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4,05

sur 468 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Rencontré au Salon du Livre de Paris 2014, Fabien Cerutti y présentait avec vivacité et générosité (et oui !) son premier roman de fantasy paru chez Mnémos, le Bâtard de Kosigan : L'Ombre du pouvoir.

D'ores et déjà, que peut-on demander à un bon roman de fantasy historique ? Un aspect fantasy assumé, quelque soit les biais utilisés pour cela, ensuite une incrustation crédible au sein de la trame historique dans lequel il prend place, et enfin, évidemment, un ou plusieurs personnages, inventés pour l'occasion, qui tirent leur épingle du jeu. Et puis, s'il y a un certain talent d'écriture pour lier le tout, c'est évidemment un bonus bienvenu. Pour chacun de ces critères tout à fait personnels et parfois fluctuants, ce Bâtard de Kosigan remplit tout à fait son office et on lit en peu de temps ces aventures de Pierre Cordwain de Kosigan au cours du mois de novembre de l'an de grâce 1339.
L'aspect fantasy de ce roman est de deux types : tout d'abord, nous pénétrons dans une certaine uchronie, nous y reviendrons, et ensuite, nous voyons poindre ça et là quelques allusions à l'utilisation de la magie (très réglementée cela dit) et à l'apparition de certaines créatures ou peuplades bien connues comme des elfes, des orcs ou des « changepeaux », et bien d'autres même s'ils sont surtout abordés de manière plutôt allusive pour l'instant. L'incrustation dans la trame historique classique est, elle, largement foisonnante. Agrégé d'histoire certes, mais surtout passionné par l'Europe du XIVe siècle, Fabien Cerutti développe tous les aspects possibles et imaginables d'un chevalier, assassin et mercenaire, usant de diplomatie et de combat pour s'imposer dans la politique franco-bourguignonne des années 1330. Si les scènes de tournoi resteront en mémoire un petit bout de temps, la profondeur du récit est surtout facilitée par les connaissances de l'auteur. Économie, politique, quotidien : les détails ne manquent pas pour se faire une idée plus que précise de ce monde (l'aspect « manuel historique » irait plutôt bien avec la récente charte graphique des éditions Mnémos d'ailleurs, soit dit en passant), d'autant que l'ensemble est déroulé avec une fluidité très agréable, et c'est avec une légère déception que nous pourrions découvrir que ce monde est en fait une variante issue du jeu de rôle Neverwinter Nights. Toutefois, et ça n'enlève évidemment rien aux qualités stylistiques, évocatrices et enjouées, et après précision apportée par l'auteur, il s'agit bien d'un module créé par lui-même. Enfin, il y a en effet un personnage surtout qui fend le récit comme il fait plier les boucliers de ses adversaires. Qu'ils soient chevaliers, assassins ou héritières bien dotées (les doubles sens sont toujours intéressants), ils sont peu à avoir les moyens de résister aux assauts du Bâtard de Kosigan. Coups bas, stratégies en tous genres, diplomatie affûtée et sourires ravageurs, quels atouts n'a-t-il pas d'autant qu'il multiplie les alliés en tous genres et aux pouvoirs très particuliers ? Heureusement, il se crée en conséquence des ennemis à sa hauteur.
C'est finalement des détails plus ou moins notables qui pourront agacer de temps en temps et (à peine) gâcher l'ensemble de cette aventure. Pour poursuivre sur le personnage principal, ce Bâtard de Kosigan semble bien invincible – serait-ce une dérive de rôliste ? – et les rares fois où il peut être surpris sont balayées par les révélations des derniers chapitres. de plus, justement, la fin peut laisser un goût amer (notamment, le chapitre 78, pour être tout à fait précis, qui m'a profondément déçu), tant du point de vue de l'image des femmes que des intentions du personnage principal. D'ailleurs, notons que l'action en 1339 se déroule sur uniquement 10 jours ! et que de péripéties en si peu de temps ! Enfin, je finis par un maillon cruellement manquant de cette critique : Kergaël de Kosigan. Ce personnage intervient quasiment dans un chapitre sur deux avec des lettres destinées à ses proches ou ses collaborateurs ; or, il se trouve qu'il est le descendant du fameux Bâtard et qu'il vit à la toute fin du XIXe siècle ! le parallèle est intéressant, d'autant que ce personnage est largement attachant, allant de découvertes en découvertes dans son travail de « professeur-archéologue-aventurier ». Malheureusement, le peu de liens tangibles entre les deux lignes scénaristiques est vraiment dommageable, la fin venant à peine rectifier cela, même si nous pouvons au moins deviner une résolution commune dans une éventuelle suite. C'est donc une très bonne idée, ce descendant, au vu des dernières révélations, mais une idée qui sous-entend des liens véritables plus forts que ce que nous avons, pour l'instant, l'occasion de lire.

Cette Ombre du pouvoir au sein de la saga du Bâtard de Kosigan vaut donc le coup, c'est certain ; même si la fin peut paraître agaçante, le héros trop puissant et certains choix non justifiés, les sous-entendus, le style et les péripéties, eux, rendent l'ensemble très agréable à la lecture, et c'est bien là l'essentiel.

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Un vrai bon livre de fantasy historique, avec lequel les éditions Mnémos renouent avec leurs origines car ici les rôlistes parlent aux rôlistes et oh mon Dieu cela fait du bien !


Fabien Cerutti, fort de son vécu sur "Neverwinter Nights", nous livre un réjouissant worldbuilding digne d'un bon jdr :
- D'un côté nous avons un background de High Fantasy qui réutilise très sympathiquement les classiques du genre : les Orcs d'Espagne, les derniers Sidhes des Îles Britanniques, les nains forgerons d'Europe centrale et septentrionale, les elfes blancs de Bretagne et d'Ardennes, les Elfes noirs de Ligurie et tout plein de trucs dont je vous laisse la surprise… ^^ Et ces éléments ne sont pas là que pour le décorum comme les Sillfay'sin de la Garde elfique de Troyes !
- D'un autre côté nous avons un background historique bien troussé avec une France toujours en construction certes, la Guerre de Cent Ans n'ayant pas encore débuté, la Peste Noire n'ayant encore rien ravagé, mais également toujours en concurrence avec l'Angleterre d'Edouard III et avec le Duché de Bourgogne d'Eudes IV (la rivalité entre Français et Bourguignons a donc quelques générations d'avance puisque la seconde maison de Bourgogne n'est pas encore aux manettes de l'ancienne Lotharingie)
Si on mentionne les ambitions de l'Eglise catholique, les méfaits de l'Inquisition romaine, les croisades blanches contre les infidèles et les croisades noires contres les anciennes races, ces éléments ne sont pas là que pour le décorum car pas mal de guest stars font leur apparition au fil des pages comme le Prince Noir, Guillaume le Maréchal, ou les rois sans couronne de Jérusalem et de Byzance… et je me fais peut-être un film, mais il m'a semblé que l'auteur avait transformé le Robert d'Artois de Maurice Druon en Robert de Navarre…

Comme dans le jdr vidéoludique "Lionheart", dont la démarche uchronique n'est pas si éloignée, les côtés fantasy et historique se marient très bien, l'auteur ayant bien potassé les deux aspects, mais doit-on en être surpris quand on sait que la Fantasy est née de l'inclusion d'éléments fantastiques dans des aventures historiques (remember l'oeuvre d'un R.E. Howard) ?
Il s'agit clairement d'un premier roman bien maîtrisé :
- avec une unité de lieu, car en dehors de l'introduction et de la conclusion tout se déroule à Troyes
- avec une unité de temps, car toute se déroule en 10 jours entre le 1er novembre 1339 et le 10 novembre 1339
- avec une unité d'action, car le héros est au centre des rivalités franco-bourguignonnes pour annexer la Champagne, la Comtesse Catherine, alias Cathern an Aëlenwil, veuve de feu le Comte Thibaut, n'hésiter pour sauver ce qui peur encore l'être à jouer son va tout en engageant le sulfureux Bâtard de Kosigan… On sent la soeur cachée de la Galadriel de Tolkien, mais avec une garce attitude qui pourra bien plaire !

Tout est raconté à la 1ère personne à travers le point de vue de Pierre Corwain de Kosigan qui nous fait partager ses réflexions sarcastiques et ses manipulations cyniques. C'est un bad boy très intelligent, mais qui n'hésite pas longtemps quand il s'agit de recourir à la violence, c'est un enfant illégitime issu d'une mésalliance qui fréquente assidûment la haute société, c'est le détenteur de sombres secrets et de sombres pouvoirs et c'est un indécrottable séducteur qui fait tomber toutes les femmes dans sa couche, des plus humbles aux plus puissantes… J'ai cru comprendre que certains lecteurs avait trouvé à redire au côté too much du personnage pour lequel on ne peut pas trembler car rien ne saurait lui arriver. Arrivé à un moment, il faut accepter la suspension d'incrédulité : dans une histoire à la Ian Fleming, c'est normal que le héros à la James Bond pense comme James Bond et agisse comme James Bond face à des situations à la James Bond. Dans le cas contraire, on se retrouverait avec le Jack Ryan de Tom Clancy, et niveau coolitude c'est déjà nettement moins bien… Car oui, tel le Sean Connery des grands jours, Pierre Corwain de Kosigan campe un chouette James Bond médiéval. Encore qu'on peut imaginer dans le rôle, et sans grands efforts, un Pierce Brosnan ou un Daniel Craig et c'est tant mieux. Passé un cap, je me disais même qu'ils ne manquaient plus que l'eyecatch à la fin de l'introduction et le générique idoine…

On sent ainsi une parenté avec notre Pierre Pevel national, dans le trope uchronique, dans le trope arcanepunk aussi, mais d'abord et surtout dans le mélange roman d'espionnage / roman de cape et d'épée. On alterne joliment scènes d'intrigues et scènes d'action à parts égales avec tous les classiques des deux genres : banquets et tournois certes (tous très réussis d'ailleurs), mais aussi enlèvements, assassinats, chantages, extorsions, infiltrations, exfiltrations, opérations commandos…
Et à mon humble avis Fabien Cerutti est encore plus agréable et encore plus intéressant que son illustre aîné.

Mais comme tout est construit autour du personnage principal, les dialogues sont peu nombreux et centrés sur les scènes de drague et/ou de provocation dudit personnage principal, ce qui nous laisse un peu (beaucoup ?) orphelin des interactions avec les très sympathiques membres de sa compagnie, car il ne fait pas oublier que notre héros est d'abord et avant tout le capitaine d'un troupe de mercenaires d'élite aussi à l'aise dans l'intrigue que dans l'action : Janvier, Gérard de Rais, Edric l'écuyer, Qu'un-Coup le sniper, Gerfaut le fauconnier, Dunevici Il'lavaelle la transformiste inhumaine… (Gageons que dans les suites ils seront davantage mis à l'honneur !) Dois-je préciser qu'il y a un côté "Compagnie noire" de Glen Cook dans tout cela ?
Car au fil des péripéties, on découvre que le héros narrateur joue un jeu, puis un double jeu , puis un triple jeu avant les révélations finales qui nous apprennent que… SPOILERS !
Et vu que le héros adore « les plans qui se déroulent sans accroc » alors qu'ils ont propension à frôler systématiquement la grosse catastrophe, j'ai aussi senti un petit côté "Agence Tous Risques" pas du tout déplaisant pour un sou. ^^

Niveau plume et style, c'est vraiment pas mal du tout : on est carrément au-dessus du « tout venant » fantasy !
Du survirgulage dans la scansion, rien de bien méchant, mais cela pourrait faire tiquer à la longue surtout avec des récits plus fournis en nombre de pages, mais si cela m'a gêné ici un chouia c'est peut-être aussi à cause d'une mise en page peu aérée avec un police d'écriture plutôt petite… L'ouvrage aurait été encore plus agréable sans cela.

Je suis navré devoir reconnaître être totalement passé à côté des interludes racontant les investigations de Kergaël de Kosigan, le lointain descendant du héros. Ils m'ont paru hacher inutilement le récit et j'ai fini par lire en diagonale les passages concernés pour ne pas sortir du récit principal, car l'histoire du Batârd de Kosigan est suffisamment remplie et rythmée pour se suffire à elle-même :
- peut-être s'agit-il d'un foreshadowing pour la suite, dans ce cas wait and see…
- peut-être s'agit-il d'un jeu d'écriture sur sa démarche uchronique, mais une Mary Gentle avait davantage réussi son coup avec ses notes archéologiques et historiques rassemblées en fin de volumes dans ses "Livres de Cendres"…


Nous somme le 1er juillet 2014 : amis fantaisistes, si vous êtes à la recherche d'un bon roman de cape et d'épée pour vos vacances estivales, celui-ci est un bon candidat et je vous le recommande !
Pour l'auteur, mais plus encore pour nous autres lecteurs, j'espère tout plein de suites par la suite…
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Cela faisait un petit moment que ce livre me faisait de l'oeil quand je farfouillais dans ma PAL…
Comme Fabien Cerutti était l'auteur à découvrir dans le cadre du Challenge Mauvais genres, je n'ai pas eu à me faire trop violence pour me lancer dans ce livre.
Et il faut avouer que je ressors enchantée de cette lecture.
Au vu des critiques élogieuses, je me doutais que j'allais apprécier, mais il n'y a rien de tel que de se forger sa propre opinion, et voilà, c'est fait !
L'univers crée par Fabien Cerutti a vraiment tout pour me plaire. Son héros, Pierre Cordwain de Kosigan nous relate ses aventures en l'an de grâce 1339, une de mes périodes historiques favorites.
Kosigan, qui a tout de l'aventurier sans peur, mais surement pas sans reproche, et surtout du mercenaire est un personnage que j'ai apprécié suivre tout au long des 528 pages de ce premier tome que j'ai dévoré en quelques jours.
J'ai beaucoup aimé l'ambiance à la cour de Champagne, à Troyes pour être plus précise, et découvrir au fur et à mesure ce qui se cache derrière les objectifs de Kosigan à participer à ce tournoi.
Les personnages qui évoluent autour du héros me semblent fort intéressants, bien que pas encore assez développés à mon gout. J'espère en apprendre plus à leur sujet dans les trois prochains tomes.
Je dois cependant avouer que alors que l'intensité de l'histoire allait crescendo, j'ai eu de la peine à m'intéresser aux aventures du descendant du batard de Kosigan, Michael Konnigan. Je le regrette un peu, car je pense que même si je n'ai pas encore saisi tous les liens entre les deux personnages, ils ont surement leur importance…

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Compagnons, enfourchez vote cheval, empoignez votre lance et préparez-vous à vivre une aventure exaltante aux côtés du décrié mais néanmoins renommé bâtard de Kosigan ! Pour son premier roman, Fabien Cerutti nous invite à assister à un tournoi organisé en 1339 à Troyes par la comtesse de Champagne et réunissant la fine fleur de la noblesse française et étrangère de l'époque. On trouve cela dit également parmi les participants un certain Pierre Cordwain de Kosigan, bâtard issu d'une prestigieuse lignée bourguignonne et exerçant le dangereux mais lucratif métier de mercenaire. Et justement, il semblerait que quelqu'un l'ai engagé pour venir mettre son grain de sel dans les affaires du comté de Champagne, tiraillé depuis la mort du dernier comte entre ses deux allégeances à la France et à la Bourgogne. A ces chapitres consacrés aux subtiles machinations élaborées par notre rusé et déterminé bâtard viennent s'en ajouter d'autres se déroulant cette fois à Paris en 1899 et mettant en scène un descendant lointain de notre héros, Kergaël de Kosigan, bien décidé à en apprendre davantage sur son ancêtre du XIVe siècle et l'histoire de sa famille. Une alternance de temps et de point de vue habilement maîtrisée par l'auteur qui en profite pour maintenir le lecteur en haleine jusqu'à la toute dernière page de ce roman qui constitue mon premier coup de coeur de l'année.

Je serais en effet bien en peine de trouver un quelconque défaut à ce premier opus tant les aventures du bâtard de Kosigan m'ont captivée. L'auteur est parvenu à donner naissance à un héros charismatique auquel on s'attache rapidement bien que l'on peine pour le moment à complètement le cerner. Et ce sont d'ailleurs ces zones d'ombres qui touchent non seulement à son caractère mais aussi à son histoire et son passé qui font de lui un personnage si ambiguë et si passionnant à suivre. L'intérêt du roman tient également aux plus ou moins discrètes divergences historiques affectant le XIVe siècle dans lequel évolue le héros. Ne vous étonnez donc pas d'apprendre que la Bourgogne comme la Champagne y jouissent d'une indépendance bien plus importante que celle mentionnée par l'histoire officielle à l'égard du royaume de France. Ne soyez pas non plus surpris d'y croiser elfes, trolls, nymphes, sorciers ou lutins, évoluant tout naturellement parmi les humains avec lesquels ils entretiennent des rapports plus ou moins conflictuels. L'idée ne manque pas de piquant et Fabien Cerutti parvient à la rendre plus passionnante encore à mesure que l'on réalise les quelques ajustements historiques qu'implique l'existence de ces créatures légendaires (notamment en ce qui concerne la réaction de l'église).

Difficile enfin de ne pas être sensible à la qualité du travail de reconstitution effectué par l'auteur grâce auquel on se retrouve véritablement immergé l'espace de trois cent pages dans un tournoi dont on découvre par le détail les règles, les dangers et l'excitation sans que cela ne soit le moins du monde rébarbatif. Bien au contraire. Peu habituée à visionner du sport je ne peux vraiment me permettre la comparaison, pourtant on suit chaque épreuve du tournoi avec ce que je crois être la même fébrilité et le même enthousiasme avec lesquels on suivrait un match de football ou de rugby impliquant son équipe favorite. On se félicite de la réussite de certains, s'insurge du manque de fairplay d'autres, tremble à l'idée de voir notre coqueluche du moment confronté à tel adversaire jugé dangereux... J'ai retrouvé lors de cette lecture le même plaisir que j'avais pu ressentir, bien que plus brièvement, à la lecture d'une des nouvelles de G. R. R. Martin (« Le chevalier errant ») consacrée elle aussi au déroulement d'un tournoi. Si le suspens se fait déjà énormément ressentir à l'occasion des passes d'armes opposant notre héros à ses adversaires, il atteint toutefois son apogée lorsque le lecteur en vient enfin à réaliser la subtilité des manigances mises en oeuvres par le héros et la hauteur de l'enjeu. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas tourné aussi fébrilement les pages d'un roman, redoutant et espérant ce qui allait suivre.

Fabien Cerutti signe avec ce premier tome des aventures du bâtard de Kosigan un roman passionnant qui constitue sans aucun doute mon premier gros coup de coeur de cette année 2015. Une intrigue captivante de bout en bout, un héros charismatique, un univers prometteur empruntant à la fois à l'histoire et à la fantasy... : autant d'ingrédients qui font de cet ouvrage une véritable réussite. C'est avec beaucoup d'impatience que j'attends la sortie du deuxième opus prévu chez Mnémos pour le mois d'avril...
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Quand on est le batard indésirable d'une grande famille de Bourgogne il vaut mieux être rusé et ne pas insister pour réclamer ouvertement son héritage. C'est ainsi que Pierre Cordwain de Kosigan se retrouve à la tête d'une équipe de mercenaires et qu'il vend ses nombreux talents aux plus offrants.
Et cet hiver 1339 est source pour lui de satisfaction. le comté de Champagne organise un grand tournoi ainsi que la main de son unique héritière, la belle semi-elfe Solenne. Au titre de prétendant il y a un héritier du puissant royaume de France ainsi que du duché de Bourgogne. L'un comme l'autre se verrait bien controler le petit comté qui prone depuis trop longtemps son indépendance. le batard de Kosigan sera au coeur de toutes ses intrigues politiques où il ne manquera pas de commanditaires. A lui de bien jouer!

Le batard de Kosigan est un brilland mélange entre la fantasy et l'histoire de France.
Pour ce qui est de la fantasy nous faisons connaissance avec tout ce qui peut exister comme créatures fantastiques émaillant les différents récits imaginaires. Les elfes, les nains, les orcs bien sur, et beaucoup d'autres voir un peu de trop?. La magie n'est jamais loin, par petites touches bien dosées.
Pour ce qui est de l'Histoire, le récit se passe au moyen age permettant une formidable histoire de cape et d'épées des plus agréable.
Les deux se mélangent très bien, le tout lié par la fluidité du style de l'auteur.
c'est un plaisir à lire, riche en action, en suspence, en magie.

Le héros, le batard de Kosigan, est un être très intéressant. Rusé, machiavélique mais avec une pointe d'honneur suffisante pour qu'on l'aime! Il reste assez mystérieux, il y a encore beaucoup à découvrir sur lui ce qui en fait un personnage que l'on apprend à connaitre petit à petit avec plaisir. Que ce soit la source de ses dons inhumains ou ses actions passées, on n'a pas fini d'aller de surprise en surprise avec lui.
Son équipe est composée de membres tout aussi intéressant et à fort potentiel. Maheureusement ce premier tome ne leur a pas encore fait honneur. Il faut bien que l'auteur garde des cartes dans sa manche pour les prochains tomes. J'espère qu'on le verra prochainement un peu plus interagir avec eux.

Le récit est construit en alternance avec la lecture épistolaire de son futur descendant : Kergael de Kosigan. Ce dernier en 1899 cherche à remonter le long de l'arbre généalogique garce aux indices émanant de l'époque du batard de Kosigan.
J'avoue avoir initialement eu du mal à me plonger dans ses lettres avec intensité. Pourtant, tout comme son illustre ancetre, Kergael a un très bon potentiel comme héros. Je ne sais pas si c'est le fait d'utiliser le style épistolaire, une bonne idée pourtant pour marquer la différence entre les deux époques, ou si c'est tout simplement parce que je n'avais qu'une hate : poursuivre les péripéties du batard.
Néanmoins une fois les travaux de recherche de Kergael un plus avancés et qu'un lien a commencé à se dessiner avec le batard j'ai commencé à vraiment apprécier. Un peu frustrée bien sure car pour l'instant ça n'a mené à rien. Pas vraiment de lien, mais bien sur il y en aura, c'est évident non? Alors la suite au prochain numéro que je lirais avec un plaisir énorme.
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Je découvre Fabien Cerutti grâce aux critiques "made in Babélio" et c'est une bonne pioche !
D'entrée je peux dire que j'apprécie le style de l'auteur, le découpage des chapitres, courts et séquencés.
J'apprécie la précision des dialogues ainsi que les moments de réflexions intimes de Kosigan qui impriment un rythme logique et linéaire à une belle intrigue, intrigue qui va gentiment se faire jour au gré des nombreuses péripéties que nous suivons le plus souvent à la première personne.
J'ai aimé le contexte historique, d'une belle précision pour ce que j'en connait (l'histoire est une de mes passions et le moyen âge en particulier) ; en passant nous sortir Guillaume le Maréchal de la naphtaline est assez génial quant on connait l'histoire de ce chevalier hors norme et son incroyable longévité, une légende vivante de son temps !
Basculer le tout dans un univers résolument fantasy nous sort des sentiers battus, j'ai adhéré quasi instantanément au contexte et au concept, des elfes et tout un tas de créatures qu'on ne rencontre pas si souvent, le tout dans une atmosphère de semi tolérance ou de persécution sur fond d'inquisition car les êtres anciens et la magie ne sont plus "persona grata" dans cette France moyenâgeuse.
Enfin il y a bien sûr le "Batard" de Kosigan à la personnalité sulfureuse, un personnage trouble et néanmoins attachant qui évolue avec une belle prestance dans un monde d'intrigues qu'il maîtrise à la perfection avec un sens de la stratégie consommé.
Je suis intrigué par cette histoire parallèle à six siècles de distance et je me demande où l'auteur nous emmène, j'ai hâte de voir, il reste trois tomes, c'est une bonne nouvelle ;)
J'ai vraiment apprécié l'ensemble avec une petite réserve cependant, à savoir cette constance à nous servir des dénouements "à la Pyrrhus" systématiquement, on sait bien qu'un plan se déroule rarement sans accrocs, mais point trop n'en faut ;)
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Novembre 1339 - le bâtard de Kosigan débarque à Troyes, ville la plus importante du comté de Champagne, dans le but de participer au plus grand tournoi de chevaliers. Un joli prix est mis en jeu. Jusque là c'est historiquement crédible ... mais la comtesse est d'origine elfique, on croise un Humal léonien (homme à tête de lion), une Changesang capable de prendre l'apparence d'une autre personne. La magie y est omniprésente (quoique combattue par l'Eglise et l'inquisition) mais il n'y a pas si longtemps les licornes côtoyaient les dragons et les nains.
Le tournoi n'est qu'un prétexte pour le mercenaire qui a d'autres ambitions : un nouveau contrat à exécuter?
J'ai beaucoup aimé le personnage, malin, rusé et un peu coureur aussi. L'univers médiéval est captivant malgré un petit bémol pour la longueur des combats.
Les lettres du descendant du chevalier Pierre Codwain de Kosigan en 1899 nous laissent supposer une deuxième couche à l'intrigue, ce qui est particulièrement futé et accrocheur.
Vivement le tome 2!
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Novembre 1339, Pierre Cordwain de Kosigan, dit le bâtard, bat la campagne champenoise, une épée à la main, une changepeau à ses côtés. de tournois en intrigues à déjouer, le chevalier nous fera vivre une dizaine de jours très intenses.

On sent que ce roman ne fait que poser les fondations d'un projet sans doute plus ambitieux, du moins je l'espère.
La trame de fond est résolument historique, bien plantée dans son époque et parfaitement documentée. A cette trame mêlant personnages réels et fictifs, s'ajoute une couche de fantasy par l'apparition des dernières princesses elfiques, d'orcqs... Et c'est dans cette fantasy que de Kosigan devra sans doute dans les prochains tomes trouver des réponses sur ses origines mystérieuses qui, entre autres, lui ont permis jusqu'à présent de rester en vie. Car notre homme, en plus d'être un combattant féroce, a tendance à se regénérer seul en cas de blessures.
J'ai bien aimé le personnage du bâtard et son humour. On est pourtant presque dans la caricature du héros, fort au combat, rusé, tombeur de ces dames,... Un autre que lui n'aurait sans doute pas réchappé à toutes les péripéties qu'il a du affronter; sur dix jours de temps, je rappelle.

Sur une autre ligne temporelle, à la fin du 19e siècle, un lointain descendant de Kosigan vit ses propres aventures qu'il raconte à des proches à travers des lettres auxquelles on a accès environ un chapitre sur deux. A la recherche d'informations sur ses aïeux, dans un monde sans magie, Kergaël de Kosigan va de surprises en surprises.

Un premier tome, trépidant certes, mais sans objectif propre autre que de poser les bases de la suite des aventures de notre bourru bâtard.
Rendez-vous avec le deuxième tome donc...
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Un univers et un protagoniste solides, un roman prenant, mais une narration perfectible

Ce premier roman impressionne par son univers solide (mêlant avec brio Histoire réelle et races fantastiques comme les elfes, les nains, les sirènes, etc), son protagoniste complexe et attachant, son intrigue de haute volée, même s'il n'est pas dépourvu de défauts sur le plan narratif (l'alternance avec des chapitres situés en 1899 -le gros de l'action se passe en 1339- n'apporte pas grand-chose, casse régulièrement l'immersion et crée artificiellement des cliffhangers qui deviennent à la longue lassants). Je serai de la partie pour la sortie en poche du tome 2, en septembre, en espérant que ce dernier bénéficie d'une impression de meilleure qualité que L'Ombre du Pouvoir (problème récurrent chez Folio-SF, régulièrement signalé, jamais réglé).

Vous trouverez la version détaillée de cette critique sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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Voila une aventure qui sort des sentiers battus. Prenez un bon roman d' heroic fantasy mélangé avec un livre sur une période de l' histoire de France et vous obtenez une belle épopée, et c'est celle de Pierre Cordwain de Kosigan dit le "Bâtard" un mercenaire impitoyable accompagné de ces compagnon de combat.

C'est histoire prends place en plein conflit entre la France et la Bourgogne, Pierre Cordwain rend service au grands d' Europe mais c'est aussi un calculateur et usant de son charme mais au combien attachant, une sorte de James Bond médiéval.

Avec ce roman, Fabien Cerutti nous entraine dans les combats de joute où les chevaliers se disputent des combats spectaculaires. de plus nous suivons également l'histoire du descendant de Pierre Cordwain cherchant des indices que son aïeul lui a laissé. L' histoire se lit très facilement tant le rythme est soutenu et il y a certain détails sur l'histoire mais ce n'est pas rébarbatif et on ne s'ennuie pas.

J'ai vraiment apprécié Pierre de Kosigan c'est un anti héros et qui dégage un fort charisme. Les autres protagonistes que ce soit les ennemis ou les alliés ne passent inaperçus et son intéressant dans leur style.

Une première aventure fort bien menée.
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