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Catherine Richard (Traducteur)
EAN : 9782265155701
464 pages
Fleuve Editions (12/10/2023)
3.99/5   65 notes
Résumé :
« Il est désormais difficile d’imaginer un avant, un monde dans lequel elles n’étaient pas encore là. Quand elles firent leur apparition, personne n’avait la moindre idée de ce qu’il fallait faire de ces étranges petites boîtes. Elles étaient arrivées pendant la nuit, par millions, dans toutes les régions et tous les pays. Sur chacune, était inscrit un message simple, quoique énigmatique, rédigé dans la langue maternelle de son destinataire : À l’intérieur se trouve... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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La mesure est l'exemple typique de la manière dont une idée de science-fiction peut servir de simple socle pour développer une histoire, sans que le roman n'en devienne une lecture de genre. Nikki Erlick s'en est servie pour raconter des destins chamboulés à travers les regards de plusieurs personnages.

Une sorte de dystopie qui changerait pour eux la manière d'appréhender leurs existences, la manière dont ils la perçoivent et tentent de la mener.

L'idée est simple et n'est pas neuve : et si vous connaissiez la date de votre mort, que feriez-vous ? La manière d'amener le sujet est, par contre, beaucoup plus étonnante.

Partout dans le monde, durant la nuit, chaque être humain voit apparaître une étrange boite à son nom. Quelle que soit sa condition sociale ou sa manière de vivre, chacun se retrouve face à cette boite avec comme seul mot d'accompagnement « À l'intérieur se trouve la mesure de votre vie ».

Dans l'écrin, un étrange bout de corde, et rien d'autre. Dont la mesure semble définir la durée de vie de son propriétaire. A chacun de décider. D'ouvrir la boite ou non. de croire ce qu'elle présage ou non.

C'est ce concept étonnant, cette idée folle, qui va servir à explorer la vie, la mort, de manière simple, en laissant parler les émotions. Tout en développant de nombreuses questions éthiques, juridiques, morales, ou encore économiques. Toujours à travers le regard des protagonistes. A hauteur des femmes et des hommes, en somme.

Ce bout de corde n'est en fait que le prétexte pour parler de ressentis, de sentiments, à un moment où chacun vient de perdre ses marques.

Sujet tabou, la mort est mise sur le devant de la scène. L'intime à la vue de tous, pour ceux qui décident d'ouvrir le coffret divinatoire. Car rapidement, le monde entier se rend compte que ces milliards de prédictions ne se trompent jamais.

Qui a pu envoyer ces boites ? Comment ? Pour quelle raison ? Des interrogations qui ne sont pas l'objet du livre. La raison d'être du récit est bien ce que chacun va faire d'une telle information.

Les premières réactions sont assez similaires à la situation post-covid que nous avons vécue. Mais la ressemblance s'arrête assez vite, pour déboucher sur des sociétés proches des nôtres, mais avec un décalage de vue qui en modifie complètement la perception.

Voilà un roman choral, qui permet au lecteur de s'appuyer sur des personnages du quotidien, qui vont prendre des décisions (ou non) quant à leurs manières de vivre.

Avec très vite de fortes divisions qui se dessinent, deux classes qui se forment entre les courts segments et les longs, ceux qui vont mourir rapidement et les autres.

L'autrice a sacrément bien réfléchi son affaire, bien pensé les impacts et les interactions d'un tel événement planétaire. Dans le quotidien des protagonistes mais sans oublier les effets sur le monde entier. Oui, l'action du livre se déroule aux États-Unis, mais ça n'empêche pas l'écrivaine d'élargir parfois son horizon.

Sincèrement, j'avais quelques doutes par rapport à cette idée, formidable mais vraiment casse-gueule. Au final, j'ai trouvé que l'autrice avait trouvé la bon ton, la bonne manière de présenter les choses. Avec beaucoup de sensibilité.

Avant d'être une dystopie, le roman est avant tout un foisonnement de leçons de vie, jamais magistrales, toujours dans le ressenti.

Un formidable terrain de jeu pour réfléchir à son existence, à l'importance qu'on lui accorde. Mais aussi à la manière dont on accepte celles des autres. Un enseignement pour comprendre et se comprendre qui en fait un texte qui inspire, réellement à destination du plus grand nombre, quels que soient les goûts de lecture.

Il y a une certaine logique à voir ce livre relier les personnes venant d'univers différents. C'est en partie sa force.

La mesure est une dystopie qui est avant tout une métaphore sur la manière dont on gère son existence, la façon dont on la prend en main. Nikki Erlick propose un excellent récit, utilisant son idée forte pour proposer une histoire prenante et touchante.
Lien : https://gruznamur.com/2023/1..
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Ex-cel-lent. Énorme. Incroyable. Voilà pourquoi je lis. Que de questions que pose ce roman. le point de départ est simple, mais alors les implications sociales, politiques, familiales, amoureuses, etc. : Un jour chaque humain reçoit, individuellement, une boîte en bois, sans savoir d'où ça vient, laquelle contient une ficelle de taille différente et un message. Cette corde, après expertises diverses et mondiales, s'avère mesurer la durée de la vie de chacun. Puis, chaque humain recevra à son 22e anniversaire cette boîte mystérieuse... Cadeau ou poison ? Imaginez : votre boîte vous indique que vous vivrez 32 ans ou 87. Votre soeur ou époux ou fils, 45 ou 72. Ce n'est pas seulement ce qu'on fait nous de notre propre ficelle, mais les autres ? D'abord, ouvrira ou ouvrira pas ? Dans quel camp on se place, doit-on choisir un camp, le sien ou #tousliés ? Et, en fonction de la longueur de cette ficelle, quels sont les droits et obligations de tout à chacun face à la société, que peut-elle, elle-même imposer ? Et ce sont des centaines de questions que notre autrice pose, elle a pensé à tout : mariage ? Adoption ? Emprunt bancaire ? Candidature professionnelle et/ou politique ? Imaginez : une élection presidentielle ! Et j'en passe. La société doit-elle imposer l'identification, une classification, une sauvegarde (de qui ?) ? Il y un avant et un après l'ouverture de la boîte pour nos héros. Pour nous aussi en ouvrant ce livre. Ce n'est pas un roman : c'est la puissance de la vie, nos coeurs qui battent, une respiration immense d'humanisme. Inoubliable.
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La vie ne tient qu'à une cordelette

Imaginez qu'un jour, sorti de nulle part, un coffret à votre nom vous attende derrière votre porte. Possibilité numéro un : ignorer et faire comme si de rien n'était. Possibilité numéro deux : ouvrir.

À l'intérieur se trouve une cordelette. Et la longueur de cette cordelette représente la mesure exacte du temps qu'il vous reste à vivre.

Le récit raconte cet avènement ainsi que le monde d'après.

À ce jour, chaque être humain, de plus de vingt-deux ans, a reçu sa boîte.

Tandis que la plupart l'ont ouverte, d'autres résistent à la tentation de connaître le temps qu'il leur reste ici- bas.

C'est dans cet univers que nous allons faire la connaissance et croiser les destins de Nina, Ben, Maura, Hank, Jack, Anthony, Amie, Javier.

Toutes et tous ont reçu leur boîte.

Et bien entendu, plusieurs d'entre ces personnages nous quitteront avant la fin du récit. Là-dessus je n'en dis pas plus, vous le découvrirez en lisant le livre.

Pour ma part,
Depuis l'apparition des boîtes, un nouvel ordre mondial s'est instauré : l'humanité est divisée entre les détenteurs d'une cordelette courte, dont les jours sont comptés, vulgairement appelés les "court-segments" d'une part, et d'autre part celles et ceux dont la longévité est garantie par une cordelette longue, les "long-segments".

Le récit raconte en détail et au fil des saisons, l'"an zéro" de l'apparition des boîtes ainsi que le chamboulement existentiel qu'elles ont entraîné dans leur sillage puis se termine quelques années plus tard en guise d'épilogue.

J'ai plongé la tête la première dans cette intrigue originale qui m'a tenu en haleine jusqu'au bout grâce à l'écriture captivante et fluide de l'auteure. Car la "Théorie des Cordelettes" est formelle : la longévité d'un individu est proportionnelle à la taille de son fil.

Si ce savoir était auparavant un attribut divin, aujourd'hui, il est contenu dans cet écrin, comme une boîte de Pandore 2.0, à la portée de tout un chacun.

Pour ainsi dire, par le biais de ce phénomène de science-fiction, et les conséquences politiques et sanitaires qu'il entraîne, ce thriller aborde des thèmes existentiels concrets tels que la liberté, la justice, la légalité ou encore la quête de sens.

Le style d'écriture est fluide, très bien rythmé et savamment raconté, malgré quelques longueurs qui ralentissent parfois le récit. Les personnages sont attachants, et leurs relations sont bien développées. Qu'ils soient court ou long-segment, soldat, mère porteuse, architecte, médecin, prof, journaliste ou même candidat à la présidence, on s'identifie facilement à chacun d'entre eux. On suit avec intérêt chaque évolution et chaque prise de conscience tout au long du roman.

La fin du roman est à la fois prévisible et surprenante car on se doute bien que certain.e.s vont inévitablement passer de vie à trépas, mais on ne sait pas comment ni quand.

Ce livre est un tout-en-un à ne surtout pas rater : thriller, récit de vie, fantastique avec un soupçon de romance. Un pavé de 464 pages certes mais tellement captivant, que l'on ne voit pas le temps passer. Un peu comme dans une série Netflix dit-on.

J'ai a-do-ré.

Bravo et je recommande chaleureusement.

#LaMesure #NetGalleyFrance

https://www.aikadeliredelire.com/2023/09/lamesurenetgalleyfrance-lu-approuve.html?m=1

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J'ai choisi ce roman, intriguée par son résumé. Etiquetté SF ! je ne comprends pas pourquoi car pour moi c'est du fantastique et très léger en plus.

Un jour, tous les habitants de la planète, âgés de 22 ans, reçoivent une boîte. Sur la boîte est inscrit "A l'intérieur se trouve la mesure de votre vie". Pour ceux qui vont faire le choix de l'ouvrir, ils trouveront, sous un tissu argenté, une cordelette plus ou moins longue.
Très vite les scientifiques arriveront à déterminer quelle est la durée de vie en fonction de la taille de la cordelette.

L'autrice fait le choix d'opposer les cours segments aux longs segments. Ca n'a pas été sans me rappeler, durant la crise covid, ceux qui se faisaient vacciner et ceux qui choisissaient de ne pas le faire.

Pour nous raconter cette histoire, elle utilise ses différents personnages et on passe de l'un à l'autre.

Très prise au départ, j'ai commencé à trouver le temps long aux trois quarts du roman.
On reste sur le côté politique et, ce qui est frustrant, personne ne se pose la question de savoir d'où viennent ces boîtes !
J'aurais également préféré une fin plus surprenante.
Malheureusement, je crains que ce roman ne me reste pas longtemps en mémoire.

Vous laisserez vous tenter ?
Et est ce que vous ouvrirez cette boîte si vous la trouvez sur votre paillasson demain matin ?
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Je ne sais pas dans quelle catégorie classer ce roman : fantastique, sociologique, moral, psychologique, philosophique... un peu tout ça à la fois en fait.
Partout sur la Terre en ce mois de mars, au même moment, tous les êtres humains de plus de 22 ans reçoivent une boîte identique, portant un message identique (dans la langue adéquate) « À l'intérieur se trouve la mesure de votre vie », et en effet, chaque boîte contient une cordelette. Mais toutes ces cordelettes ne sont, elles, pas identiques. Elles ont une longueur différente, relative à la durée de vie de leur « nouveau propriétaire ». Ainsi, celles et ceux qui ont décidé d'ouvrir leur boîte ont découvert un court segment (mort avant 50 ans) ou un long segment (mort après 50 ans).
Nous suivons le point de vue de plusieurs personnages, courts segments, longs segments et même un personnage qui n'a pas ouvert sa boîte.
Le fait qu'un grande partie de la population sache l'âge de sa mort s'apparente à une sorte de catastrophe, qui n'est pas sans rappeler la période récente d'épidémie de COVID, mais aussi, des époques plus anciennes et plus sombres d'apartheid , d'antisémitisme, voire de peur des porteurs/porteuses du VIH, plus récemment. Car oui, en ces périodes d'élections aux USA, tout est bon selon l'un des candidats outsiders, pour diviser et mieux régner : les courts segments, déstabilisés par leur vie trop courte, sont sûrement plus susceptibles d'être dangereux pour la société.
L'autrice a envisagé à peu près tous les cas de figure possibles si un tel phénomène se produisait réellement, et c'est un régal effroyable. Une simple chose comme le savoir collectif de la date de notre mort entraîne tellement de réactions différentes, de questionnements, de questions éthiques, philosophiques, psychologiques, etc. Ça donne un peu le vertige.
J'ai beaucoup aimé aussi ce lien entre les personnages, qui ne se connaissent pas tous à la base, et le lien qui unit ces gens étant mis en relief grâce à des cordelettes, j'ai trouvé ça poétique.
C'est un roman que je recommande fortement pour son originalité et pour toutes les questions qu'il soulève sur notre société et sur notre perception de notre passage sur Terre et de ce que l'on en fait.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Je crois que notre éducation nous amène à estimer que le bonheur est une chose qu’on nous a promise. Que nous méritons tous d’être heureux. Je pense que c’est la raison pour laquelle le sale merdier qui s’abat sur certains d’entre nous est si dur à accepter. Parce que nous sommes censés être heureux.
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Peut-être que la provenance des cordelettes n'avait plus d'importance. Elles pouvaient bien tomber du ciel, arriver du fin fond de l'espace ou avoir remonté le temps depuis un lointain avenir, c'étaient les gens qui décidaient de ce qu'ils allaient en faire, à présent.
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Cher B,
Quoi qu'il arrive, mes sentiments resteront les mêmes.
A.
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Bon sang, je voudrais bien pouvoir prendre une journée de congé. Sauf que tous les jours, je dois m'efforcer de ne pas avoir l'air trop en colère, trop menaçante ou ingrate parce que ça rejaillirait sur l'ensemble des Noirs, ou de ne pas avoir l'air trop sensible, trop idiote ou timorée parce que ça rejaillirait sur l'ensemble des femmes, et voilà que maintenant il ne faut pas que j'aie l'air instable, émotive ou violente parce que ça rejaillirait sur l'ensemble des courts-segments. C'est sans fin!
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Si toujours n'existe pas, dit-elle, c'est nous qui l'inventerons.
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