La chienne-mère

Quel roman dur ! poignant, dérangeant, interpellant, percutant et magnifique …
Un rapport avec la tragédie grecque, le drame.
Les relations mère-fille lorsque l'enfant n'est pas désiré à la naissance… Une bouche de plus à nourrir, la petite dernière, l'intruse… en plus une fille – ce qui n'est pas le meilleur choix, surtout en Italie du Sud - et pas jolie en prime ! Un contexte simple, on devine en Italie. Elle n'est pas mauvaise, la mère-femme, mais pas fiable… et l'amour que la fillette devrait recevoir de sa mère, elle le recevra de sa chienne… Deux « mères » deux instinctives … mais c'est la chienne qui a les sentiments qu'ont prêterait plutôt à une mère… On fait connaissance des deux mères dans les mêmes circonstances … l'accouchement/naissance… le père est présent pour l'accouchement de la chienne avec des sentiments de tendresse mais pas lors de la naissance de la fillette et les sentiments entre la fillette et la chienne se tissent dès le premier instant alors que dans le monde des humains, la génitrice se refuse à accueillir sa fille dans son univers, a peur de son accouchement tardif, mais ce n'est pas vraiment conscient… Elle est sous l'emprise de l'amour de son homme, elle se plaint de cette grossesse dont elle ne veut pas… Comme elle le dit dans le livre, le principal souci avec le personnage de la mère humaine c'est que non seulement elle est Femme avant d'être Maman, une grande Amoureuse avant tout, mais qu'en plus, si elle est mère de quelqu'un, elle est mère de garçons et non de filles… la question est de savoir ce qu'elle entend par là ? que les filles n'ont pas de place dans sa sphère familiale ?
Une enfance malheureuse car la mère ne vit que de sa relation avec son Homme… dans un univers instable et peu rassurant : difficile de se construire dans ces conditions.
Allegra aime sa mère mais se sent rejetée ; mais ce n'est pas que la Mère n'aime pas Allegra, mais elle semble ne pas y porter d'attention… C'est l'histoire d'un amour, l'amour est réel entre Allegra et la chienne, qui vont s'adopter l'une l'autre. Mais qui adopte l'autre ? La chienne c'est la chaleur humaine, l'amour indéfectible, inconditionnel et loyal jusqu'à la mort, la fusion, l'osmose.
Mais au-delà de cette relation conflictuelle dans un monde difficile, ce sont toutes les violences de la vie qui ressortent… Les rapports avec les voisins, le reste de la famille… la violence humaine et non animale.
Deux prénoms … la fillette, Allegra Felice (qui se traduit en français par Joyeuse-Heureuse) et son ami et protecteur Sahi, qui est le reflet de son chien « Bandit » … Deux chiots qui en grandissant ont les caractères qui s'accordent avec leur partenaire : Mère et Allegra, fusionnelles et se suffisant à leur solitude à elles deux, aux promenades et à la lecture ; Sahi et Bandit, deux loups indomptables, agressifs et rebelles ; d'ailleurs ne dit-on pas tel maître, tel chien ? Sahi et Bandit vont d'ailleurs se détacher l'un de l'autre, tous deux expérimentant la solitude, la fuite, l'abandon… et Allegra deviendra « mère » à son tour, en s'occupant de Bandit… Décidemment le rôle de mère est un cercle … Mère la chienne, Mère la mère humaine, Allegra la mère de Bandit par adoption…
Qui sont les humains de l'histoire ? les animaux ou les hommes/femmes ? Et au final, ce qui importe, n'est-ce-pas de se protéger de la violence des humains, des vivants ?
Un grand merci aux Editions Slatkine pour l'envoi de ce roman qui me permet de découvrir une nouvelle plume de la littérature suisse (Italienne?)

La vie d'Allegra Felice, contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, est marquée par la violence. Une violence reflétée dans le choix de chaque mot du récit. La violence des gestes et des paroles du père, l'agressivité du frère, la souffrance si violente de la mère. Si violente qu'Allegra la ressent depuis le moment où elle était dans son ventre. Mère et fille, toute les deux prisonnières d'un corps qu'elles ne réussissent pas à aimer, d'une vie dans laquelle elles peinent à trouver leur place.

Les mots de l'auteure prennent vie pour nous faire ressentir de la colère, du dégoût, de la tristesse, de la compassion. Sa plume est touchante et impactante. J'ai aussi trouvé très touchant le lien puissant qui unit Allegra à sa chienne appelée "Mère". Je n'ai rien contre les animaux, mais je vais être sincère, je ne me sens pas non plus très proche d'eux. Cependant, ici j'ai vraiment été touchée par cette relation entre Allegra et Mère.

Je vous recommande vivement ce roman qui, malgré la dureté de son contenu, se lit très facilement.

Allegra est la troisième de la fratrie. Sa naissance est issue de la douleur d'après ses dires.

Sa mère ne voulait pas forcement de cette enfant. Mère de 2 garçons, elle n'attendait pas de troisième enfant et cette petite fille est dure à accepter.

Sa famille accueille Maria et son fils Sahi qui devient vite l'ami d'Allegra.

Un jour, le père d'Allegra trouve une chienne qui va mettre bas trois chiots et disparaitre avec l'un d'entre eux laissant deux chiots, une femelle et un mâle qui seront adoptés par Allegra et Sahi.

Le livre parle des relations mère-fille mais aussi des rapports entre les chiens et leurs maitres et entre les chiens entre eux.

Je n'ai pas saisi toutes les métaphores et images du livre mais l'histoire est attrayante, courte et le livre se lit très bien.

Interessante cette hhistoire du passage à l'âge adulte d'une jeune femme ayant une relation compliquée avec sa mère et le parallèle avec la chienne qu'elle a adoptée et qu'elle a prénommée Mère
Malheureusement j'ai du mal à accrocher avec l'écriture, heurtée et assez syncopée dommage
merci à Babelio masse critique et les éditions Stalkine