AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,71

sur 68 notes
5
7 avis
4
7 avis
3
8 avis
2
0 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
J'avais fait une première critique de ce livre, que j'ai relu pr hasard et je me suis rendu compte qu'elle était beaucoup trop indulgente.
"; Certains ont comparé ce livre au Fléau de Stephen King ; de fait, dans les deux cas, on voit deux groupes s'opposer sur fonds d'Amérique apocalyptique, mais la ressemblance s'arrête là ; et il est inutile de dire qui remporte la palme.
Hobboes aurait pu être réussi ; il part d'une idée intéressante, bien qu'un peu "pompée" (il n'y a pas que cette idée-là, et on peut se livrer à la chasse aux emprunts; j'en relève quelques-uns) et Cavalier est un bon écrivain, à qui l'on doit notamment l'excellent « Siècle des Chimères ». Malheureusement c'est un fiasco monumental.
Tout d'abord, le livre mêle plusieurs intrigues, ce qui n'est pas en soi un défaut au contraire, si ces intrigues sont bien reliées entre elles et forment un tout cohérent ; et c'est loin d'être le cas. Ensuite son arrière-plan idéologique est très déplaisant
Qu'avons-nous ? Sur fonds d'Amérique apocalyptique, en voie d'effondrement dans le cadre d'une Grande Dépression à la puissance x, qui dans le livre est clairement la conséquence de la crise de 2008 (l'ouvrage a été écrit peu de temps après), on assiste à l'affrontement de deux clans :
-les Sheltas, qui représentent le bien ; ils vivent comme des vagabonds, mais sont des sortes de chevaliers errants, peut-être descendants des Tinkers d'irlande ; ils peuvent aussi faire penser aux Rôdeurs Dunedin qui luttent contre les séides de Sauron dans le Nord de la Terre du Milieu ; ils ne sont pas nombreux
-on en sait moins sur leurs adversaires, les Fomoroïs, qui ont choisi le camp du mal ; ils sont beaucoup plus nombreux.
Les deux clans existent et s'affrontent apparemment depuis longtemps, à l'insu du reste de l'humanité ; on ignore leurs origines et leurs buts exacts.
Les Fomoroïs entreprennent le déclenchement de l'Apocalypse ; parmi quatre personnages , qui incarnent clairement les cavaliers de l'Apocalypse de Jean et se trouvent au début du livre dotés de pouvoirs surnaturels dont on ignore l'origine exacte.
Il me semble que ces deux clans pourraient être inspirés de la série du Livre de l'Art de Clive Barker, dont certains personnages évoquent les Fomoroïs, mais il faudrait que j'en relise les deux volumes.
Leur action prend la forme d'une révolte déclenchée contre le gouvernement des Etats-Unis, qui est loin d'incarner le bien, puisqu'il est le représentant de l'Etat profond cher aux complotistes ; au passage l'auteur ressort les théories complotistes sur les symboliques maçonniques du billet d'un dollar. L'auteur expose aussi une théorie délirante sur la monnaie, et semble penser que le retour à l'étalon-or, et même à la monnaie métallique, seule monnaie naturelle par opposition aux autres, fiduciaire, scripturale et électronique, résoudrait tous les problèmes économiques ; ce n'est pas le lieu d'en discuter, mais la valeur intrinsèque de l'or est une illusion, et la monnaie métallique aussi artificielle que les autres.
On assiste à une scène grandguignolesque où le gouvernement secret de l'Etat profond expose ses sombres projets pour l'humanité devant une présidente des Etats-Unis qu'ils traitent comme une domestique, et qui n'est pas sans traits communs avec une certaine Hillary Clinton.
Les propos tenus par les dirigeants de l'État Profond rappellent eux qui sont prêtés aux Juifs dans les Protocoles des Sages de Sion
Dans ma première version de la critique, je voulais croire à une coïncidence: réflexion faite, je suis persuadé du contraire.
Les projets de l'Etat Profond visent d'ailleurs aussi à une sorte d'Apocalypse, différente de cette des Fomoroïs, puisque ces derniers souhaitent l'anarchie et la destruction pure et simple, alors que l'Etat profond ne veut détruire l'ordre actuel que pour instaurer un Nouvel Ordre du Monde profondément totalitaire.
Dans le cadre de ces conceptions politiques et économiques délirantes, et surprenantes sous la plume d'un Européen, l'auteur décrit la lutte opposant l'Etat profond totalitaire aux partisans d'une anarchie et d'une destruction apocalyptique, dirigés par leur chef charismatique Oklos. le nom de ce dernier vient du mot grec ancien « pour « populace », par opposition au peuple, le Démos. L'orthographe d'Oklos est d'ailleurs fautive, la translittération française correcte du mot grec correspondant étant Ochlos.
Cette lutte oppose la pire forme de l'oligarchie, la ploutocratie (gouvernement des riches) à la pire forme de la démocratie, l'ochlocratie, gouvernement de a populace, de la lie du peuple, incarnée par la figure charismatique d'Ochlos, dont l'auteur nous dit clairement qu'il est la création personnelle de ses partisans.
Les Sheltas semblent neutres dans ce combat, et ils luttent seulement contre les projets diaboliques des Fomoroïs, les deux conflits étant déconnectés l'un de l'autre
Tout cela se résoudra dans une bataille d' Armageddon, où l'état profond est détruit, où les Fomuroï périssent et où les Sheltas sont décimés  (on ne sait pas trop comment; ce qui est sûr, c'est que cette fois Frodo n'a pas jeté l'Anneau dans les entrailles de la Montagne du Destin) quelques héros survivent.
Et des ruines de la société renait une Amérique idyllique telle qu'elle n'a en réalité jamais existé.
Une fois de plus l'Amérique semble représenter la totalité de la planète. le reste n'existe pas
Le dénouement a une certaine parenté avec Flash Back de Simmons.. Et finalement ces deux livres ne sont pas si éloignés, ce qui n'est un compliment ni pour l'un ni pour l'autre.

Et il y a d'autres thèmes, tout aussi mal intégrés à un récit global :
Parmi les Sheltas, la figure christique de Raphaël Barnes(Raphaël est dans la Bible un des quatre Archanges Majeurs), qui sera même crucifié sur l'ordre d'Ochlos, puis quasi-ressuscité. le récit de cette crucifixion comporte de nombreuses allusions aux Evangiles, en particulier les tortures préalables et l'humiliation du crucifié, les deux larrons ; avant la crucifixion, on a même une Tentation de Barnes par Ochlos, qui rappelle un épisode de l'Evangile.
On rencontre également au début du livre, alors qu'on sent poindre l'Apocalypse, des hommes qui se consacrent au recopiage de livres divers sur des tablettes de terre cuise, afin d'en assurer la transmission à l'avenir. Cela rappelle les Hommes-Livres de Fahrenheit 451, qui, eux, apprennent des livres par coeur pour leur éviter la destruction.

Bref, beaucoup trop de choses, d'autant plus mal reliées que la narration est pleine d'ellipses rendant parfois la compréhension difficile, comme si le texte avait subi des amputations.

Pour rire un peu, j'ai trouvé sur la notice Wikipédia de l'auteur un renvoi vers une critique du livre de la plume d'Astrid de Larminat, parue dans Le Figaro en 2015, où elle n'hésite pas à affirmer que Cavalier aurait pu être membre du cercle des inklings aux côtés de Tolkien et de C.S. Lewis et de Charles Williams (aucun rapport avec l'auteur de"Fantasia chez les Ploucs". Visiblement elle n'a pas lu tous ces auteurs, et peut-être aucun.
PS .Les choses se passent souvent mal pour les auteurs qui veulent" faire du Stephen King".
Ainsi Dan Simmons (on essaiera de lui pardonner"Flashback" )commis avec "Nuit d'été" un plagiat évident de"Ça", et il l'a rate.
Stephen King a dit ne pas lui en vouloir. de fait, il n'y avait pas de quoi.
Je sors du sujet, mais ce qu'il y a d'extraordinaire chez le King, c'est que ses moins bons romans restent excellents par rapport à la moyenne du genre.

Question à ceux qui aiment ce livre: ont-ils réalisé qque, sous des dehors de dénonciation du capitalisme mondialisé qui peuvent être séduisants, il s'agit en fait d'un ouvrage profondément réactionnaire et complotiste.
Si Donal Trump lisait des romans écrits par des froggies (non mais, et puis quoi encore?), il aurait celui-là sur sa table de nuit
Et il y a pire :n'oubliez pas la scène où les Maîtres du Monde rejouent "les protocoles des Sages de Sion"; Bien sûr, l'auteur ne nous dit pas que les maîtres du monde son juifs, mais....




Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (157) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4884 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}