Eh oui, c'est la seconde adaptation bédé du célèbre roman d'
Agatha Christie que je lis ce mois-ci.
La première avait été réalisée par les éditions E.P (Emmanuel
Proust) et la seconde l'a été par les éditions Paquet. Laquelle allait être la meilleure adaptation ?
J'avais qualifié celle des éditions E.P de "correcte". Par contre, les dessins étaient fadasses, sans vie et n'ont jamais reflété l'oppressant climat qui a régné sur l'île, au fur et à mesure des assassinats.
Le terrible et pervers huis-clos ne transparaissait pas dans cette adaptation bédé. de plus, les couleurs étaient assez criardes.
Verdict de la nouvelle adaptation chez Paquet ? J'ai apprécié les dessins, ainsi que les couleurs. Rien de criard, pas de tons moches, dessins dynamiques et non fades. Premier bon point.
Tiens, dans le train, assis dans un coin, j'y ai vu le professeur Mortimer ainsi que Shelton et Felter… Sur le port, il y avait un espèce de Théodore Poussin portant le pull et la casquette de marin du capitaine Haddock et derrière, un Tintin en kilt (version île Noire) avec Milou… Amusant.
Nos 8 personnes se retrouvent tous et toutes sur le petit port, prêt à embarquer pour l'île du Soldat. Personne ne se connaît.
J'avoue avoir préféré ces personnages-ci à ceux de l'ancienne adaptation. Les caractéristiques de chacun sont plus marquées et ils m'ont fait penser à ceux de la version télé "And then there were none".
Le cynisme est bien présent dans les personnages : personne n'est responsable, personne n'est coupable. Les gosses se sont jetés devant les roues de la voiture, le gamin n'a pas écouté et est allé nager là où il ne fallait pas, ma femme était une sainte, l'accusé était coupable… Blablabla. Nos 10 accusés sont des saints, en quelque sorte.
Le premier avantage de cette nouvelle adaptation, c'est qu'elle fait 80 pages, contrairement à l'ancienne qui en faisait 46.
Je le dis toujours, avec plus de pages, on peut se permettre de donner plus de détails, de peaufiner les atmosphères, les personnages, de prendre un peu plus le temps de poser les fondations de l'intrigue.
Là où l'ancienne adaptation était déjà terminée, ici, nous n'en étions encore qu'au deuxième meurtre. Comme quoi, il en faut peu pour être heureux : 34 pages de plus et ça vous change une bédé.
Le suspense est bel et bien présent, l'angoisse aussi. Un cocktail qui se déguste sans sagesse, tant il est bon de ressentir les palpitations cardiaques.
Bon, je n'ai jamais oublié la solution de ce roman, c'est impossible d'oublier. Alors oui, je savais qui, comment, pourquoi, et malgré tout, j'ai ressenti le suspense, l'angoisse s'est pointée et mon coeur a battu plus vite.
Merci les gars pour cette belle adaptation qui va droit au but.
Les meilleurs ingrédients étaient déjà présents pour donner une bonne intrigue policière, la reine du crime les avait cuisiné avec amour et perfidie, afin de nous surprendre et de nous faire tomber sur notre cul.
Le tout était de les cuisiner différemment pour les faire tenir dans 80 planches, ce qui fut fait brillamment, sans défigurer le plat originel (oui, on sent bien que Top Chef a recommencé, ça va se sentir dans mes chroniques).
Génial !
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