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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai coché ce titre sur la liste de Masse critique Mauvais genres en me disant que je m'aventurais là bien loin de mes inclinations naturelles, et que je serai sans doute surprise. J'ai été retenue et je remercie Babelio et les éditions Au diable vauvert pour cette découverte.
***
Deux narrateurs vont raconter cette histoire. Non, en fait, il y en a un de plus, mais il n'est présent qu'au premier chapitre, puis il disparaît complètement. Deux autres narrateurs alterneront jusqu'à la fin du roman. Sasha, narratrice à le première personne, nous dit qu'elle a dix ans (l'âge de l'autrice à la même époque). Lui succède Marylou, veuve, la mère de Jojo, qui dialogue avec elle-même à la deuxième personne du singulier. L'histoire se déroule d'avril à juin 1997
***
Sasha confie à son journal, Diddl, certains de ses secrets ainsi que les événements violents et bouleversants qu'elle vit avec ses deux amis : Jonathan, dit Jojo, enfant obèse et diabétique, surprotégé par sa mère, et Brahim qui « est arabe [et qui] volera le travail de quelqu'un quand il sera grand » (p. 17). Sasha, pour sa part, agit comme un garçon, se représente en garçon, se rêve et se projette dans l'avenir comme un garçon, et se félicite de porter un prénom épicène. Ils forment tous les trois une petite bande qui ne fréquente pas les autres enfants. Mais Jonathan disparaît. Il est monté dans une camionnette conduite par une femme très poilue. Un homme, peut-être, insistent les gendarmes. Non, non, une femme, avec de longues dents, de grandes oreilles et beaucoup de poils. L'enfant reparaît un petite semaine plus tard, mais il porte la trace d'une méchante morsure et il a changé. Il changera bien plus encore…
***
J'ai lu ce roman sans déplaisir, mais j'avoue ne pas être enthousiasmée par ce genre d'histoires. J'ai trouvé intéressante la transformation de Jojo en loup-garou (je ne révèle rien, il suffit de regarder la couverture pour savoir de quoi il s'agit), d'autant qu'on n'a jamais accès à ses pensées : on le voit toujours par les yeux de Sasha ou ceux de Marylou, on ne peut donc que deviner son calvaire. La souffrance de Sasha, cette petite fille qui veut être un garçon, son adaptation réticente à sa famille dysfonctionnelle, son amour sans limite pour son chien Megazord, la peur qu'elle éprouve face à son grand frère Kévin, l'amour déçu qu'elle porte à son père, tous ces aspects en font un personnage attachant, peut-être plus encore quand elle avoue ses arrangements avec la vérité. J'ai regretté que Brahim soit réduit à la portion congrue et que Marylou soit si transparente, archétype de mère possessive qui va jusqu'à la caricature. On devine très vite ce dont elle souffre. J'avoue avoir été rebutée par certaines scènes et franchement déçue par les deux dernières scènes aussi obscènes que glauques. Bref, je vais retourner dans mes sentiers battus ; ils sont assez larges pour que j'y trouve mon bonheur, jusqu'à la prochaine incursion en pays étranger…
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Habituée au fantastique grâce auquel elle s'est penchée à plusieurs reprises sur la figure du vampire (« Rouge Venom » ; « Rouge Toxic » ; « Je suis ton ombre »...), Morgane Caussarieu publie en cette fin d'année 2021 un nouveau roman qui s'inscrit parfaitement dans le genre mais propose cette fois d'explorer le mythe du loup-garou. Tout commence dans un paisible village balnéaire des Landes, à la fin des années 1990. Là, le lecteur fait la connaissance de Sacha, une enfant de dix ans très en marge du reste de la communauté (tant en raison de son milieu social défavorisé que de son attitude volontairement provocatrice) mais qui peut heureusement compter sur ses deux meilleurs amis, eux aussi peu populaires parmi les enfants du village : Brahim (car pauvre et arabe) et Jojo (car souffreteux et obèse). le petit monde de la jeune fille va toutefois voler en éclat lorsque l'un de ses deux compagnons de jeu va être enlevé par une mystérieuse femme à barbe. La détresse de Sacha n'est toutefois rien en comparaison de celle de la mère du garçon, Marylou, qui est le second protagoniste de cette histoire. Une semaine après sa disparition, Jonathan refait finalement surface, au plus grand soulagement de tout le village et de ses proches. Sauf que le garçon est méconnaissable : mutique, il a perdu une quantité de poids impressionnante en seulement quelques jours et également gagné une vertèbre supplémentaire. Désireuse de protéger son petit des rumeurs et d'éventuelles investigations du corps médical, Marylou va isoler son fils et assister, impuissante, à sa transformation en une créature bien différente du petit garçon qu'elle couve furieusement depuis sa naissance. Relativement court, le récit est bien rythmé et porté par une écriture dynamique, si bien que la lecture s'effectue en un temps record. le mode de narration choisi participe de cette envie de tourner encore et encore les pages puisque l'autrice opte pour deux méthodes différentes en fonction de ses héroïnes. Ainsi, Sacha, la petite fille de dix ans, s'exprime à la première personne et s'adresse à son journal intime, tandis que le point de vue de Marylou, la mère de Jonathan, nous est rapporté à la deuxième personne du singulier. Or, autant la première forme de narration est plutôt classique et trouve vite ses limites, autant la seconde se révèle plus originale et percutante.

La personnalité des deux héroïnes mises en scène ici participe également au plaisir de lecture et interpelle inévitablement le lecteur qui éprouve pour elles des sentiments ambigus, fait d'empathie en raison de leur flagrante vulnérabilité et de réprobation devant certains de leurs choix pour le moins discutables. Sacha est ainsi une enfant très attachante sous ses airs de petits durs et ses questionnements concernant son identité sexuelle s'avèrent touchants et occupent une place non négligeable dans le roman qui traite le sujet avec une grande sensibilité. du côté de Marylou on alterne entre la pitié, l'admiration, la déception, voir carrément le dégoût, et c'est justement parce qu'ils nous font passer par une palette aussi variée d'émotions que les chapitres la concernant sont aussi intéressants. le tutoiement adopté est, encore une fois, pour beaucoup dans le plaisir qu'on prend à découvrir son point de vue, tandis que le mode « journal intime » choisi par Sacha se révèle moins surprenant et parfois même trop peu crédible. Certains passages sont en effet typiques d'un récit écrit par une petite fille de dix ans, et leur simplicité pourra alors gêner le lecteur, tandis que d'autres témoignent d'une grande maturité qui ne colle pas avec l'âge du personnage. Les autres personnages sont quant à eux très secondaires et ne servent que de toile de fonds au récit, à commencer par les hommes qui sont ici traités de manière presque exclusivement négative, ce qui ne manque pas de susciter un sentiment d'oppression chez le lecteur, peut-être même davantage que la perspective de voir Jonathan se transformer en monstre sanguinaire. le mythe est d'ailleurs abordé de manière très classique : on a affaire à une créature sauvage et imprévisible qui ne peut se contrôler et cherche par tous les moyens à contenter ses besoins primaires, se dépouillant ainsi totalement son humanité. Quelques petits ajouts liés à l'histoire personnelle du garçon et de mère viennent se greffer sur le mythe originel, mais dans l'ensemble les amateurs de récits faisant la part belle à la lycanthropie ne seront pas vraiment dépaysés.

Un autre aspect important du roman, qui a le pouvoir de déplaire autant que de séduire les lecteurs, concerne la période à laquelle se déroule l'histoire. L'autrice a en effet choisi de situer l'action à la fin des années 1990 et multiplie tout au long du récit les références aux classiques de cette époque, ce qui ne manquera pas de susciter la nostalgie de celles et ceux qui ont vécu leur enfance à la même période. Avec ses nombreux clins d'oeil cinématographiques (Didier, Maman j'ai raté l'avion, Hook, Dragon Ball Z…), publicitaires (Croustibat, Frosties, PEZ…) ou technologiques (tamagotchi, minitel, Super Nitendo…), Morgane Caussarieu créé ici une ambiance un peu désuète très particulière qui parlera à beaucoup mais court aussi le risque de lasser à force de vouloir trop en faire. En partie à cause de cette atmosphère pleine de nostalgie, mais aussi en raison de l'intrusion du surnaturel dans la vie de jeunes enfants, le roman fait évidemment beaucoup penser à d'autres oeuvres du même type, à l'image de « Ça » de Stephen King, ou plus récemment de la série à succès « Stranger Things », avec laquelle elle partage pas mal de points commun. le côté « village perdu et renfermé sur lui-même où tout se sait mais où personne ne dit rien » m'a également fait penser à d'autres romans d'imaginaire sortis récemment et dans lesquels on retrouvait approximativement le même schéma et une partie des thématiques concernant le passage à l'âge adulte et les effets de la maltraitance sur les enfants. Parmi eux je citerais notamment « Je suis ta nuit » de Loïc le Borgne (ActuSF), qui m'avait beaucoup marqué lors de ma lecture, mais aussi « La princesse au visage de nuit » de David Bry (HSN).

Bien que classique dans sa façon d'aborder le mythe du loup-garou, le roman de Morgane Caussarieu séduit à la fois par son dynamisme et son côté un peu « cru » mais aussi par la personnalité atypique de ses héroïnes, une petite fille qui se sent garçon et une mère hyper-protectrice. le mode de narration choisi par l'autrice, qui alterne entre le « je » et le « tu », présente quelques limites mais se révèle dans l'ensemble réussi, notamment parce que la subjectivité de chacun des deux points de vue permet d'habiles retournements qui viennent changer le regard du lecteur sur certains personnages ou pans de l'intrigue.
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Et dire qu'au première abord, j'ai cru que c'était un roman pour ados. Que nenni.
Un roman choral, sur la situation de Jojo, jeune garçon de 10 ans, disparu une semaine, entrainé par une mystérieuse femme, et de retour avec une vertèbre en plus et un comportement étrange…

L'histoire nous est donc contée avec :
- le point de vu de son ami(e) Sacha, écrivant dans son journal intime, un point de vu assez enfantin, cru, sans filtre.
- Les pensées intimes de la mère très spéciale, pour ne pas dire folle, de Jonathan, nommée, Marylou qui observe son fils avec angoisse.

Le terme de « métamorphose » est exploré dans plusieurs sens et situations et c'est assez fascinant.
Un roman qui fait monter l'horreur au fur et à mesure avec une ambiance ultra 90's, avec des références qui rendent nostalgiques.
Il y a du touchant, de l'horreur plutôt classique, du suspense. C'est roman dont on tourne les pages assez rapidement. Je recommande, quelle surprise !

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Gentil chien

Les loups-garous sont un thème récurrent de la littérature fantastique à tel point que l'on peut se demander si, comme avec les vampires, il reste encore quelque chose à raconter sur le sujet. Morgane Caussarieu parvient à nous prouver que oui.

La double narration, sous la forme du journal intime de la jeune Sasha d'une part et des confessions de Marylou d'autre part, est efficace. Un sentiment de proximité s'établit avec ces deux narratrices qui donne l'impression de vivre les événements au plus près des personnages. Seules les références appuyées aux années 90 ne m'ont guère convaincu, tant elles faisaient office de gadget sans pertinence dans la narration.

Comment ne pas s'attacher à cette petite fille livrée à elle-même, grandissant au milieu de l'alcool et la violence, qui forme une bande soudée avec ses deux amis et dont l'éveil à la sexualité parlera à plus d'un ? Comment ne pas compatir au sort de cette mère isolée, à la personnalité fragile, surprotectrice envers son enfant ?

Rapidement pourtant ces deux narratrices se révèlent aussi peu fiables qu'une nuit sans lune. Chacune cache ses secrets, accentuant ainsi la tension du récit.

Les portraits se révèlent au fil des pages, et l'innocence du début se teint de sentiments plus troubles, de remords inavoués et de culpabilité dévorante. Des thèmes tabous se révèlent alors même que la santé mentale des narratrices se fragilise.

Car le récit verse petit à petit dans l'horreur la plus abjecte. La lycanthropie devient un sujet secondaire face aux tourments qui s'empare des deux narratrices. le ton léger et insouciant des premières pages laisse vite place à un malaise palpable puis un profond sentiment de dégoût devant l'horreur des scènes qui défilent.

Vertèbre s'inscrit dans la longue tradition des contes macabres, des récits plus complexes qu'il n'y paraît surtout lorsque l'autrice a l'audace d'aborder des thèmes peu communs.
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Résumé : un enfant de dix ans enlevé par une mystérieuse « femme à barbe » réapparait dix jours après, mutique. Il a, notamment, une vertèbre en plus. Mais ce n'est que le début d'un processus de transformation de plus en plus monstrueux...

Points forts :
- un roman bien carré, qui tient dans une boîte (aucune info inutile, construction presque – trop ?- mathématique), formaté au point que tout devient prévisible : on comprend vite qu'une info d'apparence anodine va forcément amener une conséquence quelques chapitres plus loin.
- de très bonnes idées (la comparaison de la transformation en loup-garou avec celle des saïyens de Dragon Ball, la symbolique des noms...)
- la violence décomplexée (la scène de fin était bien osée quand même)
- l'ambiance années 90, bien retranscrite (des pogs aux cahiers « passeport » qui nous gâchaient nos vacances, tout y est)
- le personnage de Sasha, « garçon manqué » très attachant, et la façon dont la narration évolue avec elle tout le long du roman, en passant du féminin au masculin à partir du moment où elle s'affirme vraiment
- le personnage de la mère est intéressant aussi, même si haïssable, qui m'a rappelé l'affreuse belle-mère de Kirsty dans Hellraiser
- le thème de la transformation en mode « la mouche » de Cronenberg (on n'est pas chez les loups-garous romantiques ici), qui fait écho à celle que vit la petite Sasha, forcément monstrueuse, et celle, plus psychologique, de la mère, qui accepte enfin de regarder en face certaines choses
- la relation de Sasha avec son chien Megazord et la créature que devient Jojo, et les allégories qu'elle en fait (la Belle et la Bête)
- le mythe du loup-garou dépouillé de ses oripeaux kitschouilles et gnangnan post-Twilight. J'adore les loups-garous, mais dégueu et bien méchants, comme celui-là.

Ce que je n'ai pas aimé :
- l'holocauste félin : un grand nombre de chats innocents sont massacrés dans cette histoire
- les descriptions appuyées de maltraitance animale en général (c'est mon TW personnel)
- le manque de densité, un travers que j'ai remarqué dans la plupart de ces nouveaux romans hyper formatés pour l'édition, qui doivent être consommables rapidement (je me demande si ça ne rejoint pas, d'ailleurs, un certain débat qui a eu lieu ce week-end sur un blog littéraire que je suis sur la surproduction de romans et l'exigence éditoriale de produire vite, léger et compacté). Ce livre, vendu comme un « chair de poule pour adultes », avec des chapitres très courts alternant deux points de vue, se lit en deux heures. Je reconnais que pour certains lecteurs pressés, cela peut être un plus. Pas pour moi, amatrice de gros pavés, de livres mondes. J'ai parfois eu l'impression en lisant ce roman que les choses ne sont qu'effleurées, qu'on n'entre jamais vraiment dans le coeur des choses.
- le manque de mythologie, de world-building découlant du point précédent : d'où viennent ces loups-garous, que veulent-ils ? On sent qu'il y a quelque chose derrière avec quelques infos dispensées parcimonieusement, mais c'est laissé sur le bord de la route. Ok, les loups-garous ne sont pas le véritable propos de l'histoire. Pourtant, j'aurais tellement aimé en savoir plus sur ce cirque de freaks dangereux ! Je ne dirais pas non à une suite...
- la narration à la seconde personne du singulier. Je sais que c'est littéraire, que les éditeurs aiment ça, que ça change, etc., mais ça m'empêche vraiment de rentrer dans une histoire. Je pense néanmoins que cela peut être un point fort pour certains lecteurs, comme le manque de densité du roman.
- le côté trop maitrisé de la narration, qui rend le tout très prévisible. Un chat se fait bouffer en arrière-plan dans un dessin animé à la télé ? Ça arrivera. Un personnage au rôle du Cassandre de film d'horreur nous prédit une fin à la « chair de poule » ? On l'aura. On nous mentionne un pied boiteux, un copain imaginaire quelque part ? Ça ressortira. Et ainsi de suite. Je l'ai aussi mis en point fort, car, tout comme la narration à la seconde personne, tout dépend de quel côté on se place : les amateurs, ou les autres.
- des personnages tous plus odieux les uns que les autres, rivalisant pour le titre du plus malsain personnage de roman en échappant de peu à la caricature (le père cassos, le frère bully, le flic violeur, heureusement rattrapés in extremis par une habile mention de l'auteur qui nous amène soudain à les considérer autrement). À côté de cela, Sasha, la véritable héroïne/héros du roman, qui n'est pourtant pas une sainte non plus, apparaît comme une bulle d'innocence et de fraîcheur qu'on veut à tout prix sauver. C'était peut-être le but !

Bilan

Morgane Caussarieu est souvent vendue par les éditeurs comme la « Poppy Z Brite » française. Pour avoir lu avec attention deux de ses romans, je dirais oui et non. Oui pour les sujets traités (vampires, loups-garous, freaks et monstres en tout genre, le tout mêlé au thème de l'enfance abusée, qui revient souvent), l'utilisation décomplexée du gore et du sexe. Mais pour moi, il manque quelque chose, un soupçon de saveur, de magie qui fait passer la pilule du glauque chez Poppy mais moins chez Morgane. le roman est intelligent, bien construit et bien écrit, avec des références solides : on ne peut que le qualifier de « bon », tant il coche toutes les cases du roman bien pensé. L'élan narratif est là également, et en dépit du dégoût ressenti au détour de nombreuses scènes éprouvantes, on a envie de continuer jusqu'au bout. Mais il m'a manqué quelque chose. Quoi ? Je ne sais pas. le petit truc en plus, la part de folie intuitive dans l'écriture qui m'a fait plonger à pieds joints dans des romans très noirs, alors que je suis restée à la surface ici. Ce genre de chose est déjà arrivé avec des romans que je trouvais objectivement bons mais qui m'ont laissé sur le carreau en première lecture : il faudra peut-être que je m'y replonge plus tard !

Pour qui ?

Je conseille ce roman à tous ceux qui n'ont pas peur de la violence graphique et des ambiances sordides, ou encore, qui veulent potasser la construction de roman avec une copie très scolaire, relue par de grands pontes de l'imaginaire (amis auteurs en galère de ME, jetez-y un oeil). Les allergiques à la torture animale, vous pouvez passer votre tour !
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Vertèbres est un roman horrifique nous racontant la métamorphose d'un pré-adolescent après son enlèvement, vu par deux personnages de son entourage proche.
Morgane Caussarieu instaure une atmosphère de petit village perdu dans les Landes des années 90'. Nous sommes dans l'enfance, ou plutôt au tout début de la pré-adolescence. Et il y a énormément de références à ces années qui émaillent le récit (pas toujours hyper subtilement, j'ai parfois été un peu sortie de ma lecture), nostalgie assurée.
Mais nous sommes aussi dans une ambiance horrifique et glauque, avec la transformation en loup-garou qui s'amorce petit à petit et qui nous plonge dans l'étrange.
L'écriture de Morgane Caussarieu est organique et l'alternance Shasha/Marylou instaure un bon rythme et une bonne tension, qui nous tient en haleine. le livre est vite terminé sans qu'on s'en rendent vraiment compte. Il pourra en mettre mal à l'aise plus d'un/e même si ce n'est finalement pas le loup-garou qui est au centre de l'intrigue. La toute fin... c'était parfait "comme dans un Chair de poule" ;)
Lien : http://reve-general.fr/?p=8731
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Le festival des Utopiales a annoncé début septembre la sélection pour cette édition 2022 et je vais lire, à mon rythme, les romans qui la compose. Je ne suis pas une lectrice de science-fiction ou de fantastique, je me suis dit que c'était une excellente occasion d'élargir mon horizon 🙂 Je ne savais pas quel roman commencer, alors j'ai pris le premier de liste qui est Vertèbres de Morgane Caussarieu 🙂

Le roman est court mais j'ai trouvé sa construction plutôt original puisqu'il est composé de deux narratrices, Marylou, la mère de Jonathan, le petit garçon qui a été enlevé. J'ai été un peu perturbée par le choix de narration pour Marylou puisqu'elle utilise la seconde personne du singulier pour raconter ce qu'il lui arrive à Jonathan et à elle. C'est un procédé assez déroutant mais qui fonctionne plutôt bien avec la personnalité de Marylou qui m'a fait passer par une sacré palette d'émotion, la pitié, le dégoût, l'admiration ou la déception. le choix narratif pour Marylou ne laisse que peu de surprise concernant un élément de l'histoire que j'ai rapidement compris, ce n'était pas amené de façon très subtile.
Et Sasha par le biais de son journal intime et là, je trouve que ça se complique un peu… Sasha est une petite fille attachante avec beaucoup de questionnement mais quand l'autrice prend le parti de faire écrire un journal intime à une petite fille de 10 ans, il faut que l'écrit soit cohérent avec l'âge, parfois le récit est simpliste et parfois trop mature avec des constructions de phrases compliquées et des mots qu'un enfant de 10 ans n'utilise pas. J'ai testé auprès du nain de 10 ans à la maison, il a dû chercher dans le dictionnaire le mot « préalablement » 😅 J'ai pourtant beaucoup aimé Sacha même si elle est parfois trop naïve, elle est souvent seule, livrée à elle-même avec ses peurs et ses doutes, un personnage intéressant. Dommage que le choix narratif soit, de mon point de vue un peu raté.

Jonathan n'est pas narrateur mais il est l'élément central de cette histoire avec sa transformation, je ne dévoile rien puisque la couverture du roman parle d'elle-même. C'est plutôt bien amené, je regrette juste un gros manque réponses. Pourquoi lui ? Comment ? Qui ? Et tout simplement d'où viennent les loups-garous ? Autant de questions qui ne trouve pas de réponses. Je trouve dommage que ce point de l'histoire soit à ce point sous-exploitée, j'aurais aimé quelques réponses même si je comprends que le roman porte essentiellement sur la transformation, celle de Jonathan, celle de Sasha et celle de Marylou. Jonathan qui perd peu à peu son humanité pour devenir une créature imprévisible et dangereuse. Sasha et Marylou vont se questionner et changer face à la transformation de Jonathan.
Les autres personnages sont carrément très secondaires et ne servent que pour certains éléments du récits, ce qui m'a un peu dérangée c'est que quasiment tous les hommes sont traitées de façon négative, c'était un peu oppressant et malaisant. Et je trouve dommage de reléguer Brahim au rôle de faire valoir…

L'autrice ne prend pas de risque pour situer son intrigue puisqu'elle a choisi sa ville natale en 1997, année où elle avait 10 ans. Les références à l'époque sont très nombreuses avec de multiples clins d'oeil à la culture cinématographique, télévisuelle ou technologique (Minitel, bonjour 👋) J'étais déjà majeure en 1997, alors les Minikeums cela me parle moins que le Club Do 😅 Et j'étais trop vieille pour les Tamagotchi ou les Pogs. C'est chouette de retrouver l'ambiance de la fin des années 90, mais je trouve que Morgane Caussarieu a voulu trop en mettre, j'ai parfois eu l'impression qu'elle essayait de caser tous ses souvenirs d'enfance. C'est la mode du moment, de surfer sur la nostalgie (Stranger Things, bonjour 👋), cette atmosphère parlera à ceux qui ont grandit dans les années 90 mais au final, j'ai trouvé les références trop nombreuses et ont fini par me lasser.

Un roman classique sur la lycanthropie avec une construction narrative intéressant mais qui présente néanmoins des faiblesses. Les personnages peuvent se révéler attachants, énervants, odieux ou encore cruels. Et le côté horrifique est un peu faiblard à mon goût, en tout cas, la lecture nocturne de Vertèbres ne m'aura jamais empêchée de dormir même si certains passages m'ont dérangés et d'autres carrément dégoutés. Je n'ai pas vraiment adhéré au roman qui me semble pas entièrement abouti.

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