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4,04

sur 1101 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Délice de souvenirs.
Je mets enfin un avis car j'ai fini le second tome autobiographique (Les Ruskoffs), alors je me mets à jour !
Heureux, vibrant, vivant, qui m'a tant ému, qui a mis entre mes lèvres des goûts de fruits si mûrs, qui m'a fait rire aux éclats sur plusieurs pages sans réussir à me calmer ...
Je voudrais ne jamais l'avoir lu pour le lire à nouveau pour la première fois !
(J'ai adoré le second, mais j'ai abandonné le troisième en cours (Bête et méchant), je n'irai pas plus loin.
Pour moi, les deux premiers seront au top, mais stop !
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Humain, beau, profond... Une ode à une France ouverte à sa famille européenne sans les problèmes avant tout religieux que pose l'immigration africaine... La vie d'un quartier-village communautaire mais coulant vers une assimilation consentie non pas pour perdre son identité mais au contraire afin de faire confluer son particularisme dans un pot commun sincère, loin du faux melting pot que nous assénaient les professeurs d'Histoire-géographie à propos de la société étasunienne si représentative selon eux d'une démocratie positive.
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François Cavanna, fils d'un immigré italien et d'une mère française, nous raconte ses souvenirs d'enfance entre sept et seize ans, une enfance vécue dans la rue Sainte-Anne, à Nogent, dans les années 1930.
La rue Saint-Anne, il n'y a que ceux qui y vivent qui la connaissent. Les Ritals y sont chez eux, parmi le cordonnier, le libraire, l'épicier, le jardin du curé, le petit bistrot et les minuscules cours. Les sales boulots, les boulots « ingrats » sont pour eux. Les ménages chez les bourgeoises, les travaux de terrassement et de maçonnerie, les déboucheurs de tuyau en tout genre,… Un homme sachant toucher à tout, comme le père de François, parviendra toujours à remplir les assiettes. Vivant au jour le jour, les Ritals ont cette fierté de ne pas être des feignants. Ne pas travailler est considéré comme une honte et leur monde s'évaporera avec la venue du çoumaze (le chômage), suivi des cartes de travail et des cartes d'expulsion du territoire français. La guerre approche et avec elle, la haine du juif et de l'étranger.
Et pendant que les adultes jouent à leur jeu d'adultes, les gosses du quartier vont à l'école, font des bêtises, se rossent, grandissent en essayant de ne pas décevoir les parents, jouent dans le jardin du curé (il m'a bien fait rire celui-là!), organisent des courses-poursuites avec tous les enfants de la rue (ça commence à 2 ans, trop petits pour courir, hop, sur les épaules des grands). Bref, Cavanna s'est bien marré !

La plume vivante nous transporte immédiatement dans l'esprit du jeune garçon et ses anecdotes sont fort savoureuses. C'est frais, c'est vivifiant, un brin nostalgique.
C'est l'histoire d'une époque à travers celle d'une enfance, de l'insouciance, des rires, des cris, des pleurs ; mais pas trop les pleurs, on a sa fierté quand même !
C'est l'histoire du père et de tous les déracinés.
C'est l'histoire d'un p'tit gars qui apprend la vie.
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je ne ferais pas de critique car comme je l'ai dit celle de tiptop92 est tellement bien représentative de ce que j'ai ressenti en lisant ce livre que je me contenterais d'abord de le remercier mais également de dire que oui, c'est un livre à lire, c'est vrai, rafraichissant et comme il dit peut-être pas fait pour les faux bien pensant actuels, mais pourtant c'est du cru, du naturel et du réel et dit dans le ton de l'époque et de l'endroit
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La première fois que j'ai vraiment lu est un roman...je m explique : un roman que je n'était pas obligé de lire au collège..il m'est tombé dans les mains par hasard..je me souviens d'avoir été très ému... J'ai lu ensuite "Et le singe devint con" "le con se surpasse" "jusqu' où s'arrêtera t'il" que j'ai aimé mais les Ritals est mon livre de chevet.
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François Cavanna a du fouiller dans sa mémoire pour faire un récit authentique sur la vie d'un quartier de la banlieue parisienne, entre les deux guerres mondiales.
C'est un véritable plongeon dans ce monde d'autrefois raconté avec beaucoup de franchise, où les sentiments humains sont prédominants sur le reste.
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Des mémoires d'enfance très agréables à lire tant Cavanna est un excellent conteur. Son enfance est intéressante, elle est par certains côtés assez dure, mais elle lui laisse de bons souvenirs et un regard attendri. Fils d'un rital et d'une française, il habite à Nogent dans un quartier d'italiens. Son enfance se déroule avant guerre, avec ses copains de quartier, ritals comme lui, avec lesquels il fait les quatre cent coups. Son père est maçon, il y a beaucoup d'italiens dans le bâtiment et donc dans le quartier, il donne à son fils l'amour et la fierté de ses origines italiennes et l'encourage dans la réussite à l'école. Ce récit n'est pas du tout linéaire, les souvenirs s'enchaînent comme ils affleurent à la mémoire de Cavanna, et cela donne un récit plein de tendresse où transparaissent les valeurs transmises par le père et l'attachement à la langue, que ce soit la langue française truculente des gamins de son quartier ou la langue de son père, mélange de français et de dialecte italien, qu'il retranscrit de la plus belle des manières. Comme il le dit lui-même au début du dernier chapitre : « J'étais parti pour raconter les Ritals, je crois qu'en fin de compte j'ai surtout raconté papa. » Et le portrait qu'il dresse de ce père est magnifique, il en émane une justesse et une authenticité remarquables.
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Après relecture, j'ajoute juste quelques lignes.

Au titre, je m'attendais à un réquisitoire, une dénonciation en règle du traitement subit par les Italiens quand ils sont arrivés en France.
Erreur totale ! il est facile de se faire des idées.
C'est en fait une autobiographie, sans doute un peu magnifiée, pleine de rire, te tendresse, la vision d'un enfant puis dans adolescent qui ne veut et qui ne retiens que le meilleur.
Je vais relire ce livre, je suis sur de retrouver l'émotion ressentie il y a quarante ans.
Panne de livre, j'en ai profité pour relire et j'ai pas grand-chose à ajouter. J'avais oublié avec le temps la gouaille de François Cavanna, se rire sans détour et ses réflexions au vitriol. quarante ans après, je vais me décider à lire la suite. C'est ça le plus.
Vous ne l'avez pas lu ? comblez vite ce manque, vous serez comblés.
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Un bon livre, c'est quoi ?

Un bon livre, c'est un livre qui te fait ressentir des émotions. Tu passes un bon moment. Les autres croquants te prennent pour un demeuré (ou une demeurée, je suis quelqu'un d'inclusif) parce que tu rigoles tout seul sur ton bouquin, ou que tu pleures comme un veau, tout seul aussi. Ça dépend. Parfois tu ris et tu pleures en même temps – ça c'est quand la fin est un tant soit peu heureuse, cf. Paris au mois d'août de René Fallet – ou parfois tu pleures tout court – ça c'est quand la fin est vraiment triste, cf. Les Russkoffs.

Un bon livre peut aussi te faire réfléchir. Pas toujours, mais parfois c'est le cas. L'auteur s'amuse à y mettre des petites réflexions sur sa vision du monde, du sens de la vie, de la mort, de la religion, de la guerre. Si en plus l'auteur est antimilitariste, tu sais que tu vas te régaler. Ils sont comme ça les antimilitaristes : si tu es partisan de leurs idées, tu es content parce que tu vois que tu es d'accord avec des individus connus et reconnus, sinon tu te marres parce que tu les prends pour plus cons que toi.

Enfin bref, une fois n'est pas coutume, je divague.

Et puis enfin, dernier critère, un bon livre, c'est un livre que tu regrettes d'avoir refermé si vite. Tu t'amusais bien avec lui, vous en avez passé des moments sympathiques ensemble. Dans le train, au parc, dans ton fauteuil, avachi dans ton lit... Un bon livre, c'est comme un bon copain. Et le quitter, ça pince le coeur.

Les Ritals est un de ces livres-là. C'est un bon copain aussi. Il est tendre, drolatique, mélancolique de la mélancolie des enfants qui ne sont plus enfants, insouciant de l'insouciance des vieux qui ne sont pas encore vieux. Et puis, mentionnons le style, le style unique et merveilleux du Sieur Cavanna, le sentiment qu'il est là, à côté de nous, pour nous livrer ses anecdotes savoureuses sur son enfance Rue Saint-Anne. Pour un peu, on l'entendrait presqu'imiter l'accent italien.

Les Ritals, tant c'est un beau livre d'enfance, ç'aurait pu être un livre de Pagnol. Enfin, seulement si Marcel Pagnol avait eu la présence d'esprit de s'appeler François Cavanna.
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J'ai été ravie de retrouver la plume de Cavanna que je lisais jadis dans Charlie Hebdo, même si ici c'est une plume moins récente, mais plus jeune, pas encore bouffée par la maladie de Parkinson qui l'a emporté en 2014...

Une plume qui raconte l'enfance et l'adolescence dans le désordre comme ça vient, en assumant le chaos en question, chaos pourtant parfaitement cohérent avec l'adulte qu'il est devenu, un peu rebelle mais coeur tendre (la fugue avortée à cause de ça est un grand moment), amoureux du dessin, du verbe et de l'humour, qui regarde la vengeance et l'honneur comme des trucs monstrueux, comme les gens qui font du mal aux animaux ... Sur ce dernier point il a l'air de tenir de son père qui aimait les bêtes et filait des os aux chiens en les appelant tous Pataud.

Une plume qui date: elle explique le système des sous et des francs ; et là je me dis que celleux qui ont connu les sous, les anciens francs, les nouveaux francs, ont bien le droit d'être perdus avec les euros quand c'est arrivé en 2002! une plume qui raconte les bonbons-bégots (roudoudous, réglisse, fraises et Aspirefrais-l'ancêtre du Mistral gagnant!) et les journaux bd comme Bibi Fricotin que sa mère aimait tellement, le Fernet-Branca des nonnas (citation sur mon blog Sirènologie, j'ai mis le lien en dessous), la TSF, les chanteurs de rue, les marchands d'huile, le pucelage perdu au bordel et les séances animées de cinéma...

Une plume au verbe truculent: marrant comme on y croit quand il dit avoir très tôt aimé Rabelais, Molière, La Fontaine ou Voltaire, plutôt que Rousseau, Corneille ou Chateaubriand! Une plume crado aussi: ce n'est pas aseptisé, c'est bourré d'argot et il y a des mots comme salope, négro, bicot, tout simplement parce que des gens les disaient et qu'ils les a pris comme ça, parce qu'il était gosse à l'époque, et qu'il raconte l'époque; à charge à l'intelligence des personnes qui le lisent de faire le tri entre le vocabulaire employé et ses opinions... Mais c'est sûr que ça peut mettre mal à l'aise aujourd'hui si on ne connaît pas le bonhomme ou qu'on lit trop vite!

Une plume qui pique: Il y a vraiment des passages qui font mal au coeur, le retour du banquet des Garibaldiens, le destin de l'oncle Jean, le truc le plus malaisant pour moi ça a été le jeu de la chasse des mômes de la rue Sainte-Anne... L'éducation n'était pas positive ni même bienveillante! Et puis on passe très vite à autre chose, de moins polémique, plus drôle, ou plus quotidien: l'expression " passer du rire aux larmes" n'est ici pas galvaudé!

Une plume qui chatouille: les blagues de Louis/Louvi/Vigeon, le père ( ah, le cien del couré!) sa désinvolture quant aux numéros du mètre de maçon, ou sa manière de parler aux pierres qu'il enlève du sol... Ca donne envie de sourire, de rire, c'est tendre et drôle. "Les Ritals" c'est peut-être "La gloire de mon père" version prolo de banlieue de l'Est avec un maçon videur de fosses sceptiques à la place de l'instit ?

Une plume que j'ai dévorée: des paragraphes longs, des chapitres courts, qui sautent du coq à l'âne, des anecdotes vivantes, un texte qu'on aimerait lire à haute voix parce que c'est une langue orale, encore plus quand il écrit l'accent italien et que ça donne l'impression d'entendre son père et tous les autres Ritals. Ecco. Comme le "çouffor" Nine "di-ou te stramaledisssa"!

Une plume qui titille et qui tease: ça se termine sur août 39 et l'arrivée à la Poste. Vivement la guerre et "les Russkofs"!
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