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sur 9994 notes
Alors, génie ou salaud?
Ben les deux, comme vous et moi, sauf que nous on habite quelques étages en dessous.
Perso, je suis un sympa très con, volontiers primaire quand on me grille une priorité.

Céline lui, c'est des idées de cro-magnon avec un style (que je trouve) exceptionnel.
Comment peut-on être aussi bigleux et aussi clairvoyant à la fois?
Son voyage, c'est celui de tout le monde, sauf qu'il va plus loin et qu'il le raconte mieux.
La révolte, le dégoût, l'impuissance, on y passe tous mais on se contente de râler… nous.
Céline c'était la haine et le dégoût trop (bien) exprimés. Ça dérange forcément.

Toujours est-il qu'il devait pas rigoler tous les jours Louis-Ferdinand… Une chose est sûre: je préfère (de loin) l'avoir dans ma bibliothèque que comme colocataire.
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Le voyage au bout de la nuit se poursuivra sans moi. Je n'irai pas plus loin que la page 127, et Bambola-Fort-Gono. Je jette l'éponge vaincue par l'ennui. Je n'aime pas cette écriture. Poursuivre la lecture de ce roman me demande trop d'efforts. Ce livre est trop éloigné par son style de ce que j'aime lire habituellement. Je pense qu'il s'agit plus d'une écriture réservée aux hommes. Un livre masculin. J'aurai essayé Céline, je ne le savoure pas, je m'incline. Entre cet auteur et moi, c'est un rendez-vous manqué, je le regrette. Je ne referme pas cet ouvrage de gaieté de coeur, car je déteste abandonner un texte en cours de route et passer à côté d'une oeuvre et d'un auteur.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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J'ai trouvé dans Voyage au bout de la nuit que Céline avait une écriture acerbe et très critique. J'avais lu certaines critiques qui prétendaient que chacune de ces phrases pouvaient être notées dans un carnet car elles faisaient de très bonnes citations… Eh bien je vais dans le sens de ces critiques. Tous ces mots semblent calculés, ces phrases, ces propos sont tous approfondis et on peut s'amuser à y trouver beaucoup de sens…

Il n'empêche qu'avec Céline, tout est prétexte au pessimisme dans ce roman. C'était parfois assez lourd de s'y replonger, c'est pour cette raison que j'ai étalé cette lecture dans le temps, je crois que ça m'a permis de mieux l'apprécier. J'avais parfois hâte de reprendre ma lecture et parfois, j'éprouvais le besoin de m'arrêter, tellement l'ambiance m'oppressait.

Je me suis vu regretter de ne pas avoir étudié ce livre au lycée… Cela m'aurait permis de comprendre davantage cet oeuvre… Il n'empêche que c'est un livre qui vaut largement la peine d'être lu et que je ne suis pas prête d'oublier non plus.
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«Voyage au bout de la nuit» de Louis Ferdinand Céline...
24 heures déjà que je l'ai terminé, et je suis perplexe. Je ne sais pas comment le noter, ni dire si je l'ai aimé ou pas. Ouai... je suis un peu bizarre sur ce coup-là, j'en conviens...
En fait, j'ai tout de suite bien accroché avec le texte, une formulation riche et subtile à la fois, et assaisonnée d'une sorte d'argot de titi parisien. J'ai franchement adoré cette écriture qui donne un ton particulier au livre, une atmosphère à l'histoire. Indéniablement, il y a du style, on peut reconnaître la patte de cet auteur rien qu'en lisant un extrait.
Les extraits justement... on a envie d'en citer à la pelle. Notre Bardamu a des formulations à la fois percutantes et touchantes pour décrire la nature humaine et la société qui l'entoure. Personnellement, j'ai beaucoup aimé l'épisode sur la première guerre mondiale, ainsi que celui de son passage en Amérique. Qu'il était touchant son dernier message pour Molly !
Et bien alors me direz-vous ? Où est le problème ?
Et bien... Ce fut long, trop long. J'ai eu bien envie de m'arrêter plusieurs fois. La beauté de l'écriture n'arrivait pas à compenser certains passages un peu longuets, voire répétitifs. Pour moi, l'auteur n'avait pas besoin de toutes ces pages pour décrire la vie de médecin de banlieue qu'était Bardamu. J'ai conscience que c'est un ressenti très personnel et qui n'engage que moi, mais cela a bien gêné ma lecture.
Heureusement, je suis allée jusqu'au bout. J'ai été étonnée par la fin que j'imaginais bien plus sombre, vu le titre, même si elle n'est pas pour autant joyeuse. Merci mon wilt (il se reconnaîtra) pour tes encouragements à ne pas le lâcher... cela aurait été une erreur de ne pas aller jusqu'au bout du voyage, j'aurais regretté ensuite.
En fait, que j'ai aimé ou pas (m')importe peu : c'est un livre à lire, pour le style de l'auteur tout d'abord, et parce qu'il illustre une époque par ce qu'il dénonce.
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Rarement un livre ne m'aura autant donné à penser...
Rarement un livre ne m'aura autant marqué...
Rarement un livre ne m'aura donné autant de matière à lire...
Mais jamais un livre ne m'aura donné tout cela en même temps...

Livre autobiographique, profond, qui fait terriblement réfléchir sur l'être humain...

Il y a un avant et un après "Voyage au bout de la nuit"

A lire ne serait-ce que pour s'en faire sa propre opinion...

Comme je l'avais lu quelque part ...
je crois que j'aimerais renaître pour relire ce livre pour la première fois !
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Je me fiche complètement de savoir si Louis-Ferdinand Céline était une ordure suprême, ou simplement un homme de son temps : c'est à dire quelqu'un aux opinions politiques très banales pour son époque, mais qui nous paraissent aujourd'hui infâmes, bien heureusement.


Ce qui m'intéresse, c'est la puissance de sa narration et le génie de son écriture. Ca, aucune idéologie ne pourra le lui enlever. Il me vient des envies de violence lorsque sont mis bien en vus sur les étals des libraires des auteur-es à l'écriture et l'univers aussi insipide que Musso, Levy ou Trierweiller pour ne taper que sur celles et ceux qui sont aujourd'hui le plus visible. Si Céline fait honte à une vision politique romancée de la France sous la seconde guerre mondiale, lui au moins, au contraire des trois que je viens de citer, ne fais pas honte à la littérature française. Mieux, il lui rend honneur.


Le cynisme radical qui suinte de tout l'ouvrage est aussi usant que la vie peut l'être ; il n'en demeure pas moins toujours assez juste, placé sur un ton à mi-chemin entre la fatalité de la pourriture - qui pour l'auteur semble inhérente à la condition humaine - et le désenchantement de celui qui espère que ses croyances s'avèreront fausses. Une galerie désabusée de personnages qui le sont tout autant, sans jamais tomber dans la facilité et le manichéisme ? Pour Céline, c'est possible.

Et un périple avec ça ! Un voyage un peu vain avec tous les cahots qu'il comporte, ça vous remplit une vie, ou une oeuvre littéraire majeure comme celle-ci. Et les palabres, les mesquineries qui émaillent ce parcours... on les retrouve encore, bien en forme, éclatantes de santé même. Ah, il a beau pourrir dans sa tombe le Louis-Ferdinand, force est de constater que sa vision noire de la vie - si prégnante qu'il en est tombé sous son emprise - son paradigme court toujours, bien peinard. La futilité, la vanité, s'embellissent au lieu de décrépir. Il en va de même pour les refuges à base de coït ou de narcotiques.

Tu étais peut-être un bel enfoiré, Louis-Ferdinand Céline, mais tu manques à la littérature française. Beaucoup.
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"Voyage au bout de la nuit" est un livre bouleversant. Je l'ai acheté en lisant un commentaire de Beigbeder, qui décrivait l'ouvrage comme un "dépucelage mental". Cette réflexion m'avait amusé sur le coup, mais finalement, ça décrit très bien ce que j'ai ressenti.

Les premières pages sur la guerre m'ont littéralement scotché : c'est sombre, mais ça sonne tellement vrai. La suite des tribulations de Bardamu provoque le même effet : toutes les petitesses des humains, aux quatre coins du monde, y sont décrites avec un réalisme et un cynisme saisissants. On sort un peu hébété de cette lecture. Parfois, je me demande si je n'ai pas lu l'entièreté du livre la bouche ouverte et les yeux écarquillés.
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Beauté de l'écriture mais propos insupportables.

Un classique controversé que je m'étais promis de lire un jour. Une édition de poche, un peu jaunie, des petits caractères, peut-être pas le mieux pour un texte déjà dense.

J'ai lu et j'ai vaincu, mais pas avec grand plaisir. J'ai peiné à faire ce voyage dans la noirceur. J'ai trouvé ici et là de bien belles phrases (1300 citations sur Babelio!), j'ai compris ce qui lui a valu le succès littéraire. Mais je n'ai pas accroché aux aventures abracadabrantes et j'ai été rebutée par le mépris envers tous ceux que rencontre le héros.

Il y a ses « nègres » et ses « bicots » qui font tiquer, mais personne n'est vraiment à l'abri de ses flèches. Les ouvriers trop serviles, les militaires sont stupides, les coloniaux sont des tricheurs, les Américains ne pensent qu'à l'argent, les pauvres sont des abrutis et leurs femmes sont laides, les scientifiques dans leurs laboratoires sont des fous et les psychiatres des profiteurs, les malades de la tuberculose ne pensent qu'à la pension, etc. Il est bien noir ce voyage…

(Et quand on dit que c'est autobiographique, comme il est antitout, cela ne surprend pas qu'il ait été aussi un féroce ténor de l'antisémitisme par la suite.)

Mais peut-être n'étais-je juste pas dans de bonnes dispositions pour m'amuser du cynisme de l'oeuvre…
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Quand j'ai lu ce roman, il y a fort longtemps, je n'ignorais ni la réputation du livre, ni les opinions de son auteur. Pourtant, j'avais été estomaqué par cette découverte littéraire. le premier chapitre qui nous plonge dans la première guerre mondiale, avec son héros, m'avait presque foudroyé.
Qui donc pourrait nier que Céline est un très très grand écrivain ? Il se caractérise d'abord et avant tout par son écriture tout à fait extraordinaire, proche de la langue populaire, mais en réalité « entièrement artificielle, entièrement littéraire » qu'il a lui-même créée (comme l'a noté J. Gracq). de ce point de vue, il est profondément original, même s'il a été ensuite imité par d'autres auteurs.
Mais son approche de l'humanité, dans ses composantes les plus humbles et les plus sordides, est également unique. On sent chez lui un mélange intense de vraie compassion et de dur mépris pour l'homme. Sa lucidité est terrible. Derrière l'écrivain, on devine l'homme personnellement blessé à mort sur le plan moral; c'est la Grande Guerre qui lui a porté ce coup, semble-t-il. Il est devenu homophobe, anticommuniste, anticapitaliste, anticolonialiste, antisémite, "anti tout". Au moment de la publication du "Voyage au bout de la nuit", il portait déjà en lui cette rage contre ce monde abominablement mal fait, aux mains des puissants. Toutefois, force est de constater qu'il n'avait pas encore écrit ses pamphlets les plus grossiers et les plus haineux contre la "race juive" qui allait bientôt devenir sa principale tête de Turc.
L'histoire qui nous est racontée est celle de Bardamu, une sorte d'Ulysse moderne qui se confronte à (presque) toutes les abominations du monde, d'abord dans le conflit mondial, puis dans les colonies françaises, puis dans l'antre du capitalisme (l'Amérique), et finalement dans les quartiers misérables de la région parisienne. Evidemment Bardamu, c'est un peu ou beaucoup l'écrivain lui-même. Comme chacun sait, Céline était le nom de plume du docteur Destouches, qui soignait les pauvres avec dévouement. Il était lui-même l'image de l'ambiguïté existentielle du genre humain, qui est capable du meilleur et du pire.
Reste l'éternelle question: doit-on rejeter un écrivain génial, en raison de ses abjectes prises de position politiques ? Ma réponse est claire et sans appel: pour moi, c'est non.
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N°835 – Novembre 2014.

Voyage au bout de la nuit – Louis-Ferdinand CELINE- Folio.

Céline est un auteur contesté mais qui ne laisse pas indifférent. Avec ce roman qui manqua de Goncourt de deux voies mais obtint le Renaudot en 1932, il met en scène Ferdinand Bardamu. Dans ce récit à la première personne qui accrédite la dimension autobiographique Céline-Bardamu raconte son expérience de la première guerre mondiale qui fut pour lui une révélation, celle de l'absurdité, de l'hypocrisie du monde qui l'entoure, l'ineptie des officiers, l'horreur des combats. Il se révèle pessimiste sur la nature humaine et en perd sa naïveté. Il dénonce la colonialisme en Afrique où il se rend ensuite puis le capitalisme avec le dollar-roi aux États-Unis. Là aussi il se laisse aller à sa critique naturelle contre le taylorisme qui broie l'être humain. Il est logique avec lui-même quand il s'installe en France comme médecin et qu'il cherche à côtoyer et à soigner la misère humaine. Il sera le médecin des pauvres et retrouvera d'une certaine manière la détresse qu'il a connu en Afrique et dans les tranchées.
Dans tout ce périple, Bardamu semble errer dans ce monde qu'il n'aime guère tout comme il hait l'espèce humaine à laquelle pourtant il appartient, comme nous tous.

J'ai souvent dit dans cette chronique que j'appréciais qu'un auteur serve correctement langue française, la faisant chanter agréablement pour son lecteur avec un choix de mots qui lui confère une dimension poétique. Dans le cas de Céline, ce n'est pas exactement le cas puisque son style est emprunt d'une grande spontanéité et d'un argot populaire. Pourtant, il y a cette petite musique qui caractérise son style et qui a contribué à inspirer largement ses successeurs en littérature. Elle n'est pas très poétique il est vrai mais, elle marque à sa manière la révolte de l'auteur contre l'espèce humaine dont il n'est pas vraiment l'ami. A-t-il vraiment tort dans la mesure où ainsi il marque son originalité et surtout son authenticité  ?

Après avoir été avec Robert Brasillach et Pierre Dieu La Rochelle un écrivain maudit de la libération, il revient petit à petit en grâce et personnellement je trouve cela plutôt bien.

©Hervé GAUTIER – Novembre 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
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