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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'aime cette collection “1 heure lumière”. le Bélial nous propose des récits courts, des récits récents d'auteurs actuels, soignés et de qualité ainsi que des récits plus anciens, d'auteurs un peu oubliés et qui valent le coup d'être ressortis des oubliettes. Ce que j'aime particulièrement, c'est qu'ils nous offrent une entrée en matière encourageante pour s'intéresser à ces auteurs.
Celui-ci est un écrit nouveau, d'un auteur dont je n'avais encore jamais entendu parler. Ce court roman est dans le genre cyberpunk. Cela se passe dans un avenir pas très éloigné, la médecine a évolué, tout le monde porte un appareil sous-cutané, l'informant de sa condition physique, évaluant les taux cardiaques, hormonaux et autres informations médicales. Un sujet digne d'offrir un orgasme à tout complotiste. Dans une affaire de meurtre, ces informations deviennent alors déterminants.
Olivier Caruso met en place des personnages bien affirmés, dans le style du polar judiciaire, une structure sociale et économique aussi bien campée. l'intrigue nous retient, c'est vif, efficace et plutôt bien écrit, avec beaucoup de dialogues, presque théâtral.
Mon regret : le style polar judiciaire prend un peu trop le dessus sur l'aspect science-fiction, j'y ai vu plus d'affinités avec Keigo Higashino ou Karine Giebel qu'avec Philip K. Dick. Certains trouveront au contraire que c'est un mieux, c'est purement une affaire de goût personnel, mais un autre aspect m'a gêné, justement en lien avec ce genre, c'est qu'on en devine un peu trop vite l'issue.
J'y ai malheureusement trouvé les défauts que je reproche généralement au genre polar judiciaire : tout est construit pour un coup de théâtre final et on tombe dans le stéréotype, aussi bien dans les motifs et intentions, que dans la structure du récit. Mais malgré cela, c'est une lecture agréable, assez palpitante, avec des personnages intéressants et l'aspect cyberpunk est un plus. Cette légère déception ne m'empêche pas d'avoir envie de découvrir un peu plus cet auteur, plutôt prometteur.
Ça ne sera pas mon volume préféré dans cette collection, mais j'ai jusqu'à présent pris du plaisir avec la totalité de ce que j'en ai lu, au point de la considérer comme garantie de qualité.
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Et une pépite de plus pour la collection « Une Heure Lumière » du Bélial ! Habitué au format court, Olivier Caruso nous livre ici une novella captivante qui ravira les amateurs de science-fiction et qui n'est pas sans faire penser, par les thématiques évoquées aussi bien que par les choix narratifs réalisés, à l'une des auteures majeures de la SF américaine : Nancy Kress. le texte met en scène le point de vue de deux personnages qui vont se retrouver au coeur d'une bataille juridique déterminante pour l'avenir de la société. le premier est un scientifique de renom, à l'origine de la popularisation d'un système de détection et d'affichage des constantes de notre corps, et plus particulièrement de notre cerveau. le second est une brillante avocate réputée invincible mais en proie à des problèmes d'alcool et hantée par une vieille histoire d'amour. le rapport entre les deux ? Rebecca, fille du premier et filleule non désirée de la seconde, qui vient de se rendre coupable, quelques heures seulement après ses dix-huit ans, du meurtre de sa mère. Dans cette société futuriste hyper-connectée, le fait divers ne manque pas de faire la Une et de déchaîner les passions sur les réseaux sociaux. D'ailleurs, les premières tendances rendant compte de l'opinion publique ne font pas un pli : Rebecca est un monstre, et doit être condamnée à la peine maximale pour son crime. Sollicitée par le père de la jeune fille, qu'elle a connu il y a bien longtemps, pour assurer sa défense, Amélie n'a que quelques semaines pour retourner l'opinion en faveur de sa cliente et tenter de comprendre comment fonctionne le cerveau de cette étrange jeune fille atteinte d'un kyste cérébral à même de déclencher des pulsions meurtrières. La novella alterne donc entre le point de vue du père, qui tente par tous les moyens de faire sortir sa fille de prison, et celui de l'avocate qui se débat avec ses propres souvenirs tout en tentant de comprendre les circonstances du drame et de trouver les arguments les plus à même de faire acquitter sa cliente.

Le texte s'apparente à un véritable thriller d'anticipation, et il est difficile de ne pas être tenté de le lire d'une traite. La construction du récit telle qu'imaginée par Olivier Caruso y est pour beaucoup, l'intérêt du lecteur étant sans arrêt relancé par un rebondissement ou une révélation qui viennent rebattre les cartes et accroître les enjeux. Je le disais, la novella m'a beaucoup fait penser à ce que peut également produire dans le même genre Nancy Kress, puisqu'on retrouve ici un certain nombre de thématiques communes, à commencer par les potentiels bouleversements de société provoqués par l'influence de la science et de ses innovations dans les années à venir (manipulation de notre cerveau, déterminisme génétique, influence des réseaux…). Tout comme l'autrice, Olivier Caruso a également à coeur de placer l'humain au centre de son récit, si bien que des sujets qui pourraient paraître trop complexes pour des lecteurs dotés d'un faible bagage scientifique deviennent ici parfaitement accessibles. N'ayez donc crainte si, comme moi, vous n'entendez rien aux neurosciences ! le but de l'auteur est avant tout d'interroger la société et d'imaginer quelles pourraient être ses évolutions et choix dans l'éventualité où le fonctionnement de notre cerveau pourrait être aisément modifié. le suspens est également largement entretenu par les implications personnelles du drame pour les deux personnages, si bien que le lecteur attend avec la même impatience aussi bien le verdict du procès que les révélations concernant le passé commun des protagonistes. C'est la présence de cette dimension humaine qui permet à l'émotion d'affleurer à plusieurs reprises dans le récit, notamment par le biais d'Amélie, avocate pugnace prête à tous les coups bas pour gagner mais aussi profondément vulnérable et souvent en proie aux doutes.

Les amateurs de SF trouveront une fois encore leur compte avec ce trente-troisième ouvrage de la collection « Une Heure Lumière » qui réunit tous les ingrédients d'une bonne novella : une construction habile, des thématiques de société traitées avec subtilité, des personnages complexes et attachants, et surtout une chute magistralement bien amenée. A découvrir absolument !
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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L'araignée

Estampillé science-fiction, ce court roman (ou novella pour les puristes) se classerait plutôt dans la catégorie thriller d'anticipation.
Nous sommes dans le futur, (peut-être proche d'ailleurs), les neurosciences ont fait des progrès considérables et Stéphane Bertrand en est l'un des fers de lance. Il a créé Neurotech qui permet à tout à chacun, à l'aide d'un implant, de connaître son taux d'hormones (dopamine, sérotonine, adrénaline) son alcoolémie (toujours utile !) et tout un tas de paramètres médicaux censés améliorer sa qualité de vie. Celle de Rose Bertrand est plutôt au point mort (désolée pour le jeu de mots vaseux) : elle vient d'être assassinée par sa propre fille, Rebecca, qui fêtait ses dix-huit ans… Stéphane fait appel à une avocate de renom et accessoirement une ex-amie de sa femme, Amélie Lua, pour assurer la défense de Rebecca.
Neurosciences donc, mais aussi hyper connectivité de la société, voici quelques thèmes développés au détour de ces169 pages qui se lisent d'une traite.
Très intéressant mais flippant.
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En conclusion, la novella d'Olivier Caruso est remarquable à plus d'un titre : son univers développé qui aborde le sujet de la biotechnologie donne beaucoup de relief à l'ensemble, les personnages sont intéressants et fouillés, l'intrigue efficace et ponctuée de rebondissements surprenants, un style de narration dynamique et une critique de notre société actuelle au travers de l'utilisation des réseaux sociaux. Que vouloir de plus? Bref, à découvrir d'urgence!

Pour une chronique plus complète, rendez-vous sur mon blog :
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Une lecture qui fait froid dans le dos, tant l'enfer qu'elle nous promet semble à portée de main.

Dans cette histoire de meurtre familial, nous découvrons une société charpentée par un Cesare Lombroso 2.0. Les synapses et les replis du cerveau remplacent les bosses du criminologue italien. Et ça fait froid dans le dos.
Jusqu'où sommes-nous responsables de nos actes ? Qu'est-ce que la culpabilité ? Et si par des nano-drones nous pouvions tout réguler, aussi bien dans nos émotions que nos pulsions ?

Une lecture dérangeante, qui pose des questions tellement complexes qu'on préférerait juste ne pas avoir à y penser. Mais le péril est proche.

L'éradication de la criminalité a paradoxalement tout du rêve totalitaire, teinté d'eugénisme. Et ça picote.
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Voilà une novella très réussie ! Belle plongée dans les neurosciences et leurs futurs pouvoirs. L'avocate qui essaie de défendre la fille qui vient d'assassiner la mère, et qui lutte contre les énormes pouvoirs du père, va faire en sorte de piéger ce père perdu dans sa soif d'argent et de sa maitrise de diriger les cerveaux à l'aide de nanorobots. C'est très bien fait, mais quel futur horrible !
J'espère qu'Olivier Caruso va poursuivre dans la voie des explorations liées aux études du cerveau et des neurosciences, il y a beaucoup à faire, ainsi qu'avec les robots et les nanotechnologies.
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C'est la rentrée ! Après d'excellentes vacances coupé des réseaux, il est temps de revenir baragouiner sur mes dernières lectures. Et quoi de mieux que la dernière sortie de la collection "Une Heure Lumière" ?!

Autant annoncer la couleur d'entré de jeu, j'ai adoré cette novella. J'ai été captivé par l'écriture dès les premières lignes et j'ai pu m'empêcher de la dévorer quasi d'une seule traite. le déroulé de l'histoire est fluide, percutant et alterne à merveille entre les deux points de vue différents (et les "posts réseaux sociaux").

L'enquête est bien amené, nous laisse découvrir l'univers technofuturiste de l'oeuvre et le passé (passif) des personnages au fur et à mesure. Tout est bien dilué pour nous pousser à avancer pour en savoir plus.

"Symposium inc." Fait clairement partie des meilleures sorties de la collection. Et arrivé à la fin, une relecture avec tout le déroulé en tête est une expérience intéressante à faire. Une belle reprise !
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Un bon récit de SF autour des neurosciences qui pose des questions sur le libre arbitre et sur les limites à donner aux interventions sur le cerveau. On retrouve aussi les questions posées par Philip K. Dick dans minority report sur la prédiction des crimes et leurs traitements. Un bon moment de lecture et de réflexion.
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Décidément depuis quelques titres, les personnages des récits d'Une Heure-Lumière sont tous sauf sympathiques. le dernier en date avec deux protagonistes attachants devait être Toutes les saveurs de Ken Liu. Dans Symposium Inc., nous avons une collection d'individus tous plus clichés sortis d'une fiction estivale de télévision française et plus détestables les uns que les autres : l'avocate nymphomane et alcoolique, le capitaine d'entreprise froid et dédaigneux, la mère effacée qui a abandonné sa brillante carrière pour sa famille, la fille criminelle au sang-froid, etc. Et pourtant Oliver Caruso arrive avec ce polar mâtiné de neurosciences et de nanotechnologie à accrocher le lecteur et à nous pousser à continuer notre lecture…
A la base de Symposium Inc, il y a un crime sordide : une mère de famille assassinée alors qu'elle fête les 18 ans de sa fille. le tout dans une maison ultra-surveillée où non seulement les caméras ont tout filmé, mais où les capteurs ont mesuré les différents taux de neurotransmetteurs dans le sang des personnes présentes pour retracer leurs émotions et déterminer leurs culpabilités. le mari de la victime et père de la meurtrière engage alors une ténor du barreau pour faire libérer sa descendance. Mais… le passé et l'appât du gain et du pouvoir s'en mêlent, et l'histoire se complique peu à peu…
Vendu comme un mélange de droit et de neuroscience, Symposium Inc. est léger en termes de droit. Il s'agit plus d'une critique sur la culpabilité médiatique avant procès et retournement de l'opinion publique qu'un exemple d'application futuriste du Code de procédure pénale. En revanche, sur l'interrogation entre culpabilité et maladie, il est intéressant et offre un dénouement, largement divulgâché par le titre au passage, bien amené. Une bonne lecture de plus dans cette collection qui n'en finit pas de dénicher des petites perles d'imaginaire.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Tout d'abord, merci aux éditions le Bélial et à Babelio pour l'envoi de ce livre. Comme promis donc, voici ma critique :
Mon avis est plutôt positif. Je me suis rapidement pris à l'histoire, à l'enquête, et ce jusqu'à la dernière page et les derniers rebondissements. Il est vrai qu'on ne s'ennuie pas ! L'écriture est vive et l'ensemble très rythmé. Trop, même, peut-être... J'ai parfois trouvé que c'était un peu forcé, qu'il y avait trop de ruptures dans la narration, d'entremêlements sur une même page de présent, de passé, de souvenirs, de rêves, de visions dues à l'alcool, avec en plus des histoires d'araignées au plafond et de singes en mousse jouant de la cymbale ; ça crée un truc faussement halluciné qui m'a un peu agacé.
Le roman est certainement une critique des réseaux sociaux, ainsi que de tous ces petits appareils qui aujourd'hui calculent et nous renseignent sur la moindre de nos calories dépensées, nos pas quotidiens, notre "courbe de forme", etc, etc, etc. Ici, ce sont nos taux d'hormones et ceux de différentes molécules présentes dans notre corps (adrénaline, dopamine, alcool...) qui s'affichent sur un genre d'écran implanté, parce qu'on l'a bien voulu, dans notre avant-bras. Et tout est stocké, enregistré, "en cas de besoin". Mais bon, vu "qu'on n'a rien à se reprocher", ça ne nous fait pas peur et on y va gaiement. Que voulez-vous, c'est apparemment la marche du progrès, et on ne peut rien faire contre ça, le progrès, sauf à arrêter d'acheter ces fichus appareils, mais ce serait trop se priver, il y a trop d'intérêt à savoir si on a effectué dans la journée plutôt 5000 ou 8000 pas. Bref, j'écrirai une autre fois là-dessus. Tout ça pour dire que, dans le roman, le but suprême de l'humanité devient dès lors de rechercher des émotions, des sensations fortes qui lui permettent d'obtenir de "belles courbes", un peu comme aujourd'hui on est prêt à vendre père et mère pour une poignée de likes.
Dans ce monde de progrès, donc, et c'est ainsi que s'ouvre le roman, un meurtre est commis ; tout de suite, la principale suspecte est arrêtée, le père en larmes, une avocate, la "toile" qui s'enflamme. Comment alors, dans ce futur-à-notre-porte, se rend donc la justice ? Eh bien, elle consiste surtout à émouvoir l'opinion publique. La "vérité" est la version de l'affaire qu'est prêt à recevoir émotionnellement le jury. C'est déjà le cas aujourd'hui dans le principe, même si dans une moindre mesure mais pour combien de temps, où tout le monde est juge et donne son avis tout le temps sur toutes les affaires, comme tout le monde est épidémiologiste depuis le début de la crise sanitaire. le but des avocats pour défendre leur cause est donc d'abord d'aller titiller le génie empathique du jury (pour leurs "belles courbes" et les sensations fortes, c'est bon pour la santé). Et donc d'établir des "plans de com'" avec des slogans.
L'auteur nous donne donc à imaginer les dérives d'une telle justice, éloignée de la vérité, qui drague la foule, ne se préoccupe même plus des faits, ou alors pour s'en servir à des fins de communication sur les réseaux sociaux et faire pencher la balance (le pourcentage de culpabilité) d'un côté ou de l'autre. Elle est le propre du sophisme, en recherchant l'accomplissement des désirs de la foule tyrannique, pour servir les carrières de ceux qui la rendent. Inquiétant.
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