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Faruk, beau gosse et vampire de son état, vit sa petite routine tranquille peinard, boulottant du SDF, du paumé, de la vendeuse de charme, enfin ce qu'il trouve à se mettre sous les dents jusqu'à cette nuit où on lui propose une mission bien particulière, surveiller Barbie une ado de 15 ans, et si la proposition au départ ne le séduit pas, tant par le mystère qui plane autour de la gamine et du danger qu'elle court, la promesse de retrouvailles avec son créateur suffit à le convaincre.

Alors le voilà qui passe ses journées au lycée, jeté au coeur d'un vivier de nourriture alléchante auquel il lui est interdit de toucher , tentant une approche auprès d'une Barbie rétive et peu avenante, les tentations et les défis se multiplient pour notre buveur de sang qui devient petit à petit la coqueluche du lycée ce qui n'est pas pour lui déplaire, imbu de lui-même et prétentieux sur les bords, et pourtant l'envers du décors est bien plus sombre qu'il n'y paraît. Quel est le terrible secret de Barbie qui fait d'elle la cible d'individus menaçants ? Pourquoi est-elle la seule humaine que Faruk n'a pas envie de dévorer ? Pourquoi auprès d'elle retrouve t'il les souvenirs de sa vie d'humain ? Et qui des deux est le monstre? Faruk ou Barbie ?

Pour Rouge Toxique, j'avoue que j'étais au départ un peu sur la réserve, sachant que ce livre est répertorié dans la catégorie YA , j'avais la crainte d'être déçue après la lecture des excellents «Dans les Veines » et « Je suis ton Ombre » décadents et irrévérencieux comme j'aime, je craignais un texte trop « délicat » et du coup un univers un peu altéré de sa noirceur, mais bon ayant flirté avec le monde de Morgane Caussarieu, je me suis dit allez vas-y , aie confiance !

Et je ne le regrette pas, oui il est vrai que Rouge Toxique est moins sulfureux que ses « grands frères », plus abordable car ouvert à un lectorat plus jeune et une ambiance qui n'est pas sans rappeler certaines séries des années 90, c'est bien tourné et réfléchi, sans jamais tomber dans les clichés du genre et surtout l'auteur ne perd rien de son style qui s'adapte sans se départir de sa qualité.

On retrouve certains des ses personnages fétiches (pour mon plus grand bonheur), mais la donne est différente, et si les vampires ont toujours la part belle, Barbie l'humaine y trouve bonne place avec ce secret quelle porte sans le savoir, et crescendo le danger commence à planer sur tout le monde (et sur toi aussi lecteur), on est embarqué entre San Francisco et la Louisiane (ah ouf j'ai eu peur hein !) , berceau du Baron samedi , règne du vaudou, et il y a des morts, plein, du sang, plein aussi, des retournement de situations, Faruk est en proie avec sa conscience, un comble pour un vampire ! Bref on ne s'ennuie pas , c'est nerveux, mouvementé et soudain arrive la fin sans que rien ne soit totalement clair ou défini , car l'auteur laisse volontairement une fin en suspens , écourtant l'épilogue pour entrouvrir une autre porte, mais à peine, juste de quoi nous agacer l'envie et nous mettre l'eau (ou le sang) à la bouche , nous suggérer que l'aventure ne fait que commencer et que la suite sera terrible !

Donc une fois de plus pari gagné, Morgane Caussarieu m'a embarqué dans son monde, elle connait son affaire et la mène dangereusement bien et tant mieux parce que c'est bon ! Ses aventures vampiriques sont résolument contemporaines, rock ‘n roll et ses créatures terriblement charismatiques.
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Rouge Toxic est le troisième roman de Morgane Caussarieu mettant en scène des vampires et le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est le plus accessible. En 2015, je découvrais l'autrice avec Dans les Veines et j'ai été bien inspirée de lire Je suis ton ombre juste avant de découvrir Rouge Toxic. Même si ce dernier peut se lire indépendamment, il met quand même en scène de nombreux personnages déjà rencontrés auparavant. Je vous invite donc à les lire (avant ou après) si vous souhaitez tout savoir sur chacun des protagonistes, en gardant à l'esprit que Rouge Toxic reste accessible aux jeunes adultes alors que les deux autres sont plus trash et violents. C'est un peu ce que je reprochais gentiment aux deux précédents livres de l'autrice : une débauche de violence et de gore qui déséquilibrait totalement le roman, rendant chaque personnage antipathique (au mieux) qu'ils soient humains ou vampires, provoquant autant le dégout que le malaise. Dans Rouge Toxic, les personnages restent loin d'être des modèles de vertu, mais ils sont appréciables, parfois même attachants.

Dans Rouge Toxic, l'équilibre est donc restauré. le ton un peu plus léger n'entache en rien la plume aussi agréable qu'incisive de Morgane Caussarieu, et le roman en devient un véritable page-turner. Pourtant, le pitch fait hausser les sourcils : c'est qu'on en a marre, des vampires au lycée ! Mais l'autrice n'en est plus à son coup d'essai et est loin de nous proposer une nouvelle romance paranormale bourrée de clichés. Aussi, si j'avais trouvé que Dans Les Veines allait trop loin dans la caricature de ces romans young adult mièvres au point d'en faire pâtir l'intrigue, ce n'est pas le cas ici. Rouge Toxic est vraiment un bon roman vampirique. L'intrigue tient la route, les personnages sont travaillés et pleins de nuances, les lieux communs sont suggérés mais très vite oubliés. Mais c'est surtout le personnage torturé de Faruk qui porte le roman à lui tout seul : l'éternel adolescent est un vampire crédible et agréable à suivre, aussi violent que repentant, mais jamais ni trop malsain ni trop empathique non plus. On le rencontre dans les rues mal famées de San Francisco, où il a l'habitude de saigner un SDF ou deux, lorsqu'il croise la route d'Abe. Ce dernier lui demande, en échange d'informations précieuses et d'avantages alléchants, de veiller sur sa filleule Barbie lorsqu'elle est au lycée. Faruk ne peut qu'accepter l'offre et se retrouve, à son grand désarroi, à devoir subir de longues journées de cours.

Oh, que Morgane Caussarieu s'amuse avec les clichés ! Elle les frôle, les suggère, les déconstruit. Faruk en est l'image même : ce vieux vampire bloqué dans le corps d'un adolescent avec une belle gueule, c'était la porte ouverte à toutes les dérives. Pourtant, on suit un personnage profond, tiraillé entre son humanité perdue et la bête assoiffée de sang qui sommeille en lui. L'autrice démontre qu'avec les mêmes ingrédients, on peut aussi créer quelque chose de nouveau et de délicieux. En bridant un peu son côté trash afin de rendre son roman accessible aux adolescents, Morgane Caussarieu donne un nouveau souffle aux romans vampiriques young adult, et c'est carrément rafraichissant. Surtout que malgré les grosses ficelles qu'on voit apparaitre, il y a de subtils fils rouges qui lient les personnages, les intrigues et les autres romans de l'autrice. Elle est loin de se renier, en choisissant d'être plus accessible : ses anciens romans peuvent être lus rétrospectivement, et Rouge Toxic leur rend grandement hommage en rappelant de nombreuses figures connues sur le devant de la scène.

Le roman fait aussi voyager, entre San Francisco et la Nouvelle-Orléans, entre le passé trouble de Faruk et le futur incertain de Barbie, entre le vampire américain moderne et le vaudou du Bayou. Morgane Caussarieu nous balade et nous surprend, rappelle de vieux mythes qu'elle connait sur le bout des doigts, les mêle au monde contemporain avec brio. Rouge Toxic est un roman très bien construit, qui se lit d'une traite et qui ne fait qu'accélérer son rythme jusqu'à un final aussi surprenant que satisfaisant, qui laisse pourtant la porte ouverte à une potentielle suite. Les révélations et les rebondissements vont bon train tout au long du récit, faisant du roman une réussite sur de nombreux plans. Qui l'eut cru en lisant Dans les Veines ou Je suis ton ombre… Mais Morgane Caussarieu est une excellente autrice de young adult. On en redemande !
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Morgane Caussarieu reste fidèle à elle-même et nous prouve qu'il est possible d'écrire du Y-A de qualité. Si le personnage de Barbie se révèle peu attachant, Faruk est extrêmement intéressant et retrouver des personnages tirés de ses autres romans est un plaisir. Rouge Toxic propose une évolution au sein de cet univers riche et hyper référencé qu'est celui de Morgane Caussarieu. Un roman à lire, comme le reste de la bibliographie de cette talentueuse auteure ♥
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L'ouverture de l'univers dur et violent de Morgane Caussarieu est réussie, sans se renier, en édulcorant à peine. Elle propose une intrigue construite autour de la rencontre entre deux personnages : Faruk le vampire et Barbie la lycéenne. Leur relation très particulière va évoluer sans cesse au long de l'histoire, au gré des secrets révélés. Et une vision très intéressante du mal-être adolescent.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Morgane Caussarieu joue avec les codes du roman YA, sans les dépasser mais sans perdre son individualité et sa patte si particulière, pour nous plonger dans un univers riche et assez réfléchi pour être totalement crédible. Ce roman se consomme sans modération, nous transporte des bas-fonds de San Francisco aux marais de Louisiane et est porté par la plume toujours incisive de l'auteur ainsi qu'un panel de personnages tout aussi réalistes et variés les uns que les autres. Si le retour de certains d'entre eux fera plaisir aux inconditionnels de Morgane Caussarieu, le roman est un excellent point de départ dans l'univers qu'elle nous propose pour ceux qui ont encore à le découvrir. A lire absolument.
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J'ai découvert Morgane Caussarieu avec son premier roman "Dans les veines", un récit trash, gore et efficace où "les gentils vampires n'existent pas".
A l'époque, j'avais fait connaissance avec Gabriel (enfant vampire un peu sadique), Seiko et J-F, des personnages que nous retrouvons ici.

Autant le dire tout de suite, c'est excellent! J'ai aimé suivre Faruk, et Barbara (alias Barbie qui est loin de vivre un conte de fée), de San Francisco jusqu'en Louisiane. Un petit clin d'oeil à l'oeuvre d'Anne Rice, on part chasser sur ses terres.
Vampires, vie au lycée et magie vaudou, fonctionnent à merveille. On découvre le passé complexe des personnages, la trame de fond est costaude, on a de quoi se mettre sous la dent avec ce Rouge Toxic et ces expérimentations pour éradiquer les vampires.
Une atmosphère tendue, la romance vampirique n'adoucit pas tellement l'ambiance mais on trouve un peu d'humour, à petite dose.

J'apprécie le style de Morgane Caussarieu, ses vampires cruels, parfois en manque d'humanité et ses humains pervers, parfois plus monstrueux que des créatures de la nuit.
De l'horreur, des corps qui se vident de leur sang, une histoire familiale glaçante, un bon roman moins éprouvant que le premier qui m'avait malmenée.

Bien construit, passionnant jusqu'au bout, j'espère qu'on aura l'occasion de retrouver Barbara et Faruk prochainement.

Lien : http://www.lelivroblog.fr/ar..
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Très contente de retrouver l'écriture fluide de Morgane Caussarieu après avoir lu "les enfants de Samedi" que j'ai adoré. J'étais très curieuse de découvrir ce roman sur le thème du vampirisme et je n'ai pas été déçue.
Dans un premier temps, car même si le roman est destiné aux adolescents; cela n'empêche pas celui-ci d'être rempli d'hémoglobine, d'action et de séduction: on est loin des clichés du genre.
Aussi, le récit est associé au thème du vaudou; ce que j'ai énormément apprécié: on y retrouve le personnage emblématique du Baron Samedi, que je retrouve toujours avec plaisir.
Pour ma part j'ai trouvé le mélange vampire / vaudou très réussi.
L'histoire imaginée est originale et je l'ai trouvé totalement adaptée à un lecteur adolescent pas froussard cherchant à se lancer dans l'horreur.
Un autre aspect du roman que j'ai adoré est l'exactitude et la qualité des détails sur les lieux décrits par l'auteur: énorme plaisir pour moi de me retrouver à San Francisco, dans le Nevada et à la Nouvelle Orléans. Comme lors de la lecture de sa précédente nouvelle, je m'y voyais et n'avais qu'une seule envie: m'y rendre!
Même l'univers d'Harry Potter y est évoqué avec le quidditch: encore un petit élément qui me parle et qui a fait mon bonheur durant la lecture.
La fin du récit est bien menée: elle laisse la porte ouverte à une suite que je me ferais un plaisir de découvrir.
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Rouge Toxic ou l'histoire d'un vampire au lycée. Dans l'absolu, une idée frappée du sceau de la débilité profonde. Ce ne sont pas L'Etron crépusculaire et Diarrhée vampirique qui prétendront le contraire (traduction personnelle de Twilight et Vampire Diaries).
Souviens-toi des vampires du temps jadis… Avant de devenir un néon nanar, le vampire, c'était… ben un vampire. Une créature balèze, avec des pouvoirs plein la musette, capable de te pomper et te vider plus vite qu'une experte en gorge profonde. Une créature ancienne, qui a eu le temps d'accumuler connaissances et expérience de la (non-)vie, plus qu'aucun humain ne peut en rêver.
Partant de là, qu'est-ce que tu voudrais qu'un vampire aille glander dans un lycée ? Apprendre les figures de style dans Madame Bovary et le théorème de Pythagore en compagnie d'une bande de crétins boutonneux et immatures, tu penses que ça ferait rêver Dracula ou Lestat ? Déjà que nous, ça ne nous passionne pas des masses, alors eux…
Là en plus, on ne parle pas de n'importe quel lycée mais d'un bahut américain, mine de clichés par excellence, surtout à la télé et au cinéma. le quarterback star du lycée, la pimbêche reine de promo, la cheerleader aussi belle que bête, le souffre-douleur à lunettes, la goth-punk-freak et cetera ad nauseam, la clique de caricatures au grand complet, incarnée par des acteurs qui ont l'âge de préparer un doctorat.
Bref, drôle d'idée…


La première fois qu'on m'a parlé de Rouge Toxic, je me suis demandé si Caussarieu n'avait pas des envies de suicide littéraire. L'idée paraissait casse-gueule comme pas permis. Après, en bon germaniste, je me suis dit wait and see, on jugera sur pièce.
Je suis viendu, j'ai lu, j'ai pas regrettu.
Le monde des lettres se divise en deux catégories : les auteurs qui savent transformer l'idée la plus improbable en bon roman et les bras cassés. A l'évidence, on n'est pas là de voir Caussarieu plâtrée des épaules aux poignets. Elle a réussi un sacré tour de magie avec Rouge Toxic. Tu me diras, quand on se prénomme Morgane, la magie coule de source.
Rouge Toxic est un bon roman de vampire pour jeune public, pas de la romance adolescente générique avec du surnaturel à deux balles plaqué dessus.


Moins trash que Chéloïdes, moins fort dans son propos, mais rien de scandaleux, le public visé n'est pas du tout le même. Caussarieu a su adapter son écriture et c'est un bon point (encore neuf et tu auras une image).
Très différent, Rouge Toxic reste quand même du Caussarieu. On retrouve dans les personnages et les lieux son attachement pour les marges. Barbara est une Barbie fille dans un Barbie monde, pourtant tout n'est pas rose dans sa vie. Elle a du mal à s'intégrer et possède certaines particularités que je ne vais pas spoiler. Tout ce qu'il faut pour rester à l'écart.
Quant à Faruk… le vampire, l'inhumain, le monstre. Marginal par sa nature, junkie accroc au sang, il vit dans le Tenderloin, quartier pas tendre de San Francisco. Une marche urbaine où résident les invisibles, ceux que la société ne veut pas voir, [ ] SdF, [ ] drogués, [ ] prostituées, [ ] laissés-pour-compte (cochez la case correspondante, plusieurs choix possibles).


Si le propos vampirique n'a pas la même portée que la chronique punk, ça n'empêche pas qu'il y en ait un, là où le modèle du genre est creux comme une flûte à bec. Roman ado, donc avec quelque chose d'initiatique, ici le glissement entre la tutelle de l'enfance et l'autonomie de l'adulte. En clair, l'émancipation, le moment où tu deviens toi et plus seulement une extension de tes parents.
Dans Rouge Toxic, les parents, c'est surtout la figure paternelle. Figure aux deux visages, comme Janus ou la vengeance (ces références…), elle brille autant par son absence qu'elle pèse par son omniprésence. Barbie a perdu son paternel, depuis elle est surprotégée par son tuteur Abe. Faruk n'a aucune nouvelle de son père vampirique – dont il traîne l'héritage encombrant depuis des lustres – et c'est la carotte d'informations à son sujet qui va l'amener à accepter la quête “mission au lycée”.
Tout cela mis bout à bout permet au roman d'avoir quelque chose à raconter au-delà d'une bluette lycéenne. La présence d'un vampire sur les bancs de l'école se trouve justifiée par une raison plus profonde que “c'est le pitch, osef de l'incohérence”. Enfin, les deux personnages principaux ont un point commun à travers cette thématique, un moteur à leur rapprochement, là encore avec une raison valable, pas juste “c'est dans le scénario”. Caussarieu touche le tiercé dans l'ordre avec une construction romanesque solide.


Je te vois trépigner d'ici. Soit tu as envie de pisser, soit tu ne tiens plus d'avoir la réponse que tous les photographes se posent : qu'en est-il des clichés ?
Caussarieu connaît son affaire, les clichés et les codes, elle s'en amuse beaucoup. Il y a tout un jeu autour, de clins d'oeil, de références, de contre-pied… Même quand elle te sort un topos, tu sens qu'il y a une volonté et une réflexion derrière, qu'il n'est pas là au premier degré par flemme ou maladresse d'écriture. Par exemple, les personnages marquants du lycée ne sont pas des ratages caricaturaux, ils s'ancrent dans une certaine représentation du microcosme lycéen. Rouge Toxic se situe dans la lignée du Breakfast Club de John Hughes, avec un esprit identique, à la fois dans typologie des individus et le questionnement sur le “qui êtes-vous ?”.
En fait, ce roman respire la pop-culture des années 80-90, quelque part entre le film Teen Wolf (1985), des séries comme Buffy contre les vampires, le Caméléon ou 21 Jump Street et bien sûr les Chroniques des vampires d'Anne Rice.
Parce que là, on a enfin un VRAI vampire, comme on n'en avait pas eu depuis un bail. Quand Caussarieu met en scène un vampire, tu n'as pas envie de te fendre la poire comme devant Edward “guirlande de Noël” Cullen. Faruk est un prédateur, un tueur, pas un pleurnichard fluorescent. C'est aussi un personnage avec une épaisseur, à la différence de l'autre brindille. Faruk reste habité par le conflit entre l'humain qu'il a été et la bête qu'il est devenu. Buveur de sang, meurtrier, mais avec un petit quelque chose qui subsiste de son humanité perdue (cf. le choix de ses victimes dans le Tenderloin). Elle est loin, cette humanité, Faruk est vieux… mais bloqué à quinze ans. Dans son cas, l'éternelle jeunesse tient aussi de la malédiction. Passer l'éternité avec une tronche d'ado, merci du cadeau… Rappelez-vous comment ça s'est terminé pour la petite Claudia d'Entretien avec un vampire… S'il y a une parenté littéraire avec Rice, Caussarieu a aussi le bon goût de ne pas refaire du Lestat. Elle propose sa propre figure du vampire, moins aristo, moins romantique, avec moins de dentelles.


Rouge Toxic, c'est du bon roman de vampires, qui s'adresse à des lecteurs en lycée, qui vont y entrer ou viennent d'en sortir. Léger avec ce qu'il faut de noirceur, beaucoup de tension, du rythme, une écriture tonique… et une bonne dose de sang, moteur indispensable à tout récit vampirique.
Après le carnage des années 2000 qui a changé le vampire en figure nanarde et dilué l'esprit adolescent dans le jus de navet, voilà enfin un bouquin qui relève le niveau. Caussarieu renoue avec l'état d'esprit des années 80-90, quand les années collège-lycée étaient synonymes des premiers films d'horreur qu'on regardait dans le dos des parents, des premiers Stephen King qu'on dévorait, de la collection Terreur rouge et noir… Quand on allait au-devant de l'horreur, pour frissonner, voir des monstres et du sang, pas des vampires larmoyants qui font des bisous à des gogoles romantiques.
Lien : https://unkapart.fr/rouge-to..
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Soulignons tout de suite la superbe couverture d'Alexandra V Bach, qui m'a rappelé l'actrice qui jouait Violet dans la première saison d'American Horror Story. Je n'ai pas pu me détacher de cette figure, dont le personnage de Barbie a pris les traits dans mon esprit.

Faruk est un vampire : nous le découvrons dès les premières lignes du roman alors qu'il termine son repas. Il se voit proposer une mission par un organisme secret : protéger la jeune Barbara. En échange, ils lui fourniront des informations sur son créateur, qui l'a abandonné peu de temps après l'avoir transformé. Pour ceux qui ont déjà lu des ouvrages de Morgane, le « père » de Faruk vous sera familier. ;)

Même s'il ne sait pas très bien contre quoi il a devoir lutter, ni qui l'emploie, le vampire a très envie de retrouver ses racines et de rompre sa solitude. Il va cependant trouver d'autres avantages à ce marché : comme la mission se déroule la journée dans un lycée, il va avoir accès à des injections qui le protègent du soleil et à des gélules coupe-faim (moyennement efficaces :p ). Ce que Faruk n'avait pas prévu, c'est qu'il s'attacherait à Barbara (Barbie pour les intimes).

Le livre se divise en deux parties : une au lycée à San Francisco, une dans les environs de la Nouvelle-Orléans. Au lycée, Faruk découvre une jungle urbaine, dans laquelle les jeunes se battent pour qui sera le plus populaire ou le bouc émissaire. On y retrouve les clichés du milieu : le groupe de sportifs et leurs pom-pom girls, les gothiques, les intellos, les freaks qui n'ont leur place nulle part, etc. le vampire prendra un malin plaisir à s'immiscer dans ce monde et à y tenir une place de choix. Tout le prédestine à être le gars populaire : il est canon (et il le sait), hautain, autosuffisant, bref, il a tout pour faire craquer toutes les adolescentes en manque d'attention !

Si j'ai beaucoup aimé cette première partie, j'ai absolument adoré la seconde à la Nouvelle-Orléans. C'est un endroit cher à l'auteure et ça se ressent dans son écriture. Elle décrit magnifiquement l'ambiance de cette ville, ces décors, et surtout son folklore. le vaudou, l'adoration des esprits (le Baron Samedi, Maman Gédé) et leurs liens avec les vampires sont des éléments fascinants au centre de ce récit.

Si ces deux parties se passent dans des endroits très différents, on y retrouve des moments de séduction, mais aussi d'extrême violence et sanglants à souhait. On découvre petit à petit les secrets qui entourent Barbie, même si elle-même n'est pas au courant. Cette brume de mystère autour d'elle se dissipe peu à peu et révèle des choses très surprenantes, même s'il faut s'accrocher un peu pour suivre. On apprend des choses jusqu'à la dernière ligne du roman !

Le récit se partage aussi en deux points de vue alternés, celui de Faruk et celui de Barbie. A travers les yeux du vampire, on découvre un monde sanglant et brutal, dans lequel il est le prédateur. Il se sait supérieur et n'écoute ni les conseils ni les ordres qu'on lui dicte. J'ai beaucoup aimé les moments durant lesquels l'auteur nous emmène dans ses souvenirs, douloureux mais nécessaires.

Barbie est tout son contraire : fille renfermée sur elle-même, surtout depuis la mort de son père, asociale, mal dans sa peau, elle vit avec son parrain et sa gouvernante Mama, originaire de la Nouvelle-Orléans. Tout ce qu'elle souhaite, c'est être oubliée, ce qui va être compliqué, vu ce qui se cache en elle ! Un jeu d'attirance et de séduction va commencer entre les deux protagonistes : qui craquera le premier et à quel prix ?

A côté de Faruk et Barbie, un personnage est vraiment sorti du lot pour moi : le parrain de Barbie, Abraham (Abe). Il met tout en place pour protéger Barbie, mettant sa propre vie entre parenthèses et surtout en danger. Il fait tout ce qui est en son pouvoir pour que la jeune femme continue d'avoir une vie normale. Il tient à elle comme si elle était sa propre fille et cet amour est très touchant. Il est prêt à mourir pour elle, comme il le prouve en allant trouver Faruk. Il reste cependant très mystérieux, se dévoilant à peine. Il réussit à avoir une véritable complicité et une confiance (toute relative quand même :p) avec le vampire.

J'ai juste un touuut petit reproche à ce livre : j'ai trouvé au départ que Faruk acceptait bien trop facilement sa mission : il ne sait rien de son employeur, de sa protégée, de ses ennemis potentiels. Au final, on ne lui dit rien à part de surveiller Barbie sans avoir de contacts avec elle (ce à quoi il n'obéira pas, bien sûr). Ça m'a semblé un peu naïf de sa part, quand considérant son âge, ses expériences passées et son mode de vie.

La fin du livre est assez surprenante, presque (je dis bien presque, parce que ça reste du Morgane Caussarieu :D ) un happy ending. L'histoire pourrait tout à fait se finir ainsi, mais une lettre dans l'épilogue nous fait nous poser la question d'une possible suite aux aventures de Barbie et Faruk. A voir donc. ;) Ce livre est pour moi le plus « tout-public » de Morgane et si vous souhaitez découvrir sa plume, je ne peux que vous conseiller de commencer par celui-ci !

J'ai adoré ce nouveau roman de Morgane : un peu moins trash que d'habitude, il ne manque cependant pas de violence, de séduction et de dents pointues avides de sang ! Faruk et Barbie jouent un jeu dangereux, qui pourrait chacun les mener à leur perte, et les mystères et la magie qui planent dans l'air ne vont pas les aider à résoudre leurs problèmes. Une excellente lecture !
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Morgane Caussarieu est connue pour ses romans de vampires bien gores, tel que Dans tes veines. Si tu cherches du vampire édulcoré qui brille au soleil, passe ton chemin. Si par contre, tu veux un vrai roman de vampire, rempli d'hémoglobine, tu as frappé à la bonne porte.

Même si c'est un roman jeunesse, Rouge Toxic n'a rien d'aseptisé. Morgane Caussarieu ne prend pas les adolescents pour des trouillards, et c'est tant mieux !

Avec une plume très mordante et cynique, l'autrice nous raconte l'arrivée d'un vampire au lycée Mission High School de San Francisco. Faruk n'est pas là par hasard : on l'a engagé pour protéger Barbara, surnommée Barbie, d'une menace invisible. Cependant, lâcher un vampire millénaire dans les couloirs surpeuplés d'adolescents n'était peut-être pas une bonne idée, enfin à moins d'aimer éponger le sang…

Oui, c'est gore, oui, ça n'est pas vide de clichés, mais j'ai pourtant passé un bon moment en compagnie de Faruk et Barbie, même si je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. Ce n'est pas une lecture qu'on lit pour éprouver des émotions intenses mais plutôt pour se divertir quelques heures dans un univers violent et sanglant et c'est exactement de cette façon que je l'ai envisagé.

Bon à savoir : au vu de la fin, très ouverte, une suite est clairement possible.
Lien : http://dorisbouquine.canalbl..
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