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sur 1020 notes
La moustache, voilà un titre qui promet tout un roman, d'ailleurs c'est le choix qu'à fait Emmanuel Carrère. Il aime tellement cette petite zone velu entre le nez et les lèvres, qu'il a décidé de raconter l'histoire d'un homme et du fait qu'un jour il décida de se raser.

L'homme, juste présenté sous le nom de Il, décide pour se surprendre et surprendre sa femme de se raser pas uniquement les côtés de son visage mais aussi sa moustache, qu'il porte depuis 10 ans. Mais voilà, sa femme, Agnès ne remarque rien. Pour elle, il n'a jamais porté de moustache puis ces amis, son boss et d'autres personnes qu'il rencontre fréquemment. La question de la folie alors se pose. Qui perd pied alors le mari ou la femme? Mais lorsque soudain, il apprend que son père est mort depuis 1 an alors qu'il l'a entendu hier sur son répondeur, il perd pied. A partir de ce moment, le roman part dans tous les sens.

Et oui, Il se met à douter de la sincérité de sa femme et de son ami et patron. Alors hop, il va à l'aéroport et prend le premier vol qui va l'emmener à Hong Kong. Là bas, il se perd un peu en lui en même en se posant d'incessantes questions jusqu'à l'idée que tout pourrait redevenir normal s'il se laissait pousser la moustache. Bien entendu, lorsqu'elle repousse sa femme apparaît comme par hasard dans sa chambre d'hôtel comme si elle avait toujours été là. C'est le poil de trop qui va le mener à sa fin. La quatrième de couverture nous avait prévenu. Il ne faut pas commencer par la fin car sinon on reste dessus.

En effet, qu'est-ce qui est passé par la tête d'Emmanuel Carrère pour écrire ce roman d'une part mais surtout cette fin si horrible tout en souffrance. Une fin qui arrive assez vite qui tombe comme un poil sur la soupe qui couperait la faim. C'est une certitude. Heureusement, que l'affreuse couverture, avec la peinture le dieu des coiffeurs d'Otto Dix , va dissuader quelques lecteurs potentiels. J'aurais plutôt vu une couverture plus surréaliste comme Ceci est une pipe de René Magritte, plus en rapport a t'il une moustache ou pas?

Ok, l'auteur a voulu se distancier de son héros qui n'a pas de prénom. Il a voulu parler de la folie de façon originale. Mais voilà cela ne m'a pas du tout séduite. le personnage principale fuit trop vite et après tout part en cacahouète. L'auteur s'était-il fixé un nombre de pages limites à ne pas dépasser pour terminer si vite l'histoire? Une certitude en tout cas, je n'ai pas du tout envie de voir l'adaptation cinématographique sorti en 2005 avec Vincent Lindon et Emmanuel Devos.

Bref, si vous aimez les moustaches, autant en acheter une en chocolat, au moins on a la certitude de prendre un bon moment.
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La moustache, qu'elle soit extravagante à la Dali ou nazie à la Hitler, change le visage d'un homme.
Le narrateur moustachu décide, un soir, de faire une surprise à sa femme Agnès en rasant la sienne, juste avant d'aller chez des amis.
Comment va-t-elle réagir : Colère ? Étonnement ? Plaisir ?

Contre toute attente, elle ne remarque rien, ou fait mine ne rien remarquer. Indifférence totale.

Ce court roman jongle constamment entre la sincérité et la feinte.
Qu'est-ce qui est vrai ? Qu'est-ce qui est faux ?
Les blagues les plus courtes sont souvent les meilleures, alors quand il voit que sa femme continue d'ignorer son changement de look, il se vexe.
Mais même ses amis et collègues ne remarquent rien. Aurait-elle poussé la blague aussi loin ? Pourquoi ?
D'autant plus que d'autres éléments semblent avoir changé par rapport à ses souvenirs.
Il devient alors parano et se surprend à penser qu'il est peut-être en train de devenir fou ou qu'un complot se trame contre lui.
La fuite devient pour lui inévitable.

Emmanuel Carrère a su m'entraîner dans son histoire, et faire monter crescendo la tension et le suspense jusqu'à la chute surprenante.
Je dois admettre qu'au début je me suis demandée ce qu'il allait bien pouvoir raconter pour faire un roman complet à partir de cette situation.
Eh bien, il a réussi à m'embarquer dans son histoire sans ennui et en ayant même hâte de découvrir le mot de la fin.

L'auteur a lui-même adapté son roman au cinéma en 2005 dans le film du même nom, avec Vincent Lindon et Emmanuelle Devos.
Le roman m'a donné envie de voir le film.
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Surtout ne pas découvrir Carrère avec ce roman. L'écriture y est certes déjà magnifique mais le sujet est déroutant. Carrère décrit par le menu détail la folie s'emparant d'un homme. le point de départ est le rasage d'une moustache. Celle-ci a-t-elle existé ou non ? Pourquoi pas, mais je n'ai pas adhéré à la lenteur du récit. On accompagne cet homme dans ses doutes et ses pensées. Mais je me suis vraiment ennuyée à ses côtés. Il manque quelque chose à ce roman pour en faire une histoire fascinante, peut-être un peu de folie ?...
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Bizarre, chelou, dérangeant. Je n'ai pas aimé du tout, ce livre m'a mise très mal à l'aise...
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Très original, voici un roman qui sort des sentiers battus.
J' adore l'écriture de Emmanuel Carrère, fluide et captivante, j'ai beaucoup aimé "D'autres vies que la mienne".
Là, on va dire, que ça a un peu moins bien pris, du moins la deuxième partie (le dernier quart) du livre. J'ai adoré la première partie, ai dévoré les pages. L'intrigue est alléchante, et j'ai été prise dans ce tourbillon hallucinant que devient la vie de notre héros, Marc. Et puis, l'histoire se rallonge, la fuite du héros, son errance ne m'ont pas emballée et j'avais hâte d'en découdre.
Le final est quant à lui, génial !

Voilà un bilan mitigé.
Emmanuel Carrère décrit parfaitement la psychologie de cet homme, fou à lier, confronté à des situations loufoques, improbables. Tout part d'une simple blague qui va rapidement prendre vite un tournant amer, tragique. Marc devient en désaccord avec sa femme, avec son entourage, ses amis, ses collègues. Et chacun des protagonistes réfutent tous les faits qu'il énonce : un voyage à Java, le fait qu'il se soit raser la moustache (tout le monde affirme l'avoir toujours connu glabre)...
Comment vivre sereinement quand tout le monde est en désaccord avec vous ? Comment partager sa vie avec une femme qui ne voit pas tel que vous vous voyez ? Quelle est la réalité ? Qui est fou dans cette histoire ?
"Les fous semblaient paisibles, leurs hôtes pas mécontents de ces revenus locatifs qui avaient l'avantage de tomber tous les mois, à coup sûr, de ne pas risquer de se tarir, car leurs pensionnaires restaient jusqu'à leur mort. Chacun vaquait à ses occupations, un des malades, depuis vingt ans, écrivait sans trêve la même phrase pompeuse et dépourvue de sens, une autre berçait des baigneurs en celluloïd, changeait leurs couches toutes les deux heures, se déclarait heureuse… En voyant le reportage, il avait pensé, c'est horrible, bien sûr, mais comme on trouve horrible la famine en Ethiopie, sans se représenter Agnès assise sur les marches d'un cabanon, au fond du jardin, répétant d'une voix douce que son mari n'avait jamais porté de moustache […]."

Je suis ravie d'avoir vécue cette courte expérience, même si comme je l'ai déjà dit, j'avais hâte que celà se termine. Elle aurait, à mon humble avis, mérité d'être plus courte, et la dernière partie, qui n'est pas franchement liée à la première aurait pu ne pas exister, tout simplement.

Lien : http://seriallectrice.blogsp..
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Les liens étroits qu'Emmanuel Carrère entretient avec la Russie l'ont peut-être guidé dans la création de ce court roman. J'ai inévitablement pensé au "Journal d'un fou" de Nicolas Gogol. Toute la saveur tient dans le point de vue adopté par le narrateur, celui du personnage principal, qui bascule dans la folie au fur et à mesure du récit. les troubles arrivent sans crier gare, simplement, sans pathos. C'est cette juste mesure qui rend le récit si captivant, car les réactions du personnage nous paraissent évidentes. Oui, nous aurions fait pareil à sa place. Tout est affaire de perception. le fou ne se déclare jamais fou, parce que ce qu'il voit et pense est bien réel, concret. C'est probablement le monde qui l'entoure qui devient dément...
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A quel moment commence la folie ? Quel est donc son déclencheur ? Ici tout semble partir de l'existence ou non d une moustache ! Simple détail qui devient pourtant pour notre héros le point de départ d'une spirale infernale.
Alors je me suis moi même laisser entraîner par de nombreux questionnements. Où cela allait t il
nous mener ? Complot ? Rêve ? Folie ? Mais je ne m'attendais pas à une fin si brutale et sans réponse !
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"La moustache" est, pour moi, une prouesse littéraire. L'histoire commence d'une manière si anodine, par un détail, un petit rien, mais qui va devenir la cause et la fin de tout. Une atmosphère angoissante est montée petit à petit, jusqu'à devenir une voie sans issue et se terminer par une fin glaçante. Emmanuel Carrère est un vrai génie!
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Alors ce livre, je m'en souviendrais toujours, mais en négative. Un des livres que je déteste. Et de même le film qui est très ennuyant à regarder, je l'ai regardé avec ma mère. On l'a arrêté plus tôt que prévu et on l'a mis en option rapide haha !!
J'ai du le lire en classe de français en seconde ! Horrible !! Aucun mot de plus !
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Curieux titre pour un étrange roman, qui commence de la façon la plus anodine qui soit (le "héros" décide de se raser la moustache pour surprendre sa femme), et bascule dans l'angoisse d'un fantastique réaliste. C'est que ni sa femme ni personne ne veut admettre qu'il portait la moustache, mais la portait-il vraiment? Une terrible quête du moi. Existe-t-on au regard de l'autre?
C'est le début de l'errance pour ce Français moyen.
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