Inverser le processus consistant à se maltraiter pour avancer, pour évoluer vers la compréhension et la modification progressive de nos comportements, entraîne une tendresse et une délicatesse vis-à-vis de nous-mêmes qui nous permet de respirer, qui fait du bien en profondeur. Nous pouvons même apprendre à nous pardonner. C’est le plus difficile, mais aussi le plus essentiel. Si nous ne savons pas nous pardonner, de qui attendons-nous un pardon valable ?
Si cette capacité inouïe à rebondir ne dépendait pas de notre environnement de naissance, de notre éducation, de nos finances, de notre situation amoureuse, alors, de quoi pourrait-elle dépendre ? Ceux qui ont la sensation d’avoir « toujours été comme ça » le savent bien : ce n’est pas dans l’amour de nos parents, dans notre éducation ou dans un environnement privilégié que naît ce ressort particulier. Il est déjà en nous. Nous le connaissons, même s’il nous prend régulièrement par surprise, chaque fois que nous pensons que, cette fois, nous ne nous en remettrons pas. Et pourtant…
Chacun d’entre nous peut se retrouver prisonnier d’un scénario reposant sur des décisions prématurées prises sous l’influence d’un environnement passé. Bien que la psychothérapie ne puisse changer ni les influences ni les décisions vécues ailleurs et autrefois, elle permet de les analyser et de repérer de quelle façon ici et maintenant nous nous enfermons dans une répétition des mécanismes qui ont eu un sens pour garantir notre survie par le passé.
Quant à l’analyse psychologique des élans, elle fait penser que l’apparition de ce fonctionnement est relativement précoce (avant l’apparition du langage), la rendant difficile à intellectualiser et à verbaliser par les personnes qui le vivent : ce serait une sorte de « décision de vie » sans mots.
Vous avez cette immense capacité à vous attarder sur le chant d’un oiseau, une odeur de pain chaud, les fleurs de lilas naissant au printemps, une maman enlaçant son enfant devant l’école, la sensation de vitesse et de vent sur le vélo, et tout un millier de petits bonheurs qui constituent notre quotidien mais que beaucoup d’entre nous ne relèvent jamais. Ils sont pourtant, plus que toute autre chose, ce qui nous relie au bonheur d’être en vie, et donc, en tous points, à notre élan de vie.