Chedru.

Quatre-vingt pages magnifiques... Grand format. Vous savez, les fameuses éditions Dupuis de Marcinelle à Charleroi... Quelle grandeur de vivre ainsi les débuts d'une nouvelle Ere... Oubliés aussitôt, les Fournier, Tome et Janry, créateurs de "nouvelles aventures" et autres "P'tit Spirou" burlesques de surface...

Parlons ici d'une totale Renaissance "spiroutesque"... d'un Grand Oeuvre d'une profondeur inouïe, rafraichissante...

Mais précipitez-vous donc sur les critiques laudatives de nos petits & petites Kamarads babéliotes ! Ils vous raconteront des choses infiniment plus intelligentes et documentées que mes présentes fantasionneries...

La morale ? Vive Emile BRAVO, ce génie qui nous ressuscite ici l'éclosion miraculeuse du presque-cousin rouquin de Tintin reporter... comme au soi-disant "bon vieux temps" du petit père HERGE : mais Spirou l'orphelin est, à l'évidence un esprit "ingénu" qui se libérera peu à peu de ses chaînes mentales : l'antihéros-boy-scout, au fond...
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Voici le Spirou de Emile Bravo, une vision touchante de notre jeune héros.
Spirou est encore enfant, jeune orphelin qui se débrouille comme il peut en étant groom à l'hotel le Moustic.
J'ai trouvé cette version très touchante et tendre. Spirou est un personnage qui a déjà les vertus qu'on lui connait : altruisme, débrouillard, généreux. Mais il est aussi naïf, ne connait pas grand chose au monde et ses yeux vont s'ouvrir quand il va faire la rencontre d'une jeune soubrette. Elle lui annonce qu'elle est juive, que la guerre est aux portes de la Belgique...
On a l'impression de suivre Spirou dans ses premiers pas dans le monde, de la voir grandir. L'auteur s'amuse à nous donner l'explication de l'éveil la conscience de Spip, du pourquoi de la tenue de groom... Un travail respectueux du héros tout en étant original et beaucoup plus profond que l'on ne pourrait le croire. Heureusement les petites touches d'humour sont toujours bien présentes et donnent un ton parfois plus léger et détendu.
le dessin aux couleurs douces sur un papier légèrement cartonné donne un côté rétro qui va bien à l'histoire.
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Quelle bonne idée!
Quelle excellente idée que cette BD qui revient sur les origine du fameux groom.
Je n'ai jamais été particulièrement fan de Spirou et Fantasio. Je les ai lu il y a très longtemps et je ne m'y suis jamais replongée.
Poussée par les critiques plus que positives de mes co-challengers du challenge BD, je me suis donc finalement penchée sur cette version des aventures de Spirou, Fantasio et Spip par Emile Bravo.
Et j'ai tout simplement adoré.
La narration est impeccable, le scénario bien pensé et très addictif.
Les personnages sont vraiment bien cernés et beaucoup moins manichéens qu'ils ne l'étaient dans les BD de Franquin et de Rob Vel. le propos est également plus noir et moins lisse.
Côté dessin, c'est également très réussi. le dessin vintage, dans une ligne des claire des plus classique, servi par une mise en couleur tout aussi rétro est un vrai régal et rehausse magnifiquement l'intrigue.
Rien à redire, c'est tout simplement impeccable.
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L'auteur nous emmène à Bruxelles en 1939 et nous présente Spirou jeune orphelin qui va travailler en tant que groom dans un hôtel. Il va bien malgré lui entendre les négociations entre l'Allemagne et la Pologne. Dans cette bd Emile Bravo nous raconte le début de la seconde guerre. Cette album est tout simplement magnifique et malgré le sujet grave qui y est abordée l'auteur à su garder un brin d'humour. un coup de coeur pour moi.
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Voilà la bande dessinée "Spirou" qui, bien qu'elle n'ai pas été dessiné par son auteur originel, est celle que je préfère d'entre toutes....
L'histoire nous retrace "l'avant" du personnage et répond à toutes les questions qu'on a pu se poser en lisant les autres bandes dessinées.
Une agréable surprise et un bon moment de lecture. Un graphisme agréable et des couleurs douces, un vrai régal !
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Intriguée par les éloges de ce Spirou, faisant partie de nombreux coups de coeur des participants du challenge BD, je me lance et emprunte ce tome à la couverture rétro et sobre. Spirou est jeune et on apprend son passé ainsi que le contexte socio-politique de la 2nde guerre mondiale en Belgique. C'est une superbe adaptation en histoire comme en graphisme, j'ai vraiment adoré découvrir comment Spip s'est acquis une conscience, comment Spirou lui s'est éveillé, comment Fantasio a pu bâtir sa relation avec notre célèbre groom..tant de questions sans réponse auparavant ;)
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Après Yoann et Vehlmann, Frank le Gall et le duo Tarrin / Yann, c'est au tour d'Emile Bravo de livrer un album de la série « Spirou et Fantasio – Une aventure par… ». On ne pouvait rêver d'un plus beau cadeau pour fêter les 70 ans de Spirou que de confier ce tome à l'auteur des « Une épatante aventure de Jules » et du sublime Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill !

Emile Bravo situe son récit à l'aube de la Seconde Guerre mondiale, dans un cadre qui ramène le lecteur à l'époque de la création de ce personnage emblématique de la bande dessinée franco-belge par Rob-Vel, fin des années 30. Emile Bravo va non seulement livrer un récit d'espionnage prenant, mais également s'attaquer aux origines de Spirou en abordant sa première rencontre avec Fantasio, ses premiers amours et ses débuts en tant que groom de rouge vêtu au Moustic Hôtel de Bruxelles. L'auteur va également profiter de ce one-shot pour délivrer quelques clins d'oeil amusants à Tintin.

Comme d'habitude Emile Bravo livre des personnages très humains et très attachants et, malgré le contexte politique tendu et l'ombre d'une guerre mondiale qui plane sur l'Europe, il parvient à conserver un style léger et un ton amusant. Son dessin a un côté rétro nostalgique qui colle parfaitement à l'époque qu'il représente. Grâce à une couverture aux couleurs tricolores belges, Spirou (et Dupuis) contribuent également à arborer ces trois couleurs historiques dans un pays en crise d'identité.

Excepté un épilogue dispensable, Emile Bravo livre un splendide hommage à Spirou et un one-shot qui ravira petits et grands, fans de Spirou et néophytes.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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J'ai couru en fin d'après midi acheter l'Espoir malgré tout. Mais je voulais relire le Journal d'un ingénu malgré tout.
Enfin... j'ai eu du mal à le retrouver (il n'était pas auprès des ours nains), farfouillé plusieurs étagères, avant de le voir sagement rangé auprès des Jules (logique).

Ce livre a 10 ans. Et, en grande fan d'Emile Bravo je l'avais pris à sa sortie.
Mais en voyant la date je suis revenue en arrière. Dans ce très vieil appartement plutôt spacieux de fin XIXème, avec ses doubles fenêtres, son balcon effondré et ses volets cassés. Et le lac, tout près. Au métier d'alors, à ce que je ne voulais pas voire et ce à quoi j'aspirais.
Je les rouvre maintenant. Dans une autre ville, un autre pays. Dans ce grand et vieil appartement vétuste (on ne change pas) (Mais là on est en grâce décatie de Venise). Mon travail d'aujourd'hui et mes illusions perdues.
10 ans. Deux bédés pour un bilan et constater le temps écoulé.

Ah oui et donc.
L'ingénu.
Un régal comme toujours. Emile Bravo reteint de son univers tous les personnages qu'il emprunte. Il rit de lui, de l'idiotie, de l'homme et de ceux qui sont encore enfants. Je ne peux pas dire si oui ou non il est un digne conteur de Spirou car à en avoir lu des bribes dans des recueils par ci, par là, je ne crois pas en avoir lu un en entier. Enfin, à part celui-ci.
Qui n'est pas franchement gai, ni complètement terrible non plus.
Comme la vision de l'auteur.
Comme notre monde. Une fois qu'on en a ôté le filtre (ce qui est de plus en plus dur avec Instagram) (et les photos de bébés chats).
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