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3,94

sur 2439 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai aimé ce mélange entre biographie, roman, autobiographie, récit historique et parfois spirituel. Une écriture assez simple mais qui justement permet le passage facile d'un des aspects à l'autre, sans heurt...
Et quelle(s) histoire(s)... Ce livre est plutôt passionnant. J'ai appris pas mal de choses. Et comme d'habitude, on en revient à l'idée que rien n'est jamais aussi simple qu'il n'y parait, tout est toujours bien paradoxal ou contradictoire. Ah, (l')être humain...
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J'ai aimé ce mélange entre biographie, roman, autobiographie, récit historique et parfois spirituel. Une écriture assez simple mais qui justement permet le passage facile d'un des aspects à l'autre, sans heurt...
Et quelle(s) histoire(s)... Ce livre est plutôt passionnant. J'ai appris pas mal de choses. Et comme d'habitude, on en revient à l'idée que rien n'est jamais aussi simple qu'il n'y parait, tout est toujours bien paradoxal ou contradictoire. Ah, (l')être humain...
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Quelle vie incroyable et en plus elle est magnifiquement racontée ! Que l'on déteste ou que l'on adore le personnage on ne peut qu'être emportée par le tourbillon de cette vie.
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C'est d'un individu bien réel dont Emmanuel Carrere a voulu brosser le portrait : Edouard Limonov. Un être complexe qui tient à la fois du salaud, du héros, intelligent, imbu de lui même, immoral, ... le portrait se veut réaliste et nous avons là un récit qui tient presque plus du documentaire que du genre romanesque ...

Edouard Limonov est née dans une ville ouvrière de Russie, d'un père militaire et d'une mère ouvrière. C'est un enfant plutôt sage qui va traverser l'adolescence en devenant voyou mais un voyou poète qui va subitement s'assagir après un séjour en hôpital psychiatrique suite à une tentative de suicide. de poète à Moscou, il va devenir clochard à New York, puis valet de chambre d'un milliardaire, écrivain connu à Paris, soldat dans les Balkans et maintenant le chef d'un parti nationaliste adulé par certains, haï par d'autres ...

C'est le premier livre que je lis d'Emmanuel Carrere et je ne suis pas déçue. C'est vif, percutant, il va droit au but. Il faut dire aussi que la vie de Edouard Limonov est absolument fantastique. On est dans l'aventure totale et savoir que cet homme existe rend le récit encore plus passionnant !

Limonov démontre un égoïsme assez surprenant, c'est un narcisse dans toute sa splendeur qui s'est pourtant montré d'une grande sensibilité avec les femmes. Son existence est tellement surprenante que l'on suit ses aventures sans être jamais au bout de nos surprises. C'est une magnifique épopée auxquels Emmanuel Carrere ajoute quelques éléments biographiques personnels qui ajoute un second souffle à l'oeuvre et m'ont permis de faire un peu plus connaissance avec cet auteur. Il faut dire aussi que les deux hommes se sont rencontrés dans les années 80 à Paris. Emmanuel Carrere avait interviewé Limonov qui malgré la vie dissipée et aventureuse l'avait reconnu en 2002 lorsqu'il s'était croisé en Russie. C'est dire la mémoire de cet homme qui semble avoir pourtant tout vécu !

Certaines scènes peuvent être assez choquantes. Notamment toutes celles qui se rapportent à la sexualité car Limonov va loin dans ses descentes aux enfers. C'est un être passionné, plein de vie mais écorché et extrême. J'ai aimé que Emmanuel Carrere ne porte a aucun moment un jugement sur ce personnage. Il nous laisse libre de nous faire notre propre opinion. Il s'en tient aux faits, tel un journaliste et c'est aussi bien ainsi. Il faut dire que l'air de rien ce récit soulève un certains nombres de questions sur la moralité ou le destin ...

Ce récit est également intéressant en ce qui nous révèle tout un pan de l'histoire de la Russie selon une vision nouvelle ... On y assiste à la perte de puissance du régime communisme, à la mise en place d'une mafia, au grand désordre qui va suivre ... Ce sont aussi des figures incontournables de la culture Russe qui nous sont contés : Brodsky, Sakharov, Soljenitsyne, que Limonov jalousait. Un récit riche dont je ne m'étonne pas qu'il ait reçu le prix Renaudot en 2011 !

Lien : http://depuislecadredemafene..
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A lire absolument pour les aspirants écrivains et les russophiles. Limonov, personnage de légende, superbement raconté par Emmanuel Carrère...
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En entamant ce livre, je n'avais que très peu d'idées sur qui était Edouard Limonov. Je le savais russe, dissident politique et écrivain.
J'étais par contre déjà bien familiarisée avec l'oeuvre de Carrère ; dont j'apprécie tout particulièrement les ouvrages mélangeant investigations sur la vie des autres (la majorité de ses livres pourraient bien s'appeler 'D'autres vies que la mienne' ) et auto-fiction.

Limonov suit cette lignée même si cette fois, Carrère s'attaque à un fameux gros morceau! Car ce Limonov est un sacré personnage : né en Russie en 1943, fils de soldat, tour à tour poète sans le sou, immigré aux Etats-Unis et serviteur d'un milliardaire, soldat volontaire pendant la guerre des Balkans, prisonnier, auteur reconnu et candidat aux élections présidentielles russes en 2012.

D'emblée, Carrère annonce qu'il lui sera impossible de juger l'homme, 'héros' de son récit. Qu'il restera jusqu'au bout incapable de décider si Limonov est un héros ou un salaud.
L'enquête est minutieusement menée, très bien documentée et les faits sont relatés avec une clarté dépouillée de tout jugement.
Ainsi, en ayant l'air de ne pas y toucher, Carrère sonde en finesse et en profondeur, à partir de ce qui semble être un simple énoncé de faits, l'âme de son protagoniste. Son regard semble en faire le tour à 360 degrés ; l'aborde par des angles énormément variés et nous le livre dans une infinie complexité mais dans un style ultra limpide.

Les digressions auto fictionnelles de Carrère ne font à mon sens qu'humaniser encore plus à la fois le personnage (Limonov) et l'auteur.
Je ne suis pas devenue 'pro' ni 'anti' Limonov, mais j'avoue avoir été complètement happée par le personnage, il m'a complètement fascinée tout au long des 488 pages de ce récit.

Et cet ouvrage ne fait que confirmer mon admiration pour Emmanuel Carrère. Je le recommande chaudement.
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Je remercie Emmanuel Carrère d'avoir su, comme à son habitude, s'insérer dans cette vie. Il me semble que je n'aurais pas supporter un récit linéaire de la vie de Limonov, qui est certes un personnage hors norme et a une vie très riche en évènements mais il m'aurait facilement insupportée par son caractère morbide et extrémiste.

Alors que l'enthousiasme de l'auteur, ses réflexions personnelles et sa grande culture de la Russie font de ce roman un récit passionnant des années 40 à nos jours.

Edouard Savenko devient "Ed Limonov -hommage à son humeur acide et belliqueuse, car limon signifie citron et limonka grenade- celle qui se dégoupille." Très jeune, Edouard est attiré par les voyous, la mort plus tard ce sera la décadence, la guerre. Il a connu tous les extrêmes, vécu dans la rue, dans les plus belles maisons, dans les tentes, les hôtels sordides, les prisons. L'amour est pour lui une opportunité comme avec Anna ou Jenny, un besoin de se sentir aimé comme avec les noirs des parcs, puis la volonté de posséder les plus belles et les plus jeunes. Son engagement pour Natacha est même touchant .

" C'est ma femme. Je prends soin d'elle depuis sept ans, je ne vais pas arrêter maintenant."

Mais lorsqu'elles le quittaient, il sombrait.

" Plusieurs fois, il s'est retrouvé à terre, vraiment désespéré, vraiment privé de recours et, c'est un trait que j'admire chez lu, il s'est toujours relevé, toujours remis en marche, toujours reconforté avec l'idée que quand on choisit une vie d'aventurier, être perdu comme ça, totalement seul, au bout du rouleau, c'est simplement le prix à payer."

Même si Emmanuel Carrère ne se sent pas de point commun avec Limonov, quelque part, il l'admire et ne veut pas en faire un perdant. Il rejette particulièrement son engagement en Serbie mais nous explique que cette fascination pour la guerre se retrouve ensuite dans cette sensibilité pour les prisonniers de Lefortovo, Saratov ou Engels où il sera incarcéré.

" En deux heures à la guerre, pense-t-il, on en apprend plus sur la vie des hommes qu'en quatre décennies de paix."

Grâce à son style très narratif, Emmanuel Carrère a éclairci en mon esprit beaucoup de choses sur les Etats russes, leurs dirigeants, les oligarques, certaines personnalités françaises, sur la personnalité de Poutine. le mélange de récits personnels, d'anecdotes, de portraits, de la vie de Limonov et surtout de l'histoire de la Russie constitue un roman passionnant et éclairant.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Limonov c'est à la fois la liberté (sous contrainte), l'indépendance (relative), une conscience de soi (absolue) et une envie d'en être. Cet homme-là a tout fait dans sa vie : prisonnier, petit délinquant, poète, écrivain. Il s'est bien senti partout où à peu près, et surtout a fait ce qu'il a voulu. Il a fait fi [...]
Lien : http://www.lirezvous.com/emm..
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Emmanuel Carrère s'empare à nouveau de la vie de l'un de nos contemporains, Limonov, né en 1943 en URSS.

Dans cette brillante biographie, des évènements de la vie d'Emmanuel Carrère s'entremêlent tout au long de son récit à ceux qui jalonnent la vie du sulfureux Edouard Limonov. Ce parallèle échappe d'emblée à un simple égarement narcissique mais constitue une mise en lumière passionnante de son parcours. Une vie hors du commun qui n'est pas due à une suite d'accidents du destin mais bien à une volonté farouche de mener une vie d'aventurier.

Le livre est écrit sans complaisance, avec des mots crus mais dans un style direct magnifique, Emmanuel Carrère nous livre sa vision de Limonov. « Pour lui tant qu'on est méchant, c‘est qu'on n'est pas de venu un animal domestique », « Lui, Edouard, on ne l'achète pas, on ne le domestique pas. Il est un bandit de grand chemin qui veut bien, si leurs routes se croisent, frayer avec le grand chef, d'égal à égal, mais ne se mêle pas à la racaille de ses valets, indicateurs et porte-flingues. »
Mais « c'est vrai, il ne juge pas. Il est sans illusions, sans compassion, mais attentif, curieux, serviable à l'occasion. »

Sur fond de chute du communisme, on suit son séjour en France puis à New York où il deviendra SDF, majordome, son retour en Russie, sa participation à la guerre des Balkans, ses activités politiques, son passage en prison. Il y a les femmes aussi, Anna, Elena, Natacha… et l'écriture. Limonov n'a pas froid aux yeux, rien ne lui fait peur et ses idéaux comme bon nombre de ses actes sont abjects. Tout au long de sa vie, il a publié une oeuvre autobiographique dont Emmanuel Carrère fait l'éloge littéraire. Il s'en est d'ailleurs largement inspiré pour appréhender l'homme tout en menant son enquête.

Une quête âpre, parfois écoeurante , mais on ne lâche plus le livre une fois qu'on l'a commencé.

En refermant ce livre, je n'étais pas fâchée de prendre enfin congé de ce personnage mais certaine de l'immense talent de Emmanuel Carrère qui rappelle avec force mais aussi beaucoup de subtilité qu'il existe des hommes comme Limonov.

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On ne présente plus Emmanuel Carrère, écrivain « fils de » (Hélène Carrère d'Encausse), forcément russophile et amateur de personnages ambigus, sulfureux ou psychopathes, bref, hauts en couleur. Emmanuel Carrère n'invente pas ses personnages pour écrire ses romans, surtout pas, car il va par principe directement les chercher dans le monde réel, c'est beaucoup mieux. On peut citer à titre d'exemples : l'écrivain paranoïaque Philip K. Dick (Je suis vivant et vous êtes morts) ; l'ignoble assassin Jean-Claude Romand (L'adversaire) ; lui-même, atteint de machisme délirant (Un roman russe) et aujourd'hui le russe démesurément russe Limonov (Limonov).
Les « romans » de Carrère sont donc des biographies, des récits ou des témoignages, qui parviennent cependant à conserver une saveur on ne peut plus romanesque grâce aux improbables aventures qui s'y déroulent, prouvant que la réalité s'ingénie toujours à vouloir dépasser la fiction.
Limonov n'échappe pas à cette règle.
Ce héros au parcours si dostoïevskien et nabokovien (j'aurais pu encore ajouter fitzgéraldien et soljenitsynien pour faire bonne mesure, car il a connu à la fois le ghetto doré des milliardaires new-yorkais et les geôles russes d'où-l'on-ne-revient-jamais-mais-parfois-si-quand-même) a bien évidemment le destin hors norme qui a été annoncé partout… et sur lequel je ne reviendrai pas. Car Edouard Limonov est à présent définitivement sorti de l'obscurité, sans doute grâce au livre d'Emmanuel Carrère. Au même moment, comme par un heureux hasard, sont ressortis en librairie les propres ouvrages autobiographiques de l'écrivain Limonov : Journal d'un raté, Autoportrait d'un bandit dans son adolescence, etc. tout un programme.
Après avoir lu le livre de Carrère, on n'ignore presque plus rien de la vie (familiale, sexuelle, politique…) de cet étrange héros-antihéros non conformiste et controversé, tant le biographe en titre entre dans les détails et accumule les anecdotes, recueillies grâce aux interviews menées, puisées dans les livres publiés de Limonov, retrouvées dans les souvenirs de l'auteur. Parce que Carrère, qui a beaucoup d'amis et de relations, « connaissait » Limonov
Mais ce n'est pas tout, n'oublions pas cette caractéristique que l'on retrouve également dans les autres livres de l'auteur : Carrère parle aussi et surtout… de lui. le récit sur Limonov est sans cesse entrecoupé de considérations sur les événements de la vie de Carrère, les anecdotes de la vie de Carrère, les opinions personnelles de Carrère, qui apparaissent certes comme des éclairages en contrepoint de l'intrigue principale, mais qui à mon avis cassent le rythme et présentent un intérêt parfois relatif (par exemple à propos de lunettes : « J'ai dû en porter dès l'âge de huit ans. Edouard aussi, mais il en a souffert plus que moi. »). Emmanuel Carrère ne cesse de se comparer à Limonov, à la fois comme écrivain et comme aventurier (c'est très clairement annoncé page 221), de rechercher des symétries entre leurs vies : une anecdote lui rappelle la fugue de ses deux fils, une autre un déjeuner avec sa mère…
Malgré les petits excès de cabotinage de l'auteur, la lecture de Limonov, par la somme de détails très fouillés et grâce au parcours absolument sidérant du héros éponyme (qui n'est pas terminé, on peut ajouter aujourd'hui un nouvel épisode avec Depardieu, aurons-nous droit bientôt à Limonov 2, le retour ?), reste véritablement passionnante de bout en bout, même si le roman s'achève malheureusement un peu en eau de krovianka (boudin russe), et laisse le lecteur sur sa faim, car la vie de Limonov, écrivain et dissident politique charismatique dans la Russie de Poutine, est semble-t-il loin d'être achevée.
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