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EAN : 9782874896910
384 pages
Weyrich (13/04/2022)
4.67/5   12 notes
Résumé :
A à sa naissance, Héloïse est rejetée par son père. Cet aristocrate campagnard la rend responsable de la mort de son épouse lors de l’accouchement. Affectée d’un pied bot, l’enfant l’apprivoisera pourtant.
Pour lui trouver un prétendant que ne rebute pas son handicap, il convie à une fête somptueuse le gratin de la noblesse. Quelques jeunes gens supputent l’étendue de sa fortune, mais rien ne se passe comme prévu…
Entre passions et manipulations, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
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https://www.youtube.com/watch?v=uMQ2_I5c8hI&t=211s


Belgique. Printemps 1919.

Il était une fois un gentleman-farmer de la noblesse belge qui, du fond de ses Ardennes, prenait plaisir à voir ses arbres pousser. Un jour, il fut amené à se rendre à Bruxelles, dans un hôtel particulier dessiné par Horta, en vue d'acheter à des nouveaux-riches un petit lopin de terre dont ceux-ci tenaient à se débarrasser car ils n'avaient guère envie d'attendre vingt ans pour le voir leur rapporter quelque menue monnaie.
Dans leur immense bonté, ce couple de grands bourgeois, à la fortune exagérément importante mais à l'éducation restreinte, avait pris à son service, en qualité de domestique, la comtesse Valensky qui avait fui les bolchéviques. Aussitôt qu'il la vit, le chevalier Jean de Sterpigny en fut bouleversé tant elle irradiait d'une classe, écrasant, et de loin, le peu de prestance de ses patrons. Jean en tomba immédiatement amoureux. Il se donna les moyens de croiser sa route et de lier connaissance. La comtesse en exil eut pour le chevalier les mêmes sentiments amoureux pleinement partagés. Un mariage s'en suivit. Sur les terres du chevalier, et notamment dans le village de Sterpigny, la comtesse sut immédiatement se faire apprécier par les habitants de la contrée. Elle convainquit son époux, notamment, de financer la construction d'une salle capable d'accueillir les fêtes de village. Ce ne fut point là chose aisée car son époux avait un côté très économe qu'on aurait pu qualifier de pingre…

Octobre 1921.

La comtesse était enceinte et le chevalier se réjouissait de voir ainsi sa famille adorée bientôt s'agrandir. Hélas, l'accouchement se passa fort mal et l'ami médecin appelé à la rescousse ne put arrêter l'hémorragie qui fit passer la belle et généreuse dame de vie à trépas. L'enfant put être sauvé. C'était une petite fille… malformée ! Elle avait un pied bot !

Critique :

J'avais adoré « le cahier orange » de Bernard Caprasse et j'attendais avec impatience un nouvel opus. le voici donc. Cette fois, les événements ne se déroulent pas pendant la guerre mais au sortir de celle-ci. La Grande Guerre en l'occurrence. Mais le récit se poursuivra bien au-delà sur quatre générations.

L'histoire de cette enfant, « cause » de la mort de sa mère, handicapée et rejetée par son père est bouleversante, mais pas larmoyante. La petite fut confiée à une fermière, madame Lescrenier, qui allait l'élever aux côtés de sa propre fille. le chevalier dédommageait largement le couple de fermiers et verserait l'argent nécessaire à l'éducation de sa fille, mais ne chercherait jamais à la voir et lorsqu'il croisait la paysanne avec le landau contenant son enfant, il détournait la tête avec dégout.
Un an après le décès de la comtesse, la généreuse paysanne jugea que ce cirque avait assez duré et se présenta chez le chevalier avec l'enfant pour qu'il la reprenne. Jean de Sterpigny était perdu qu'allait-il faire de cette enfant ? Un accord fut conclu. Chaque semaine, madame Lescrenier se présenterait au château avec Héloïse et promit au seigneur du lieu que sa fille l'aimerait…
Ce n'est là que le début d'une saga familiale qui connaîtra d'autres protagonistes, d'autres mésaventures… Et une fin… Très intéressante…
Je m'en voudrais de divulgâcher la suite de ce récit très riche en péripéties où l'auteur dévoile le contenu des âmes humaines dans ce qu'elles ont de plus noble mais aussi de plus laid. Pourtant, je crève d'envie de vous raconter cette histoire qu'il vaut mieux commencer à lire au petit matin dans un endroit tranquille car, être interrompu, cela pourrait vous mettre de fort méchante humeur tant le récit concocté par monsieur Caprasse est addictif et riche en sentiments. Je l'ai lue d'une seule traite, en m'accordant une vingtaine d'heures de réflexion avant de rédiger mon petit laïus pour tenter de vous convaincre de lire cette histoire. Cela fait un petit temps que je n'avais pas lu sans discontinuer un roman de plusieurs centaines de pages.

Que ceux qui pensent que l'on a là un roman régionaliste parce qu'il se passe, en grande partie mais pas que, à la campagne dans un des coins les plus reculés et les moins peuplés De Belgique sachent qu'ils s'enfoncent le doigt dans l'oeil jusqu'au gros orteil ! Oui, ce roman est situé dans un contexte géographique belge et, non pas dans une, mais dans des époques, il n'en reste pas moins universel. Monsieur Bernard Caprasse prouve qu'il est un très grand auteur.
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Le chevalier jean de Sterpigny a rencontré la comtesse Valensky dans un dîner mondain. Non parmi les invités. Barbara « a fui la révolution bolchevique » et, ayant tout perdu, elle est engagée comme domestique dans une demeure bourgeoise. La maîtresse de maison se réjouit : « Elle a de l'allure. Ça nous change (…) du tout venant ». Jean est outré de cette remarque : « sous le vernis de l'élégance, la vulgarité se dévoile ». Il ironise : « Une belle acquisition, en quelque sorte ».
Cette perle rare, il l'attend à la fin de son service, l'invite, puis l'épouse. Leur bonheur sera, hélas, de courte durée. Deux ans plus tard, Barbara perd la vie en mettant au monde leur premier enfant. Éperdu de douleur, Jean ne veut même pas voir cette petite Héloïse, qu'il rend responsable de la disparition de sa femme adorée et qui, en plus, est affligée d'un pied bot.
« La dérive des sentiments » est le deuxième roman de Bernard Caprasse, dont « Le cahier orange » avait été pour moi un gros coup de coeur.
L'auteur choisit ici pour décor cette région qu'il connaît bien, l'Ardenne, mais il change de registre et d'époque.
Après le prologue, chaque partie porte le prénom d'une femme : Barbara, Héloïse, Charlotte, Esméralda et développe l'histoire sur trois générations.
Barbara n'apparaît que pendant une vingtaine de pages. Elle représente pour Jean de Sterpigny un amour aussi passionné qu'éphémère, puisque, comme c'était fréquent à l'époque, elle meurt en couches. « Ce devait être la nuit du bonheur. Ce fut celle du cauchemar ». Lorsque Jean en rejette la responsabilité sur la petite, c'est la nourrice de celle-ci qui se charge de le secouer et de lui remettre les idées à l'endroit.
Les femmes sont donc au coeur de ce roman et exercent une forte influence sur les hommes qui les entourent : fils, pères, maris.
Celle qu'on suit tout au long de l'histoire, c'est Héloïse de Sterpigny. Malgré toutes les misères que la vie lui impose, elle ne baisse jamais les bras. Elle se montre forte et redresse la tête après chaque coup du sort.
A peine avait-elle ouvert les yeux qu'elle était frappée par l'adversité. Il faut qu'elle conquière ce père qui ne veut pas d'elle, qu'elle surmonte son handicap et supporte la méchanceté de l'entourage : les enfants de l' école la surnomment « boitillon ». Ensuite, les jeunes gens de bonne famille que son père invite dans l'espoir de lui trouver l'amour, évaluent les biens des Sterpigny, mais préfèrent à l'héritière des filles dont les deux jambes sont d'égale longueur. La pauvre essuie de leur part plus d'une humiliation. C'est l'occasion pour Bernard Caprasse de brosser de la société un portrait sans concession.
Les nobles acceptent avec condescendance les largesses de ce petit hobereau de campagne, mais tout ce qui les intéresse, c'est de profiter de ce qu'il leur offre : écuries gratuites pour y loger leurs chevaux, bois giboyeux pour chasser, fêtes somptueuses, banquets. Mais entre eux, ils le considèrent comme « une petite noblesse sentant la bouse qui promenait sa fille, une jument fourbue. »
Louis Taverneux, le maquignon, est ambitieux. Il se fait bâtir une luxueuse villa sur les hauteurs, comme une gentilhommière dominant la plèbe dont il est pourtant issu. Il renie sa propre mère. Il méprise les villageois. En retour, ceux-ci boudent le vin d'honneur offert pour son mariage. « Le négociant (…) s'en serait presque réjoui. On déteste ceux que l'on craint. Un signe de sa puissance naissante. » Son seul dieu, c'est l'argent. « Il tapota son veston à hauteur du portefeuille en riant doucement. »
En situant son récit de 1921 à 2006, l'auteur peut faire allusion à quelques événements historiques qu'a connus la Belgique. Il ne s'attarde pas sur la guerre, largement évoquée dans son premier ouvrage. « Bien qu'il se déroulât à Sterpigny des combats intenses, le manoir avait été largement épargné. » En revanche, il décrit les manifestations estudiantines, échos du mai 68 français. Il évoque le « Walen buiten » à Louvain, à l'occasion duquel l'université va se scinder en deux. Vivant ma jeunesse dans un village flamand, j'ai bien connu cette époque et j'ai souffert de ce sectarisme.
Le lecteur pourra également vivre ou revivre la création de Louvain-la-Neuve ou les grèves de la faim contre l'expulsion d'étudiants étrangers en 1970.
Bien sûr, l'intrigue est importante. Pour ma part, je l'ai trouvée bien menée, mais je vous laisse le plaisir de la découvrir.
J'ai dévoré ce roman qui sait ménager son suspense et entraîner son lecteur au fil d'aventures, de querelles, d'amitiés, d'amours qui ne laissent pas de temps mort.
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Excellent roman !
Malgré un évènement dramatique, l'auteur parvient à créer une ambiance particulière autour des personnages de son roman. Celui-ci est divisé en 3 parties. Chacune d'entre elles , y compris le prologue, porte un prénom féminin. Et ces femmes, grâce à leur aura, leur volonté, leur force, leur résilience sont tellement présentes qu'elles font avancer les hommes qui les entourent. L'auteur a réussi à créer une illusion, à la première lecture, ce roman semble "masculin" mais non ! Il est résolument féministe . Ces femmes au destin particulier sont exceptionnelles. A leur manière, elles réussiront à accomplir de grandes choses.
L'auteur nous fait voyager dans le temps. A chaque époque, il aborde des problèmes de société et cette analyse est très bien rendue. Elle témoigne d'un travail en profondeur. Les sujets sont très variés. Cela passe du handicap à la vie en Ardenne, des guindailles d'étudiants aux problèmes linguistiques, de l'extrême droite à la justice, de la mondialisation au regard des autres. C'est un texte très dense, très vrai et l'auteur prend vraiment du recul ce qui m'a permis de garder une attitude sereine malgré la gravité de certains faits.
Coup de coeur pour les personnages !
Leur portrait psychologique est vraiment complet. Chanu a droit à sa part d'ombre plus ou moins sombre. Mais chacun a droit à sa part de lumière plus ou moins brillante. Chacun peut se racheter, peut se faire pardonner. Chacun a droit à la dérive de ses sentiments.
l'auteur m' a également touchée par son style "universel", qui peut séduire un large public mais qui est néanmoins précis, rigoureux, rythmé avec un vocabulaire riche sans être pompeux.. Adroitement, il glisse de temps en temps des mots plus "difficiles" mais sans jamais alourdir le texte.
Et enfin, c'est un roman d'un auteur belge qui se situe dans nos campagnes ardennaises, avec des gens bien de chez nous, avec nos habitudes, avec notre histoire et ça je ne m en lasse jamais !
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J'ai reçu La dérive des sentiments de Bernard Caprasse dans le cadre de la Masse critique littérature, et je remercie donc Babelio ainsi que les éditions Weyrich de m'avoir permis de découvrir ce livre.

Dans ce roman, dont l'action se déroule dans les Ardennes belges, on suit l'histoire des de Sterpigny, une famille d'aristocrates dont la noblesse remonte à plusieurs centaines d'années. Nous faisons leur connaissance alors qu'un drame les frappe, lorsque Barbara, l'épouse de Jean de Sterpigny, meurt en donnant naissance à leur fille, Héloïse.

Un drame qui affectera profondément Jean et corrompra ses relations avec sa fille pendant plusieurs années, la tenant pour responsable de la mort de sa femme et ne voulant pas entendre parler d'elle. Et comme ci cela ne suffisait pas, la petite est affectée d'un pied bot qui ne lui facilitera certainement pas la vie.

Confiée à une famille de fermiers ses premières années, Héloïse, grâce à l'intervention de sa mère d'adoption, finira néanmoins par réussir à tisser un lien avec son père. Dès lors, rien ne comptera plus que le bonheur de sa fille aux yeux de ce dernier, quitte à recourir à des méthodes discutables pour s'en assurer...

J'ai beaucoup aimé cette fresque familiale qui se déroule sur plusieurs décennies et qui suit la vie de différents membres de la famille. Les personnages sont intéressants et attachants, et l'histoire est riche et pleine de rebondissements. Je n'en dirais pas plus, car je pense que c'est une histoire qu'il vaut mieux découvrir en la lisant.

Quant à la plume de Bernard Caprasse, elle est fluide et agréable à lire. J'ai particulièrement aimé ses choix de vocabulaire, c'était vraiment plaisant de rencontrer des mots que l'on ne croise pas souvent habituellement ( j'ai même dû à plusieurs reprises chercher des définitions, ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps !). de plus, les chapitres très courts en font un véritable page-turner qui se lit très vite malgré ses presque 400 pages.

En résumé, La dérive des sentiments est un roman surprenant, intéressant et bien écrit. C'était une lecture différente de ce que je lis habituellement, qui a été une bonne découverte.
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Héloïse de Sterpigny voit le jour en octobre 1921. Cette nuit devait être heureuse, le fruit de cet amour si grand entre la Comtesse Barbara Valensky et Jean de Sterpigny. Malheureusement elle fut tragique. Barbara décède en couches, donnant la vie à une petite fille, comble du malheur affligée d'un pied bot.

Pétrifié de douleur et de chagrin, Jean de Sterpigny rejette la faute à sa fille la rendant responsable. Il refuse de voir l'enfant et de s'en occuper.

Madame Lescrenier, la voisine, fermière de son état, va la prendre en charge contre une pension. Elle va l'élever comme sienne, mais au premier anniversaire de la petite, n'en pouvant plus de la situation, va demander à Jean de Sterpigny d'assumer. S'il ne s'en occupe pas, elle ne le souhaite plus non plus dans ces conditions. Soit il va au bout de son raisonnement et l'abandonne vraiment, ou elle vient lui présenter une fois par semaine afin qu'il la voie grandir.

Au fil du temps, une complicité va naître et Héloïse va finir par apprivoiser son père qui va l'aimer d'un amour inconditionnel.

Héloïse grandit, se forge un caractère fort, elle ne baisse jamais les bras malgré son handicap et va toujours de l'avant. Elle réagit avec force et courage face au mépris et à la méchanceté des autres. A l'école tout d'abord lorsqu'elle entend qu'on la surnomme "boitillon" puis plus tard auprès des siens dans la noblesse n'intéressant personne de son rang.

Le temps passe et nous voici après la libération, son père va organiser une chasse à courre et un grand bal, il est prêt à tout pour le bonheur de sa fille, pour trouver un prétendant de son rang à sa fille, son stratagème échoue, grosse déception, mépris encore.

Femme moderne, travaillant avec son père. Héloïse aime se promener auprès du peuple, avec sa voiture, elle aime aller visiter les marchés aux bestiaux. C'est là qu'elle tombera follement amoureuse d'un marchand, Louis Taverneux, n'ayant qu'un seul Dieu, celui de l'argent, de la richesse et du pouvoir.

Jean de Sterpigny y vit l'occasion de rendre sa fille heureuse, un mariage d'amour pour Héloïse qui tournera malheureusement au fiasco.

C'est un roman de femmes que nous propose Bernard Caprasse sur presqu'un siècle, il est d'ailleutrs divisé par un prologue et trois autres parties reprenant les prénoms de Barbara, Héloïse, Charlotte et Esmeralda. Ces femmes sont au coeur de cette saga, elles sont influentes, modernes, indépendantes et résilientes. le fil conducteur est Héloïse et sa descendance en suivant son fils Bertrand.

Ce roman se passe en grande partie dans nos Ardennes mais vous propose aussi de voyager à Leuven, Bruxelles, en Suisse mais aussi en Amérique du Sud, il nous permet de traverser le siècle et les événements historiques de notre pays comme par exemple de manière rapide la guerre dans les Ardennes (plus développée dans le magnifique "Le cahier orange" que je vous conseille vivement), l'après guerre, mai 68, la scission de l'université de Leuven et le "Wallen Buiten", la situation complexe de Molenbeek dans les années 70.

C'est passionnant, riche comme le vocabulaire. La plume est sensible et belle. L'écriture est fluide et les chapitres courts rendent la lecture prenante, les pages tournent de manière rapide. Bernard Caprasse a le don de raconter, de captiver.

Un roman qui dépeint à merveille sur le thème de l'amour et de la trahison, la société de l'époque, le milieu rural et celui de la bourgeoisie. La psychologie des personnages est bien développée, chaque personnage ou presque a un côté obscur mais aussi un autre lumineux.

Coup de coeur pour moi.

Ma note : ♥♥♥♥♥
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Ne vous dévalorisez pas ! Les origines ne sont le gage de rien; ni du bien, ni du mal [...]
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La mélancolie était un loisir de riches. Elle n'excusait pas l'abandon d'un enfant.
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La difformité n'occasionnait pas de douleurs à l'enfant qui ne manqua pas d'agilité. La souffrance naîtrait un jour du regard des autres.
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La hantise de terminer vieille fille rôdait. Le célibat subi, à moins d'être veuve, se vivait comme une expiation de tares affectant le physique et le caractère. Il convenait de se marier jeune, de faire des enfants dans la vigueur des années fertiles. Pauvres femmes que l'amour dédaignait, elles traversaient l'existence, le dos accablé de propos compatissants, ironiques ou méchants. Le mal n'épargnait ni les dames de la noblesse ni les bourgeoises auxquelles leur milieu réservait des commentaires d'une cruauté ciselée.
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Le crime fait des victimes dont on ne parle pas. C'est mieux ainsi. La mère de l'assassin, la soeur du violeur, les enfants d'un monstre vivent leur souffrance dans le secret. À quoi sert-il de les tirer de l'anonymat à moins qu'ils ne décident eux-mêmes d'en sortir ? À certains, on ne laisse pas le choix. Ils se retrouvent par procuration au banc des accusés. Des coupables en pointillés, mère peu maternelle, père absent... Proies d'un voyeurisme avide de la désolation des autres.
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Au lendemain de la Grande Guerre, Jean de Sterpigny fit la rencontre d'une splendide comtesse désargentée ayant fui son pays tombé entre les mains des Bolchéviques. Le coup de foudre agit dans les deux sens. La comtesse Valesky sut immédiatement conquérir le coeur des villageois et villageoises habitant sur les terres de Jean. Un an plus tard, elle mourut en donnant naissance à une petite fille... handicapée !
Bernard Caprasse nous présente son dernier roman que je ne puis que vous inviter à lire "La dérive des sentiments", publié chez Weyrich, un éditeur qui a le nez creux pour dénicher des perles.
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