Mansoura sourit en pensant au bidonville de Houilles où elle a vécu si longtemps. C’est là que ses enfants ont grandi.
« Pour sortir de la maison, on prenait les gosses sur le dos car les eaux usées circulaient à l›air libre. Marcher dans la boue, c’est tout un apprentissage. Il faut bien poser le pied pour ne pas glisser. Mais on glisse quand même, un jour ou l’autre. Un matin où Tassadit se dépêchait, elle a dérapé, et la voilà les quatre fers en l’air dans la boue bien grasse !
Enfin, tout ça, je l’ai presque oublié. C’est bon d’oublier, vous savez ! lance-t-elle aux autres. Ça fait tant de mal de se souvenir des vilaines choses… »