J'ai commencé ce livre sans attentes. Il partait très bien, mais malheureusement, ça ne l'a pas fait avec moi. Je précise que mon avis est complètement subjectif, et que si je devais émettre un avis objectif sur l'ouvrage, c'est qu'il est de qualité et bien travaillé. Je n'en suis juste pas la cible.
Céphise rêve de revanche sur les êtres tout-puissants lui ayant volé sa famille, sa joie et sa vie tout entière. Lorsqu'elle décide de franchir l'interdit, elle est confrontée aux conséquences de ses décisions. Et le châtiment pourrait être terrible.
Je le reconnais, je n'ai pas du tout été sensible au personnage principal qu'est Céphise. Bien qu'elle ne soit pas l'archétype du personnage féminin fort et sans fêlure, j'ai trouvé ses décisions incohérentes, parfois immatures. Elle n'a que dix-sept ans, mais le contraste entre ses moments glorifiants où elle fait preuve d'une grande lucidité et ceux où elle agit bêtement m'a perturbée.
Verlaine est sans doute le personnage que j'ai préféré jusqu'aux 2/3 tiers du livre. S'il est d'abord présenté comme un être au coeur mortifère autant qu'il est mortifié, il devient peu à peu un jeune homme qui reluque la même femme sur cent pages. Son charisme, sa particularité, sa froideur, tout me semble s'estomper à mesure que l'intrigue avance, et j'ai trouvé ça dommage. Je pense que ce n'est juste pas l'évolution que j'attendais pour ce personnage. Concernant les personnages secondaires, ils sont très vite relayés au second plan, ce qui fait que je n'ai pas réussi à m'y attacher ou m'y reconnaître. Seul Héphaïstos a éveillé de l'intérêt, mais j'ai trouvé son changement de comportement vis-à-vis de
Verlaine beaucoup trop sec et soudain.
En bref, j'ai malheureusement trouvé les personnages versatiles dans leurs décisions, leur attitude, alors que je décelais un potentiel en chacun d'eux.
L'intrigue est un peu en « vague ». Il se passe beaucoup d'un coup, puis plus rien. Avec le résumé, je m'attendais à une opposition politique, un conflit social, et c'est ce qui se profilait sur les 150 premières pages du livre, avant qu'un événement surgisse et que le livre bascule dans un ennemies to lovers auquel je n'ai pas réussi à adhérer. La quatrième de couverture m'a induite en erreur, parce que je ne m'attendais pas à ce que la « romance » soit si présente. Tous les enjeux politiques et hiérarchiques me semblent un peu effacés au profit de la psychologie de personnages qui, je trouve, perde en puissance narrative.
L'univers est dingue. Je dois le dire, j'ai trouvé les idées de pouvoirs, de noms de ville, de hiérarchie, d'architecture et de dieux vraiment fabuleuses. C'est ce qui fait que la lecture reste en demi-teinte. Les idées sont bien développées sans trop l'être, le dosage d'informations est bon et, bon sang, les idées sur la psyché sont vraiment intrigantes en plus d'être captivantes.
La plume est aussi vraiment bonne. Malgré quelques verbes faibles et passages un peu longs qui m'ont gênée, j'ai trouvé que les mots sonnaient juste et cognaient où il fallait. le vocabulaire est diversifié, employé à bon escient et vraiment poignant. J'ai trouvé que la plume apportait beaucoup à certains passages. Les descriptions physiques et de douleur sont pour moi les meilleures. J'ai trouvé que la patte de l'autrice perdait un peu de souffle sur la fin, mais elle est restée fluide, simple tout en étant réfléchie. Elle visait juste.
Une nouvelle fois, je pense que si je n'ai pas réussi à accrocher, c'est à cause de la romance à laquelle je m'attendais, mais pas avec une telle intensité et une telle place dans l'histoire. le début m'a fait doucement soupirer, parce que le prologue-rêve, l'orpheline pleine de haine et l'espèce de triangle amoureux, ce n'est pas spécialement ma came, sans compter que ç'a beaucoup été vu et revu. Mais tout l'a été, alors je voulais laisser sa chance à ce livre. J'ai vraiment aimé ma lecture sur la première moitié de l'histoire, c'est la suite où ç'a prêché. Je pense qu'elle plaira à tous les adeptes de romance relativement slow burn en fantasy, mais peut-être pas à ceux de fantasy pure player, où les relations sont reculées.