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EAN : 9782357780071
321 pages
Interkeltia (01/10/2009)
3.33/5   3 notes
Résumé :

Paul Isherwood, navigateur solitaire, est le premier humain à observer de près cette sphère de 100 kilomètres de diamètre, silencieuse et géostationnaire au dessus des flots. Toute la planète s'émeut et cherche à sonder cette chose qui refuse de communiquer et semble se dématérialiser. Deux journalistes vont aider la communauté scientifique à poser des jalons dans la compréhension du ph... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Tout comme le précédent titre de l'auteur (L'arène des géants), Sphères est un thriller scientifique de facture classique ayant pour thème le Contact. Un thème récurrent chez Jean-Michel Calvez, si ce n'est son thème favori.


Le récit commence avec l'apparition soudaine d'une sphère grise opaque, comme en lévitation au-dessus de l'océan Atlantique. C'est un navigateur anglais qui, le premier, fait cette découverte renversante. Pour autant, la taille gigantesque de la sphère la rend visible depuis les côtes atlantiques, et bientôt c'est la planète tout entière qui apprend la nouvelle et se demande comment réagir.

Comment réagir ? Ces deux mots pourraient résumer le roman entier.
Comment réagir face à une telle intrusion, d'origine extra-terrestre selon toute vraisemblance ?
Mais de quelle sorte d'intrusion parle-t-on, au juste ? Est-elle fortuite ou au contraire planifiée ? L'intention est-elle amicale ou bien hostile ? À moins qu'elle ne soit neutre, tout comme semble l'être cet artefact insondable.


Sphères n'est nullement une suite à L'arène des géants. Toutefois les deux romans (sans doute écrits dans la foulée) explorent un certain nombre d'idées communes : la réaction terrienne face à la découverte d'artefacts extra-terrestres monumentaux ; des artefacts mystérieux, relativement passifs et pour autant inaltérables ; la conduite à adopter face à l'Autre ; Une lourde menace qui pèse sur la Terre. le tout sous l'angle scientifique : on est bien ici dans de la hard SF. Des thèmes qui ne sont pas sans rappeler la trilogie à succès de Liu Cixin, j'y reviendrai.

Sphère se distingue de L'arène des géants par sa taille réduite, sa structure narrative plus simple et sa moindre envergure retenue sur le plan cosmique. L'histoire est aussi complètement différente, comme le sont les concepts scientifiques traités. Bref, ces deux romans, assez proches selon moi, offrent une belle complémentarité.


J'ai malheureusement retrouvé plusieurs des défauts que j'avais notés dans le précédent roman de l'auteur.
L'intrigue principale repose sur la (lente) compréhension de l'artefact étranger : la sphère. C'est une véritable enquête menée par la communauté scientifique mondiale, et en particulier par les deux principaux personnages qui sont des journalistes scientifiques. le problème est que l'enquête progresse vraiment très lentement, et qu'elle occupe tout de même les deux premiers tiers du roman. Chaque chapitre apporte une petite avancée, certes, mais tellement maigre… À côté de cela, l'intrigue est ultra classique, avec des protagonistes plus ou moins éparpillés qui s'échangent des informations et alternent les découvertes. On sent dès le début qu'aucun danger ne menace aucun d'entre eux, et que les intrigues ne sont qu'un habillage, le seul enjeu étant l'élucidation du mystère Sphère.
Les personnages fonctionnent, mais sont parfois peu crédibles dans leur langage et leurs interactions.
Enfin, la géopolitique mondiale m'a un peu agacé (bipolarisme et manichéisme, angélisme otanien et onusien, France et États-Unis qui collaborent main dans la main, d'égal à égal). Rien de rédhibitoire cependant, puisque ce background ne vise qu'à apporter au scénario un peu de relief et d'ancrage dans le réel.

Côté réussites, on retrouve les grands points forts de Jean-Michel Calvez, notamment sa capacité à se concentrer sur une idée bien précise, la développer de manière très logique et proposer un dénouement qui décoiffe.
Le côté hard-SF est très bien servi par le style personnel de l'auteur (j'y reviendrai dans la référence à Liu Cixin).
Enfin, Jean-Michel Calvez fait dans ce roman un bien bel hommage à son métier premier (il est ingénieur en constructions navales) et son ancrage (le Finistère). On a également droit à une courte postface de l'auteur lui-même très intéressante.


Il y aurait beaucoup de parallèles à faire entre ce roman (mais aussi le précédent de l'auteur) et la trilogie de Liu Cixin : le problème à trois corps.
- le thème du Contact, traité sous l'angle scientifique et dans la forme du thriller.
- La théorie de la forêt sombre, centrale dans l'oeuvre de Liu Cixin, transparait également chez Calvez.
- L'étude de la réaction de l'humanité et de ses paradoxes, à l'échelon individuel comme à l'échelon communautaire. (Par exemple, dans la dernière partie de Sphères, on retrouve la thèse que seul un groupe très restreint est en mesure de prendre efficacement certaines décisions concernant l'humanité entière. Cela fait écho au rôle central échu au « porte-épée » dans la trilogie du Problème à trois corps).
- La sphère de Calvez possède des similarités avec les intellectrons de Liu Cixin. Les deux auteurs ont particulièrement bien développé la nature et le comportement de ces artefacts, notamment sur le plan dimensionnel.
- Quelque part, les deux oeuvres représentent chacune une véritable ode à la science, mais de manière différente : alors que Liu Cixin s'emploie à vulgariser avec talent une quantité impressionnante de phénomènes ou de théories scientifiques (au risque parfois de l'overdose), Jean-Michel Calvez se cantonne à quelques concepts et préfère mettre le focus sur la démarche scientifique elle-même. Questionner cette démarche, l'expliquer, l'expliciter, montrer (et démontrer) sa diversité (extrapolation, intuition, empirisme…). Assurément l'un des rares auteurs de SF capable de mettre si bien le lecteur dans la tête d'un scientifique.


Pour conclure, Sphères (comme L'arène des géants) reste un bon roman, mais pas sans défauts. de l'auteur je préfère nettement ses romans dont l'intrigue se situe dans le futur sur une exoplanète, comme IF 837 ou Éthique du contact.
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