Créé par
Alan Moore comme personnage secondai
re dans les pages de Saga of the Swamp Thing, Hellblazer passe de figurant à pilier de série dès 1988. Avec plus de 200 numéros parus de l'autre côté de l'Atlantique, ce détective d'origine anglaise au faciès calqué sur le chanteur-bassiste de Police, n'en a pas terminer de rouler les démons dans la farine. Après une première intrusion assez discrète de cet antihéros au trench-coat sur le marché francophone par le biais de l'éditeur Toth, c'est maintenant Panini qui lance ce personnage de la collection Vertigo de DC Comics dans les rayons des librairies spécialisés, en publiant deux tomes dans la même année. L'histoire hors continuité du tome 1 constituait déjà une excellente introduction au personnage, tandis que cette première partie du run de
Mike Carey sur la saga, caractérisée par un retour aux sources du héros, s'avère être un moment idéal pour entrer dans la vie de John Constantine. Cet album composé de deux récits («High on Life» dessiné par
Steve Dillon et «
Red Sepulchre» dessiné par
Marcelo Frusin) réunit les épisodes #175 à 180 de l'édition US. Avec ce nouveau cycle, le scénariste, originai
re de Liverpool et vivant à Londres (tout comme John), vient ajouter son nom à une impressionnante liste d'auteurs de renommé :
Alan Moore,
Jamie Delano,
Garth Ennis,
Warren Ellis et
Brian Azzarello.
Dans «Le Sépulcre Rouge»,
Mike Carey consacre suffisamment de temps à la mise en place des différents protagonistes qui gravitent autour de ce détective du surnaturel, évitant ainsi de larguer les lecteurs qui prendraient la série en cours de route. Cet arc va non seulement renouer avec les racines britanniques de cet accro à la cigarette, mais également fai
re découvrir Angie Spatchcock, une jeune serveuse qui n'a pas peur de se frotter aux sciences occultes. le personnage de Gemma, décrit ici comme une petite peste totalement naïve, fait par contre un peu tache au milieu de ce casting assez réussi. L'intrigue démar
re de manière posée et prend de l'ampleur au fil des pages et de l'enquête. Malgré son air blasé et antipathique, cet homme torturé et insolent fera tout pour être à la hauteur au milieu des effusions de sang, trahisons et règlement de comptes. C'est principalement usant de ruse et de manipulations qu'il va se frayer un chemin au milieu des nombreux malfrats et créatures démoniaques qui viennent entraver sa progression.
Les deux dessinateurs donnent une apparence différente à John Constantine.
Steve Dillon ("Preacher") effectue un bon boulot sur le protagoniste principal en lui donnant un look (long cheveux, barbe) qui colle parfaitement à l'état d'esprit de ce de ce personnage urbain atypique revenant d'un long exode et cherchant à garder l'anonymat.
Marcelo Frusin, qui deviendra le dessinateur attit
ré de
Mike Carey sur ce cycle, liv
re, dans un style légèrement plus somb
re, de l'excellent travail au niveau des créatures surnaturelles et des séquences plus violentes.
Un scénario captivant, un personnage intéressant qui évolue dans un monde pour le moins surprenant et un éditeur qui semble choisir les épisodes adéquats afin de fai
re découvrir "John Constantine Hellblazer" au public francophone de manière efficace.