Alia Cardyn nous emmène à Black, avec ses plages de sable fin et ses falaises impressionnantes, son taux de chômage et d'insécurité avoisinant le zéro et un pourcentage de bonheur apparent jamais atteint, même à Disneyland. Dans mon mind palace, il n'y avait que des images de villas sublimées par les couchers de soleil, de belles robes et de personnes à l'esthétique irréprochable, comme si l'ensemble avait été préalablement filtré sur Insta… C'est en cela que le décor de ce roman m'a tout de suite semblé ultra surréaliste, et perso j'ai adhéré à fond. En particulier parce que cet écrin hors du temps et de la réalité sert une histoire on-ne-peut-plus universelle sur le manque d'amour.
Ce suicide brutal, au beau milieu d'une célébration quasi rituelle à Black, choque tout le monde naturellement, autant pour sa violence que pour son caractère improbable. Que pouvait-il bien manquer à cette jeune femme dans un endroit aussi merveilleux ? L'autrice, en alternant extraits de journaux et récits des précédentes célébrations de 27 juillet, va nous donner accès aux véritables failles des personnages liés, de près ou de loin, à la jeune Théa.
En plus d'un retournement de situation final digne des meilleurs romans à suspense,
Alia Cardyn nous livre un roman extrêmement juste sur l'expression ou la non-expression des sentiments, sur l'abandon et l'incapacité à s'en remettre. J'avais déjà été très touchée par son précédent roman,
le Choix d'une vie, mais, et c'est tout à fait personnel (et il est aussi possible que ma mémoire se foute de moi), je n'avais pas le souvenir d'une aussi belle plume.
Alia Cardyn a un style tellement intimiste, délicat, au service de l'introspection de ses personnages… J'ai vraiment été bluffée.
Cette écriture, combinée à cette ambiance et cette exploration des sentiments produisent un roman unique qui m'a laissée un peu flottante, comme si je m'étais perdue à Black moi aussi, hors du temps et de l'espace…
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