En premier chef, tous mes remerciements pour l'attribution de ce texte à la derniere Masse Critique " Littérature"...m'ayant fait doublement découvrir cette auteure- poétesse ainsi que cette maison d'édition : les éditions Tangerine Nights....
Récit inspiré des faits réels de la Guerre d'Algérie que l'auteure dédie à ses parents ,
" enseignants d'exception sur les deux rives de la Méditerranée " ainsi qu'à son oncle et sa tante....et à tous les disparus de cette tragique période...
Le récit se déroule entre janvier 1956 et l'été 1957....
Laury ,une enfant de dix ans, est la voix principale de ce roman accompagnée de diverses voix : se font aussi entendre : les parents de Laury dont Janine , sage-femme soignant les pauvres, Victor, son père, professeur et écrivain, un général belliqueux et détestant la Culture...véritable caricature du colon et militaire, de surcroît....mais aussi
Albert Camus qui tente de " modérer" les deux parties, sans succès. Il sera obligé de partir, menacé de mort, car trop modéré !
"Ainsi, l' incitation à la trêve civile n'avait suscité chez les ultras que la haine la plus noire.Un constat consternant pour celui (*
Albert Camus) qui ne craignait rien tant que la violence et les souffrances affligées aux faibles, et qui avait dû fuir son pays sous les injures et les menaces de mort.Depuis l'autre rive de la Méditerranée, il assistait à ce qu'il redoutait par-dessus tout, une guerre civile où, dans les deux camps, l'atrocité était reine."
Et ka voix est redonnée à notre très jeune narratrice, Laury:
"Dans la cour du lycée, les arbres plient à se rompre et frissonnent de toutes leurs feuilles.Je réprime un frisson.(...)Assez, assez, arrêtez- vous, le froid, la pluie, le vent.Je n'en peux plus, de la prison, des tortures et de la mort! Je veux le calme et la paix, une charade de mon père et le regard profond de Victor , je veux mes dix ans, c'est tout ! "
Dans un premier temps, j'ai été vraiment happée par le début de ce roman où Camus apparaît, essaie de faire accepter, sans succès,une trêve civile...
Au fur et à mesure, les voix différentes se succèdent ( précédées de numéros ???, élément inutile ajoutant à mon sentiment global de perplexité ), induisent, pour ma part, une double impression de " brouillage" et de dispersion ; un ensemble décousu...rendant la lecture peu aisée ou du moins " frustrante"...
Ce qui m'a fait poursuivre malgré tout ce récit c'est la beauté du style, l'intensité des images...qui sont d'une qualité certaine....