Récit choral très prenant, les phrases percutent et l'humour est savamment dosé !
"La langue maternelle, langue du dommage fondamental, so hätte das nicht sein sollen, es ist zu viel für mich allein, ich schaff' es nicht mehr, devient le lieu risqué et redouté de sa propre dissolution. Il lui faut coûte que coûte une autre langue, une langue capable de faire tenir son corps : une langue vitale.
À l'âge de cinq ans, Verena demande qu'on l'appelle Vérène. Elle décide de parler français tout le temps, et elle le fait intensément."
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Un récit aussi joyeux que sérieux, c'est rare!
Soutenu par une plume ciselée et espiègle, ce récit choral et dialogué fait s'entrecroiser les questions de la langue et de l'amour.
Je l'ai lu quasi d'une traite, et les amis à qui je l'ai offert aussi!
Bref, à lire de toute urgence!
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So hätte das nicht sein sollen, es ist zu viel für mich allein, ich schaff’ es nicht mehr, crie-t-elle depuis la cuisine où quelques gestes ménagers quotidiennement répétés l’ont soudain conduite aux confins de l’épuisement. Ce n’est pas ce qu’elle a imaginé, non, rester seule avec une enfant dont elle n’a, dans le fond, pas voulu.
L’impact de ses paroles sur le corps de Verena est décisif. Du fauteuil sur lequel elle pleure, elle se laisse glisser jusqu’à terre.
Elle se fait tomber. Pour disparaître. Pour s’évanouir. Pour rejoindre le vide avec son corps.
Elle a quatre ans.
Ce n’est pas que le Beau-Père de Vérène haïsse sa belle-fille parce qu’elle est une femme, non. Bien sûr, il hait les femmes, mais il ne les hait pas plus qu’il ne hait les hommes.
Ce que le Beau-Père de Vérène hait, ce qu’il hait profondément, c’est le féminin. Le féminin en Vérène, en chaque femme, en chaque homme.