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3,54

sur 1021 notes
Ce livre est vraiment hors du commun. À peine installé dedans, on entre déjà dans un univers tout à fait dérangeant, agaçant, on veut comprendre et quand on croit avoir un élément de réponse, un nouvel événement vient tout chambouler.

Toute cette histoire à cause d'une simple moustache, quelques malheureux poils qui vont déstabiliser complètement la vie d'un homme qui jusque là était tout à fait normale, tranquille, saine... C'est très difficile de décrire ce que l'on ressent tout au long de la lecture. Pas une seule seconde on n'a le temps de s'ennuyer, pas une seule seconde ne on peut cesser de se demander ce qui se passe, ce qui va se passer, et surtout ce qui s'est passé, à quel moment tout a dégénéré, et pourquoi.


La seule chose que je reprocherais à ce livre c'est de laisser le lecteur, à la fin, dans son trouble, sans les réponses qu'il espérait. C'est fait exprès, je le sais bien. Mais c'est énervant... alors je cherche encore, mais je doute trouver un jour la réponse.

Juste un conseil, encore : si comme moi vous lisez dans un peu toutes les situations, évitez seulement de lire les dernières pages au petit déjeuner. C'est mal passé (ouais je suis assez sensible le matin).

À part ça, aucune contre-indication, dévorez-le jusqu'à la fin, il le vaut bien!
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Un jour, pensant faire sourire votre femme et vos amis, vous rasez la moustache que vous portiez depuis dix ans. Personne ne le remarque ou, pire, chacun feint de ne l'avoir pas remarqué, et c'est vous qui souriez jaune. Tellement jaune que, bientôt, vous ne souriez plus du tout. Vous insistez, on vous assure que vous n'avez jamais eu de moustache. Deviendriez-vous fou ? Voudrait-on vous le faire croire ? Ou quelque chose, dans l'ordre du monde, se serait-il détraqué à vos dépens ? L'histoire, en tout cas, finit forcément très mal et, d'interprétations impossibles en fuite irraisonnée, ne vous laisse aucune porte de sortie. Ou bien si, une, qu'ouvrent les dernières pages et qu'il est fortement déconseillé d'emprunter pour entrer dans le livre. Vous voici prévenu.
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Histoire d'un homme qui se rase la moustache afin de voir l'effet produit et finalement personne ne lui en parle. Ce motif cache en fait les soupçons de sa femme Agnès sur une tombée lente mais certaine dans une forme de folie.
La folie qui s'instigue dans les éléments ordinaires du couple.
C'est assez bien écrit mais les personnages manquent clairement d'épaisseur voire d'humanité de désirs.
C'est un effet sûrement travaillé au service de notre malaise mais du coup je me suis senti frustré par ces manques et n'ai pas vraiment accroché.
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Petite déception, car j'ai énormément apprécié les romans ultérieurs d'Emmanuel Carrère. Mais là, j'ai raté l'envolée. L'idée de départ est originale et le début du livre m'a amusée, mais l'incertitude qui s'est ensuite peu à peu installée (qui est fou dans cette histoire, et pourquoi ?) m'a rebutée. Au final, c'est un roman dérangeant, qui ne se départ pas de son style consciencieusement maîtrisé -mais sans moi
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Un jour, sur un coup de tête, pour changer et étonner son entourage, le narrateur décide de raser la moustache qu'il arbore depuis longtemps. Mais à sa plus grande surprise, personne ne le remarque. Pensant d'abord à un canular, une mauvaise blague fomentée par sa femme, l'ex-moustachu va sombrer peu à peu dans le désarroi, la perplexité et l'angoisse devant la constance de ses proches : mais ! Quelle moustache ? Il n'a jamais porté la moustache !
Une lecture extrêmement déstabilisante, car l'auteur et le narrateur amènent le lecteur aux frontières de la folie. Si la première partie est un véritable joyau, Emmanuel Carrère sachant rendre à la perfection ces dialogues de couple absurdes, où la connaissance de l'autre est telle que les non-dits du discours sont plus importants que les phrases réellement exprimées, la seconde moitié et le final de ce roman m'ont laissée plus que perplexe.
Dérangeant et angoissant, ce roman évoque pêle-mêle les relations de couple, l'entêtement, la psychose, l'enfermement, ces détails qui peuvent, par un jeu de domino erratique, conduire parfois à de graves conséquences.
Emmanuel Carrère est un grand écrivain, qui connaît parfaitement l'âme humaine, ses incohérences et sa complexité. Son écriture est ciselée, précise et fait mouche. Sa thématique m'a cependant laissée sur ma faim. La question n'est évidement pas de savoir si oui ou non il y avait une moustache, mais plus de savoir si la pente relationnelle qui conduit deux êtres qui s'aiment à se déchirer, à douter de l'autre, à se soupçonner des pires vilenies, si cette pente psychotique a une fin, une sortie de secours, un bouton pause...
Un roman qui fait vaciller et qui donne envie d'en lire plus sur la paranoïa et/ou de se replonger dans les textes de Descartes.
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Livre intrigant avec une fin quelque peu décevante.
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Il s'agit d'un livre très court, qui ne fait que 183 pages, et qui nous emmène dans la vie du narrateur dont on ignore le nom (il sera appelé "il" tout au long du récit) qui, un jour, pour rigoler, se rase la moustache. Mais, alors qu'il pensait faire rire tout le monde, il se rend compte que personne n'a remarqué de changement. Il croit alors à une farce d'Agnès, sa femme, qui aurait prévenu ses amis de ne pas lui faire de commentaire à propos de sa moustache; un coup monté en somme. Mais bien vite, il se mettra à douter...

C'est un livre complètement fou, au sens littéral du terme. Plus on avance dans l'histoire, moins les choses ont de sens. On s'enfonce dans la folie, on se demande sans cesse ce qu'il se passe et qui est le fou dans l'histoire : la narrateur ou Agnès ? On suit avec perplexité les théories de complot que s'imagine le narrateur mais celles-ci deviennent de plus en plus farfelues. Lire ce livre, c'est avoir l'impression d'être dans une spirale infernale, qui ne pourra jamais s'arrêter.

L'ambiance est terriblement pesante, alourdie par le texte très peu aéré. C'est généralement quelque chose qui me dérange beaucoup : j'aime qu'il y ait beaucoup de paragraphes et de chapitres. Mais, dans ce livre, je trouve que la mise en page est en cohérence avec le récit. D'ailleurs, cela ne m'a pas empêché de le lire rapidement puisque, comme je le disais, c'est comme si on était dans une spirale et j'avais tellement envie d'avoir des réponses que j'avançais très vite. Cependant, il n'y a aucune réponse claire à la fin, qui soit explicitement dite. Mais l'on se doute quand même de se qu'il s'est passé...

En conclusion : Un livre très spécial avec une histoire tordue qui vous plongera dans la folie pure.

Lien : http://livresquement.blogspo..
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Découverte de cette auteur que je ne connaissais pas et de son roman, apparemment connu puisqu'il y a eu un film... (ce que j'ai découvert sur les commentaires de ce livre..) inculte.. peut être.
Enfin Une histoire assez courte, proche de la nouvelle, ou Un homme somme toute assez commun décide sur un coup de tête de se raser la moustache, banale me direz vous... oui bin pas tant que ça... puisque nous voilà derrière embringué dans une folle histoire de doute, machination folie, qui nous mèneras de Paris à Hong-Kong pour essayer de conclure cette douce folie.

Un livre court original, intrigant, surprenant, enfin bon il a tout pour être un grand malgré son peu de page.
On reconnais assez vite le côté journaliste de gauche dans le style d'écriture de Carrère, des phrases longues, à rallonge même, ampoulé, qui parfois complique un peu la lecture il faut l'avouer, mais qui reste accessible et qui donne aussi un certain cachet à l'histoire.
Une histoire improbable, la conclusion reste des plus inattendu, et ne répond pas vraiment à toute les question que l'on se pose mais est dans la lignée et bien amené.
Livre a lire à mon avi et qui vous ferra peut être jeter votre rasoir, de peur de devenir comme notre protagoniste. Mais comme le dit le plus célèbre Moustache espagnole j'ai nommé Dalie (parti pris? peut être) La seul différence entre moi et un fou c'est que moi je ne suis pas fou.


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Grand amateur des romans de Philip K. Dick, Carrère met en scène dans ce récit un improbable glissement de réalité, qui n'est pas sans rappeler également, à bien des égards, Kafka et sa Métamorphose. Hésitant entre le cauchemar éveillé, la descente aux Enfers ou le complot psychologique particulièrement perfide, le récit, entièrement assumé par le narrateur, vous plonge délibérément dans des abîmes de perplexité, dont il est fortement déconseillé de sortir de la même manière que le héros. Rares sont les livres (français, qui plus est) qui vous tiennent autant en haleine par leurs rebondissements et leur profondeur, et La Moustache fait définitivement partie de cette catégorie très restreinte de romans. La psychologie des personnages est subtilement rendue par des monologues intérieurs bien menés, et qui nous entraînent aux confins de la folie, chaque page semblant enfermer un peu plus le héros dans l'extraordinaire bouleversement qui se produit inexorablement autour de lui : car bientôt, en sus de la moustache, ce sont des pans entiers de son existence qui semblent disparaître aux yeux des autres (des vacances à Java dont sa femme n'a plus aucun souvenir, un père décédé depuis un an mais qui a laissé un message sur le répondeur du couple quelques heures auparavant, des amis qui n'existent que dans la tête du narrateur...). Rythmé, le récit se divise en deux grandes parties, la seconde se déroulant en Asie, entre Hong-Kong et Macao, où le héros a cherché refuge pour tenter de reprendre prise sur la réalité, ou se laisser à jamais dévorer par la folie, dans une attitude passive que l'on peut déceler lors d'incessants allers-retours sur un ferry qui sillonne la baie de Hong-Kong, symbole de la résignation et de l'abandon de soi qui guettent le narrateur... (la suite en cliquant sur le lien ci-dessous !)
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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Histoire de fous dans tous les sens du terme. Dès le début de l'histoire on se met à douter comme le héros, est-ce une blague collective, serait-il en train de devenir fou ?
Le roman est court et réussit à nous embarquer dans la première partie dans les angoisses du personnage principal. La seconde moitié du livre m'a moins emballée, j'ai eu l'impression que l'auteur faisait de l'impro, qu'il écrivait l'histoire comme elle lui venait sans construction spécifique : "tiens si je lui faisais prendre l'avion ...".
Ne pas avoir de réponse claire m'a gênée également, sans parler de l'épilogue de l'histoire que j'ai survolé, en lisant en diagonale, brrrr..
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