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Une contribution essentielle
Le temps était venu de répondre définitivement à cette question qui a agité les plus grands esprits depuis près de cinq cent ans:
qui se cache derrière Shakespeare, prénom William ?
Nous devons à Monsieur Gregor Kiene* d'avoir mis le point final à cette controverse.
Suivons-nous Celia Bacon qui montra que Francis Bacon - une attirance pour l'homonymie ? - était l'auteur de ces pièces et poèmes ?
Pensions nous à un autre dramaturge, Middleton ou Webster, voire Christopher Marlowe - mais dans ce cas un décès prématuré l'aurait fait auteur posthume…?
Portions nous plutôt notre attention vers Edward de Vere, voire vers la reine - Elisabeth la première ?…
Toutes ces hypothèses, souvent séduisantes, doivent désormais être écartées après le très remarquable travail de Kiene, pour qui l'auteur de cette oeuvre anglaise est le même que celui du Don Quichotte.
Nous ne reprenons ici que trois éléments déterminants de cette démonstration, non sans avoir noté au préalable qu'un facétieux Argentin avait déjà orienté la recherche dans ce sens lors de sa redécouverte des travaux du Nîmois Pierre Ménard.
- Miguel Cervantès - et il est surprenant de voir que cet indice a échappé au monde littéraire jusqu'à ce remarquable travail (je dois dire ici, par souci de vérité, que moi-même je n‘y avais pas prêté attention) - donne le nom de celui qui lui a apporté le manuscrit des aventures du héros Espagnol: il s'agit d'un certain Cid Hamet, dans lequel on reconnaît - sans l'aile du rêve - Hamlet, le héros d'une des pièces de l‘auteur Anglais susmentionné.
- Monsieur Kiene nous montre également que ces deux auteurs non seulement se sous estimaient mais le faisaient pratiquement dans les mêmes termes, autant dans le prologue de Don Quichotte:
‘Je viens aujourd'hui me montrer au grand jour portant toute la charge de mon âge, avec une légende sèche comme du jonc, pauvre d'invention et de style, dépourvue de jeux d'esprit et de toute érudition,'
que dans le sonnet 79 :
‘Je t'accorde, mon coeur, que ce sentiment très beau
mérite le travail d‘une plume de plus de talent…'
Est-il envisageable qu'un tel sentiment - totalement hors de propos au regard des oeuvres puisse être partagé par deux auteurs ? La réponse de Kiene - et nous partageons son avis - est très nettement non.
de plus des biographies fantaisistes - puisqu'elles voient deux auteurs là où il en est un seul - attribuent à ces deux supposés auteurs la même date de mort - 23 avril 1616;
la confusion avait été si bien installée que l'on a pu croire à deux auteurs différents, alors que - et cela saute à l'esprit tout au long de la limpide analyse de Kiene - il est impossible qu'un auteur Espagnol et un auteur Anglais soient mort le même jour.
Dès lors on ne peut que partager cette certitude: c‘est un seul et unique auteur qui a composé les pièces et poèmes en Anglais et le roman Espagnol.
Il ne reste plus maintenant qu'à attendre autre chercheur qui nous dira qui se cache derrière Cid Hamet….

* Who is the author? An essay on Shakespeare's and Cervantès's identity (éd. Sancho Falstaff, 2011)
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Don Quichotte est et restera mon livre emblématique. "Je suis Don Quichotte", chevalier des croisades vaines contre la sottise et les préjugés, indestructibles parce qu'ils sont précisément des moulins à vent.
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Inven­tant le roman, Cer­van­tès en pro­pose de facto la cri­tique. La fic­tion se découvre comme puis­sance active mais « absente » : son lan­gage dans le Qui­chotte est donc celui de la contra­dic­tion de la « pen­sée » roma­nesque : acte se pro­dui­sant dans le temps là où a lieu un com­men­ce­ment mais aussi iro­ni­sa­tion d'emblée de ce qu'il pro­duit comme réalité.
Lien : http://www.lelitteraire.com/..
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Depuis mon adolescence, j'admire le personnage de Quichotte davantage par le mythe qui précède et auréole l'oeuvre que par une lecture assidue. Ecrit en 1605 (livre I) et en 1615 (livre II), ce monument de la littérature classique arrive encore en tête du classement des oeuvres majeures de tous les temps qui ont marqué la culture occidentale. Cervantès y partage le podium avec Proust, Joyce, Marquez et Fitzgerald (Homère, Shakespeare, Tolstoï, Dostoïevski et Flaubert ne sont pas loin). Il est par ailleurs assez remarquable d'apprendre que lorsqu'on interroge les détenus des prisons cubaines pour connaître le choix du livre qu'ils souhaiteraient lire, Don Quichotte arrive largement en tête.

Comment explique-t-on la longévité des grands classiques ? Peut-être apportent-ils un élément nouveau dans l'histoire de la littérature dans la forme ou dans le fond, ou ont-ils été une source d'inspiration permanente pour des auteurs contemporains ou qu'ils sont appréciés par des experts littéraires à travers les siècles, ou qu'ils développent plusieurs niveaux de lecture qui rend la tâche ardue mais ô combien gratifiante au lecteur, au point que très souvent l'oeuvre est lue à de multiples reprises et accompagne le lecteur tout au long de sa vie ? Sans doute, mais toutes les oeuvres citées ci-dessus ont en commun qu'elles adressent des questions essentielles, universelles et intemporelles de l'humanité, de notre humanité, de ces questions auxquelles la mythologie et la philosophie ont tenté d'apporter des éléments de réponses dans les temps antiques. Pourrait-on aussi se hasarder à prétendre que ces classiques nous servent de repères ou de guides dans le tumulte de nos vies ?

Disons-le de suite, ce Quichotte est un chef d'oeuvre de style en prose. Chaque narration, chaque dialogue est une délectation. Les répliques de Sancho Panca sont hilarantes et l'histoire d'amitié que développe Cervantès entre Quichotte et Sancho est sans doute l'une des plus belles que la littérature nous ait livrées.

D'aucuns prétendent que Cervantès est dur, parfois même cruel avec son personnage mais n'oublions pas que pour traiter des sujets de l'inquisition, de l'amitié entre un manant et un noble, de fouler aux pieds les lois de l'Etat et de l'Eglise pourvu que la conduite suit rigoureusement les codes de la chevalerie errante, de poser un discours féministe libertaire dont les revendications #metoo d'aujourd'hui n'auraient pas à rougir dans une Espagne du 16 ième siècle où le rôle de la femme est le plus souvent confiné à la soumission d'un mariage arrangé par les parents, aux ordres religieux ou pour les plus pauvres d'entres elles à la prostitution, il fallait se montrer habile dans la maîtrise de la parodie et de l'ironie sans verser dans le sarcasme. Ce faisant Cervantès a obtenu le sceau de validation de l'oeuvre par les autorités de censure de l'Etat et de l'Eglise.

Le coeur se serre quand on tourne les dernières pages mais je me console à l'idée que les prisonniers cubains prendront du bon temps. Et je sais que le livre que je lirai après ce Quichotte manquera irrémédiablement de relief, de tessiture et de style, ce sentiment qui vous habite quand vous buvez une piquette après avoir dégusté un grand cru et je consens que de qualifier de piquette le prochain livre sans même l'avoir lu relève de la plus haute subjectivité mais j'en assume la critique.

Octobre 2022
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Il y a, certes, quelques longueurs (histoires parallèles de la 1ère partie en particulier, la 2nde étant en revanche pratiquement exclusivement consacrée aux aventures du duo Quichotte-Panza), et la lecture de ce livre demande un peu de persévérance, mais quel plaisir quand le diesel est lancé !

Il y a deux Don Quichotte à la Pléiade, proposant deux traductions différentes:
- celle de Jean Canavaggio,
- celle de Jean Cassou (Cervantès : Don Quichotte - Nouvelles exemplaires ).

Ayant eu les deux ouvrages en main, les deux traductions sont bonnes, mais ma préférence va pour celle de Jean Cassou : elle s'écarte peut-être un peu du mot à mot, mais elle est à mon avis plus percutante. C'est important pour faire passer pleinement l'humour savoureux et moderne des dialogues dont ce texte regorge.

Extrait (chapitre 13 partie 2). Au sujet d'une bouteille de bon vin : « (...) et ce disant, il la remit entre les mains de Sancho, lequel en l'embouchant regarda fixement les étoiles sans l'ôter de sa bouche durant l'espace d'un quart d'heure, et, en achevant de boire, il laissa pencher sa tête d'un côté, et, poussant un grand soupir, il dit : « Oh ! qu'il est bon catholique, le fils de pute ! ».
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A lire, sans doute, mais où le trouver?
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