Il y a le silence. Comme une mer. Une surface scintillante
dans laquelle plongent des oiseaux criards. La surface se
perce de part et d’autre. Les becs déchiquètent la peau
souple de l’eau, pénètrent la membrane. À l’intérieur,
c’est doux et chaud. Comme un ventre maternel. Les
oiseaux fouaillent les entrailles. Ils en extraient des
poissons, des morceaux de corail, des sédiments. Le
ventre de la mer dégorge sur le sable. Écume mousseuse.
Des traces de sang restent sur les bords.