L'histoire de
Vertèbres commence alors que le petit Jonathan, 10 ans, a été enlevé par une femme étrange dans son petit village des Landes. On finit par le retrouver une semaine plus tard, mutique, amaigri, et avec une
vertèbre supplémentaire…
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J'ai eu un vrai coup de coeur pour ce roman mais je préfère tout de suite vous dire qu'il n'est pas pour tout le monde. Si vous avez lu
Carne de
Julia Richard (à lire absolument), c'est un petit peu dans la même lignée malgré des thématiques très différentes.
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Si la couverture n'était pas un indice suffisant, il s'agit ici d'un roman horrifique qui va parler de loup-garou, en tout cas de prime abord. C'est parfois assez cru, certaines scènes peuvent être très violentes et sanguinolentes, pourtant je peux vous l'assurer, l'aspect horrifico-fantastique est la partie mignonne du roman ! J'ai souvent été mal à l'aise pendant ma lecture, parfois même angoissé, grâce à la façon dont l'autrice aborde la psychologie de ses personnages. C'était assez glaçant par moment.
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L'énorme point fort du roman vient en tout cas de la double narration que j'ai adoré. On ne suit pas le petit Jonathan dont parle le résumé mais deux personnages qui gravitent autour de lui. D'abord, la petite Sasha, (à peu près) 10 ans, qui écrit dans son journal à la première personne. Elle parle avec une certaine naïveté attendrissante tout en disant des choses parfois affreuses mais cohérentes avec l'éducation douteuse qu'elle reçoit. On suit en parallèle Marylou, la mère de Jonathan qui se parle à la deuxième personne. C'est ce personnage qui génère le plus de malaise. Cette mère qui aime peut-être un peu trop son fils, trop protectrice, trop présente, et toujours dans le contrôle.
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Ce roman c'est aussi un retour dans le passé (ça se passe en 1997) qui plaira énormément aux gens de ma génération. L'histoire est bourrée de références pop-culture de l'époque qui rappellent plein de bons souvenirs (comment ai-je pu oublier le chocolat Merveilles du monde ? 😱😍) même si l'incorporation de ces références manquait parfois un peu de subtilité.
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Sur le fond, beaucoup de thématiques fortes sont abordées dans ce roman : la puberté, le rapport au corps, la sexualité ou encore la parentalité. On aborde aussi la question de la dysphorie de genre d'une certaine manière, même si je ne suis pas persuadé qu'on puisse véritablement parler de transidentité dans ce contexte (mais je ne peux pas tellement développer plus sans spoiler). Vous pouvez vous douter que ces thématiques sont associées à pas mal de trigger warnings.
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En tout cas c'était mon premier roman de
Morgane Caussarieu et je doute que ce sera le dernier. J'ai tout de suite été emporté par la plume, à la fois crue et sensible, et j'ai vraiment adoré cette histoire. Je vous conseille vraiment cette lecture si vous n'avez pas trop peur d'être un peu remués par cette histoire.