AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,29

sur 214 notes
5
17 avis
4
4 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une des meilleures lectures de ma vie, sans exagération aucune. On ne sort pas indemne d'une telle lecture, d'une histoire si réelle et intense. J'ai été touché au plus profond de moi, en tant que personne de couleur mais aussi et surtout en tant qu'être humain. Je conseillerais à tout le monde de lire ce roman absolument. Il déchire le coeur, mais pour la bonne cause.
Commenter  J’apprécie          00
De « Terre d'ébène » d'Albert Londres à ce « Turbulent silence », il n'y a qu'un pas, grand comme un continent, l'Afrique. Dépecée, violée, meurtrie, colonisée, dévastée, elle pleure le « sanglot de l'homme noir ».
Écrit en 1982, soit 11 ans avant l'arrivée de Mandela au pouvoir, ce magistral roman au souffle tellurique a valu à son auteur ostracisme et interdiction.
S'ouvrant et se fermant sur les minutes d'un procès, il relate la genèse d'un hymne à la liberté. Galant, l'esclave insoumis, en est la figure centrale et quasi mythique.
Qu'est-ce que la liberté ? Une paire de bottes aux pieds ? Un fils de la même couleur que soi ? La course débridée d'un étalon indomptable ?
Alors que Cape Town vient de passer sous la férule anglaise, le bruit court d'une libération des esclaves au nouvel an de 1825. Pour les colons hollandais, forts de posséder cette terre qu'ils ont conquise et façonnée, c'est le déni ultime de toute leur construction sociétale. Pour le peuple des esclaves, c'est un espoir fou revêtu de chimères. Que sait-on de la liberté quand on ne l'a jamais approchée ?
Les voix blanches et noires alternent pour narrer cet insidieux chemin qui pousse une poignée d'esclaves à fomenter leur rêve d'émancipation. La voix de Galant l'insoumis au dos reclus de plaies, la voix de Nicolaas, son maître qui confond amour et possession, la voix tutélaire de Mama Rose, ancêtre et égérie, la voix d'Hester, blanche et rebelle. Et, bruissante autant que tonitruante, la voix de l'Afrique née de ses violences australes comme de ses douceurs tropicales.
Relire Brink, dans ce roman d'une rare puissance, est jouissif. Il faut en effet jubiler qu'un auteur blanc, afrikaner, ait forcer l'omerta dans une nation sous régime d'apartheid. Il faut aussi pleurer de ce sanglot de l'homme noir en constatant qu'aujourd'hui encore les townships de Cape Town à Pretoria sont tous de couleur noire.
Commenter  J’apprécie          50
Relecture. 1824. Dans une ferme isolée d'Afrique du Sud éclate une rébellion d'esclaves. Galant, l'enchaîné, va se dresser contre ses maîtres : Nicolaas, qui est en fait son frère de lait, et Barend, l'époux de la belle Hester. Dans cette révolte vouée à l'échec, Hester la blanche finira par rejoindre l'esclave noir. Galant, repris, sera pendu. Dans un style sensuel inimitable, propre à Brink dans tous ses livres, il fait vivre ses personnages avec une intensité incroyable. Passion, violence, sexe et haine, animent des personnages durs, aux passions exacerbées. Il brosse un tableau saisissant de l'Afrique du Sud à l'époque de l'esclavage. Un roman puissant et inoubliable. Un chef d'oeuvre. Quelques mois après les faits, l'esclavage sera aboli.
Lien : https://www.babelio.com/conf..
Commenter  J’apprécie          30
Encore un très grand livre d'un immense auteur, hélas un peu disparu de nos mémoires. Je n'aime pas raconter un livre, au lecteur de le découvrir, mais ici l'écriture est belle, la leçon d'histoire passionnante, les personnages et les paysages beaux et forts.
Commenter  J’apprécie          20
Réussir à bâtir un roman autour du non dit et du silence est un tour de force. On découvre l'Afrique du Sud et son racisme et inégalités raciales... Un roman à effet boomerang : ce silence vous poursuit et a un impact extraordinaire après la lecture.
Commenter  J’apprécie          00
L'apartheid était une politique gouvernementale en Afrique du Sud visant à séparer les blancs et les noirs. Elle a été abolie le 30 juin 1991, il y a à peine 28. J'ai découvert cette politique contre nature en lisant « Une saison blanche et sèche » de Brink. J'avais enchainé par « Au plus noir de la nuit » tellement j'avais été fascinée par l'écriture de Brink, la monstruosité des hommes et surtout par le fait que quelque part dans le monde, des hommes, des femmes, des enfants vivaient l'horreur au quotidien. le plus inacceptable c'est que ce quotidien m'était contemporain : nous étions en 1988!
Dans « Un turbulent silence », Andrée Brink situe son histoire au XIXe siècle. Au coeur d'une des plus incroyables et des plus sanglantes révoltes des esclaves. Brink fait vivre ses personnages avec une intensité prodigieuse, à laquelle le lecteur ne peut être que happé.
Comme beaucoup d'intellectuels blancs, il a fait partie de ceux qui se sont battus pour l'abolition de l'apartheid, avec ses mots, avec sa plume ; et quelle plume !
Un classique à lire et à faire lire pour que l'oubli ne les tue pas une seconde fois.
Lien : https://carpentersracontent...
Commenter  J’apprécie          50
Lu il y a longtemps ! Dans mon souvenir je l'avais dévoré et adoré ! L'histoire était prenante
Pour plus d'informations : lire la 4ème de couverture...
Commenter  J’apprécie          10
Élevé par Mama Rose 'au corps profond qui aime accueillir les hommes', Galant partage les jeux des fils du Baas jusqu'à ce que l'adolescence lui rappelle son statut d'esclave, jusqu'à ce que son désir de liberté vire au drame.

Tour à tour chacun s'exprime et c'est beau, ça sent le vrai. En ressort un immense désarroi, celui du Baas devant les nouvelles lois des Anglais, devant les tribunaux sud-africains qui défendent les esclaves et désarroi de ces derniers devant les inégalités.

J'ai été subjugué par les mots choisis par André Brink qui arrivent à transformer les choses crues de la vie en une bouleversante poésie sauvage.
Commenter  J’apprécie          584
André Brink est un grand écrivain et l'Afrique du sud est une terre de contrastes : fertile mais sauvage, riche mais indomptable.
L'action de ce roman se situe au XIX° siècle, à l'époque où l'Afrique, était cet immense gâteau partagé entre les puissances européennes. L'Afrique du Sud finit dans les mains de la Hollande avant de repasser partiellement entre celles des Anglais. Tour à tour, ces deux peuples de bons chrétiens voulurent cultiver la terre ainsi qu'ils l' avaient appris et usèrent pour cela des bons services des populations autochtones pas toujours volontaires. Mais la mode de l'époque étant à l'abolition en vint à arriver aux oreilles de ses braves esclaves leur donnant des idées de révolte.
Ce roman est époustouflant. Il est très riche, épousant tour à tour le point de vue de chacun des personnages, même celui qui nous avait semblé insiginifiant, nous entraînant dans une farandole d'abord de jeux avec les jeunes enfants de la ferme, puis de trahisons et enfin de violences à peine soutenables. Tous semblent écrasés par le destin et par le devoir auquel la terre les soumet.
La plume d'André Brink est incisive et puissante, et le roman sort alors de sa dimension politique pour devenir universel. Il ne parle pas seulement de l'Afrique du Sud, mais des hommes, de leur soif de pouvoir, de reconnaissance et d'amour. de la force qui les rattache à la terre et de leur insondable propension au mal.
Commenter  J’apprécie          220

Un turbulent silence/André Brink
L'histoire se passe en Afrique du Sud au début du XIX é siècle dans une famille de fermiers blancs, isolés dans le Bokkeveld région située au nord du Cap.
En préambule de ce roman de 600 pages basés sur des faits vrais, l'acte d'accusation des coupables.
Et tour à tour ces personnages historiques s'expriment au fil des chapitres, chacun apportant sa part de vérité qui n'est jamais celle des autres, Mama Rose la nourrice de Galant l'esclave et de Nicolaas le fils cadet du Baas, Piet van der Merwe le père, Alida la mère, Hester la future de Barend le fils aîné, Nicolaas le fils cadet,, Barend lui-même , Achilles l'esclave capturé au Zimbabwé, Galant l'esclave frère de lait de Nicolaas, etc… Tous vont nous faire entrer à leur manière et selon leurs convictions dans cette histoire tragique. La tension à peine perceptible au début va crescendo au fil des chapitres.
Passion, violence, sexe et haine et animent des personnages durs, aux passions exacerbées, étonnants.
Donnons la parole à Hester, l'épouse de Barend, une fille rebelle, sauvage, indomptable, éprise de liberté ; elle s'exprime au sujet de sa condition de femme, esclave de son mari, prisonnière de son milieu, de son mari et des conventions ; elle vient de perdre son premier bébé suite à une chute de cheval :
« Au début, dans les illusions de l'adolescence, on croit dans la révolte sauvage. Pris au piège de sa condition – femme, épouse, subalterne – il ne s'offre que deux échappatoires, comme alternative à la violence : la folie ou le suicide. Mais survivre prend le pas même sur la dignité. Ce n'est pas une reddition, mais un ultime et patient empressement du corps et de l'esprit. »
Puis Barend, un homme brutal et sûr de son bon droit et ayant bonne conscience comme tous les blancs propriétaires d'esclaves d'ailleurs, jugeant les esclaves employés à la ferme :
« Ils peuvent sembler bien dociles, mais au fond d'eux-mêmes ils restent toujours sauvages…Les esclaves, c'est comme les chiens, ils ne s'attachent pas facilement à un nouveau maître…Quiconque ne faisait pas son travail correctement avait le dos tanné, sans plus de cérémonie. »
Les esclaves, on leur donne à manger, à boire, un jour de congé de temps en temps. On les bat, bien sûr, mais on bat aussi les chiens. Et la femme à l'occasion !
Nicolaas, le frère de Barend, tout aussi brutal au sujet de l'esclave noire Lydia qu'il viole régulièrement :
« J'étais le maître, elle l'esclave, elle faisait ce que je voulais, c'était tout. Que je la cajole ou que je lui donne des coups de pied dans l'entrejambe, n'avait aucun sens pour elle. Si certaines nuits je l'étranglais presque pour l'obliger à avoir au moins une réaction, je finissais par m'arrêter en comprenant que même cela elle le considérait comme faisant partie de mes droits. »
Galant, l'esclave révolté avide de liberté :
« Pendant des années, nous avons tout supporté en silence. La mauvaise nourriture. Les engueulades. le fouet. le froid. La chaleur. La faim. Il a pris nos femmes quand il le voulait et il a planté sa semence en elles. (Nicolaas).Il a tué mon enfant. J'ai tout supporté. Nous avons tout supporté… »
Abel, l'esclave complice de Galant :
« Je leur ai menti toute ma vie, à propos de tout…Je n'avais pas le choix. Les mensonges étaient la seule chose derrière laquelle je pouvais me cacher afin qu'ils ne puissent m'atteindre. Tout ce que j'avais était à eux : mon corps, mes mains, mes jours, mes nuits. Achetés et payés. Mais moi, ils ne m'ont jamais possédé. »
Dans un style magnifique, sensuel, sans concession, André Brink brosse un tableau saisissant de l'Afrique du Sud à l'époque de l'esclavage.
Avec en apothéose les derniers moments passés ensemble pour Hester et Galant. Un roman puissant et inoubliable.
Quelques mois après les faits, l'esclavage sera aboli.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (628) Voir plus



Quiz Voir plus

Une saison blanche et sèche

Quelle est le métier de Ben Du Toit ?

Politicien
Journaliste
Professeur d'histoire
Libraire

11 questions
38 lecteurs ont répondu
Thème : Une saison blanche et sèche de André BrinkCréer un quiz sur ce livre

{* *}